Sauvetage ou amputation à vous de voir

Sauvetage ou amputation à vous de voir

&
Le Silharm

J'allais craquer il fallait qu'un patient arrive et vite. Pas que je souhaite un truc grave, mais juste un peu plus de monde. J'observais l'armoire à morphine d'un oeil noir. Je n'avais pas tenu aussi longtemps pour craquer à présent. Comme si quelqu'un pouvait entendre mes pensées, je vis entrer deux hommes et une femme entrer dans le hall d'accueil. Un homme roux d'âge mûre et une femme brune soutenait le troisième homme aux cheveux longs. J'apperçu la femme s'approcher de l'accueil et je la reconnu. Diana, elle était une de nos donatrice. Si j'avais bien suivie les informations sur cette femme, elle était la dame du lac. Je m'approche alors vers les deux hommes après un échange de regard avec ma collègue de l'accueil.

- Bonjour, docteur Harmony Doe. Je vais vous prendre en charge.

Un sourire aimable se fait comme par automatisme sur mon visage. Je suis rodée à ce jeu. Diana justement revient et me donne le dossier qu'elle a établie avec ma collègue. Je l'ouvre et le lis. Je tombe sur le regard de l'homme blessé et je lui dis.

- Monsieur Silver, la douleur est actuellement limité par le pouvoir de madame Lake. Nous allons vous déplacer dans une chambre d'examen.

Toujours dire la vérité au patient, tel était ma devise. Bonne ou mauvaise, le patient mérite de connaître ce qu'il a, endure et les conséquences. L'home roux se présente comme étant le Capitaine Flint. Ok donc maintenant on a les pirates de l'île aux trésors en ville, de mieux en mieux. Mais bon plus grand choses ne me surprend à présent. Je répond alors que je me coule sous le bras de monsieur Silver.

- Monsieur Flint, pouvez vous m'aider à placer monsieur Silver dans la chaise roulante pour que je l'amène en salle d'examen? Madame Lake, je vais vous demander de bien vouloir arrêter votre magie. Je ne peux pas faire mon job correctement avec cette pellicule d'eau.

Je vois mon patient blanchir alors que la magie cesse et en voyant le fauteuil roulant il fait non de la tête. Je soupire et réplique.

- Monsieur Silver, même pour un bras cassé les patients sont en fauteuil roulant. Je vous en prie, ça ne durera pas je vous le promets...

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&
Le Silharm

J'observe la scène se passer devant mes yeux sans rien dire, j'échange un bref regard avec Diana Lake. Elle me fait un léger non de la tête. Je ne dois donc pas intervenir dans ce manque évident de respect du protocole. Je passe devant Monsieur Flint qui tient dans ses bras Monsieur Silver. Il l'instale sur la table d'examen. Avant que je ne puisse commencer seulement mon examen il me menace. Je lève les yeux au ciel quand ils échangent entre eux. Et quand ils ont fini leur cirque je répond d'un ton clinique.

- Mon job c'est de vous soigner et de vous maintenir en vie. J'ai fait le serment lors de l'optention de mon diplôme de médecine. Madame Lake, pouvez vous leurs expliquer que je suis là pour aider. Je ne suis pas un ennemi, alors les menaces ils peuvent les laisser hors de cette pièce, ou je jure que je fais venir la sécurité et la police pour le soigner. Car quoiqu'il advienne, je suis là pour soigner.

Je peux sentir dans mon dos les deux hommes devenir sans doutes plus menaçant, mais je m'en fiche. Diana Lake prend la parole.

" Capitaine Flint, Quartier Maître Silver, je vous en conjure. Si vous n'avez pas confiance en elle, ayez confiance en moi. Je ne ferai jamais rien qui puisse nuire à votre intégrité. Je dois avouer ne pas me souvenir avoir croiser de docteur à Tortuga, je ne sais pas si vous en aviez un à Nassau. Mais dans ce monde, les médecin font de très longues études. Elle vient d'une des plus grande mégalopole de ce pays.
Elle est tenue par son serment de vous venir en aide et de ne jamais vous proposer de remèdes illusoires ni d'aller contre volonté. C'est à dire que même si elle a juré de soigner et de sauver la vie de ses patients, si le patient refuse le remède elle ne peut aller contre sa volonté.

J'attrape alors mon scalpel avant de me retourner vers les deux hommes. Je ne peux louper leurs regards suspicieux je soupire avant d'expliquer.

- Monsieur Silver, je dois découper votre pantalon afin de pouvoir examiner les dommages.

Après un bref instant, et l'accord tacite, j'officie. La nécrose est importante, si je n'agis pas rapidement, il risque une septicémie. Mon visage doit traduire l'inquiétude que je ressens. Je tombe sur l'acier du regards des deux hommes et après une grande inspiration je dis d'un ton clinique.

- Dans un premier temps, je peux essayer de sauver votre jambe en retirant les tissus nécrosés. Il faudra que je vous place en chambre stérile pendant une semaine après l'opération. Si ça ne fonctionne pas, il faudra emputer un peu plus haut pour éviter un empoisonnent du sang qui vous tuerai. Je...

Je m'interromps, avalant ma salive avec difficulté. J'avais éviter ce genre de situation depuis que j'étais arrivée à Storybrooke, mais je n'avais pas le choix. Mon patient avait besoin de ça. Je prends mon courage à deux mains.

- Je vais devoir vous anesthésiez pour retirer les parties nécrosées, vous serez mis sous morphine le premier jour, pour la douleur. Nous pourrons passer sur des moyens moins narcotique si vous le désirez ensuite. En chambre stérile, seul le personnels soignant, pourra entrer. Monsieur Flint et Madame Lake pourront vous rendre visite, mais resteront en dehors de la pièce où celà risquerez d'empirer votre état. Monsieur Silver, je ne sais pas quel genre de prothèse vous utilisez mais elle ne convient absolument pas à votre blessure initiale. Il faudra voir pour une nouvelle. Votre assurance...

Je m'interromps voyant l'incompréhension dans le regard. Diana me coupe alors la parole.

Ils débarquent juste, Miss Doe. Ils n'ont ni compte à la banque, ni d'assurance. Combien l'ensemble coûtera, avec la meilleure des prothèses et en partant du principe que le premier traitement suffira?

