Personne ne me donne d'ordre, ce n'est pas pour ça que je ne respecte pas les usages...

Le bruit du journal projetait sur le bois du bureau pouvait être comparé à celui du tonnerre déchirant les cieux. Les yeux des deux hommes se posèrent immédiatement sur cette relique d’un ancien temps, sa valeur dépassant ceux des lingots d’or débordent des cales du navire. Le savoir reste la plus grande richesse dans ce monde. Entre les bonnes mains, les connaissances avaient le pouvoir de blessé encore plus mortellement qu’une lame ou qu’une balle. C’est la main semi-tremblante que le capitaine touche avec révérence ce carnet. Caressant la couverture avec la douceur d’un homme touchant la peau d’une femme, laissant ensuite sa main dessus, son pouce retraçant les nerfs du dos du journal de bord. Les pensées des deux hommes furent troublées par l’apparition dans un nuage de magie azur du coffre renfermant le trésor demandé. La magie n’est pas étrangère pour eux, mais son usage continue à laisser des sueurs froides dans leurs dos. La magie rimera toujours pour eux comme des dons délivrés seulement pour les démons et les sorcières, pour les bons chrétiens il ne peut y avoir de bonté dans ce domaine. Le mal du capitaine étant preuve de ce fait.

Dans un sifflement perçant du quartier-maître, deux hommes les épaules voutaient rentre dans la cabine du Walrus immobile attentant les instructions. « Vérifier l’intégralité de la somme du coffre et tenez-moi au courant. » Ils s’inclinent devant ces paroles, se saisissant du coffret et disparaissant le plus rapidement possible. L’audace de cette femme semble sans fin, essayant de recadrer le capitaine. Elle ne gagnera qu’un rictus amusé de la part des hommes. Les Jones sont après tout connus pour laisser leurs femmes traiter à leurs places, elle ne leur apprend rien… Mais Calypso a un nom qui pouvait faire de l’ombre à celui de Davy Jones lui-même, alors que cette femme installée devant eux n’en est rien pour l’instant. Le respect se gagne, on se bat pour lui, il ne nous est pas offert dans ce bas monde.

- « Il me semble que ma présence est légitime. Vous êtes maître à bord Capitaine évidemment, mais il me semble que je mérite un minimum de respect. A moindre que vous soyez aussi con que bien d'autres. Quoiqu'il en soit vous avez votre or et votre carnet. Lecture forte intéressante au demeurant, heureusement qu'ils se sont arrêtés que sur la chasse au trésor et que le Ténébreux n'ait pas porté attention au contenu du carnet. »

Si l’atmosphère semblait tendue dans le bureau, elle l’est encore plus à ce moment précis. Les yeux du capitaine était semblable à des lames des rasoirs dirigés vers cette femme, il ne semblait plus respirer, ne plus bouger un seul muscle. Observant seulement, semblant déchiqueté du simple pouvoir de son regard d’acier. Les vagues frappant le bâtiment n’a pas échappé au capitaine non plus et encore moins à la Bête en lui, voyant ceci comme une compétition. Un combat de territoire, une folie d’empiéter dans le domaine de cette divinité. La Bête ne répond à ceci qu’en se montrant sur la peau de son hôte, les écailles translucides semblant sortir des dessous de ses bras, se répondant jusqu’à recouvrir une partie de son cou.

« Madame Jones. Je vous prie d'excuser les propos du Capitaine. Il se trouve qu'il a énormément de mal face aux voleurs, et croyez-moi je suis le mieux placé pour vous le dire... Mais je peux vous assurer qu'il ne vous a en aucun cas manqué de respect. »

Le second se lève de sa position à la gauche du capitaine, sa botte de fer heurtant le bois de bruit sec, jusqu’à ce qu’il se tienne derrière l’homme, ses mains posées sur ses épaules. Silver ne bronche pas une seule seconde à la surchauffe de la peau du capitaine sous ses mains ne serrant que pour fort comme pour lui offrir une attache dans ce monde. La houle n’est plus du fait de cette femme mais de la Bête, voulant marquer son territoire et n’appréciant pas la démonstration de pouvoir de cette effrontée. La main du capitaine va jusqu’à saisir le poignet de son second, son pouce reposant sur son pouls comme une dernière ancre pour ne pas dériver entièrement et se raccrocher à l’humanité.

