J'ai besoin de vos lumières - Pv Daniel Light

Paris. Anya avait enfin atteint sa destination finale. Le lendemain, il était prévu qu'elle, Dimitri et Vladimir rencontrent Sophie, la première cousine de sa potentielle grand-mère qui, au cours d'un entretien longuement préparé, devrait déterminer si Anya était - ou pas - la grande duchesse Anastasia, dernière héritière du trône de Russie. A part ça, de pression, bien sûr. De toute façon, l'argent et la couronne n'intéressaient pas la petite orpheline qui voulait avant tout avoir un passé et savoir à quelle famille elle appartenait. Certes, dans l'absolu, c'est toujours plus facile d se retrouver à l'abri du besoin, mais Anya n'y pensait pas trop.
Pour le moment, elle se contentait d'apprécier le premier aperçu qu'elle avait de Paris, dont on lui avait tellement parlé. Pour l'heure, elle n'était pas déçue du voyage, même si, restrictions budgétaires obligent, le trio était descendu dans un hôtel relativement modeste. Il était, de toute façon, toujours cent fois plus appréciable que le lit de paille sur lequel elle avait dormi pendant dix ans !
Avide d'un peu de liberté, la jeune fille avait d'ailleurs momentanément faussé compagnie à Vlad et Dimitri afin de découvrir la ville par elle-même. C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée à entrer par hasard dans un café particulièrement bondé qui avait attiré son regard.
Par chance, il y avait encore ce qui semblait être la dernière place de libre, en face d'un jeune homme tout à fait propre sur lui. Anya décida donc de tenter sa chance. S'approchant, elle demanda :

- Bonjour Monsieur, vous permettez que je vous tienne compagnie ? Je crois qu'à part la chaise en face de vous il ne reste plus rien ! plaisanta la jeune femme dans son excellent français, teinté toutefois d'un accent russe dont elle n'allait pas se défaire en deux jours.

La vie dans un monde magique sans pouvoir profiter de magie donnait parfois l'impression de vivre dans un monde ordinaire tel que le notre. Même si la magie était présente tout autour de lui, Daniel Light n'avait pas l'impression de vivre une vie pleine de magie. En effet, ce jeune serviteur bénéficiait d'une vie simple, ordinaire. Il avait ses amis, ses collègues, sa famille, bien que cette dernière se faisait vieille... Beaucoup de personne avec une vie trop mouvementée pourrait l'envier. Ou le plaindre. Mais il s'en fichait. Il aimait sa vie, et espérait qu'elle en soit toujours ainsi. Aaaah, mais si la vie pouvait réellement être qu'un long fleuve tranquille, pleine d'amour et sans incident ? C'était un peu le rêve de Daniel, qui quoi qu'il advienne restait toujours optimiste et enjoué.

Depuis peu, le jeune blond avait repris la succession de ses parents, au service du grand seigneur en charge de ce royaume, l'équivalent de la France que nous connaissons tous dans le monde réel. D'ailleurs, cette "France" n'avait pas grand chose de différent que la notre. On y retrouvait la tour eiffel, les bons petits plats, seule différence était l'aspect des habitations, qui étaient beaucoup plus anciennes que celles de nos jours. Et puis, dans ce monde, il n'y avait pas d'électricité, juste des chandeliers. Daniel avait toujours était friand de chandelier, de leur belle lumière qu'ils pouvaient émettre le soir.

Par cette grise journée, Daniel profitait de ses quelques jours de repos que lui avait gentiment cédé son aimable seigneur pour se reposer dans un modeste café de la capitale. Il avait la chance d'habiter un petit village, petit, mais modeste, aux portes de la capitale du royaume, ce qui lui donnait l'occasion de s'y rendre lors de ses pauses. Sinon, sa vie se résumé au château du seigneur, dans lequel il vivait en plus d'offrir ses services la plupart de l'année...

Cette journée s'annonçait aussi calme et banale que les autres pour le jeune serviteur. Il s'était installé à une table non loin de la fenêtre, après avoir salué la serveuse, qu'il connaissait bien vu qu'elle aussi avait travaillé un moment au service de la même personne que lui. Il allait justement boire une gorgée du café qu'elle lui avait servit lorsqu'une jeune femme se présenta devant lui. Ainsi, elle demandait simplement si la place en face de lui était libre. Il nota la présence d'un accent étranger lorsqu'elle s'adressa à lui.

Je vous en pris, chère mademoiselle, prenez place.

Répondit-il poliment en bon français, après tout, c'était sa langue d'origine, bien qu'il parle aussi anglais couramment, en lui indiquant d'un mouvement de tête la chaise vide dont elle parlait, afin de l'inviter à s'asseoir. Daniel Light n'avait peut être rien de noble, mais depuis son enfance, il avait grandi dans des châteaux, copiant ainsi les bonnes manières des jeunes princes, faisant de lui un jeune homme bien éduqué.

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Le jeune homme, très propre sur lui, accepta de bon coeur un peu de compagnie, ce sur quoi Anya avait compté, il fallait bien le dire. En l'apercevant, elle s'était dit qu'il n'avait pas l'air méchant, pourtant, il aurait très bien pu se sentir agressé, violé dans son espace vital et lui lancer son café brûlant au visage. Dieu soit loué, il n'en avait rien fait. Au contraire, il était on ne peut plus cordial, ce à quoi la rouquine n'était pas habituée. A l'orphelinat, elle avait été traitée comme une originale et depuis qu'elle connaissait Dimitri ce dernier lui faisait bien sentir qu'elle lui tapait sur le système. Et pourtant... Non, mieux valait ne pas penser à cela et profiter de Paris car il se pouvait bien qu'Anya n'y reste pas longtemps.
En l'occurrence, elle allait même pouvoir profiter de la compagnie d'un habitant du coin ! C'est du moins ce que la jeune fille espéra en s'essayant sur la chaise en face de lui.

- Merci, reprit-elle en attrapant la carte.