Je fais un calcule rapide et réponds.

- Environ 165000 dollars sans assurance.

Diana va vers Flint et lui demande de venir avec elle à l'extérieur de la pièce. Je l'entends juste dire 415 Doublons. Je reporte mon attention vers mon patient. Et je lui fait un sourire rassurant en lui demandant.

- Alors Monsieur Silver nous partons au bloc opératoire afin que la douleur s'arrête et de sauver cette jambe?

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&
Le Silharm

Je ne réplique rien, je laisse les échanges se faire puis quand il me demande de ne pas lui faire prendre de drogue. Je plonge mes yeux dans les siens. Je prends une grande inspirations et je m'entends dire.

- Je vous promets que vous n'aurez pas de morphine monsieur Silver. Et je m'engage même à simplement vous fournir des plantes qui calmeront votre douleur mais vous laisserons parfaitement conscient et en pleine capacités intellectuelles. Je ne vous demande juste de vous remettre à mon jugement concernant votre sortie de l'hôpital. Autrement nous pourrions nous revoir bien plus vite que ce que vous pouvez le penser. Je me doute que ce monde doit vous sembler étrange par rapport à votre monde mais je vous promets que mes seules motivations, mon seul but c'est que mes patients sortent d'ici en bonne santé et que je n'ai plus à les voir.

Il accepte ma proposition. Du coup j'appelle le brancardier, qui l'amène au bloc opératoire. Je vois madame Lake retenir le supérieur de monsieur Silver pour pas qu'il nous suivent. Je n'écoute pas leurs échangent, mais je présume qu'elle doit lui expliquer comment se passe les choses dans un hôpital. Je suis les règles de désinfection à la lettre aant d'entrer dans le bloc. Une fois anesthésier, je me charge de retirer tous les tissus nécrosés et supurant de la jambes de monsieur Silver. Pendant ce temps je sais qu'un chambre stérile est faite dans les Urgences. Je me suis engagée à me charger de lui, je le ferai. J'ai calculé ces frais dans la somme annoncé à madame Lake. Le patron n'aimera peut-être pas. Mais comme il gagnera plus d'argent ainsi, je devrais m'en sortir avec une tape sur les doigts. Peu m'importe en fait.
Au bout de trois heures, j'ai fini avec sa jambes. Je laisse le brancardier amener Monsieur Silver dans sa chambre stérile alors que je me dirige annoncer l'état du patients à ses accompagnant. Les deux sont assis dans la salle d'attente des urgences. Dès qu'ils m'aperçoivent ils se lèvent. Je leurs dit alors.

- J'ai retiré toutes les parties néfastes. Maintenant il faut attendre que Monsieur Silver se réveille. Je l'ai fait transporté dans sa chambre stérile. Si vous le désirez vous pourvez attendre son réveille à l'extérieure de la pièce stérile. L'interphone sera installé d'ici une heure, il sera réveillé d'ici 1h30 environ. A sa demande il ne recevra pas de morphine, mais je lui administrerai un traitement de mon cru. Sa douleur sera atténué et il gardera sa conscience intacte. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser je dois m'occuper d'un nouveau patient. Je viendrai voir monsieur Silver dans la soirée. Le visiteurs sont accepté jusqu'à 20h. Vous pourrez revenir ensuite demain matin dès 9h.

Je vais du coup traiter un nouvel arrivant aux urgences. Une entorse, rien de bien méchant, ni de long à gérer. Je vais ensuite voir monsieur Silver, s'il y a besoin de moi, on me bippera. Je respecte tout le protocole dû à la chambre stérile. Et j'installe la perfusion avec mon mélange. Il ouvre bientôt les yeux. Presque immédiatement j'entend la voix de son supérieur. Je quitte la chambre après lui avoir assurer que j'avais tout retirer et qu'il pouvait profiter de la présence de ses proches.
Ma garde était finie depuis plus de deux heures, les visites étaient terminées depuis plus de trois heures quand je retourne dans la chambre de Monsieur Silver, pour m'assurer de son état. Pensant qu'il dormait, je regarde les moniteurs, tout allait bien de se côté là. Ensuite je vérifie la poche de perfusion et l'aiguille dans le bras de l'homme, quand je tombe sur ses yeux azurs qui m'observaient. Je lui demande alors l'autorisation pour regardes sa jambe. Il accepta d'un simple signe de tête. Je le fit. Soudain une voix froide et calculatrice se fit entendre. Je ferme les yeux, je savais que mon choix avait des conséquences.

- Miss Doe, avez vous conscience que les Urgences ne sont pas faites pour une chambre stérile. Et que vous n'avez pas à gérer ce patient! Donc arrêtez de draguer, ça fait au moins plus d'une heure que vous auriez du quitter l'hôpital. Je ne vais pas vous payer en heures sup vous savez...

Je vis mon patient appuyer sur l'interrupteur, je devais répondre. Focalisant mon regard sur monsieur Silver je répondais d'un ton calme.

- Les coûts ont été facturés dans ce sens monsieur Dukhein. Le patient refusait un autre docteur. J'ai cru que dans l'intérêt du patient et de l'hôpital il était mieux que je prennes cette décision. Je ne vous ai jamais demandé de me payer mes heures supplémentaires, monsieur. Je ne compte pas changé cette habitude. La prise en charge du patient sera facturé 165000 dollars. Je prends la responsabilité de mes actes et comprends que vous pouvez diminuer mon salaire si vous estimez ça nécessaire. Mais actuellement, je compte encore passer une heure avec mon patient, pour évaluer sa douleur vu qu'il refuse la morphine. Ce n'est pas de la drague, mais de la conscience professionnelle

Le silence règne à présent dans la pièce stérile. Je détourne mon regard de monsieur Silver, afin de faire face au sourire pervers de mon boss. Dieu seul sait à quel point je hais cet homme. Une seule chose compte pour lui, les bénéfices. Je n'aurais pas de réponses à ma déclaration, il part et je me retrouves seule avec mon patient. Je dis alors reprenant mon souffle, n'ayant pas réalisé que j'avais retenu ma respiration en faisant face à ce vieux con.