« Vous devez savoir que l'ensemble de ce carnet peut être très dangereux s'il tombe entre de mauvaises mains. Il ne s’agit pas seulement des secrets de Notre Royaume. Si vous avez lu ce carnet, vous devez donc savoir le Mal qui assaillit le capitaine... Ainsi que d'autre information quelque peu critique à sa sécurité. La sécurité complète de cette ville. J'aurai besoin de votre parole que le Ténébreux n’a rien lu à ce sujet ? En tant que femme de Seigneur et sœur d'un autre, vous avez ma confiance là-dessus. Votre parole me suffira amplement. »

La voix du brun restait dans un calme olympien compte rendu de la tension de la situation et des conséquences désastreuses que ça pouvait entrainer. Après les recherches effectuées sur cette pittoresque ville, le Ténébreux semblait l’Ennemi à abattre, celui qui contrôlait chaque ficelle de cet endroit. Celui qui détient le pouvoir. Savoir qu’il aurait pût acquérir ces savoirs pouvaient être dévastatrice. Bien que le Diable dise le contraire, Silver était assez conscient qu’avec la bonne dose de savoir et de volonté, toute Bête pouvait être contrôlé à ses propres fins. Et aussi bien que seulement trois hommes encore vivants connaissent le codage secret du carnet, tout code à ses imperfections. Les deux hommes dans la pièce n’était pas prêts à voir le Royaume qu’ils avaient bâti et ses secrets tombaient à cause de l’imprudence d’un faux roi maintenant détrôné. Avery devra répondre auprès de ses deux hommes qui détiennent les vraies ficelles du pouvoir.  

Au vu de la bague de fiançailles déposé sur le bureau. Les souvenirs et pensées du capitaine semble le sortir de sa stupeur, il s’en saisit l’examinant sous toutes les coutures, caressant le saphir. « La pierre de la vérité. Pouvant symboliser aussi bien la sagesse ou la pureté, la fidélité. Cette pierre semble vous correspondre. Bien que la sagesse puisse encore rester à prouver. » Flint observe une dernière fois le bijou avant de la tendre de nouveau à la femme, le semant de la prendre. « Votre mari semble avoir bon goût. Garder ceci comme un gage de bonne foi. Ou voyez ceci comme un rappel de ce qui se produit si votre homme décide d’être de nouveau imprudent dans sa vanité. »

Un sourire se répand sur les lèvres du second, ses mains accordant une pression sur les épaules de son capitaine jusqu’à ce que ce dernier rapporte son attention sur lui. Silver se penche vers lui murmurant des paroles imperceptibles aux oreilles non invités dans la confidence. La connaissance de l’identité de cette Viviane semble tout simplement parfaite. D’un mouvement positif de la tête, le capitaine reporte son regard sur la fameuse Dame du Lac, Silver retournant à la gauche de son capitaine non sans un dernier frôlement apaisant sur sa nuque. « Prouvez-nous vos dires. Si vous êtes bien la fameuse Dame du Lac des légendes de mon pays, vous devez en avoir la preuve ? N'est-ce pas ? »

Et ladite preuve ne se fait pas attendre. Ils peuvent voir cette femme sortir l’épée lentement qu’elle transporte de son fourreau pour voir sa lame illuminée de magie. Dans la main de cette soi-disant Dame du Lac, une boule formée d’eau apparaissant. Si dans un premier temps, une peur assaillit le regard de Silver, son instinct protecteur à raison de lui, sa main atteignant déjà l’un de ses nombreux pistolets. Seul le bras de son capitaine lui barrant le corps et une négation de sa tête l’empêche de dégainer et pointer son canon sur Viviane. La peur et surprise évanoui de son visage, la curiosité est maintenant évidente sur son visage. C’est semblable à l’esprit curieux d’un jeune homme fougueux qu’il veut s’approcher de l’épée. « Fascinant... » Avec ses mots empreint de fascination et le début d’un mouvement quasi-magnétisme vers la garde de l’épée, il est arrêté par la poigne de fer avec laquelle son capitaine se saisit de son poignet pour le maintenir en place. « Ne touche pas Excalibur, bordel ! » Pendant une seconde, une moue digne d’un enfant privé de son jouet apparait sur son visage avant de redevenir sérieux et calculateur.