Anya la parcourut rapidement, repérant bien vite ce qu'elle souhaitait boire. Elle referma donc le menu et le reposa, reportant son attention sur l'homme en face d'elle. Anya remarqua alors qu'il était plutôt bien habillé et maniéré. Elle se demanda alors si elle avait affaire à un noble, ce qui aurait été une première pour elle et son tempérament très direct.

- Vous venez souvent ? demanda finalement la rouquine, ne voulant pas se montrer trop intrusive de prime abord. J'ai l'impression d'être tombée dans le café de la capitale ! Moi qui cherchait un endroit calme pour réfléchir, je suis servie ! Vous savez si le thé est bon ici ? demanda t-elle encore espérant qu'il lui réponde avant que la serveuse n'arrive.

Avec discrétion, Daniel observa la jeune femme rousse qui s'était timidement installée sur la chaise en face de lui. Au premier regard, elle avait l'air d'une petite femme, avec une chevelure éblouissante qui faisait ressortir ses yeux bleus océan. Non, décidément, elle n'était pas d'ici. Et ce, en plus de son accent qui la trahissait en partie. En effet, elle n'avait de cesse de regarder autour d'elle, comme pour chercher quelque chose du regard. Il ne l'avait pas remarqué lorsqu'elle s'était approchée, mais maintenant qu'elle était plus proche de lui, ce genre de petits détails étaient beaucoup plus visibles. Surtout pour un serviteur comme lui, qui as l'habitude de ce genre de petits gestes clichés et significatifs. C'était limite qu'il pouvait lire "touriste" que son front.

Pour ne pas gêner la demoiselle, il détourna le regard au moment où il sentit le regard de cette dernière se poser sur lui, afin qu'elle ne remarqua pas que Daniel la dévisageait un peu. Mais il n'y avait rien de méchant derrière cette volonté de la dévisager, non. Daniel n'était pas le genre de garçon à fixer les jeunes femmes de façon dérangeante.

De rien, vous êtes la bienvenue. Je ne vais pas condamner une jeune femme comme vous à rester debout non plus !

Souligna-t-il en rigolant légèrement, histoire de détendre un peu l'atmosphère entre les deux personnes assis à la table. Après tout, elle s'était contentée de s'asseoir après l'avoir remercié et de prendre la carte du café. Depuis, elle n'avait pas dis un mot, concentrée sans doute sur le choix de sa boisson. Daniel n'avait jamais eut de problème de sociabilité, ayant été habitué depuis son plus jeune âge à côtoyer toute une foule de personne. C'était juste qu'en général, il n'aimait pas avoir à faire le premier pas pour aller vers les gens. Et dans cette situation, par chance, la demoiselle était venue d'elle même à sa table. Le jeune blond lui sourit quand elle releva ses yeux de la carte pour le questionner.

Je ne viens que rarement. Hehe, c'est simplement que vous semblez être tombée sur l'heure de pointe ma chère mademoiselle. Le thé ? Je ne sais pas, je n'y ais pas encore gouté, mais je connais l'une des serveuses ici, je suis prêt à parier que n'importe qu'elle boisson servie ici est un régal !

Répondit il en faisant une pause pour souligner son discours en prenant une gorgée de sa tasse de café, qu'il trouvait délicieux justement.

Au fait, je ne connais pas votre nom ma chère demoiselle, puis je savoir à qui ais je l'honneur ?

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L'homme en face d'elle était décidément tout à fait charmant, vraiment bien sous tous rapports, galant à sa façon et même un peu drôle. Anya n'était pas mécontente en effet de pouvoir s'assoir un peu, qui plus est en plein milieu de la vie parisienne. La rouquine ne retint pas son sourire ni sa gratitude, d'autant qu'il se démenait plutôt bien pour briser la glace et faire comme s'ils n'étaient pas deux inconnus qui se retrouvaient à socialiser un peu par hasard. A elle, bien sûr, de poursuivre les efforts du jeune homme en alimentant la conversation, ce qu'Anya ne tarda pas à faire.
Et pourtant, sa remarque était une débilité sans nom, de même que sa question. Cette dernière était cependant un brin plus pertinente puisque l'interlocuteur de la jeune femme n'avait pas l'air d'un ivrogne. Il aurait donc été possible qu'il ait goûté aux thés de ce café - mais ce ne fut pas le cas, ce qui ne l'empêcha pas de recommander l'établissement.

- L'heure de pointe, vous avez tout à fait raison, commenta la jeune femme en regardant autour d'elle comme pour signifier que la salle était pleine à craquer.

C'est justement ce moment que la serveuse choisit pour venir prendre sa commande, en l'occurrence un thé à la vanille. Peut-être s'agissait-il de cette serveuse ? songea vaguement la jeune femme avant que cette dernière ne s'éloigne de leur table. L'homme posa alors sa tasse de ce qui semblait être du café noir pour demander ce qu'ils auraient du demander en premier : à qui ils avaient à faire. La fameuse question de l'identité, celle à laquelle Anya avait encore du mal à répondre. Mais dans 24h, elle saurait. En attendant, la réponse demeurait un peu compliquée :

- Eh bien on m'appelle Anya, répondit-elle néanmoins franchement. Mais en fait je suis orpheline alors ce n'est peut-être pas vraiment mon prénom. On m'a trouvée quand j'avais huit ans et on m'a appelée comme ça. Je sais que c'est curieux mais j'aime bien "Anya". Si vous voulez je repasserai vous voir quand je saurais qui je suis, plaisanta la rouquine d'un air rêveur en songent au lendemain. Et moi, à qui ai-je l'honneur ? demanda t-elle finalement, imitant le ton très distingué de son interlocuteur.

Il fallait bien avouer que dès les premiers instants où il avait posé ses yeux sur la rousse, il avait été intrigué par elle. Aussi, ce n'était pas totalement faux de dire que les visites d'étrangers étaient rares par ici. C'est vrai, avant ces terres attiraient de nombreuses personnes de prestige, mais de nos jours, avec l'économie du pays en déficit , et le seigneur, le maître de Daniel qui se meurt, il semblait que de plus en plus le pays perde de sa grandeur d'auparavant. Et cela désolé d'une certaine façon Daniel, qui avait toujours été fier d'avoir grandi dans ces lieux dont les spécialités culinaires n'avait à envier aucune autre contrée... Donc son intérêt pour la jeune femme n'avait rien d'anodin. Pour se déplacer ici, elle ne devait pas être n'importe qui...