- Veuillez m'excuser monsieur Silver. Vous n'auriez pas du avoir à subir cet échange avec mon patron.

Il est presque minuit, je suis à l'hôpital depuis près de 18h. Je n'avais pas besoin que mon boss, fasse ça devant mon patient. D'un car c'était pas professionnel, de deux car ça me rendait très inconfortable.

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&
Le Silharm

Je fais un sourire bien malgré moi à mon patient en remontant mon regard vers lui. Il n’a pas à faire ça, essayer de me remonter le moral. C’est aimable de sa part je lui réponds alors.

- Ne vous inquiétez pas pour moi, il est plus simple d’agir ainsi. J’aime mon travail, c’est pas le premier salopard que j’ai à gérer. Je leur laisse simplement croire qu’ils ont l’ascendant sur moi, mais je fais et j’obtiens toujours ce que je veux au final. Je leur laisse simplement croire que c’est eux les maîtres. Après je n’ai aucunement l’intention de vous draguer Monsieur Silver. Ce n’est absolument pas professionnel. Mais je peux vous promettre de prendre soin de vous.

Je fais une pause alors avant de lui demander une évaluation de sa douleur. J’ai bien compris au vu de l’état de sa jambe qu’il ne serait pas forcément sincère à ce sujet. Du coup quand il me dit 2 sur 10 j’estime qu’il est au moins à 5. Je fais le nécessaire sur la perfusion. Je passe un peu de temps à observer mon patient. Il doit être 1h du matin quand je quitte la chambre en lui disant que je suis de repos demain, mais que je viendrai quand même m’occuper de lui.
Comme toujours avant de quitter le service, je passe par l’accueil des Urgences. Je vois monsieur Flint et je me dirige vers lui avec le sourire. Je lui dis alors.

- Monsieur Flint, j’aurais dû me douter que vous ne partiriez pas. Monsieur Silver se porte bien, il est assez en forme pour plaisanter avec moi. Par contre concernant son évaluation de la douleur, y a du progrès à faire niveau sincérité. Mais pour le moment la douleur est supportable et assez atténuée pour qu’il puisse dormir. Bonne nuit monsieur Flint.

Je quitte alors l’hôpital, je monte dans ma Jeep et prends la direction de mon appartement. Quand je passe la porte de chez moi je vais directement dans la cuisine, je me fais couler un café, puis tout en le buvant, je me fais à manger. Une salade composée sera parfaite pour ce soir. Une fois fait, je prends le saladier et je me dirige vers le salon. Je pose le saladier sur la table basse, avant d’aller vers ma collection de DVD. J’ai envie de quelque chose de léger ce soir, la journée a été rude. Je mets alors le DVD de Love Actually dans ma console. Puis je m’installe sur le canapé. Je mange en regardant le film. Puis une fois le repas terminé, j’attrape mon carnet. Depuis mon départ de Los Angeles, chaque jour j’écrits dans ce carnet. J’y note uniquement les éléments positifs de la journée. J’écris alors.
Opération intéressante, patient sympa.
C’est toujours mieux que tous mes points positifs des derniers mois, toujours clean. Ça change un peu. Je remets le carnet sous le coussin turquoise de mon canapé. Je m’allonge alors et regarde le film. Je mets l’alarme de mon téléphone sur 6h. Je veux être à l’hôpital à 7h pour faire les soins à Monsieur Silver. A la fin du film, j’éteins la console et la télé. Je vais prendre ma douche et hydrate ma peau, après m’être séchée, avec mon huile au monoï. Je me mets au lit et mes vieux démons me rattrape. Je mets le bruit de la mer et de l’orage sur mon application de méditation. Je ferme les yeux et me mets à respirer lentement, me concentre sur ce que je ressens. Pas le manque, mais tout ce qui est positifs. Je suis envahi par l’odeur du Monoï, j’adore cette odeur. Je me concentre sur ça. Je finis par m’endormir.
A 6h, je me réveille avec le sourire en entendant mon réveille. J’aime tellement cette chanson. Je quitte mon lit à la fin de la chanson. Je passe par la salle de bain pour me coiffer, je retiens mes cheveux avec un pic, je vais vers le dressing, passe un tanga blanc, un jean, un débardeur blanc et une chemise à carreaux vert d’eau. Je vais ensuite dans la cuisine pour prendre un bol d’avoine avec du lait, des myrtilles et des noisettes. Je me brosse ensuite les dents et quand je passe dans le salon, je vais prendre 4 livres dans ma bibliothèque. Je sais qu’une journée sur un lit d’hôpital c’est très long. Peut-être que lire aidera monsieur Silver à passer le temps.
A 7h, je passe la porte de la salle d’attente des urgences. Je salue de la main monsieur Flint qui est à la même place que quand je suis partie cette nuit. Ma collègue de l’accueille me stoppe en me demandant ce que je fais là alors que c’est mon jour de repos. Je lui réponds aimablement.


- J’ai un patient qui n’accepte que d’être soigné par moi, donc je vais allait nettoyer sa jambe et refaire son pensement. Ne t’inquiète pas pour moi.

Je suis le protocole à la lettre avant d’entrer dans la chambre stérile, je désinfecte mes vêtements, ma peau et les livres. Une fois fait je salue mon patient.
Pas de réponse, je regarde alors mon patient, il dort profondément. Un sourire se forme sur mon visage, avant que je ne l’efface rapidement. Je change la poche de perfusion, regarde les constantes. Puis je m’installe sur le siège dans la chambre. Le sommeil est le meilleur des récupérateurs. Je suis en jours de repos, donc j’ai le temps. Je vais attendre qu’il se réveille. Je prends un des livres que j’ai apporté, c’est Cujo de Stephen King, et je me met à le lire à voix haute mais assez doucement pour ne pas le réveiller. A 8h le petit déjeuner est apporté par une infirmière, je mets mon index sur les lèvres pour qu’elle le laisse dormir. A 9h je vois au travers de la vitre monsieur Flint s’installer sur le siège près de l’interphone. Je lui fais un sourire poli. A 10h, mon patient se réveille enfin. Je le salue et lui explique ce que je dois faire sur sa jambe. Une fois mon travail fait. Je lui montre les livres sur sa table de chevets. Lui disant que ça pourrait l’aider à passer le temps au besoin. Avant de partir, je lui dis.

