On t'a jamais dit de te méfier des roses noires? [TERMINEE]

Leÿlin est une jeune personne avec un caractère… comment dire… assez complexe. Dans le fond, elle est sans conteste la personne la plus méfiante qui soit, incapable d’accorder sa confiance et sans cesser de dresser entre elle et les autres un mur gigantesque, aussi haut que la muraille de Chine sans doute. Cependant, au-delà de ce tempérament qui pourrait être discret voir jovial – seulement avec une poignée de personnes qui la connaissent assez, aucune pour l’instant en vérité – la jeune fille brune était une peste de base. Comment et pourquoi ? Disons que l’alcool et les produits que l’on se procure assez facilement dans la rue n’y étaient pas pour rien, et si une personne avait le malheur de lui adresser ne serait-ce qu’un regard ou une parole de travers, la fille Jones s’emportait, voyait rouge directement et provoquait dans le meilleur des cas une série d’injures que l’on ne peut nommer dans les jeunes oreilles des enfants – et qui ne devraient donc pas se trouver dans sa bouche – ou dans le pire, en train de frapper ( voir mordre ) la personne en face d’elle. Enfin dans tous les cas, et surtout quand elle était dans un autre petit monde, la fille Jones finissait derrière les barreaux pour rendre le shérif et son adjoint totalement dingues. Oui, c'était son autre jeu favori, se payer la tête des gens, surtout dans le ton de la provocation.

Avant la malédiction

Avant qu’un sort terrible ne soit jeté pour piéger les personnages de contes dans notre monde, une vie s’écoulait sur un navire pirate du nom de Jolly Roger. Sur ce navire, et cela malgré la légende urbaine qui voulait qu’une femme porte malheur, le capitaine était en ménage – si l’on peut dire – et comble de tout, une seconde personne féminine venait pointer le bout de son nez un beau jour. L’océan n’était pas des plus calmes ce fameux jour d’ailleurs, certains membres de l’équipage en venait même à dire que la naissance de la fille du cap’tain et l’agitation de la mer était un présage pour dire qu’elle allait avoir un sacré caractère. Peut-être était-ce vrai ? Enfin dans tous les cas, les premières années allaient bien en ce sens, la petite avait un certain penchant pour se faire obéir immédiatement, que ce soit avec un ton ferme ou à force de cri, même ses parents peinaient à avoir le dernier mot alors qu’elle tenait à peine sur ses jambes. Pour faire un exemple, elle avait à peine huit mois, tenait assise seule dans son lit dès qu’elle se réveillait de sa sieste ou tôt le matin, et dans ce genre de situation se mettait à hurler à plein poumon jusqu’à ce que l’on vienne la chercher. Oui, car une fois qu’elle avait découvert l’usage de ses jambes, quelques mois plus tard, Leÿlin ne s’était plus embêtée à appeler papa, maman ou ses tontons pirates, elle sortait seule du lit en l’escaladant, quitte à se faire de belles bosses parfois et gronder ensuite à sa manière l’adulte qui venait la calmer quand elle pleurait.

Qu’à cela ne tienne, en plus du caractère de jeune kraken, l’autre caractéristique de la fillette était sans conteste sa maladresse. Que ce soit à cause du roulis ou non, il s’avérait en effet que la fille de pirate avait un don certain pour tomber et se cogne partout. Tomber en se prenant les pieds dans le vent, rouler sur le pont en riant franchement, vouloir faire peur à papa qui regardait dans un placard bas et se prendre la porte dans la figure – se retrouvant avec une petite égratignure au passage – et lui demander innocemment de quoi il parlait alors qu’il lui demandait si elle avait mal, vouloir grimper dans le vigie et se retrouver coincée dans les cordages, la tête en bas en éclatant de rire parce que tout le monde paniquait en lui disant de ne pas bouger… oui, la petite Leÿlin était une catastrophe ambulante. Et cela ne s’arrangea pas quand… comment dire… elle se découvrit un petit don spécifique qui offrait des scènes de ce genre :

« Papa papa ! Maman ! Regarde ! T’as vu que j’ai fait ! »

Pour montrer fièrement entre ses petites mains une petite sphère d’eau, qu’elle lachait un coup sur deux (par accident) sur ses parents, avant de fuir en éclatant de rire pour ne pas se faire attraper.

Les années passantes, la famille était dans un nouveau port quand un homme très moche et très effrayant était monté sur le navire. Cachée en haut de la vigie qu’elle avait investie pour faire sa sieste du jour, la petite fille de cinq ans avait observé la scène se jouant en bas avec un mélange de peur et de fascination. Le monsieur bizarre avait aussi de la magie, mais il n’était pas gentil, et sa magie n’était pas aussi belle que ce qu’elle avait vu jusque-là… ce jour-là, Leÿlin Atalanis Jones avait perdu sa mère, et un peu de son papa aussi, mais aussi le droit de faire voler des trucs pour s’amuser ; Maintenant, papa détestait la magie, et comme elle ne voulait pas que papa la déteste, elle n’en faisait plus, sauf par accident parfois, sous le coup d’une forte émotion.