Le capitaine se lève de son siège, tournant le dos et observant la mer de sa fenêtre caressant sa barbe, essayant de démêler ses pensées avec l’aide du calme de la houle. Son second appuie sa hanche contre le bureau, soulagent le poids exercé sur sa jambe, caressant aussi sa barbe observant la femme et les preuves qu’elle leur a fournit. Après quelques secondes de réflexion, les deux hommes se regardent et comme une communication sans mots, Silver émet de nouveau un sifflement afin que deux mousses rentrent dans la cabine. « Préparer une chaloupe pour le Queen Anne’s Revenge. Vous m’escorterez jusqu’à Barbe Noire. » Les deux hommes se regardent à l’annonce de leur capitaine, une vraie inquiétude se reflétant sur leur visage. « Maintenant ! » Cet ordre sort comme un rugissement de colère, les deux pirates semblent tout d’un coup préféré aller côtoyer le Diable que de subir la colère du Démon. Ils se bousculent à moitié, heurtent la cadre de la porte comme pour sortir le plus rapidement possible de la tanière du mal.

Comme un rituel pratiqué un nombre incalculable de fois, Silver va pour se saisir du manteau de son capitaine pour l’aider à s’en vêtir, glissant le journal de bord dans la poche intérieure du cuir. Flint transmet une dernière salutation à Viviane d’un signe de tête avant de se saisir de son sabre et de refermer la porte d’un bruit sec.

« Eh bien, on peut dire que l’entretien se passe à merveille pour le moment. Ne pensez-vous pas ? Je ressens un relâchement de pression tout d'un coup, pas vous ? » C’est avec un ton ironique et un sourire au coin que Silver s’adresse à cette femme. « Vous étiez donc Valla à Tortuga ? Toute une renommée vous avez acquise sur l’ile de la Tortue. Vous aviez une compère à ce moment-là non ? L’histoire telle qu’on me l’a contée était celle de deux femmes aussi indomptables que l’Océan qui pouvait semer la peur dans le cœur de certains hommes. Une vraie tragédie que je n’ai pas pût le constater de mes propres yeux à l’époque. Quel était votre surnom déjà ? Les Sisters quelque chose ? ... Ma mémoire me joue des tours après plusieurs siècles malheureusement... » Il se frotte la tempe comme pour conjurer une migraine imminente.

Il s’avance jusqu’au bureau du capitaine, ouvrant un tiroir pour sortir une bouteille de vin des plus couteuses. Réserve personnelle d’un roi. Il en sort avec deux verres qu’il remplit avant d’en offrir un à cette fameuse Valla. « Je suis honoré de faire votre connaissance en tout cas, bien que j’aurais préféré un contexte beaucoup moins tendu que celui-ci, si je peux être honnête. Je suis certain que votre histoire est des plus passionnante. De ce regretté royaume de Camelot à cette île répugnante de Tortuga et votre arrivée ensuite dans ce royaume maudit. » Silver ramène une chaise jusqu’à se trouver au coté de Diana, étalant sa jambe de métal pour relâcher la douleur commençant à s’imprégner dans sa demi-jambe, portant ensuite un toast avant de boire une gorgée de ce vin. « Bien que je suis encore plus curieux et impressionné de vos liens avec ces Seigneurs de la Piraterie. Bien que votre réputation à Tortuga est sans précédent c'est autre chose d'imposer le respect de personne telle que le Capitaine Teach ou encore celui de Davy Jones. Ce que je pense, vous avez, pas vrai ? Vous devez être une femme d'un fort caractère pour trouver votre place parmi ces hommes. »

‘’Que sont les siècles quand on aime toujours la vie.’’ Silver laisse sortir un rire sans humour à ses paroles insensés, se frottant le front. La vie. Qu’est-ce que la vie à présent ? Pensait-elle vraiment que tous ses siècles enfermés étaient semblables à une vie… ? Ils ont tous tirés un trait sur leurs existences le moment même où ils ont commencé à mouiller sur cette île maudite, condamnant leurs âmes. « Madame Jones. Nos vies nous ont étaient arrachés dès l’instant où nous avons traversé le Triangle du Diable. Donc, aimer la vie ? Nous avons oublié la saveur de celle-ci depuis bien trop longtemps. Nous ne sommes que des fantômes après tout. » Ils ont tous mis leurs vies sur pause au bon vouloir de cette île et de son humeur. Se maudissant eux-mêmes. Ils ne goutaient de nouveau à la vie qu’au bon vouloir du Capitaine, quand celui-ci décidait d’aller piller et faire une piqure de rappelle de leurs fantômes et de leurs menaces toujours existantes dans les eaux des Caraïbes.