Lorsque la serveuse revint pour prendre la commande de la demoiselle, Daniel lui sourit, lui faisant signe discrètement qu'il serait celui qui paierait la commande de son "invitée". Il pouvait se permettre de lui glisser un petit geste, vu qu'ils se connaissaient assez bien, lui et la serveuse. Elle avait longtemps travaillé avec ses parents au château.

Je vois, dans ce cas, enchanté de faire votre connaissance Anya. Je me nomme Daniel. Daniel Light, pour vous servir.

Répondit-il poliment à la fameuse Anya, mimant une révérence avec ses seules mains. Il aurait été debout, il l'aurait gratifiée d'une modeste révérence comme on lui avait appris à faire face aux princes et princesse, et si ils avaient été moins entourés, il aurait même osé lui faire un baise main. Mais la dernière chose dont Daniel avait envie s'était que la jeune femme se sente gênée en public d'un tel geste. Après tout, elle venait elle même d'avouer être orpheline, et ne pas réellement savoir qui elle était elle même, donc il supposait qu'elle n'était pas habituée à de telles politesses. A tout les coup, elle devait le prendre pour un noble. C'était une pensée qui amusait Daniel, mais qu'il allait rectifier tout de suite.

Vous avez raison, Anya est un très beau nom. Et il ne pourrait être plus parfait, étant donné que vous l'avez choisi de vous même. C'est très aimable à vous de proposer de me retrouver pour m'annoncer qui vous êtes en réalité, mais je crains que ça ne soit impossible, même si vous étiez sérieuse. Je ne suis ici que pour aujourd'hui, j'en ai peur.

Soupira-t-il à la fin de ses mots. C'était malheureusement la pauvre réalité. Plus il grandissait, moins il n'avait de liberté. Ses parents étant de plus en plus âgés, il se devait de les aider au château plus qu'auparavant, et donc ne bénéficiait désormais que de très peu de pause. Mais il ne perdait pas son sourire et sa bonne humeur pour autant. Après tout la vie qu'il menait ne le dérangeait en rien...

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L'homme ne posa aucune question sur l'histoire un peu étrange de la jeune femme et de son nom de famille. De toute façon, Anya n'était pas non plus la seule orpheline au monde ! Ces choses arrivaient et on y pouvait rarement quelque chose. D'autre part, la rouquine aurait trouvé déplacé de lui raconter les aventures qu'elle avait vécu ces dernières semaines car cela aurait pu l'ennuyer.
Mieux valait le laisser à son tour parler de lui, Daniel Light. "Pour vous servir", nota mentalement la jeune femme, se disant qu'il ne manquait plus que la courbette de circonstances. Mais comme ils étaient tous deux assis dans un espace restreint cela n'aurait pas été spécialement pratique. Alors il se contenta d'un mime qui fit sourire la jeune femme. L'orpheline avait presque l'impression d'être une princesse, comme s'il avait déjà établi qu'elle était en réalité Anastasia Romanov.
Daniel prit ensuite en charge de continuer la conversation, abondant dans le sens de la jeune femme. La politesse et la bienséance étaient sans nulle doute son rayon, ce qui n'était pas le cas d'Anya. Cependant, Vlad et Dimitri lui avaient enseigné toute l'étiquette russe afin de faire d'elle une vraie princesse. Du moment qu'elle retrouvait en fin de compte sa famille, la rouquine n'avait rien contre.
En revanche, la jeune femme tiqua sur la dernière phrase, somme toute mystérieuse, ainsi que du soupir qui l'accompagna. Pouvait-elle se permettre de demander ?

- Ca n'a pas l'air de vous enchanter, commenta t-elle un peu inutilement. C'est pour le travail, peut-être ? Moi je n'en ai pas encore, d'abord je trouve qui je suis et ensuite je cherche quoi faire de ma vie, ajouta la rouquine avec un sourire en espérant lui remonter un peu le moral.

Daniel remarqua le petit éclat dans les yeux de la demoiselle lorsqu'il avait fait son amusant petit mime, preuve que ce geste lui avait fait plaisir. Ou du moins, l'avait amusée. Ce n'était pas parce qu'elle était orpheline qu'il allait se comporter différemment avec une jeune femme. Pour le jeune blond, faire en sorte qu'une femme se sente bien est la première préoccupation. D'ailleurs, c'était un serviteur un peu plus âgé que lui, que l'on surnommé Big Ben, qui se fichait parfois de lui lorsqu'il le voyait sourire et faire des politesses à des femmes. Comme si il cherchait à charmer toute demoiselle qui passait à sa portée. Il y avait toutefois une différence entre charmer et respecter, bien que chez Daniel, il était vrai que cette frontière était extrêmement fine.

En effet, dès demain, on m'attends de retour au château de mon maitre. Je ne suis qu'un humble serviteur après tout !

Souligna-t-il avec un sourire en coin. Son métier, il l'aimait bien, grâce à ce dernier, il était logé dans une belle bâtisse, avait l'occasion de porter de beaux habits, avait eut la chance de grandir et d'être élevé dans un environnement privilégié. Donc il n'allait pas réellement s'en plaindre de son métier. Mais parfois, il aimerait bien pouvoir s'en aller plus longtemps, explorer le monde, se faire de nouveaux amis, trouver l'amour. Ce n'était pas que les jeune demoiselles de la cour du château manquaient de grâce, ah ça, non. Mais il n'était qu'un serviteur, les jeunes femmes n'ont que faire de lui, et les peu qui lui porte un peu d'intérêt, il les trouve trop bêtes... Difficile de trouver l'âme sœur dans ses conditions.