- Je repasserai après l’heure des visites, je vous laisse avec votre ami. Si vous avez besoin de moi, que monsieur Flint demande à l’accueil de me contacter. Je serai là en moins d’une heure.

Je quitte la chambre sans un mot ou un regard de plus pour mon patient. Je quitte l’hôpital et je rejoins Cuinn. La journée me semble longue, mon esprit vagabonde. A 16h mon téléphone vibre, je regarde, c’est le numéro de l’hôpital. Je prends mes affaires, dit aurevoir aux gens et je file. Je me diriges directement vers la chambre stérile. Monsieur Flint semble soucieux. Je ne perds pas de temps. Cette fois je dois urger. Je retire mes vêtements et passe une blouse stérilisée, je désinfecte ma peau avant et j’entre. Il semble avoir mal. J’observe sa jambe avec douceur avant d’augmenter le débit de la perfusion.  Alors que j’allais dire à monsieur Silver, qu’il ne devait pas attendre autant de temps avant de dire que la douleur était trop importante que Dukhein entre dans la pièce. Quand je le vois, une rage froide monte en moi. Il n’a rien respecté du protocole. Ses vêtements du quotidien ne montre aucune trace d’humidité du à la désinfection, il n’a même pas enfilé une blouse stérilisée par-dessus. Il m’empêche de parler en prenant la parole en premier.

- Oh Doe, c’est il pas mignon ce béguin inutile. En même temps c’est comme vous, inutile. Il n’y a que vous pour craquer sur un homosexuel. Enfin maintenant, ça suffit ce cirque, cette jambe va parfaitement bien…

Le cri de douleur de mon patient, Monsieur Flint qui entre comme une furie dans la chambre et prend par la gorge mon boss. Tout ça s’enchaîne à une vitesse folle. Je me place entre mon patron et monsieur Flint. Je vois les écailles, je vois son regard étrange. Mais pourtant, malgré ma phobie de tout ce qui est reptile. Je place ma main sur son torse et lui parle pour essayer de le calmer. Sans ça, je ne pourrais faire mon job, car il sera incarcéré et monsieur Silver expulsé de l’hôpital. Mais je me transforme alors en poupée de chiffon, quand le capitaine m’éjecte. Mon souffle se coupe sous la douleur que je ressens dans le dos, après avoir heurter l’angle du lit. Ma tête heurte la table de nuit. Mais je me redresse, tant bien que mal. J’entends les propos de mon patient. La scène se passe comme au ralenti, j’ai la tête comme dans du coton. Je sens comme un liquide couler de ma tempe gauche, j’ai du me faire tomber le verre d’eau de monsieur Silver sur la tête en heurtant la table. Je me place une fois de plus devant mon patron, repoussant l’arme de Monsieur Silver, et reposant une fois de plus ma main sur le torse de son capitaine. Ma voix est comme privée de toute chaleur, tellement clinique.

- Maintenant ça suffit ! Dukhein, vous sortez de là et si vous revenez ou agissez contre mon patient et son mari, je porte plainte contre vous pour harcèlement, faute professionnelle et diffamation. En résumé, vous perdrez la direction de l’hôpital, votre réputation et votre salaire. Monsieur Flint, vous le relâchez où monsieur Silver sera transporté à l’hôpital de Boston ou on lui coupera très certainement le reste de sa jambe car ça sera la seule solution qui leur restera. Et monsieur Silver, gardez vos menaces pour d’autres, il n’en vaut pas la peine et vous avez besoin de toute votre énergie pour éviter le pire à votre jambe. Donc maintenant la solution est simple, soit vous arrêtez votre concours de qui à la plus grosse, soit moi je me casse définitivement de cet hôpital. A vous de voir ?

Un silence de mort règne dans la pièce, je ne bouge pas d’un millimètre et ne quitte pas une seule fois du regard Monsieur Flint. Puis Flint lâche enfin Dukhein qui part en murmurant à mon oreille.

- J’accepte, mais vous paierai les conséquences Miss Doe.

Et il fuit comme le lâche qu’il est. La voix de Flint résonne pour me signaler que je saigne. Je cherche le miroir de la chambre. Et mince, c’est pas de l’eau qui coule de ma tête mais du sang. Bon, pas le temps de tergiverser. Je vais dans le sas, et me passe directement le désinfectant sur ma coupure à la tête. Je retiens de justesses une insulte de sortir de ma bouche au moment ou ça pénètre ma chaire meurtrie. Je désinfecte mes mains avant de rentrer à nouveau dans la pièce ou je trouve le couple en pleine conversation. Je signale ma présence immédiatement en parlant à Silver.

- Monsieur Silver, puis je vous administrer une dose de morphine ?

Il refuse évidemment, je regarde la perfusion, c’est la dernière augmentation de débit que je puisse faire. Je lui stipule. Il me demande d’avertir que son époux restera avec lui. Je lui fais un sourire compréhensif. Après ce qu’il vient de se passer, je ne m’y opposerai pas. Je demande simplement à ce que l’infirmière puisse venir pour les repas de Silver, et que je me chargerai du reste comme pour aujourd’hui, la toilette, les soins et le suivi de l’évolution. J’ajoute pour Flint, qu’en aucun cas il ne doit toucher la jambe de Silver, puis je les laisse seuls, à leur intimité.
Je quitte l’hôpital après avoir laissé un message dans la salle des infirmières, dans la salle de garde et à l’accueil. Je rentre directement à l’appartement. Je suis épuisée. Je me dirige alors vers le bureau et attrape ma trousse de docteur. Je me désinfecte correctement ma plaie à la tête. Quand je vois l’état de la blessure, je sais que je suis bonne pour des points de suture. A contre cœur, je prends ma paire de ciseaux, et coupe un carré de ma chevelure, avant de raser la partie sue je viens de couper. Une fois de plus je retiens mon cri de douleur aux abords de l’entaille. Je passe ensuite un anesthésiant locale et attrape une aiguille stérilisée avec du fil chirurgical. Une fois le taf fait, je range ma trousse, jette l’aiguille à la poubelle. Le mots de Dukhein entre hier et aujourd’hui s’infiltre en moi comme du poison. Et s’il voyait quelque chose que je ne vois pas. Je n’agis pas différemment avec ce patient qu’avec Aster. Pourquoi en moins de 24h insinue t’il que je drague Silver. En plus il est en couple ! Et même s’il ne l’était pas je ne ferais jamais une chose aussi peu professionnelle. Evidemment que cet homme est attirant, j’ai des yeux je ne pouvais pas le louper. Mais il es avant toute chose mon patient et il est marié. Comment cette raclure peut il pense que je n’oserai seulement draguer… Je suis à bout de nerf, à cet instant je n’ai envie que d’une chose, une dose, ma dose… Je sers les dents, et hurle à voix haute.