Il se gratte la tête tournant les informations de Diana sur la fille du démon dans sa tête. Il était plus que conscient, dût à sa présence sur Skeleton Island, qu’elle avait le sang de la Bête en elle. Mais il ignorait qu’elle avait aussi ses pouvoirs. « Vous me dites, que la fille du Capitaine a aussi héritée de l’indomptabilité du démon ? » Il pousse un soupir à ses révélations. « Il ne le dira sans doute jamais, mais je le connais mieux que quiconque. Le Capitaine Flint n’a jamais voulu que quelqu’un d’autre souffre de son mal… Il ignorait que le démon pouvait se reproduire. J’en suis, comme lui j’en suis sûr, désolé pour cette Rebekah. »

Maintenant il espérait seulement qu’il n’y ait pas d’autres enfants qui porte le démon en eux quelques parts dans les mondes… Même si le capitaine n’était pas connu pour ses visites des bordels, il arrivait des fois où il pouvait disparaitre pendant des semaines voire quelque fois des mois et revenir dégoulinant d’eau de mer au milieu du pont n’ayant pas un seul souvenir des événements passés. « Excusez ma curiosité, mais… savez-vous qui est la mère de Rebekah ? » Ce genre de détail peut toujours être utile.

C’est d’un sourire authentique qu’il l’écoute à propos de la famille qu’elle s’est choisi pour elle-même, trouvant cette similitude entre eux. Partir de rien et avoir ensuite des proches au fur à mesure change une personne de la plus étonnante des manières, là-dessus il peut la comprendre entièrement. « Nous avons une partie de cette famille en commun alors. J’ai 62 hommes sur ce navire qui sont autant mes frères que mes fils. Teach et Angelica font aussi parti de tout cela à mon regard et au regard de mon équipage. Ses choses innommables qu’on serait prêt à faire pour protéger les siens. »

Il n’essaie même pas de cacher sa surprise quand elle semble ne pas connaitre son nom. Il ne se souvient plus de la dernière fois qu’il devait annoncer son identité. Même si fut un temps, se fondre parmi les visages inconnus lui était bénéfique, il sait à présent que trop bien le poids qu’un nom pour avoir. Et le laisser tomber dans l’ignorance n’est jamais une bonne chose, surtout au vu des avertissements que le sien laisser chez ses ennemis. « Vous avez passer dix longues années à Tortuga sans connaitre le nom de la créature à une jambe dans l’ombre du Capitaine Flint ? La légende disant qu’on ne partagerai qu’une âme ? Nos noms commencent-ils à être oubliés ? Ou peut-être serait-ce seulement dans ce lieu trop absorbé par l’ivresse. Dans tous les cas, j’en parlerai à Flint pour qu’on puisse faire une petite piqure de rappel le plus vite possible. Mon nom est John Silver. Et je préfère le terme de Quartier-Maitre, si cela ne vous dérange pas. Second me donne l’impression d’être comme à la botte du capitaine. »

Plus elle lui donne des indices de sa personnalité plus elle lui rappelle quelques personnes qu’il a rencontré. L’honnêteté est des plus rares dans ce monde, ça peut être une force comme une faiblesse. Ses qualités peuvent correspondre à un monarque. Le genre de ceux qui sont aimés par leurs sujets. Ça le replonge dans une autre période sur une autre île où un souverain comme celui-ci existait. « Vous me rappelez énormément mon épouse. Et ses moments de faiblesses comme vous les appelez, sans eux nous ne serons que des monstres. Les surmonter est ce qui nous rends plus fort. » Il avait remarqué le voile de tristesse dans ses yeux. C’est les moments les plus durs et sombres qui nous façonnent pour ce qu’on est à présent. Mais il semblerait qu’elle n’avait pas encore surmonter tout cela à la vue de Silver et il n’avait pas oublié plus tôt le petit concours de ‘pouvoir’ entre elle et le capitaine. Si cela est affecté par ses émotions, il ne veut pas risquer un manque de contrôle de sa part à cause de ce chagrin qu’elle semble transporter. Qui sait les conséquences que ça pourrait avoir. Cet équipage avait déjà assez subi ce genre de conséquence.

