Un individu suspect [PV Axel Williams]

Un individu suspect

C'était un matin comme les autres, Duncan arrivait en avance pour surveiller tout ce qui se passait dans le lycée, ou plus exactement dans son lycée. C'était un peu son bébé et lui en était plus que le papa, il voulait en être le grand maître, surtout depuis qu'il avait pris cette fonction. Il connaissant chaque recoin, chaque raccourci et connaissait chaque personne. Sans le dire, il les surveillait toutes afin de voir si elles étaient à l'heure par exemple. Il voulait avoir l’œil sur tout et en quelque sorte, il l'avait. Ses mouchards veillaient à toujours bien le tenir informé.

Comme à son habitude, après avoir inspecté la salle des professeurs, vérifier les présents et que tout se passe bien, il descendit au portail afin de surveiller les agissements du personnel à l'entrée. C'était aussi l'occasion de rencontrer les quelques parents qui emmenaient leurs enfants et de se montrer. Sa présence avait toujours quelque chose d'apaisant. Il ne plaisantait pas en ce qui concernait la discipline et il punissait le moindre manquement d'un élève... ou d'un personnel. Il se montrait intransigeant, ce qu'il faisait qu'il était redouté et respecté par les élèves. Il appréciait ce rapport envers eux. Pour les adultes, il en était autrement car il préférait plus les manœuvrer et les manipuler.

Les premières minutes se passèrent sans souci jusqu'à ce que Duncan remarque la présence d'un individu habillé étrangement et qui semblait hagard. C'était surtout la façon de marcher de cet homme qui avait attirée son attention. Il se demandait bien qui c'était. Il était un peu jeune pour être un parent et il ne l'avait jamais vu traîner devant jusqu'à présent. Du coup, il signala à la personne de l'accueil de prévenir la sécurité et d'attendre ses instructions. Pendant ce temps, il irait voir l'individu afin de mieux comprendre la situation.

Lorsqu'il approcha de l'homme, il croisa son regard et comprit que celui-ci semblait perdu. Il manquait une lueur de lucidité dans ses yeux et Duncan trouva cela plutôt inquiétant.

- Bonjour, Monsieur. Puis-je vous aider ? demanda-t-il poliment en gardant une certaine distance.

lumos maxima

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I'm sorry to be so
L O S T

Il s’était réveillé dans le froid et l’idée de quitter la ville semblait être de plus en plus être la solution à son problème. Ailleurs, il pourrait commencer une nouvelle vie sans que l’on cherche par tous moyens à le rendre à sa cellule d’interné. La maison vide dans laquelle il avait trouvé refuge la veille lui avait offert un toit pour la nuit, mais il ne pourrait y rester. Et il était hors de question de mêler sa sœur à ses problèmes, qu’importe combien elle voulait l’aider.

Bien sûr, il avait connu des situations bien pires par le passé. Ce n’était pas pour si peu qu’il allait se laisser abattre. Tout ce dont il avait besoin, dans un premier temps, c’était de faire une petite marche pour se réchauffer un peu. Et après, il tâcherait de trouver à manger. Sans doute aurait-il oublié ce détail si son ventre ne lui avait pas réclamé bruyamment.

Les mains dans les poches de son sweat, la capuche relevée sur son crane pour se réchauffer un maximum, sans doute aurait-il eu peur de lui-même s’il s’était regardé dans un miroir. Mais, ne pas en avoir est un avantage certain à être en fuite !

Et c’est sans véritablement savoir où il allait qu’il s’était retrouvé à marcher devant une école. Nostalgique, il ralentit un peu le pas, se remémorant les années d’études passées avec sa cadette. Avec un petit pincement au cœur, il songea à combien elle lui manquerait, lorsqu’il aurait disparu, quand un homme vint le tirer de ses pensées.

Un peu perdu, il sourit d’un air désolé. Il était à des années lumières de se rendre compte que sa présence ici aurait pu être douteuse.