Rassurez moi que vous n'êtes pas venue seule ici, en ville ? Une jeune femme comme vous ne devrez pas se déplacer seule !

Remarqua-t-il alors, plongeant son regard dans le sien, soudain un peu curieux, et aussi histoire de faire évoluer le dialogue. C'était pas tout, mais il n'aimait pas vraiment parler de son statut de serviteur plus en détail. Bien qu'il n'est pas le mauvais rôle au château. En général, il était plutôt en cuisine, ça aurait pu être pire. Après tout, il aurait pu se retrouver à devoir faire le ménage comme sa pauvre mère, ou alors à l'intendance, comme ce vieux Big Ben. D'ailleurs ça doit bien être l'origine de son mauvais caractère d'ailleurs...

Voyant que la servante était de retour, il lui offrit un large sourire avant de se retourner vers Anya.

Je ne peut me refuser de payer pour vous votre boisson, pour vous remercier de me tenir compagnie.

S'exclama-t-il avec un clin d'œil discret à l'attention de la demoiselle en face de lui. Après tout, c'était elle qui s'était invitée, et pas l'inverse, mais Daniel voulait bien lui faire comprendre qu'encore une fois, sa présence à ses côtés était un plaisir.

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Anya avait vu juste. Le devoir appelait Daniel pas plus tard que demain. Mais ce dont elle ne se doutait pas c'était que ce devoir consistait en servir un 'maitre" dans un "château". De quoi aviver la curiosité de la jeune fille, assurément. Elle qui ne connaissait que la misère, elle aurait bien aimé voir ce château qu'elle imaginait très beau mais aussi impressionnant. Quant à Daniel, maintenant qu'elle connaissait sa profession, Anya n'était pas surprise qu'il soit aussi maniéré, se doutant que c'était là l'apanage des serviteurs. Ceci étant dit, elle l'avait pris pour un bourgeois parisien.

- Je vous imaginais dans un autre type de profession, confessa la jeune fille tout simplement. J'espère que votre maître vous traite bien, ne put-elle s'empêcher d'ajouter.

Ce maître aurait tout intérêt, à son sens, à garder de bonnes relations avec cet homme tout ) fait charmant, après tout. Ceci étant dit, il avait un côté charmeur indéniable et devait réellement savoir y faire avec les femmes. Cela pourrait déplaire à son maître, après tout ! Ou agacer certaines femmes, certes. Mais pas Anya. Elle se sentait presque traitait comme une princesse par cet homme qu'elle connaissait à peine. Il ne semblait pas intéressé mais soucieux, notamment de sa sécurité. Et de son porte monnaie puisqu'il avait décidé de payer pour elle, pour la "remercier", selon ses propres mots. Anya ne roula pas sur l'or, elle n'allait pas refuser, étant un peu flattée également. Ce n'était pas Dimitri qui aurait eu cette idée, après tout !

- Je ne suis pas seule ici, le rassura t-elle avec un sourire. Je suis venue avec des amis, Vladimir et Dimitri, qui pensent que je suis la princesse Anastasia et veulent me présenter à Marie Romanov. Mais comme vous pouvez le voir, je leur ai échappé quelques heures afin de découvrir Paris... et, ma foi, de vous rencontrer.

Bien sûr, elle ne cherchait pas réellement à fuir ses deux amis qu'elle avait appris à aimer, contre toute attente. Mais la jeune femme avait aussi besoin d'un peu de liberté et avait voulu profiter de Paris comme elle l'entendait avant la rencontre avec Sophie, le lendemain. Mais pour l'heure, mieux valait ne pas y penser.

- Merci pour l'invitation, reprit-elle avec un sourire encore plus prononcé à l'attention de Daniel. Vous êtes plutôt galant, je me trompe ?

Le jeune homme avait été amusé par le fait que cette jeune dame, Anya, l'avait pris au départ pour un sorte de bourgeois, ou alors quelqu'un de plutôt haut placé dans la société. Il n'avait reçu que l'éducation d'une personne de ce titre, mais après, il ne possédait ni les terres, ni les avantages que dont pouvaient disposer les princes du château. Mais en même temps, c'était mieux ainsi. Car la plupart des princes et princesses ne sont pas aussi libres qu'ils en ont l'air. Et le pire désavantage à ses yeux était le fait qu'ils n'aient même pas le droit de choisir leur futur fiancé. Après tout, il était bien au courant maintenant que c'était le destin de beaucoup de jeunes héritières que d'êtres échangées dans un mariage de raison, comme si elles n'étaient que de simples ressources comme les autres. Chose que Daniel trouvait personnellement ridicule.

Vraiment ? Oh, ne vous en faites pas pour moi, je ne serais pas ici aujourd'hui si ce n'était pas le cas !

Répondit il en souriant. Enfin, pour l'instant. Daniel espérait réellement rester au service de ce seigneur encore longtemps, mais par malchance, il était en fin de vie, donc mourant, et son fils, un incapable, prendrait sa suite. Ce qui n'annonçait pas de bonnes nouvelles pour l'avenir de ces quelques terres... Mais bon pour l'instant il se contentait de profiter de la vie, comme toujours, et de se contenter d'être optimiste, vis à vis de son avenir. Tout allait bien pour l'instant, ses parents seraient bientôt de retour à leur petite maison d'origine, au repos, lui était encore jeune, habile au travail dans les cuisines. Donc si un problème advenait, et que quelques serviteurs avait à s'inquiéter pour leurs postes, il ne se sentait pas réellement concerné par ce problème.

Tant mieux pour vous si vous vous révélez être une princesse ! C'est un tout nouvel univers qui s'ouvrirait à vous !

Souligna-t-il, affichant un air rêveur. Le jeune homme repensa vaguement au fait que les princesses n'étaient que rarement aussi libres qu'elles l'espéraient, mais il supposa que si elle avait fait tout ce chemin jusqu'ici, elle ne ferait pas demi tour aussi facilement. Son sourire s'agrandit lorsqu'elle fit référence à sa galanterie, et il passa une main dans ses cheveux blonds légèrement bouclés.