« Flint et moi-même avons plusieurs espions dispersés dans des points stratégiques des Caraïbes. Ce n’est pas parce qu’on s’est exilé sur Skeleton Island que nous ne nous tenons pas informés des mouvements dans ses eaux. Pour le bien des hommes, nous avons souvent fait port à Tortuga. L’alcool et les putes n’y sont pas chères, vous le savez aussi bien que moi. Bien que le capitaine s’isolé plus dans les terres pour je ne sais quelle raison, peut-être lié à Calypso maintenant que j’y pense, j’accompagnai mes hommes. J’ai souvent entendu votre nom être murmuré dans les tavernes, ainsi que dans les bordels. C’est même possible que vous ayez recadrée ou peut-être humiliée quelques-uns de mes hommes. Mes félicitations là-dessus. »

Il allait pour la féliciter d’un toast quand le silence de la cabine est interrompu par le bruissement fort d’ailes et du jase de l’ara qui était tranquille jusqu’à maintenant. L’oiseau allant se poser sur le bureau, semblant juger l’étrangère à ses yeux. Il va jusqu’à commencer à poser ses serres sur le bras de Diana et se servir de ça pour gravir son bras presque jusqu’à son épaule, l’étudiant. C’est avec son bec qu’il commence à évaluer plusieurs zones de son visage, utilisant ensuite ses serres pour emprisonner certain de ses cheveux pour les tirer doucement allant jusqu’à les amener dans son bec pour les grignoter. « Flint ! »  Silver dans sa possible panique de l’attaque de l’oiseau envers elle bouge trop brusquement sa jambe, le moignon frottant douloureusement dans sa botte de fer, il n’arrive pas à arrêter un cri de douleur qui s’échappe de ses lèvres. « Fire ! » L’ara hurle aussitôt ses paroles dans une imitation de la voix du capitaine si fidèle qu’elle leur a portée préjudice dans le passé.

Dans un espace beaucoup trop rapproché pour Silver d’intervenir, quatre membres de l’équipage rentrent en trompe des pistolets et sabres déjà dégainés. « Mr. Silver ! Que se passe-t-il ? » Dans un mouvement pour calmer ses hommes, il regarde la réaction de Diana face à l’interruption. « Sortez d’ici ! » Il les observe d’un air sombre en se levant ignorant sa douleur pour arriver jusqu’à leur hauteur. « Je vous interdis de refaire interruption dans la cabine du capitaine une nouvelle fois, c’est bien clair ? » Trois des hommes s’inclinent avant de repartir aussitôt. Seul un homme reste encore jugeant par lui-même la situation. Malgré l’imposante carrure de Black Dog, Silver le défi et semble le toiser d’un regard « Je t’ai donné un ordre il me semble. » Ce n’est qu’avec un léger reniflement qu’il sort ensuite, John sachant bien qu’il serait juste devant la porte, montant la garde. « Excusez-les. Le manque de la chasse semble les rendre à cran en ce moment. Et les mots de Cap’tain Flint ici est un signe de danger… » Il revient boitant plus que d’origine désignant l’ara toujours penché sur Diana jusqu’à son invité, s’appuyant des deux mains sur le bureau en arrivant. « Elle semble vous aimer… Elle… N’aime personne normalement. » Il fronce les sourcils en voyant en effet l’ara frotter sa tête contre le cou de Diana semblant rechercher de l’affection. Ce serait une première... Connaissant surtout l’oiseau pour sa cruauté.