« Je vous demande pardon ? »

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L'individu louche semblait un peu perdu mais au moins, il ne montrait aucun signe d'agressivité. Il lui avait sourit, ce qui était plutôt bon signe et permit au proviseur de se détendre quelque peu. Duncan craignait qu'un jour, un taré vienne avec une arme pour tirer sur des élèves et le personnel. Sa crainte n'était pas qu'il puisse y avoir des victimes mais que cela lui fasse mauvaise presse. Il voulait que son lycée garde une belle image auprès de la population.

En revanche, l'homme ne paraissait pas vraiment comprendre pourquoi il était abordé ainsi. Bien que poli, il donnait vraiment l'impression d'être déconnecté de la réalité. Le nez sensible du proviseur ne distingua aucune odeur d'alcool et lorsqu'il put voir les yeux, il ne remarqua aucun des signes caractéristiques comme quoi il serait sous l'emprise d'une quelconque drogue. Bien entendu, lui ne connaissait que les effets des drogues classiques utilisaient par les élèves. D'ailleurs, il arrivait toujours à les repérer.

- Je vous demandais si je peux vous aider.

Il fit un sourire pour éviter tout malentendu. Il ne voulait pas effrayer, ni donner l'impression d'être agressif envers cet homme. Il savait à quel point une situation pouvait vite dégénérer sur un simple malentendu. En le voyant de plus près, il eut l'impression que ce visage lui semblait familier. Si l'individu avait fait partie de ses anciens élèves de classe, il s'en souviendrait. Idem pour les fauteurs de trouble...

- Je me trompe où vous avez été élève ici ?

Cela lui arrivait de se tromper mais rarement. Peut-être que c'était le cas mais la discussion ne pouvait être que bénéfique pour gagner un peu de temps, même si dans ce cas présent, l'homme ne semblait pas être une véritable menace pour ses élèves...

lumos maxima

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L O S T

La répétition prouve à l’ex-séquestré qu’il avait bien entendu et surtout bien compris la première fois, en dépit de l’originalité de la question. En l’occurrence, il n’avait rien fait de mal et se promener devant une école n’était pas illicite. Peut-être suspect, parfois, mais jamais illicite. Il aurait pu s’indigner devant une telle réaction. Mais il s’était souvenu à temps de sa situation. Et, honnêtement, on ne pouvait pas dire qu’il inspirait aussi confiance ainsi vêtu rapidement que lorsqu’il portait son uniforme militaire.

Mais pas le temps de tergiverser sur ce sujet qui n’offrait aucune perceptive d’une discussion saine. Le sujet change et ce n’est pas plus mal. Il prend quelques secondes avant de répondre. Non pas qu’il doute avoir été élève ici, il y a vécu tant de choses qu’on ne peut oublier pareil endroit. Mais il se demande plutôt s’il a déjà connu cet homme par le passé. Il ne s’en souvient pas, mais il a après tout eu tant de professeurs, et il n’était même pas dit que celui-ci était dans le lot.

« Un temps, en effet, avec ma sœur. Je n’étais pas mauvais mais ce n’était pas fait pour moi. Enfin, j’ai quand même eu mon diplôme, au moins. »

Il aurait pu se contenter de lui dire que oui, il avait été élève ici. Mais le contact humain, cela faisait tellement longtemps qu’il s’était trouvé à parler un peu plus que nécessaire ! Tant pis, au moins ainsi il se ferait passer pour quelqu’un de sociable. Ce n’était pas plus mal dans le fond.
Rendant son sourire à l’homme, il finit par lui tendre la main pour se présenter officiellement. Et puis, peut-être que son nom lui dirait quelque chose !