Tout le plaisir est pour moi ! J'espère l'être suffisamment du moins !

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Bien vu, songea Anya. Il aurait été curieux qu'un prince ou un homme d'affaires "perde" son temps dans un café qui accueillait tout le monde sans distinction de rang. Ceci dit, il aurait pu être un prince particulièrement normal, libre et proche de son peuple car, après tout, cette espèce de princes devaient bien exister aussi, non ? La jeune fille décida de ne pas poursuivre le débat, ayant cru comprendre que les domestiques n'aimaient pas s'étaler sur le sujet. C'était du moins le cas de Dimitri, ce qu'elle trouvait stupide. On dit bien qu'il n'y a pas de sot métier, non ? De plus, Anya n'avait pas de métier, elle, alors elle n'allait surement pas commencer à juger les gens qui savaient gagner leur vie !
Bien sûr, si Anya devenait Anastasia Romanov, il était peu probable qu'on la laisse avoir un métier, à moins que sa grand-mère se montre compréhensive vis à vis de son besoin d'indépendance et de liberté.

- Vous savez, je veux simplement une famille. Je n'ai que faire de l'argent et je ne suis pas sûre d'avoir l'étoffe d'une princesse, ricana la jeune femme, un peu mal à l'aise. Je ne veux pas devenir prisonnière d'un titre. Je veux qu'on me laisse faire ce que je veux et penser ce que je pense sans qu'on me dicte une conduite. Mais peut-être que ma potentielle grand-mère se montrera compréhensive... En tout cas, vous, vous avez l'étoffe, on voit que vous savez vous tenir en société. Dimitri pense que je ne sais pas. Dimitri pense trop si vous voulez mon avis, ne put-elle s'empêcher d'ajouter.

Anya avait bien vu que sa potentielle royauté faisait briller les yeux de Daniel. C'était un effet assez commun. Après tout, si toutes les petites filles rêvent d'être des princesses, tous les petits garçons rêvent peut-être d'être des princes.
Orpheline qu'elle était, la rouquine avait bien souvent imaginé sa famille, se raccrochant à ce collier qui disait "ensemble à Paris". On l'avait prise pour une cinglée et pourtant elle était enfin à Paris, face à son destin. Elle était là, accompagnée de deux hommes qui jureraient sur la Bible qu'elle était une princesse. Plutôt pas mal et inattendu, non ?

Si cette Anya était vraiment une princesse, alors elle était une princesse extrêmement chanceuse d'avoir échappé à la vie en château. Enfin, de son point de vue. Beaucoup de jeune femmes rêvaient de grandir telle une princesse dans un château. Mais être une princesse, c'est vraiment beaucoup de responsabilité. Daniel était heureux de ne pas être né prince, car il savait que si c'était le cas, il n'aurait jamais eut la liberté de flâner dans les couloirs comme il le faisait, et n'aurait pas non plus la liberté de rêver à son avenir. Car si il avait été prince, son avenir aurait sans doute déjà été tracé dès sa naissance... Mais en même temps, si le prix à payer pour tout cela était de vivre sans parents, c'était un prix bien cher à payer à son gout... D'un autre côté, il lui était souvent arriver dans ses plus jeunes années de rêver un jour être prince, épouser une belle et intelligente princesse, et vivre heureux jusqu'à sa mort entouré des plus belles richesses...

Il écouta avec attention et en silence la jeune femme exprimer ce qu'elle avait sur le cœur au sujet d'elle même, et de son probable statut de princesse Romanov. Il ne savait pas vraiment quoi répondre à ça... La meilleure chose à faire était de lui dire ce qu'il en pensait, avec honnêteté, c'était ce que selon lui pourrait le plus l'aider à avancer.

Je comprends parfaitement vos tourments. Vous avez peur du poids d'un titre pareil sur vos épaules, alors que vous ne vous étiez jamais préparée à cela auparavant. Vous m'avez l'air d'une jeune demoiselle parfaitement intelligente et indépendante, je vous rassure, ce n'est pas aussi effrayant que ça en à l'air de vivre dans un château.

Daniel savait bien qu'il ne résoudrait en rien sa peur de voir sa liberté envolée, mais il n'y pouvait rien après tout. Anya n'avait plus qu'à se montrer optimiste vis à vis de son avenir et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Après, tout dépendrait d'elle et de sa famille. Certaines princesses peuvent se montrer plus rebelles que d'autres, alors que certaines familles plus sévères que d'autres...

Ce Dimitri devrait arrêter de vous rabaisser, et plutôt croire en vous et vous encourager plus que tout !

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Bien sûr, Anya ne voulait pas ennuyer Daniel avec ses histoires personnelles, ni assombrir ses idées en lançant un débat sans fin. Malheureusement, la rouquine avait la fâcheuse manie d'exprimer tout ce qui lui venait à l'esprit sans forcément faire le tri. Et en l'occurrence, cette histoire de princesse l'occupait beaucoup d'autant qu'elle ne cherchait pas de couronne mais une famille ! Potentiellement couronnée, certes, ce qui risquait de faire des étincelles avec le tempérament bien trempé de la jeune fille. Mais pour le moment, cette histoire semblait surtout perturber Daniel qui n'imaginait probablement partir dans une conversation aussi sérieuse en entrant dans ce café quelques temps plus tôt. Mais comme il était un parfait gentleman, il sut trouver les mots pour la rassurer.

- Je vous fais confiance sur ce coup, répondit la jeune fille avec un sourire. Vous vous y connaissez mieux en palace et vie de château que moi. Mais si jamais ça ne me plait pas, je vous retrouverais et vous aurez des comptes à me rendre ! ajouta Anya sur le ton de la plaisanterie.