‘’Bande de pirate en manque de gloire… Pillent la ville juste pour leurs égos…’’ Ces déclarations n’arrêtaient pas de tourner dans sa tête, le reste de ses déclarations n’étant que des broutilles dans son esprit, un écho lointain. Il y a plusieurs années, il aurait été d’accord avec ces déclarations, mais maintenant ça semble lui retourner l’estomac. Mais il ne dira rien pour le moment à ce sujet et la douleur qu’il ressent lui en détourne l’attention brièvement. Il en fera part à Flint dès que ce dernier rentrera du Queen’s Anne Revenge, bien qu’il connaisse déjà l’avis du capitaine à ce sujet. Il avait remarqué le sourire qu’elle avait sur le visage à cette déclaration, peut-être ne l’a-t-elle pas vu comme un affront, sûrement même… elle ne savait juste pas toute l’ombre et les tourments derrière cette déclaration, les sacrifices nécessaires et les pertes pour cette fameuse ‘’ gloire ‘’ comme elle l’appelle. Malgré son attention de ne pas soulever le sujet, ce genre de pensée force sa voix à se manifester. Après tout, il n’était pas connu pour savoir garder sa bouche fermée.

« C’est donc ce que vous pensez des pirates ? Qu’on ne se bat que pour la gloire et notre petite personne ? Pour de simple richesse peut-être ? Pardonnez-moi, mais vous êtes marié au capitaine James Hook, avez-vous si peu de considération pour ce qu’il représente ? Où est-ce le genre d’homme qui ne se bat que, pour ce que vous venez de me dire, son égo ? »

« Tu parles à une personne qui était à la botte de roi tel qu’Uther Pendragon et Arthur, bien sûr qu’elle pense ce genre de chose. Comment pourrait-il en être autrement. » Il se retourne pour voir son capitaine sortir de l’ombre de la cabine, comme s’il avait toujours été là pour commencer. « Malgré ses préjugés, Alexander m’a assuré qu’elle était digne de confiance. » Au propos de son capitaine il n’émet qu’un rire moqueur, n’ayant que faire des avis de Barbe Noire sur ce sujet. Comme en prédisant déjà les propos de son quartier-maitre, Flint lui coupe la parole avant même qu’il puisse la prendre. « Alex lui fait peut-être confiance, la Bête me confirme peut-être la véracité de son identité, mais je ne donne pas ma confiance sur de simple dire. Je ne miserai pas la sécurité et la prospérité de notre royaume seulement sur sa bonne parole. Si des informations cruciales du journal sont révélés, si par ce fait notre monde est en danger… je vous en tiendrai directement responsable vous et votre mari et m’occuperai moi-même des châtiments et croyez-moi, ma réputation n’est pas particulièrement bâtie sur ma clémence. » Il dit ces derniers mois en lançant son regard acier sur Diana la mâchoire serrée. Voyant l’un de ses maîtres, l’ara lâche sa nouvelle compagne pour allez se percher sur l’épaule du capitaine, grignotant brièvement sa boucle d’oreille en or avant de redescendre le long de son manteau pour allez se servir d’elle-même des récompenses qu’elle sait qu’il garde dans la poche de son cuir. C’est avec plusieurs graines dans ses serres qu’elle daigne les laisser tranquille retournant grignoter son butin sur l’une des banquettes de la cabine.

« Est-ce que tout va bien ? » Entre les agissements du perroquet, dressé par le capitaine sur certain point précis et la présence de Black Dog devant la porte de la cabine, les pensées du capitaine se tournent automatiquement sur de l’inquiétude concernant son quartier-maître, qui semble plus pâle que d’habitude maintenant qu’il y prête vraiment attention. Silver ne répond à la question de son capitaine d’un simple geste de la main minimisant la gravité de sa douleur. « La botte a juste frotté un peu trop brutalement, ça passera tu le sais. Madame Jones m’a justement proposé de m’aider avec la douleur. Ce qui.. Désolé madame, ne sera pas nécessaire. Je vais très bien. » Il fait de son mieux pour rassurer Diana là-dessus d’un sourire quelque peu tremblant rythmant avec les rythmes de son cœur qui tambourine dans ses tempes l’étourdissant presque. Il était plus qu’habitué à éprouver cette douleur, il n’allait pas s’arrêter à ce genre de broutille de son quotidien. Même s’il doit avouer que la dernière fois qu’il avait éprouvé une douleur aussi sévère était des siècles auparavant… lorsque sa plaie c’était rouverte et qu’il avait laisser l’infection l’envahir, nécessitant qu’Howell lui prenne quelques centimètres de plus de sa jambe pour lui éviter un décès prématuré. Il se souvient qu’il y avait fallu toute la force physique de Flint pour le maintenir allongé sur cette table d’opération pour qu’il évite de se débattre comme le pire des diables, sa femme ayant elle-même dû lui maintenir aussi sa jambe valide jusqu’à ce qu’il tombe enfin dans l’inconscience de la douleur et laisse ce boucher lui retirer un plus de lui-même.

