Flirt et achat [PV Lilly Langdon]

La matinée était quasiment finie quand Daniel émergea. Des coups affreux martelaient sa tête et il dut attendre que les points noirs devant ses yeux lui fassent la grâce de disparaître avant qu’il ne puisse se lever. Il avait encore passé la soirée au Rabbit Hole avec Seth et les autres au poker. Et forcément, il avait pas mal picolé. Le trentenaire se rendit difficilement dans sa salle de bains où il attrapa de l’aspirine dans l’armoire et l’un des verres qu’il mettait toujours là au cas où sa soirée se finisse en picole. Le temps que le cachet fonde, il prit une douche bien chaude, pour détendre ses muscles et permettre à sa tête de se calmer un peu.

Quand il sortit, Daniel s’essuya sommairement le corps puis enroula la serviette autour de sa taille. Il se saisit d’une autre serviette pour ses cheveux cette fois et quand il les eut essorés, il laissa cette serviette autour de son cou. Alors seulement l’écrivain but son aspirine fondue et se regarda dans le miroir. Les dégâts n’étaient pas si importants que cela, une tasse de café lui donnerait l’énergie nécessaire pour pouvoir tenir durant la journée. Le brun passa dans sa chambre puis dans son dressing et choisit soigneusement son costume. Une fois habillé, il se fit un café tout en lisant les nouvelles dans le journal. Rien d’intéressant, comme d’habitude, Sidney ne sachant pas tenir un journal. Avec un soupir, Daniel regarda l’heure et se décida à sortir de chez lui.

Le trentenaire n’avait pas très envie de marcher, aussi prit-il sa voiture pour se rendre au centre-ville. Il trouva rapidement une place de parking et observa un moment les deux magasins de vêtements de la ville. Red Fashion, tenu par Rachel Quinn était plus un magasin centré sur les femmes. Et puis, il y avait trop de rouge à son goût. Aussi préféra-t-il, comme toujours depuis qu’il avait connu le succès, se diriger vers la boutique de Lilly Langdon. Il appréciait beaucoup la brunette et la trouvait carrément canon. Si seulement elle ne le repoussait pas… Ils auraient pu bien s’amuser ensemble ! Mais Lilly semblait trop concentrée sur son travail pour penser au reste. Qu’à cela ne tienne, Daniel était loin d’avoir dit son dernier mot !

Quand il entra dans la boutique, il la repéra rapidement, au comptoir de la caisse. Sans doute venait-elle de faire un encaissement. Quoi qu’il en soit, l’écrivain s’arma de son magnifique sourire en coin qui en avait charmé plus d’une et se dirigea vers l’objet de ses fantasmes.

- Miss Langdon… Dit-il d’une voix suave. Je me mourrais de vous et de votre talent… Me voici donc à vos pieds, prêt à tout pour vous plaire… Et faire fructifier votre établissement… Auriez-vous l’extrême gentillesse de vous occuper de moi ? Demanda-t-il, charmeur. Et d’accepter une invitation à dîner au passage ?

À chaque fois qu’il venait pour se faire faire un costume sur mesure, Daniel ne perdait jamais l’occasion d’inviter Lilly à dîner. Toujours elle refusait. Mais l’ancien SDF ne perdait pas espoir et se disait qu’un jour, elle finirait par craquer et par tomber dans ses bras.

Daniel eut un petit sourire en coin quand Lilly lui demanda s’il n’avait jamais l’impression d’en faire trop. Pour elle ? Jamais voyons ! Mais le playboy avait bien compris que pour cette fois, c’était râpé. D’ailleurs, la brune le lui confirma bien vite, tout en acceptant de s’occuper de lui et de lui demander ce qu’il voulait cette fois-ci. Le trentenaire venait assez régulièrement pour que la commerçante sache qu’il ne venait faire ses costumes que chez elle. De temps en temps, il achetait un t-shirt ou un jean chez Red Fashion, histoire de ne pas trop accentuer la concurrence entre les deux boutiques, mais sa préférée restait tout de même celle-ci, qui lui correspondait plus. Et puis, c’était ici qu’il y avait Lilly. Même s’il sortait assez fréquemment, il ne désespérait pas de convaincre la jeune femme de venir avec lui un jour.

- Je pensais à un costume blanc… J’ai déjà du gris anthracite et du noir, mais je n’ai aucun costume blanc… Et je voulais savoir, d’après vous, les chemises bordeaux m’iraient-elles ? J’ai envie de faire un mélange entre costume noir et chemise bordeaux, mais je ne pouvais pas décemment faire une chose pareille sans l’avis d’une experte… Dit-il en souriant. Peut-être un jour m’expliquerez-vous pourquoi vous refusez systématiquement mes invitations… Ajouta-t-il d’une voix douce.