Puis elle éclata de rire tant cette menace, même si elle avait été proférée sur un ton plus approprié, n'était pas crédible. Tout comme elle n'était pas tellement crédible quand elle faisait semblant de ne pas aimer Dimitri. Même si au début, cela avait été le cas !
Et pour cause, il était particulièrement arrogant, ce monsieur-je-sais-tout qui avait travaillé au palais et prétendait tout savoir sur tout ! OK, il en savait un peu plus qu'Anya sur l'étiquette et toutes ces choses ennuyeuses, mais c'était tout ! Et en plus il était aussi borné qu'elle, pour ne pas arranger les choses. Et pourtant, il avait fini par faire chavirer son coeur, par on ne savait quelle opération du saint esprit. Mais pour une fois que quelqu'un d'autre que Vladimir prenait son parti, la jeune fille n'allait pas non plus le défendre directement !

- Merci, ça fait du bien de se sentir soutenue, commenta Anya. Dimitri est assez insupportable dans son genre, vous savez. Vraiment. Horripilant, même, surtout quand on sait qu'il pense que je suis une princesse alors que lui n'est qu'un garçon de cuisine qui croit pouvoir me donner des ordres ! Mais vous savez ce que c'est le pire ? C'est qu'il a réussi à me faire de l'effet en dépit de tous les défauts qu'il accumule ! C'est dingue, non ? Je suis censée faire quoi ?

L'élan de la jeune femme prit brutalement fin. Anya attrapa son thé et en but une longue gorgée comme pour se remettre les idées en place. Puis elle réalisa qu'elle n'avait une fois de plus pas contrôler ses propos.

- Désolée, ricana t-elle un peu gênée, je dis systématiquement tout ce que je pense sans réfléchir. Je ne voulais pas vous embêter.

Naturellement, Daniel avait toujours été quelqu'un de serviable, qui n'était pas du genre à ne pas vouloir aider ou rendre service à quelqu'un. Encore un fois, ce tempérament lui été peut être du à l'atmosphère dans laquelle le jeune homme avait été élevé, ou même ses origines d'une famille de servants. Aurait il été pareil si il venait d'une famille plus noble ? Il l'espérait en tout cas. Au regard de la possible Anastasia Romanov, il supposa qu'elle avait besoin de plus de conseils, du coup il avait tenté de la rassurer, au sujet de ce que pouvait penser ce Dimitri notamment... Mais elle semblait maintenant encore plus perturbé à ce sujet. Daniel avait à faire à une pauvre âme en doute. Mais de quoi pouvait elle douter au sujet de ce garçon ? De sa loyauté, de son honnêteté, ou même de son... Amour ? Oh, dès qu'il était question d'amour, c'était parfaitement le domaine de Daniel. Après tout, au château, il avait la réputation d'être celui qui s'y connaissait le mien dans les manière de courtiser les femmes. Un célibataire qui donne des conseils en amour, original non ?

Il rigola franchement à la blague de la jeune femme, une petite rigolade comme ça, il n'allait pas s'en priver. En plus, il parait que rire, s'est bon pour la santé ! Après s'être calmé, il pris une gorgée de son café avant de reprendre, un sourire en coin sur son visage. Il avait raison, il y avait de l'amour dans tout cela. Et le jeune serviteur était bien déterminer à faire ouvrir les yeux à la jeune rousse au sujet de ses réels sentiments à l'égard de ce Dimitri...

Vous savez, il est dans la nature de la plupart des hommes de se sentir quelque part supérieur à la gente féminine, pour ne pas avoir l'air ridicule à vos yeux. A mon avis, ce Dimitri, derrière son petit jeu, espère que même si vous vous avériez être Anastasia Romanov votre relation avec vous ne changeras jamais. Il a l'air de tenir à vous. Et puis au sujet de tout ces défauts, je pense juste que c'est qu'il est maladroit pour attirer votre attention de façon plus "noble". Mais il a quand même réussi, je me trompe ?

Demanda-t-il, les yeux pleins de malice, comme à chaque fois qu'il parlait de sentiments, d'amour, ou même tentait lui même de charmer une demoiselle. Il voyait bien que cette jeune femme devant lui avait cruellement besoin d'un coup de pouce de sa part pour le bien d'elle même, et de l'homme qu'elle aimait, et dont l'amour était sans doute réciproque. C'était pas beau un amour à double sens, un amour véritable ? Rien que penser à tout cela suffisait de faire briller les yeux de Daniel. A ses yeux, l'amour était réellement l'un des plus beaux sentiments existants...

Oh, ne vous excusez pas du tout ! Ce serait un réel plaisir pour moi de vous aider, vous et votre âme soeur !

Répliqua-t-il tout rêveur, une seconde, n'était il pas en train de s'emballer un peu là ? Elle n'avait même pas encore confirmée ses sentiments à l'égard de ce Dimitri. Mais ce qu'il avait entendu était suffisant pour Daniel visiblement...

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Heureusement, Daniel se mit à rire. Et à l'attendre, il ne s'agissait pas d'un rire de convenance pour que la plaisanterie ne tombe pas comme un soufflé raté mais bien d'un rire sincère, qui venait du coeur. Et d'un rire tonitruant, également. Mais le café était assez bruyant pour que personne n'y prête spécialement attention, ce qui n'était pas pour déplaire à Anya qui n'était pas attirer l'attention sur elle. En fait, elle n'aimait pas vraiment qu'on la regarde, du moins pas de trop près, pas comme si on avait pris une loupe pour la dévisager et compter ses points noirs. Pas comme Dimitri qui lui avait littéralement tourné autour le jour de leur rencontre. Elle l'aurait baffé et pas qu'un peu seulement elle avait alors besoin de lui pour partir à Paris alors la rouquin s'était contentée de s'énerver juste assez pour qu'il arrête.
Mais tout ça était de l'histoire ancienne et, bien qu'ils ne se connaissent pas encore depuis longtemps, Dimitri et Anya avaient fait du chemin, mine de rien. D'où les élucubrations de la jeune femme qui, heureusement, ne donnèrent pas envie de fuir à Daniel. Il se prit même au jeu de lui donner des conseils que la jeune fille, contre toute attente, écouta avec attention. Pour sur, ce n'est pas Dimitri qu'elle aurait écouté de la sorte ! Vlad, à la rigueur.
Contre tout attente également, Daniel semblait littéralement éclairer un peu la jeune femme qui doutait énormément en ce moment.