« Axel Williams. »

HRP ; J'ai volontairement joué sur la mémoire d'Axel parce que je ne sais pas si ton personnage était déjà proviseur à l'époque où Axel était étudiant ou s'il ne l'était pas encore, du coup tu peux faire comme tu veux. Sérénade

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Le jeune homme semblait réfléchir à la réponse. Peut-être se méfiait-il du proviseur qui venait l'interpeller alors qu'il ne faisait que passer devant l'établissement ? Pour Duncan, il craignait quelque chose de louche et il voulait en avoir le cœur net. Les propos le rassurèrent, il n'y avait rien d'haineux, ni aucun sentiment de rancune qui s'y dégageaient. Il ne craignait donc pas que la situation ne dégénère et son interlocuteur se montrait très poli. Au final, il s'était peut-être inquiété pour rien. Il fut même surpris lorsqu'il sut le nom. Il ne s'attendait pas à ce qu'il lui donne son identité.

Axel Williams... Il ne se souvenait d'aucun élève de ce nom. Vu l'âge approximatif que l'homme devait avoir, à l'époque il n'était que simple professeur dans cet établissement. Il n'avait donc pas connu tous les lycées qui étaient inscrits durant cette époque.

- Je n'ai pas eu le plaisir de vous avoir dans ma classe. Mais peut-être que pour vous, m'avoir comme professeur ne vous aurez pas convenu.

Il fit un grand sourire avant de reprendre un air plus sérieux. Il avait connu aucun Williams, ou du moins aucun qui ne l'ait marqué. Bien que le visage du jeune homme lui semblait familier, sans doute parce qu'il avait dû le croiser dans le temps dans les couloirs, cela ne lui évoquait rien de plus.

- Vous avez eu un diplôme, c'est l'essentiel. Est-ce indiscret de savoir quelle route vous avez choisi de suivre après notre école ?

Bien qu'il ne le disait pas, le proviseur se souciait de l'avenir des élèves diplômés, se demandant si ces derniers réussissaient de brillantes études ou trouvaient du travail après avoir fait leurs études ici.

lumos maxima

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L O S T

L’air semblait s’être détendu. Non pas que l’ancien militaire supporte mal les tensions –c’aurait été un comble pour un homme de sa profession- mais dans sa situation fragile, il ne désirait pas se faire remarquer plus que de raison. Il aurait été dommage qu’à peine la liberté effleurée, il doive de nouveau l’abandonnée. Il n’était pas certain même qu’il pourrait le supporter, maintenant qu’il s’était réhabitué à la douceur du soleil et des brises fraiches.

Ses souvenirs, visiblement, n’étaient pas les seuls qui avaient flanchés. A moins que les deux ne s’était véritablement jamais croisé dans l’établissement. Ce n’était pas impossible. Beaucoup de classes, beaucoup de professeurs. Ce n’était pas bien important après tout.

« Vous savez, je respecte les méthodes de chacun. Je pense que l’on peut trouver notre compte avec n’importe quel type d’enseignement dès l’instant où l’on se donne la peine de s’y adapter. »

C’était vrai. Il en avait eu la preuve à l’armée, où tout était si différent et pourtant tout c’était toujours parfaitement bien embraqué. Et, d’ailleurs, puisque la question était posée, il allait même pouvoir enchainé sur son parcours professionnel. C’était rare, les professeurs qui voulaient connaitre les carrières de ceux qu’ils n’avaient pas eu la chance d’avoir en classe. Axel admirait ça. C’était professionnel, en son sens.

« J’ai arrêté ici pour les études. Je me suis engagé chez les SEALs. Mais ce n’était pas très étonnant, au final. Mes parents étaient militaires, ma sœur s’est engagée chez les marines…Ça doit être de famille ! »

Il sourit, amusé. Il est vrai que cela arrive, qu’une profession se perpétue d’une génération sur l’autre. Mais à ce point, cela devait tout de même être rare. Peut-être un peu drôle aussi, dans un sens. L’important, c’était que cela leur convenait à tous.