Il devait bien y avoir un problème pour qu’elle refuse de venir avec lui non ? En tout cas, Daniel était bien décidé à connaître le fin mot de l’histoire et il ne cesserait pas de venir voir Lilly malgré toutes ses rebuffades. Elle était trop canon pour se permettre de se passer de ce spectacle. Et puis au fond, il aimait bien leur relation.

Daniel avait eu le temps de bien observer Lilly depuis le temps qu’il venait se fournir dans sa boutique. Aussi savait-il parfaitement bien qu’elle avait en parfaite horreur les fautes de goûts et les mauvaises associations de couleurs. Voilà pourquoi il lui demanda s’il pouvait mettre une chemise bordeaux avec l’un de ses costumes noirs, histoire de la faire enrager. Et l’air de rien, il lui parla de son nouveau souhait, à savoir un costume blanc, vu que c’était une chose qui lui manquait dans sa garde-robe.

Comme prévu, Lilly devint quasiment folle en l’entendant parler de combinaison bordeaux et costume noir, ce qui le fit sourire intérieurement. Elle n’était que plus ravissante quand elle était en colère comme ça… Le savait-elle au moins ? Sans doute pas… Quoi de plus normal alors qu’elle ne réalise pas qu’elle l’attirait un peu plus à chaque visite ? Et ses refus constants ne faisaient qu’attiser cette attirance…

- Rassurez-vous, je n’aime pas tellement le vert… Je ne commettrais donc aucune faute de goût de ce genre ! Dit-il avec un petit sourire en coin. Quoi que je devrais le faire, rien que pour avoir le plaisir de vous voir vous mettre encore en colère de la sorte. Vous êtes encore plus ravissante dans vous êtes en colère, vous le saviez ?

Un fou rire le prit quand Lilly lui demanda s’il allait se marier. Il faut dire que sa demande concernant un costume blanc pouvait porter à confusion… Mais de là à parler de mariage ! Il était loin de cette idée et sans doute ne le ferait-il jamais. Pour se marier, il fallait encore trouver la dame qui ferait battre son cœur et qu’il ne voudrait jamais lâcher. En attendant le jour où il la trouverait, l’écrivain préférait batifoler et profiter !

- Excusez-moi… Dit-il une fois calmé. Non, je ne compte pas me marier… Sauf si vous le souhaitez ? Et dans ce cas-là, je vous emmène de suite à la mairie ! Lança-t-il en souriant avant de retrouver son sérieux. Un costume marine, pourquoi pas… J’ai déjà du gris.

Il ne comptait pas la provoquer plus que cela sur la mode, se disant qu’il l’avait déjà bien assez fait pour le moment. Mais sans doute recommencerait-il rapidement, puisque Daniel appréciait particulièrement le fait de pouvoir titiller la commerçante.

- Pourquoi, vous croyez que je ne travaille pas ? Certes, ce n’est sans doute pas aussi épuisant que ce que vous endurez, mais tout de même ! Dit-il, légèrement vexé. Cependant, il faut bien relâcher la pression à un moment, sinon, vous risquez d’exploser. Et je préférerais que vous évitiez cela. Vous me manqueriez.

Le trentenaire se faisait un plaisir d’asticoter un peu Lilly. D’abord en lui donnant une improbable association de couleurs qui bien évidemment la fit monter sur ses grands chevaux. La styliste était réellement très à cheval sur la mode et elle ne supportait pas les fautes de goût… Daniel poussa un peu le jeu en lui déclarant qu’il était parfaitement capable de faire cette faute rien que pour la voir en colère, tant elle était séduisante quand elle sortait de ses gongs. Lilly s’empressa bien vite de le dissuader, ce qui n’eut pas vraiment d’effet sur l’écrivain.

- Mais je ne suis pas la plupart des gens ma chère Lilly… Lui assura-t-il avec un sourire en coin.

Si elle pensait le pousser à la craindre et à la fuir, elle se trompait totalement de stratégie. Daniel avait toujours eu un faible pour les femmes capables de se défendre seules et Lilly était de celles-là. Son fort caractère l’attirait et l’écrivain suivait toujours ses attirances. Surtout que là, il était persuadé qu’il n’aurait pas à le regretter, chose suffisamment incroyable en soi pour qu’il mette d’autant plus d’énergie à la séduire.

Lilly décida par la suite de lui faire un nouvel ensemble gris, alors que lui aurait préféré le marine pour compléter sa garde-robe. Mais soit ! De toute façon, comme disait le proverbe, ce que femme veut, Dieu le veut… Alors il allait la laisser se faire plaisir, ce n’était pas comme s’il n’aimait pas le gris de toute façon… Elle se mit à le détailler de la tête au pied avant de noircir son carnet d’indication et enfin, elle lui accorda son attention pleine et entière. Apparemment, elle avait pris une décision puisqu’elle lui demanda s’il cesserait de l’embêter durant le dîner si elle acceptait. C’était tellement incroyable en soi que Daniel ne mit pas longtemps à se décider.