- Eh bien... oui, il a réussi, en quelque sorte, avoua la rouquine en tripotant méchamment son médaillon comme pour canaliser son stress.

Daniel avait à présent les yeux littéralement luisants. Nul doute qu'il aurait pu éclairer une pièce avec la seule aide de ses iris. Il était littéralement rentré dans l'histoire d'Anya, prêt à s'y investir comme s'ils étaient amis de longue date. C'était... surprenant. Mais Anya était trop paumée pour refuser un peu d'aide.... ce qui ne l'empêcha pas de tiquer sérieusement en l'attendant parler d'âme soeur ! Heureusement, elle ne buvait pas à ce moment là, sinon il y aurait fort à parier que Daniel aurait été baptisé à coup de thé brûlant !

- Ame soeur ? répéta la jeune fille, incrédule. Vous êtes sûr de vous ou pas ? Parce que bon... c'est de Dimitri qu'on parle, quand même ! Dans son genre il est assez insupportable quand il fait le bébé. Même si effectivement il est beau garçon et parfois drôle ( mais rarement. Bref, qu'est ce qui vous fait dire ça, Monsieur l'expert ? demanda Anya, ne sachant quelle attitude adopter.

Peut être avait il rigolé un peu fort ? Peut être bien que oui, peut être bien que non. Mais il n'allait pas se retenir, et puis, ils étaient tout deux assis dans un lieu où personne ne faisait attention aux autres. Il suffisait de jeter un coup d'œil sur comment les gens agissaient sur les tables voisines à la leur pour comprendre rapidement que ici, la seule chose qui les importaient été le soin apporté à leur propre personne. Rien qui ne les entouraient ne semblait les intéresser, et il se fichaient bien de gêner quelqu'un. Donc dans tout se barrouf populaire, Daniel pouvait bien se permettre de se laisser aller à un bon rire de temps en temps, non ?

Depuis que Anya lui avait parlé de ses sentiments amoureux à peine naissant, Daniel n'en avait rien à faire des autres, ses yeux ne se posaient plus que sur le visage de la jeune femme, à l'affut d'une quelconque expression involontaire de sentiment qui pourraient être révélatrice... Enfin, à ses yeux bien entendu. Après tout, il était sans nulle doute le seul type de tout le royaume à apprécier de voir cette petite lueur dans le regard des personnes amoureuses quand il leur parlait. Cet éclat, symbole de quelque chose de grand, le remplissait de joie. Et le jour où il verra une lueur pareille brillant pour lui, il sera sans doute le plus heureux des hommes. Mais pour l'instant, il avait vu assez de personnes gâcher leur occasion de connaitre le bonheur pour rester sans rien faire. Sans son intervention, il avait peur que jamais Anya n'assume réellement ses sentiments pour Dimitri. Et puis, il était Daniel Light, il se devait de se mêler toujours aux histoires des autres, c'était plus fort que lui parfois... Mais bon, ce n'était pas comme si il faisait une mauvaise chose, si ?

Daniel rigola avec discrétion à la réaction de la demoiselle à son affirmation.

Il y a des signes qui ne trompent pas, mademoiselle !

Indiqua-t-il tout en accompagant ses paroles d'un grand sourire illuminant son visage.

La façon dont vous parlez de lui, comme si vous ne pouviez pas le supporter alors qu'en fait si, la petite lueur dans votre regard qui malgré vous vous trahis lorsqu'il est question de lui, et pour finir votre réaction à ma déclaration qui en dis long vous ne pensez pas ?

Souligna Daniel en haussant les sourcils et en souriant en coin. Il savait qu'elle savait qu'il avait raison. Maintenant, manquait plus qu'elle assume, en espérant qu'elle ne se montre pas têtu. Ce serait dommage.

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Tout en la scrutant, Daniel déclara que certains signes ne trompaient pas. Soit. D'eux deux, c'était surement lui l'expert car l'amour, à la base, n'intéressait pas tellement la rouquine. Du moins pas cet amour là. En quittant l'orphelinat, elle ne s'était en effet pas dit qu'il fallait qu'elle se trouve un mari avec qui fait des bébés mais qu'il fallait qu'elle retrouve sa famille. Connaitre le passé avant de penser au futur. Anya trouvait le raisonnement logique et comptait bien s'y tenir même si rien ne s'était réellement passé comme prévu. Mais en dépit de toute les embûches elle était à présent arrivée à Paris, là où elle avait toujours su qu'elle irait un jour pour revoir les siens.
Et bon, oui, il y avait l'affaire Dimitri qui la troublait un peu. Certes. Cette affaire semblait en tout as beaucoup intéresser Daniel alors s'il pouvait éclairer un peu la lanterne de son acolyte, elle n'allait certainement pas s'en plaindre ! Au contraire, elle allait même écouter avec attention, ce qu'elle faisait rarement. Sauf quand il s'agissait de Vladimir qu'elle trouvait sage et réconfortant. Dimitri, en revanche, était rarement réconfortant. Sauf cette fois là, sur le bateau, quand Anya avait manqué de passer par dessus bord et qu'il l'avait sauvée puis serrée fort dans ses bras. Pendant ce cours instant, Anya s'était sentie atrocement bien et en sécurité, sentiment qu'elle connaissait rarement. Bien sûr, il y avait aussi eu la danse, un peu plus tôt ce même soir et un baiser avorté.... Mais... Et zut, Anya commençait déjà à rêvasser alors qu'elle s'était promis de l'écouter afin de mieux se comprendre ! Espérant qu'il ne soit pas trop tard, elle se ressaisit alors tandis que Daniel mentionnait sa réaction.