NON !

Non je n’ai pas travaillé si dure pour abandonner maintenant, ce n’est qu’un moment à passer. Evidemment que je ne vais pas dire à Flint et Silver ce que l’autre lâche m’a murmuré avant de fuir. Ca serait mettre de l’eau sur le feu. Il est à peine 18h, je dois trouver une occupation, n’importe quoi. J’attrape dans ma bibliothèque de mes roman préféré, Orgueil et préjugés. Oui Darcy et Elizabeth sont toujours de bonne compagnie. Je m’installe sur le canapé, et j’ouvre le livre. Toujours me garder occuper physiquement ou intellectuellement, c’est mon secret pour rester sobre.
La nuit est tombée depuis un moment quand je referme le livre, il est presque 21h. J’attrape mon carnet et cherche ce que je peux mettre de positif dessus. Alors mon éternel je suis toujours sobre apparait sur la page blanche. J’allume la console et la télé, je mets le DVD de N’oublie jamais. Peut être que pleurer me permettre de calmer mes nerfs, ce que le livre n’a pas réussi à faire, ainsi je pourrais dormir. Je regarde le film, je ris avec eux, je pleure avec eux… A la fin je vais prendre ma douche prenant bien soin de ne pas mouiller mes points et mon pansement à la tête, je me passe mon monoï comme une automate ne savourant même pas ce moment rien qu’à moi. Il est minuit quand je me couche enfin dans mon grand lit après avoir mis un réveil à 4h. Ma garde commence à 5h… Je ferme les yeux après avoir mis mon son d’orage et d’océan. Demain sera une autre journée, elle peut difficilement être pire…

Le lendemain matin quand le réveil sonne je ne trouve pas ma joie usuelle. Les évènements de la veille ont tourné dans ma tête même en rêves, ou plutôt en cauchemar. Mais je ne m’arrêtais pas à cette pensée. Je me préparais comme les autres jours et me faisais une tresse sur le coté pour masquer le trou dans ma crinière. Même si ça devait parler dans l’hôpital, je ne montrerai aucune trace de mes blessures. J’avais toujours mal à la tête et mon dos n’était qu’une énorme ecchymose, punaise de lit. Je n’en voulais pas à Flint, il protégeait un être cher, je pouvais comprendre que j’étais simplement un moucheron indésirable entre lui et sa proie. Mais peu importe une fois de plus, aujourd’hui j’allais devoir gérer Silver et le reste des urgences. A 5h je prends ma garde, on fait la relève avec mes collègues. Comme bien souvent dans cette ville, il n’y a pas eu de patient. Je stipule à mon collègue de l’accueil, que s’il y a besoin de moi je suis dans la chambre de mon patient. Il fait une drôle de tête… Qu’est ce que Dukhein a-t-il encore bien pu déblatérer en mon absence. Je vois un nouveau pirate devant le SAS, il me semble peu commode. Je lui donne mon nom et avant que je lui dise que je suis le médecin de Silver, il me dit que je peux entrer qu’il sait qui je suis. Flint ou Silver a du lui donner une description de ma personne. Je lui fais un sourire et rentre dans le SAS. Je respecte le consigne et sans un mots pour ne pas les réveiller j’entre dans la pièce. Je tombe sur le regard acier de Flint, et je lui fait un sourire en guise de bonjour, avant de faire le tour des appareils relié à Silver. Une donnée ne me plait pas beaucoup, la température. Il ne devrait pas en avoir et il est à 38,5°C. J’ajoute dans la perfusion du paracétamol pour faire baisser la température et en silence je m’adosse à la table pour regarder l’évolution de la température. Elle baisse mais pas assez vite, ça ne me plaît pas du tout. C’est à contre cœur que je réveille mon patient avec douceur. Je dépose ma main sur son épaule et je l’appelle en le secouant légèrement. Quand je tombe sur l’azur de ses yeux, je lui fais un sourire et m’excuses de le réveiller. Mais je dois inspecter sa jambe, et comme toujours je veux son accord avant de faire quoique ce soit. J’ai bien compris que ce sujet et compliqué pour lui, et je veux que mes patients me fassent confiance, et pour cela je ne leur cache rien et fait toujours les choses avec leurs accords. Quand je l’ai, je retire le drap qui le recouvre, jusqu’au niveau de sa cheville. Je porte mon attention uniquement sur le moignon. Je retire le plus délicatement possible le pansement, et là sans doute la première grossièreté que je dis depuis longtemps sort de ma bouche.

- Sale déchet de foutre de lépreux !

Je me ressaisis immédiatement. Et donne une explication.

- Vous avez une infection, du aux actions de mon boss. Je… Il faut que je vous injecte un médicament qui peut combattre l’infection puis nettoyer ensuite votre jambe comme hier, la seule autre solution est de couper au-dessus de l’infection.