« Tu dégages beaucoup trop de chaleur. » Silver laisse échapper un petit rire en regardant son supérieur. « Tu me trouves chaud ? Pas le genre de chose à dire devant une lady Captain. » Contrairement à ce qu’il attendait comme réponse de Flint, il n’aura qu’un silence où il surprend son capitaine lancé un regard qui trahi son angoisse à Diana. « Allonge toi. Maintenant. » Silver grogne une négation à cet ordre répliquant encore une fois qu’il allait bien. La suite des évènements semble se passer à la fois avec une lenteur infinie et en un éclair dans l’esprit de Silver. Il peut entendre le bruissement des ailes et le jase de l’ara ainsi que les bottes de Flint fracasser le sol de la cabine dans sa précipitation avant de se sentir défaillir, sa botte semblant se tordre contre son moignon encore plus, un voile blanc semblant se poser devant ses yeux. Silver évite de s’effondrer contre le sol de la cabine par les bras et le corps de son capitaine qui le soutienne par derrière, entrainant ce dernier dans sa chute par son poids.

C’est par un regard traduisant sa panique que Flint sollicite silencieusement l’aide de Viviane avant qu’il ne dégage le corps à moitié inconscient de Silver de son torse pour le déposer à terre, encadrant ensuite de sa main la mâchoire du brun essayant avec des tapotements de le garder au seuil de la conscience le plus longtemps possible. Flint lance un regard résolu à Diana, cette dernière ayant certainement une idée de la suite des évènements, avant de dire des mots qui ont un effet de panique incontrôlable sur le quartier-maître. « Je dois te retirer la botte. Je suis désolé... » C’est les yeux exorbités de peur qu’il commence à se débattre essayant de dégager le poids que Flint avait imposé sur lui allant jusqu’à griffer son capitaine pour espérer en vain lui faire lâcher prise, suppliant de non la prochaine action, seulement pour être répondu par des excuses du roux encore et encore. L’effet de l’eau glacé que Diana effectue sur son visage semble le figé quelques secondes. Quelques secondes de trop… Flint ayant profiter de se brève moment de calme pour remonter son pantalon afin d’accéder à sa botte, desserrant les attaches avant de tirer d’un coup sec afin d’évité de prolonger cette douleur. Silver n’arrive pas à retenir le cri de douleur suite à cette action, ayant l’impression que le bout de cette chair était directement en contact avec des milliers de bout de verre s’enfonçant millimètre après millimètre. C’est par reflexe qu’il se redresse pour plonger sa tête dans le cou de Flint lui mordant la jonction de son épaule pour étouffer ses pleurs et autres hurlements de douleur.

En entendant la suggestion de Diana de pouvoir diminuer sa douleur actuelle, il se trouve tellement désemparé et étant prêt à fait n’importe quoi pour qu’elle s’arrête qu’il accepte sans sourciller, laissant même son capitaine le recoucher pour qu’il puisse inspecter la plaie non sans laisser des marques de griffes sur la nuque de ce dernier. Ce n’est qu’après que le choc de la douleur aveuglante le quitte que ces autres sens se remettent en éveil… Cette odeur de putréfaction qui semblait sortir de sa plaie, ne voulant même pas lui jeter ne serait-ce qu’un seul coup d’œil… Sachant déjà ce que Flint doit y voir…  Cette chair morte, nécrosée, suintant de ce liquide qui ne veux même pas nommer. « Howell doit s’occuper de ça. Tu mourras autrement. » Silver pouvait presque déjà ressentir la panique l’envahir de nouveau, lançant à Diana un regard la suppliant presque de trouver une autre solution.