Des années plus tard…

Sur le navire, personne n’avait oublié Milah ou la raison de sa mort, d’autant plus que la fille de cette dernière lui ressemblait de plus en plus, que ce soit dans son physique ou la fermeté de ses ordres. Pour certain, elle était la future terreur des mers – quand elle ne l’était pas purement et simplement en s’invitant dans des abordages ou des pillages, pour le simple plaisir de faire ses preuves. Ses maladresses ? Toujours aussi présente quand elle ne faisait pas attention à ses faits et gestes. Un jour cependant, leur destinée changeait. Leÿlin venait d’avoir 18 ans et le choix lui fût donné : son père et l’équipage comptaient partir à Neverland, l’endroit où nul ne vieillit, afin de préparer une vengeance contre le meurtrier de sa mère. Maintenant qu’elle était grande et autonome, le choix lui revenait donc de venir ou non. Choix très vite fait, il était hors de question que le monstre de ses cauchemars meurt encore bien après elle, elle allait aider, autant que faire se peut. Peut-être pourrait-elle convaincre Hook – comme se nommait aujourd’hui son père – de la laisser faire usage de la magie, après tout, c’était une part d’elle-même et la refouler devenait de plus en plus difficile, comme si elle était mue de sa propre volonté et commençait à vouloir s’exprimer ou prendre le contrôle.

Puis un jour, des siècles plus tard, la malédiction s’était jetée sur eux, leur retirant tout ce qu’ils avaient jusque-là.

Pendant la malédiction

Une petite ville tranquille du Maine, Storybrooke. Une famille ordinaire en apparence et dedans, la jeune Leÿlin qui n’avait aucun souvenir avec cette famille avant ses 4 ans, mais en même temps, qui se souvient clairement de sa vie à cette période si jeune ? La raison était simple pourtant, ces gens l’avaient apparemment adoptée après la mort de ses vrais parents, mais autant dire que l’entente n’était pas des plus cordiales entre eux. Leÿlin était ce que l’on peut nommer un cancre, à l’école déjà elle faisait sa loi, elle insultait les enseignants – Madame Blanchard devait garder un souvenir cuisant d’elle – avait commis son premier vol à l’âge de 8 ans dans un magasin de jouet, au collège, la brune fumait déjà et consommait quelques bières en douce, avec ses quelques amis, des garçons dans la majeure partie des cas.

Au lycée, Leÿlin faisait le plus souvent le mur, n’allait en cours qu’une fois par mois dans les bons mois, un peu plus si elle y était obligée. 16 ans, son premier tatouage alors qu’elle s’était faite passer pour plus âgé, 17 ans, la rupture totalement avec sa famille. Un soir de trop, elle s’était faite arrêter par la police pour détention et consommation de stupéfiant. Excédée, ses parents lui avaient enfin avoué qu’elle n’était pas leur fille biologique et l’avait fichue à la porte, sans rien d’autre qu’un sac de sport avec quelques affaires et de quoi s’acheter deux sandwichs. Au départ, se débrouiller seule ne fût pas facile. La rue était un endroit froid, passablement dangereux pour une adolescente seule, mais heureusement la jeune Jones savait se débrouiller avec l’aide de ses fidèles poings, sans parler du très efficace coup de pied dans les boules de ces messieurs. Bien entendu, la prison restait sa résidence secondaire, le nouveau shérif et son adjoint la mettait souvent au trou, où elle pouvait en profiter pour avoir au moins un repas chaud, même si cela voulait dire entendre aussi des remarques sur le fait de gâcher sa vie, son potentiel, ou encore les éternelles questions pour savoir qui étaient ses parents. La première fois qu’on lui avait demandé son nom de famille d’ailleurs, elle avait répondu ‘Jones’, simplement parce que l’adjoint Jones était celui lui posant la question et de puis, elle l’avait gardé, simplement car cela faisait drôlement classe comme nom, toujours plus que le nom de sa famille en tout cas : Dupont. Non mais sérieusement ? On ne fait pas plus idiot et cliché.

Et ainsi va la vie, aujourd’hui, la jeune fille avait eu 19 ans, sa vie restait la même que depuis ses débuts, ne faisant aucun effort pour s’en sortir. Il fallait cependant avouer que son comportement s’était un peu modifié avec les années, Leÿlin avait développé quelques tiques nerveux, comme jouer à entortiller ses doigts, mâchouiller les mitaines qu’elle portait jour et nuit, mordre sa lèvre inférieure dès que quelqu’un lui parlait… le coin où elle vivait désormais ? Un petit coin recouvert dans le centre-ville, ni trop loin, ni trop près de Grannys, afin d’aller piocher dans ce qu’elle jetait pour manger, sauf quand elle avait directement de quoi payer.

Un jour, une étrangère est arrivé en ville, dans une voiture jaune. Ca a fait jaser, il n'y avait jamais d'étrangers ici, en plus, elle ramenait le gamin de Mme Mills. Enfin, Leÿ s'en fichait de cela à la limite, ce qu'elle savait juste c'est que ce fameux soir, installée dehors pour dormir, l'horloge s'était remise en marche subitement, comme ça, et un bruit avait attiré son attention dans la rue voisine, pour trouver une boule de poils, un chiot minuscule. C'était la première fois depuis... elle ne saurait dire quand en vérité... qu'elle n'était pas seule pour passer la nuit dehors.