Once Upon a Russian Princess - Finie

Je suis têtue, comme je vous l'ai déjà dit, mais aussi courageuse, débrouillarde, autodidacte, assez indépendante, aussi. Je vénère l'humour et surtout le sarcasme. Secrètement, je suis méga romantique mais je préfère ne pas l'avouer, ou pas trop. Je suis chiante (parce que têtue) et très maladroite. J'ai bon coeur, malgré mon franc parler. J'aime aider les autres et charrier les hommes, qui sont le sexe fiable.

Avant la malédiction

J'étais la plus jeune fille du tsar Nicolas II. Nous vivions dans le faste, au palais impérial jusqu'au jour où... Raspoutine décida que les choses devaient changeaient et elles changèrent. Ma famille fut décimée. Ma grand-mère et moi eûmes tout juste la chance de découvrir un passage dérobé et de nous y élancer pour fuir le palais, dans l'horreur et la précipitation. Je n'étais alors qu'une enfant dont la poigne ne parvint pas à me raccrocher à mon sauf conduit, ma chère grand-mère. Alors que nous montions dans le train (où devait-il nous conduire, d'ailleurs?) ma main lâcha prise. Je tombai et à partir de là...
Rien, justement. Enfin si, sûrement, mais ma mémoire n'a pas retenu. Le choc, indéniablement.
Je fus recueillie par un orphelinat et on m'appela Anya.
Je restai jusqu'à ma majorité, car c'est ainsi que va la vie quand vous n'avez personne. Vous êtes quelqu'un mais vous ne savez pas qui alors vous vivez et, si la chance vous sourit, parfois la vie vous montre le chemin.
Ce fut en tout cas ce qu'elle me réservait lorsque la mégère, pardon tenancière de l'orphelinat me jeta dehors. Suivie par un petit chien sorti de nulle part, j'allais à St-Pétersbourg où je rencontrai Dimitri et Vladimir. Sous prétexte de m'aider, ils m'entrainèrent dans leurs aventures, en route pour Paris et le vrai moi que j'avais malencontreusement égaré.
J'appris un tas de choses, des rudiments du protocole à l'arbre généalogique d'une famille que je ne connaissais plus. Je réussissais. Plus ou moins. Après tout, qui aime apprendre une vie toute entière? Et vous ai-je dit que Raspoutine essayait de me tuer pendant tout ce temps? Bref, de toute façon, il n'a pas réussi. Et c'est pas faute d'avoir essayé: avec un train, un rêve... Il a de la suite dans les idées, pour le coup!
Contre toute attente, après avoir giflé Dimitri en découvrant le pot aux roses (à savoir, pour ceux qui n'ont pas deviné, qu'ils avaient voulu m'utiliser pour se faire de l'argent mais que, bien sûr, il s'était entre temps découvert des sentiments pour moi) je découvris (le même soir, dans le genre "Feux de l'amour" mais avec des russes) qu'en plus de ça, ils avaient choisi la bonne personne! Je n'étais pas Anya la petite orpheline qui ne sert à rien mais Anastasia la princesse russe disparue! A dix huit ans (à l'époque), ça fait un choc de réapprendre cela. Et tout ça à cause de la menthe poivrée, le parfum de ma grand mère que j'avais un jour renversé sur un tapis... C'est dingue à quel point la mémoire est sélective!
Et puis, tradition oblige, une épique bataille Anastasia/Raspoutine s'ensuivit (aussi) de peu, dans un labyrinthe un peu moins charmant que celui d'Alice, comme s'il fallait vraiment frôler la mort pour avoir droit à sa fin heureuse. Finalement, les gentils ont gagné et je n'ai pas revu Raspoutine depuis et je ne m'en porte pas plus mal. до свидания, l'ami, comme on dit chez nous. Dimitri en revanche... Bah, que voulez vous? Il faut un prince pour chaque princesse et il se trouve que j'en suis une et qu'il n'est pas mal, en fait. Beau garçon, drôle, gentil, protecteur et tendre... Happily ever after?

Pendant la malédiction

Apparemment pas, ou pas tout de suite.
Dimitri et moi avions atterri à Fairytaleland, un royaume enchanté où le bien triomphe toujours mais c'était sans compter sur Regina qui nous envoya dans le Maine où elle aurait "sa fin heureuse". Bref, retour à la case départ, sauf que cette fois, tout le monde était amnésique.
Je me retrouvais dans un petit appartement minuscule, avec une machine à écrire pour seule compagnie. Nous passions beaucoup de temps ensemble et avions une relation saine, sauf lorsque l'inspiration me fuyait. Je suivais aussi des cours de psychologie, en auditeur libre et il m'arrivait d'aller écrire au Rabbit Hole, pour l'ambiance (et pas pour imiter une certaine JK Rowling, même si elle écrit très bien). Je vivais ma vie, travaillais en free-lance dans la traduction car je parle anglais, français, allemand, russe et j'apprends le néerlandais actuellement, pour rigoler un peu. Mais, de vous à moi, c'est écrire, ce que je veux vraiment faire. Écrire et fonder une famille, so old-school! Et avec tout ça, je trouvai parfois le temps de me faire quelques amis.