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L'individu suspect semblait se détendre et le proviseur se rendit compte que sa méfiance légendaire l'avait aiguillé sur une mauvaise piste. Le jeune homme ne représentait pas une menace pour ses élèves bien qu'il paraisse quelque peu désorienté. Duncan se posait beaucoup de questions à son sujet mais sans vraiment chercher de réponses. Il n'était pas enquêteur et respecterait le silence de l'homme si jamais celui-ci préférait ne plus rien dire le concernant. Ce dernier se trouvait juste de passage et n'avait sans doute pas compris pourquoi le proviseur du lycée l'avait accosté. Pourtant, il continua de parler et de répondre à ses questions, avec calme et cohérence.

Duncan apprécia les paroles sur la méthode, elles ne portaient aucun jugement, aucune critique et respectait les conceptions différentes d'enseignement de chacun des professeurs. Rares étaient ceux qui parlaient ainsi, ce qui plut beaucoup à l'homme.

- Rares sont les anciens élèves à parler avec autant de sagesse. En toute objectivité, parfois les méthodes d'enseignement de certaines personnes peuvent rendre certains élèves hermétiques au savoir. Mais nous ne sommes pas là pour juger qui que ce soit.

Il lui fit un petit sourire pour conforter son idée, comme s'il venait de dire une évidence, qui bien souvent été démentie par les professionnels de l'enseignement. Et pourtant... Il écouta ensuite avec attention l'avenir de cet ancien élève. Vue la carrure d'Axel, il aurait dû se douter de cette destinée. Il ne ressemblait pas physiquement aux personnes faisant de la musculature pour paraître plus viril. On voyait que chez le soldat, c'était presque naturel sa façon d'être avec des années d'exercices et d'entraînements intensifs. Duncan comprenait mieux que le jeune homme puisse paraître quelque peu désorienté, surtout s'il revenait de mission et qu'il était rentré au pays il y a peu...

- Du moment que vous faites ce qu'il vous plait... J'espère que vous n'avez pas fait ce choix de carrière par fatalisme. J'ai certains jeunes qui décident de suivre les traces de leurs parents parce qu'ils pensent qu'ils n'ont pas le choix ou qu'ils ne peuvent pas faire autrement s'ils ne veulent pas décevoir leurs parents...

Pour lui, cela n'avait pas été le cas mais il se souvenait que pour pas mal d'amis, après le lycée, ils avaient rejoint les filières en rapport avec le métier de leurs parents. Il trouvait cela stupide, même s'il appréciait souvent le côté "tradition qui se perpétue" mais cela voulait aussi dire que si on était fils de brigands, on ne pouvait rien faire d'autres que de suivre la même voix que ses parents... Idée reçue contre laquelle se battait le proviseur !

lumos maxima

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L O S T

Au fil de la conversation, bien qu’il était impossible de nier qu’il ne pouvait en être sure avec aucune incertitude, il songea au fait que l’homme face à lui était d’une sagesse rare. Il ne l’avait pas eu en tant qu’enseignant et ne connaissait pas ses méthode, mais il lui sembla que même dans l’hypothèse où il n’aurait pas aimé ses méthodes d’enseignement, il aurait été humainement un bon professeur. C’était ceux qu’Axel respectait le plus, les professeurs humains. Ceux qui sont à l’opposé total de ces êtres qui ne veulent jamais rien entendre, jamais rien savoir. Qui veulent seulement vomir un cours aux étudiants pour avoir leur paye à la fin du mois sans se soucier d’eux le moins du monde.

Il sourit. Il ne s’était pas attendu à croiser quelqu’un durant sa petite promenade, mais ce n’était finalement pas désagréable. Bien loin de là d’ailleurs. Surtout pour un homme qui avait cruellement manqué de contact humain ces derniers mois.