Je n’ai pas quitté l’infection du regard mais je sens pesé sur moi deux regards inquisiteurs. Je ne dis rien de plus. Mon patient à les informations nécessaires pour faire son choix. Rapidement je vais chercher le nécessaire à la pharmacie de l’hôpital, et refait le nécessaire dans le SAS avant de lui injecter le produit et changer son pansement. Je vais pour les laisser tous les deux, quand j’entends Silver me demander si je veux bien continuer à lire l’histoire de Cujo. Je fais un léger arrêt sur image. Donc il ne dormait pas d’un, et de deux pourquoi vouloir que je reste. Mais bon lire pour lui sera toujours plus constructif que d’attendre un patient des heures durant en lançant un regard noir et envieux à l’armoire contenant les kit de morphine. Je prends alors le livre et m’installe sur la commode de la chambre, le fauteuil étant pris.
La  journée se passe normalement, j’aurais du terminer à 15h mais il est 22h quand j’entre dans la chambre de Silver. La fièvre est à 37,5°C,  je lui change le pansement et je diminue le débit de la perfusion de mon antidouleur maison.
La semaine se déroule ainsi, sans plus de drame. Sa jambe est sauvée, il va pouvoir sortir de la chambre stérile pour partir en rééducation dès le lendemain. Je m’engage à être présente lors de sa rééducation, mais que je n’ai pas les compétences nécessaires pour la lui faire moi-même.
C’est ainsi que je réussi à avoir les gardes de nuit, en m’arrangeant directement avec mes collègues. Je dormais 2 à 3h part nuit dans la salle de garde après ma tournée avant d’être à 8h au service rééducation. J’avais tenu ce rythme tout le mois de sa rééducation. Mais un matin, sans doute épuisée par mes doubles journées et par le manque de sérieux de Silver ce jour là. Je m’entends dire de mon ton froid et clinique.

Maintenant ça suffit John ! Tu n’as plus qu’une semaine de rééducation. Donc sois-tu fais les exercices comme il faut, pour pouvoir marcher, courir et même nager avec ta nouvelle jambe. Sois-tu abandonnes, mais tu arrêtes de faire les exercices à moitié juste parce que t’as pas envie aujourd’hui.

Après tout, il n’était plus mon patient officiellement, et même si jusque là j’avais garder une certaine distance professionnel, son prénom était sorti le plus naturellement du monde.

Une semaine plus tard il sortait de l’hôpital escorté pat Blackdog et Flint. Le matin, Dukhein m’avait annoncé une mise à pied d’au minimum 3 mois. Je le savais que mes choix auraient des conséquences, je les assumais. Car j’avais simplement fait mon job comme il fallait. Et c’était du bon boulot, autant de la part du patient que de la mienne. J’étais certaine de ne plus jamais recroiser John Silver, il était soigné. Et avec cette nouvelle prothèse une nouvelle vie s’offrait à lui.

Le lendemain matin, premier jour de mise à pied, je me rendais au parc. J’étais passé au Granny’s pour prendre un cappuccino à emporté avec un muffin à la myrtille. Je m’assois sur un banc. Mon regard se perdait dans le vague alors que picorant des morceaux du muffins je me demandais comment j’allais tenir avec trois mois sans rien avoir à faire ou presque. Je pourrais sans doute augmenter mon temps de bénévolat. Mais ça ne suffirait pas à me garder dans ma zone sécuritaire. J’étais perdue…

Sauvetage ou amputation à vous de voir

&
Le Silharm

Tout à coup mon muffin disparait de la main. J’observe le perroquet qui me la subtilisé et un sourire se forme sur mon visage je murmure. Je l’avais pourtant mérité après le jogging que je venais de faire. Mais passons, l’oiseau en avait sans doute plus besoin de moi.

- Régale toi.

Rapidement le, enfin les propriétaires de l’oiseau font leurs apparitions, je les entends avant de les voir. Je relève mon visage vers Silver et Flint, puis je dis.

- Bonjour messieurs.

Toute cette attention à ma personne est bien insolite je n’ai fait que mon travail. D’ailleurs Flint ne semble pas au courant de cette fête et encore moins heureux de la chose. Je quitte le visage fermé du roux pour tomber sur un visage souriant. Je connais ce genre d’attitude, ce genre de sourire. Je ferme les yeux un quart de seconde avant de dire.

- Je n’ai fait que mon travail. Je ne vois pas en quoi je mérite quoique ce soit. Je veux dire, vous remercier pas le membres de votre équipage car ils font leurs taf. C’est pareil…

Je me rappelle une conversation avec Madame Lake quand elle venait voir Silver. Elle m’avait parlé de quelques mœurs concernant les pirates. Je m’entendis alors dire.

- Si monsieur Flint et vous estimez que c’est une chose bénéfique pour vous et votre équipage, je viendrais faire une apparition. Je pense que c’est surtout avec vous qu’ils veulent fêter ça. A quelle heure et où se passe les festivités ?

Après leur départ, je repense à ce que je viens de dire. Pourquoi ai-je accepté ? Il va y avoir de l’alcool, beaucoup je le crains. Mais je n’ai qu’une parole, j’ai dit que je serai à la plage à 18h et je tiendrai parole. Je quitte le banc et prends la direction de la maison. Je ferais une simple apparition ça devrait suffire. Ça m’empêchera de sombrer et ça permettra à l’équipage de faire ce qu’ils pensaient me devoir. Je ne peux arriver les mains vides non plus. Je cherche sur internet ce que je peux trouver sur les coutumes pirate. Bon ce soir je vais devoir jouer du mot Capitaine en m’adressant à Flint. Je me change, après avoir pris une douche rapide après ma séance de sport. Nous sommes pourtant simplement en mai mais il fait déjà 25°. Je prends mon sac à main et quitte l’appartement pour me rendre dans les différentes boutiques de la ville. J’achète une caisse de rhum Diplomatico pour l’équipage qui sera livrée sur place, puis ayant remarqué l’amour de Flint pour la lecture, j’achète pour lui un recueil de Whitman mon poète préféré. J’espère qu’il aimera. Puis il me reste à trouver quelque chose pour Silver. Après tout c’était lui mon patient.
Je déambulais dans les rues de la ville quand mon regard fut attiré par une vitrine. Ce bleu… C’était le même que celui des yeux de Silver. J’entre dans la boutique, et me rends compte amusée, que c’est là que j’avais acheté pour sa rééducation le T-shirt blanc, le short et boxer noir. Je paie l’article puis rentre à la maison. Il est maintenant 14h, et j’ai tout ce qu’il me faut pour ce soir. Je me prépare à manger, puis je me mets à jouer à la console. Je lance mon jeu Dragon Age Origins. Je sais que ce jeu date, mais j’aime tellement. Je n’y ai pas touché depuis mon départ de Los Angeles. Je sais que ce jeu peut être chronophage, alors je mets un réveil à 16h.
Quand la chanson envahit la pièce je sauvegarde ma partie. Ma petite garde des ombres venant de répondre positivement à la déclaration d’amour d’Alistair. Je pars prendre une douche, j’oins ma peau de monoï, enfile une longue robe bustier bleu et noir avant de me faire une tresse épi sur le côté. J’enfile une paire de sandale compensée noir, je place mon maillot de bain dans mon sac de plage, avec une grande serviette, sait-on jamais. J’y mets aussi mes présents pour Flint et Silver. Puis je quitte l’appartement à 17h, pour me rendre à pied au lieu du rendez-vous. Quand j’arrive Silver m’accueille en me faisant un calin, ça c’est une première. Je lui réponds par un sourire avant de dire.