- Si vous acceptiez, je vous promet que vous passeriez une magnifique soirée et que je ne vous embêterez pas… Mais bien sûr, cela ne dépend que du fait que vous acceptiez mais apparemment, vous n’avez pas envie alors… C’est dommage d’ailleurs, je suis sûr que j’aurais pu nous avoir une table bien placée au restaurant du Chef De La Rochebriant, vous savez, le restaurant gastronomique…

Daniel ne savait pas trop s’il devait le prendre comme un compliment ou non. Il fallait bien dire que Lilly n’était pas très expressive pour le coup. Cependant, l’écrivain avait décidé de tout prendre de sa part comme des compliments, aussi lui répondit-il avec un sourire, se retentant de balancer un truc du genre qu’il lui en avait fallu du temps pour s’en rendre compte… Mieux valait jouer profil bas pour le moment, histoire de ne pas la braquer quant à son invitation à dîner.

Il sourit un peu plus en l’entendant donner ses ordres à l’une de ses assistantes. Franchement, le trentenaire ne savait pas s’il la préférait en colère ou ainsi, autoritaire et sûre d’elle… En vrai, il aimait vraiment les différentes facettes que cette femme avait réussi à lui montrer jusqu’à présent. Quand elle accepta son invitation à dîner, Daniel manqua de sauter de joie. Mais puisqu’il avait promis de bien se conduire, il évita et eut un sourire très satisfait à la place. Il écouta les recommandations de la jeune femme sans perdre son sourire, sachant déjà fort bien comment il allait s’habiller puisqu’il rêvait de ce moment depuis longtemps.

- Vous me ravissez Miss Langdon ! Répondit-il. Vous ai-je jamais fait honte en matière vestimentaire ? Rétorqua-t-il, faussement indigné. Allons, quand je ne suis pas certain de mes choix, je vous demande conseil… J’appliquerai donc vos conseils ce soir. L’informa-t-il en souriant. 19h30 ici, cela vous convient-il ? Je vous mènerai ensuite au restaurant. Vous m’avez déjà comblé Miss Langdon, je n’oserais pas pousser ma chance plus loin pour le moment. Je vous dis donc à ce soir très chère.

Puis sur ces mots, l’écrivain s’en alla. C’était qu’il avait du travail tout de même. Déjà, réserver une excellente table pour le soir-même, 20h. Ensuite, il lui fallait se préparer et se préparer à faire passer une soirée magique à Lilly pour qu’elle continue à vouloir passer du temps en sa compagnie. Fastoche non ?

Cela lui avait pris du temps, mais Daniel était parvenu à trouver une combinaison de couleur qui lui plaisait. Il avait retourné toute sa penderie pour se trouver le costume et la chemise parfaite. Pour une fois que Lilly acceptait son invitation, il était prêt à tout pour qu’elle passe une bonne soirée en sa compagnie et pour essayer d’avoir un autre rendez-vous. Ainsi donc, il enfila une chemise rose, un costume noir et une cravate noire histoire de faire ressortir celle-ci sur la couleur un peu vive qu’il avait choisi. Cela devrait sans aucun doute plaire à la jeune femme…

À 19h30 tapantes, il frappa légèrement à la porte de la boutique, espérant que la créatrice ne s’était pas défilée. Mais quand elle ouvrit la porte, il fut ravi de la voir. Elle était éblouissante dans sa robe rose vif… Une robe qui d’ailleurs, était en parfait accord avec sa chemise ! Ca alors, s’il s’était douté… En tous les cas, il était subjugué par sa grâce et fut tout ravi de la voir à son bras pour la soirée.

- Vous êtes magnifique Lilly… Répondit-il avec un sourire. Merci, j’ai mis du temps à me décider, mais au final, je vois que cela valait parfaitement la peine… Dit-il avec son petit sourire en coin.

En vrai gentleman, il lui proposa son bras et la conduisit à sa voiture. Puis il prit la direction du restaurant gastronomique de la ville. En temps normal, il fallait réserver des semaines à l’avance pour avoir une table, mais Daniel était un client fidèle aussi avait-il eu le droit à un traitement de faveur alors qu’il n’avait téléphoné que le matin-même. On les conduisit à une table un peu isolée des autres au niveau du bruit, mais qui permettait tout de même de voir tout ce qu’il se passait dans le reste de la salle. Apercevant quelques connaissances, l’écrivain les salua avant de pouvoir enfin s’intéresser uniquement à la femme qui hantait ses pensées.

- Désirez-vous un apéritif ? Demanda un serveur lorsqu’ils se furent installés.

- Et bien, à soirée exceptionnelle… Que diriez-vous d’une bouteille de leur meilleur champagne Lilly pour porter un toast à cette superbe soirée ?