« En effet. Permettez-moi d’ailleurs de vous retourner le compliment. Je pense que peu d’enseignants ont votre sagesse. »

Il avait écouté avec attention ses paroles, ce cela n’avait que conforté son idée sur la sagesse de l’homme. Lui-même il en avait connu, des gars qui s’étaient engagés dans l’armée soit parce que les études les faisaient clairement chier, soit parce qu’ils ne pensaient avoir aucun avenir, soit pour suivre la route des parents. Aucun de ceux qui n’en avait l’envie en premier lieux n’étaient supportés l’entrainement. Ou alors, si tel avait été le cas, ils étaient morts sur le champ de bataille. Axel en avait même enterrés certains qu’il commençait à connaître…Mais il devait éviter de penser à cela maintenant.

« Je vois ce que vous voulez dire…J’en ai connu beaucoup, des gens comme ça. Fatalement, la plupart n’arrivent pas au bout des entrainements qui nous sont imposés. Il faut beaucoup plus de volonté que ce que l’on peut penser, pour entrer dans l’armée. »

Il haussa les épaules. C’était du passé à présent. Pour l’heure il ne pensait même pas à reprendre une mission. Juste vivre un peu. Etait-ce trop demandé après toutes ces années ?

« Au fait, je n’ai pas saisi votre nom ? » demanda-t-il finalement.

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La discussion continuait sur de bonnes bases, poussant le proviseur à relâcher sa méfiance vis-à-vis du jeune homme. Peut-être que finalement il s'était trompé et devenait trop paranoïaque en vieillissant ? Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il valait mieux être sur ses gardes à chaque instant lorsqu'il travaillait. Bien entendu, il ne considérait plus Axel Williams comme une menace. Celui-ci ne semblait avoir aucun grief contre l'école, ni même contre les enseignants qu'il avait pu avoir.

Duncan fut flatté lorsque le mot sagesse fut prononcé. Il était rare d'entendre quelqu'un s'exprimer ainsi de lui et pourtant, lui aussi trouvait qu'il en possédait beaucoup. Certes, parfois l'ambition masquait cet aspect de sa personnalité mais est-ce que l'ambition annihilait toute forme de sagesse au point de la faire oublier ? Le proviseur considérait qu'il savait utiliser ses deux aspects de sa personnalité afin de trouver un équilibre.

- Je pense que certains enseignants oublient notre premier devoir : transmettre la connaissance. Pour pouvoir le faire, il faut une certaine dose de sagesse, ne pensez-vous pas ? Cela ne sert à rien de se contenter de débiter un cours.

Il écouta ensuiet atetntivement le récit du jeune homme sur l'armée et l'entraînement des militaires. Ce dernier appartenait effectivement à une génération de jeunes gens qui pensaient que faire l'armée c'était plus simple que de faire des études. D'autres plus patriotes, voulaient défendre leur pays, pensant qu'ils apporteraient la liberté à leur peuple, à défaut de pouvoir apporter celles aux opprimées. L'idéalisme ou la "facilité" ne survivait que très rarement face à la réalité. Militaire était un métier à part entière avec ces difficultés et le besoin de "volonté". Ce mot était bien choisi.

- La volonté est mère de tout. Mais j'imagine d'autant plus dans l'armée. Cela doit être dur de perdre des camarades sur un champ de bataille...

L'horreur, la mort et la désolation étaient le quotidien des soldats. Ceux-ci n'avaient pas le temps de se reposer, ni de panser les blessures morales de la perte de proches qu'ils devaient déjà repartir en mission. Une vie dans le chaos, comment s'en sortir indemne... À moins d'être l'auteur de ce chaos organisé et d'accepter de sacrifier des gens...

- Pardonnez mon manque de politesse. Je m'appelle Duncan Dood.

Il tendit la main au soldat dans un geste amical.

lumos maxima

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L O S T

Rien que le fait d’avoir une véritable conversation faisait du bien à Axel. Après tout ce temps seul, à pouvoir seulement conversé avec un fou qui déblatérait des choses plus bizarres les unes que les autres, et avec cette adorable jeune femme qui venait parfois, il commençait à véritablement manquer de contact humain. D’ailleurs, il faudrait qu’il aille faire un petit coucou à ses anciens camarades ou amis. Peut-être plus pour signaler qu’il est encore en vie qu’autre chose. Depuis le temps, il se doutait bien qu’un monde devait le séparer d’une vie normale.