- Je vous ai pourtant dit dès notre rencontre que je ne mentais pas. J’avais dit que je viendrais faire une apparition, donc me voilà. Avez-vous reçu mon cadeau pour l’équipage, j’avais demandé une livraison à 17h30 ?

Il me répond que oui, alors je sors de mon sac mon cadeau pour lui et je lui dis.

- Ça m’a fait penser à vos yeux quand je l’ai vu, je me suis dit que ça vous irait bien. Mais s’il ne vous plait pas ou ne vous va pas je peux le faire changer. Pourriez vous m’indiquer où je peux trouver votre Capitaine ? J’ai un présent pour lui aussi, il m’a semblait qu’il aimer les livre classique. Je lui ai donc pris un classique pour notre époque, mon auteur préféré. J’espère qu’il aimera.

Alors que je continuais mon monologue, il retire son haut pour passer que je lui ai offert. Je ne peux que sourire en voyant que je ne me suis pas trompé, ce haut fait ressortir ses yeux et lui va parfaitement. Il m’indique ou je peux trouver Flint. Je prends alors congés de Silver pour offrir le livre à Flint. Il accepte le livre. Bien que toujours poli avec moi, je sens une certaine réserve de la part de cet homme. Je me contente de lui faire un sourire et de le laisser seul. Si c’est ce dont il a besoin, qui suis-je pour lui imposer ma présence. Je retrouve Silver qui me présente au maître d’équipage. Je dis simplement avant qu’il ne parle.

- Enchantée Monsieur Gunn.

Après avoir reçu les remerciements de la part Gunn, qui est le maître d’équipage, je pensais pouvoir m’exfiltrée avant que l’alcool ne coule à flot, mais malheureusement pour moi l’équipage ne semble pas vouloir voir les choses de cette manière. Chaque nouveau membre me propose un verre avant de me demander plein de détails sur ce que j’ai fait pour leur maître d’équipage. Je décline avec un sourire les verres et réponds vaguement à leurs questions, ne pensant pas que Silver où Flint aimeraient que je raconte ça. Mais je me rends compte que l’équipage semble plus respecter Silver et plus craindre Flint. Bientôt la musique résonne et   Howell, le médecin de l’équipage, me demande si je veux bien lui accorder une danse. Je lui réponds amusée.

- Je veux bien, mais je ne sais pas danser sur ça moi. Faudra être compréhensif et me pardonner mes faux pas.

Après cette danse, ou je rigole beaucoup de moi-même concernant mes mauvais pas, j’accepte toutes les autres demandes de danses afin de ne pas faire de différence entre les hommes d’équipage. Puis sur un moment d’insouciance qui ne me correspond vraiment pas, je me place devant Flint et lui demande avec un sourire.

- Le Capitaine, m’accorderait il une danse ?

Je sens alors le silence dans l’assistance, la musique cesser et c’était comme si le temps était suspendu. Pourtant je ne perds pas mon sourire. Flint peut refuser ou accepter, ça ne changera en rien mon point de vue. Oui cet homme est violent, mais me concernant il a toujours été correct. Il a respecté mes conditions concernant la chambre stérile jusqu’à l’intrusion de mon boss. Peu m’importais la suite et en quelque sorte ma proposition de danse était pour lui faire comprendre ça tacitement. Je m’en fichais pas mal de ce que j’avais pu voir dans cette chambre ce jour-là. Pour moi il avait fait le nécessaire pour protéger Silver. Je serai intervenue évidemment, pas de cette façon très clairement, mais il avait été plus rapide que moi. Après tout c’était la santé et la douleur de son ami, je comprenais parfaitement.
Il ne s’est passé qu’une fraction de seconde entre ma demande et la réponse de Flint, et comme dans la chambre le temps me semble au ralenti. Je vois le visage surpris de ses hommes à la réponse de leur Capitaine. Je me mets alors à danser une valse. Flint me dirige d’une main ferme et m’indique quelques instructions pour que je progresse dans ce genre de danse de salon.
A la fin de la valse en bonne américaine, je fais un câlin à Flint en lui murmurant un merci avant de le relâcher rapidement ne le sentant pas à l’aise avec mes manières de jeune femme du 21° siècle. Je balaie alors l’ensemble des hommes présent, il n’y en a plus qu’un avec qui je n’ai pas dansé. Je m’avance vers lui, sans vraiment le regardé. Puis quand je suis devant lui je le regarde dans les yeux et lui demande.

- Vous voulez bien m’accorder une dernière danse avant que je ne rentre John ?

Comme pour Flint précédemment je n’ai pas la prétention de me dire qu’il acceptera. C’était venu comme ça, puis ça me semblait logique de finir la soirée en dansant avec lui. Après tout c’était lui qu’on devait fêter le rétablissement, pas moi. Surtout que je ne doutais pas que la soirée était loin d’être terminée pour eux. Moi j’avais assez joué avec le feu pour un bon moment. Le effluves de rhum me tentais de plus en plus. Il était temps de se retirer. Silver finit par accepter de danser avec moi. Quand nous dansons, comme avec mes précédents cavaliers je ne détourne jamais mon regard de celui de mon partenaire de danse. Mais j’aurais dû, je me noie dans ce regard bleu qui ne me lâche pas. Ce sourire qu’il veut charmeur, mais que j’interprète surtout comme une arme. Oui une arme de survie, de sa survie. Si je le reconnais, c’est que j’utilise tellement mon sourire pour apaiser les gens, pour me protéger, pour cacher mes vraies pensées, pour ma survie. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Mon esprit me hurle de faire genre de tomber pour que cette danse cesse, qu’il est en couple avec Flint. Que je ne dois pas, que je n’ai pas le droit. Mais je ne peux faire ça, je suis venu pour fêter sa guérison. Je ne peux me permettre de ne pas honorer cette danse comme j’ai honorer toute les autres. Était-ce ça que mon boss avait vu ? Avait-il un don pour voir l’avenir et lire dans le cœur des gens ? La musique finie par s’arrêter et il finit par me relâcher. Je le remercie pour la danse en lui souriant. Il est temps pour moi de dire aurevoir.

Je quitte la fête vers 21h30. Au lieu de me diriger vers la rue pour rentrer chez moi. Je me dirige un peu plus loin sur la plage. J’observe l’océan, la lune se reflète dans l’eau et le son m’apaise. Je profite de se calme pour appeler Rose. Je lui raconte que je viens de quitter une fête. Que j’ai tenue le coup malgré l’alcool et que je vais prendre une temps de réfléxions seule. Elle me dit qu’elle vient me chercher. Je lui demande juste d’attendre un peu. Je lui promets que je rentrerais pas seule à pied et qu’elle peut venir me chercher d’ici une heure et dormir à la maison. Après cet appel avec ma meilleure amie, je ferme les yeux un bref avant de retirer ma culotte et enfiler mon maillot de bain sous ma robe. Je retire ma robe et malgré la fraîcheur et entre dans l’eau qui doit à peine être à 15°.  Je maudis les battements de mon cœur, mes pensées, la réalisation que j’ai eue en dansant… Je ne suis qu’une merde. Cette dernière pensée me rend malade et me rappelle mon autre vie.
De sombres pensées m’envahisse, mais le froid me pousse à sortir de l’eau. Je m’assois sur la serviette, je remonte mes jambes et les encercles de mes bras avant de poser mon menton sur mes genoux et écouter le bruit de l’océan tout en observant le jeu de lumière que faisait la lune sur l’eau. Soudain, une personne s’assoit à coté de moi. Je n’ai pas besoin de tournée mon visage pour savoir qui c’est. Ma respiration se bloque un bref instant, on va mettre ça sur le fait que je meurs de froid. Il ne dit rien et moi non plus. Au bout d’une minute de silence je m’entends dire.

- L’océan m’apaise. Pour dormir j’ai une application qui simule le bruit des vagues avec l’orage, sans ça je n’arrive pas à m’endormir.

Je me mets une claque mentale, mais pourquoi je dis ça moi… Harm ferme ta bouche et arrêtes tes bêtises ! Mais Silver me donne sa vision de la mer. Je peux la comprendre avec ce que j’ai lu concernant les pirates du passé. Je n’ajoute rien. Quand il me tend le manteau de Flint je murmure un merci, reconnaissante et un peu embarrassée. Je ne mérite pas autant d’attention. Comme je ne mérite pas que Rose s’inquiète pour moi. Je remarque qu’il prends alors la même position que moi. Je ne peux retenir un sourire, il semble vraiment s’être accomodé de sa nouvelle prothèse. C’est une bonne chose. Mais alors il me propose d’être mon confident. Je tourne mon visage vers lui, délaissant ma vue de la lune jouant avec l’eau je réponds avec une franchise désarmante.

- J’avais besoin de calme et de m’éloigner de la tentation. Ma meilleure amie, Rosie, enfin la Belle au bois dormant dans le monde des contes va venir me chercher d’ici une demie heure maintenant. Elle s’inquiète toujours pour moi, même quand je lui dis que j’ai été forte.

Forte, je secoue la tête de gauche à droite. Je me remets à regarder le jeu de la lune, écouter le ressac. Puis j’ajoute sans vraiment me soucier de ce qu’il pourra penser de moi.

- Pendant des années, on m’a martelée que je n’étais qu’une merde, que mon taf ne servait à rien, que mon fric n’était pas une solution, que je n’étais qu’une simple merde. J’étais vulnérable à cette époque, je l’ai cru. Mais j’aime trop mon travail. Dans le passé comme maintenant, mon seul objectif et de soigner mes patients, leur rendre la santé et ne plus avoir à les revoir si leurs choix de vies le permet. Mais quand je ne travaillais pas, j’entendais ça jour et nuit, et j’y croyais. Alors tout à commencer avec l’alcool , avant de dégénérer. Je n’ai pas bu ce soir, quand j’en ai eu vraiment envie, j’ai préféré vous dire aurevoir et venir là pour réfléchir. Ce n’est peut être pas de la force, mais se soumettre ainsi volontairement à la tentation et résister, je suis un peu fière de moi pour ça. Je ne pensais pas avoir ça en moi.

Ce n’était qu’une partie de la vérité, mais ça demeuré la plus importante partie. Mon téléphone sonne, je souris en décrochant et je dis.

- Je vais bien Rosie, je ne me suis pas laissée emportée par le fond si c’est ce qui t’inquiète. Et la personne qui m’a invité me tient compagnie et m’a apporté de quoi ne pas mourir de froid. Prend le temps dont tu as besoin. Je t’ai promis de t’attendre et de ne pas risquer de me faire agresser en rentrant à pieds. As-tu besoin que je te fasse une autre promesse ? Bien dans ce cas, je te dis à tout à l’heure, je te ferais un café avec des cookies maison une fois chez moi. Oui moi aussi Rosie je me soucie de ta sécurité et de ton bien être, c’est à ça qu’on reconnait ses amis.

Je raccroche et souris. Rosie me rappelle ma mère par moment pour sa bienveillance et mon père pour son côté protecteur. Mais je n’étais pas mieux qu’elle à se sujet. Quand nous parlions de Jordan, j’avais toujours envie d’aller lui voler dans les plumes à celui là pour qu’il arrête de jouer aux idiots avec mon amie. Je la voulais heureuse et en sécurité. Avec ou sans moi n’avait pas vraiment d’importance. Je tombe sur le regard de John su moi. Ma respiration se coupe une fois de plus. Au moins il peut se rendre compte d’a quel point je suis un être pathétique et sans intérêt…