Silencieux et attentif, il avait écouté les paroles du proviseur avec attention, se contentant d’acquiescer, tout d’abord oralement à propos de la sagesse ; Il n’est pas suffisant de débiter un cours, il faut pouvoir à la fois l’expliquer et l’illustrer pour le faire comprendre à tant d’autres. Puis, une seconde fois, silencieusement, d’un simple hochement de la tête, la mine sombre. Il avait perdu bien des amis durant la guerre. Et il n’en n’était pas ressorti grandit, bien au contraire. Il en était ressorti brisé, et avait recollé les morceaux comme il le pouvait.

A chaque fois qu’il fermait les yeux il les revoyait. Leur perte était une blessure qui ne se refermerait très probablement jamais. Mais, qui pouvait-il blâmer ? Il était celui qui avait choisi sa voix, et dans ce sens il était seul responsable de son état à l’heure actuelle. A quoi bon blâmer la nature humaine ? On ne s’engage dans l’armée qu’en toute connaissance de cause. Mais c’était du passé, et il fallait se concentrer sur l’instant présent. Qu’importe combien cela pouvait être dur parfois.

« Ravi. » répondit-il en forçant un sourire, malgré les pensées sombres, et en lui serrant la main. « Je ne sais pas si vous faites toujours des interventions professionnelles au sein de l’établissement, mais si un jour vous voulez peur présenter l’armée, je serais heureux de retrouver ces murs pour une journée ! »

Spoiler:

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Le proviseur apprécia cette poignée de main, plutôt ferme, non pas pour montrer sa force physique mais le genre de serrage de main que toute personne devrait faire. Bien trop de gens utilisent la fuyante, une main molle comme pour dire que cet étape n'a que trop duré. Seuls les imbus d'eux-mêmes cherchent à mettre plus de pression pour vouloir faire mal et se donner l'impression d'être viril.

Il écouta ensuite la suggestion du jeune homme et hocha la tête pour signifier son accord. Il trouvait intéressant cette idée de faire venir un ancien de l'école, quelqu'un qui semblait avoir la tête sur les épaules et qui ne viendrait pas faire un discours de propagande pour dire que l'armée c'est chouette et que tuer des gens appelés "l'ennemi" c'est bien pour le pays. Axel aurait sûrement une meilleure sensibilité avec les jeunes et cela leur serait bénéfique pour qu'ils ne se trompent pas de direction.

- Oui, nous le faisons toujours. En général, lorsque nous contactons l'armée, ils nous envoient un sergent digne du film Full Metal Jackett. Cette année, je préférerais que ce soit vous qui veniez leur parler.

La conversation commençait au final à toucher à sa fin. Et surtout, l'heure tournait et il allait devoir bientôt retourner dans l'établissement pour prendre sa place derrière son bureau. Il devait recevoir les parents d'un futur nouvel élève. Ils se renseignaient d'abord sur l'école avant de finalement l'inscrire. Sauf qu'il ne comprenait pas cette logique, ce n'était pas comme si Storybrooke comportait plusieurs lycées réputés...

- Monsieur Williams, je vais devoir vous laisser, j'ai du travail qui m'attend. Cela a été un grand plaisir de vous rencontrer. Pour les journées professionnelles, je n'oublierai pas de faire appel à vous et voir si vous êtes toujours intéressé. Passez une bonne journée !

Il regarda sa montre et s'aperçut qu'il ne lui restait plus que quelques minutes pour prendre un nouveau café avant le rendez-vous. Il ne s'éternisa donc pas plus longtemps avec l'ancien élève qu'il salua. Il se retourna ensuite et marcha d'un pas rapide jusqu'à l'entrée du lycée.

Spoiler:

lumos maxima

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