- Quoi, quelle réaction ? demanda t-elle comme tirée d'un songe étrange. Pardon, se ressaisit immédiatement la jeune femme en buvant une gorgée le temps de reprendre sa contenance. En fait je... je pensais à lui pendant que vous parliez, je suis désolée. Vous savez qu'il m'a presque embrassée, il y a quelques jours ? C'était... agréable, bizarrement. Mon dieu, dire qu'il disait que j'étais plate comme une limande... Vous trouvez que c'est le cas ? Je veux dire, ça pourrait être le souci, il pourrait très bien me trouver belle en tant que personne mais moche d'un point de vue physique. Enfin, je ne sais pas bien sûr mais les hommes sont tellement compliqués à comprendre ! Sans vouloir vous offensez, votre sexe me donne parfois la migraine !

Alors que Daniel lui expliquait le pourquoi du comment qui soulignait en quoi sa relation envers son Dimitri était sans doute plus qu'une simple amitié, il avait remarqué que la jeune femme n'écoutait qu'à moitié. Encore une fois, il le voyait en partie à travers ses yeux. Beaucoup de sentiments passent à travers les yeux d'une personne, sans réellement que cette dernière en soit consciente... Et justement, là au moment où il lui parlait, ses yeux reflétaient un air rêveur...
De quoi pouvait elle bien rêver ou penser ? Bonne question. Peut être de son Dimitri. Il y avait de forte chances que ce soit le cas. Car après tout, elle n'allait pas d'un coup se mettre à penser à une chose qui n'avait aucune rapport avec leur conversation actuelle, ce serait ridicule. Mais si pas malheur c'était le cas, cela signifierait plus que Daniel l'embêtait à lui parler ainsi d'amour. Chose qu'il pouvait parfaitement comprendre d'une part, bien qu'il espérait qu'elle soit assez ouverte pour trouver de l'intérêt dans cette inattendue conversation qui ravissait plus qu'il ne le montrait le jeune blond.

Il fut donc bien attendu rassuré lorsqu'il appris de la bouche de la demoiselle quel été l'origine de son côté rêveur qu'elle affichait jusqu'à présent. Au passage, il trouva amusant une fois de plus sa réaction lorsqu'elle était sortie de sa rêverie et avait du se rendre compte qu'elle n'avait écouté que la moitié de ses paroles. Cette jeune femme avait quelque chose de tellement naturel dans sa façon d'être, comme si l'amour était réellement pour elle quelque chose d'aussi mystérieux que nouveau...

Ais je vraiment besoin de vous éclairer plus à ce sujet ?

Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie, avant de continuer, ayant écouté attentivement chacun des mots de Anya. Daniel avait presque l'impression de jouer à une sorte de personnification humaine de Cupidon, à éveillé ainsi en elle ses sentiments enfouis via Dimitri.

Vous n'avez pas à vous excusez, c'est tout à fait normal que l'homme dont le nom fasse battre votre cœur occupe toutes vos pensées en ce moment ! Attendez, il vous a presque embrassé, et vous doutez encore de ses sentiments à votre égard ? Après je ne peux réellement vous aider plus, chaque homme ayant un point de vue différent de la femme. Mais si cela peut vous rassurer, tout les hommes ne s'arrêtent pas uniquement à la beauté physique, il n'y as pas que cela qui compte.

Lui expliqua-t-il calmement en lui souriant doucement, pour tenter de l'apaiser. Elle n'avait pas totalement tord de s'inquiéter au sujet de si Dimitri la trouvait belle ou moche physiquement. Après tout, beaucoup d'hommes n'utilisent que ce critère lorsqu'ils cherchent une femme à charmer. Oh il était bien vrai aussi que les hommes étaient difficiles à comprendre, mais c'était aussi le cas pour les femmes !

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Il avait raison - une fois de plus. Non, Anya n'avait pas réellement besoin de ses lumières quant à sa réaction. Elle avait bien remarqué qu'elle n'avait pas été très attentive, à la limite de l'impolitesse. Dimitri aurait détesté. Pour le coup, la rouquine aurait presque été de son avis : Daniel ne méritait pas tel traitement. Oops. Faux pas.

- Non, pas vraiment, admit la jeune femme en rosissant.

Daniel la gratifia d'un sourire bienveillant avant de reprendre. Et cette fois, Anya n'en perdit pas une miette ! Il se voulait rassurant, quoiqu'un peu surpris par les questions de la jeune femme. Mais Anya avait préféré les poser, sait-on jamais. On a, après tout, coutume de dire que les hommes pensent avec leur phallus et cela aurait très bien pu être le cas de Dimitri qui aurait pu chercher à la gratifier d'un baiser pour au final ne vouloir que quelques instants de plaisir charnel.
Ou pas. Bizarrement, la rouquine peinait à croire à ce scénario qu'elle venait de fomenter. Mieux valait faire confiance à Daniel.

- De toute façon, la beauté ce n'est surement pas ce qu'il a vu en premier ! plaisanta Anya. Je sortais d'un orphelinat russe quand nous nous sommes connus alors imaginez un peu mes vêtements ! Ils ne me mettaient pas spécialement en valeur. Contrairement à ce que je porte aujourd'hui. Enfin, je suppose, conclut la jeune femme en regardant la robe bleue que Dimitri lui avait offert. C'est un cadeau de lui, d'ailleurs, commenta t-elle à tout hasard en désignant la robe qu'elle portait. Vous croyez que c'est un message pour dire "je t'aime bien mais il te faut d'autres fringues "? demanda t-elle encore, cette fois en plaisantant.

Mais dans l'absolu, venant d'un homme cela aurait pu être possible.

L'amour avait beau être un sentiment magnifique lorsque l'on avait l'occasion de la vivre et de la partager avec autrui, il était aussi l'un des sentiments qui pouvaient se révéler être le plus douloureux. Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, la vie est bien loin d'être un long fleuve tranquille, comme elle est présentée dans les fresques royales de châteaux ou dans les chansons romantiques. A côté de tout ces princes et princesse qui rencontrent la personne de leur vie, leur âme sœur, et vivent avec elle le 'True Love", il y avait malheureusement le genre de personne qui voyait leur amour non partagé, ou alors qui cherchaient à trop réfléchir.

Et justement, Daniel avait bien l'impression que cette Anya devant lui était un exemple parfait de cette catégorie de personne ayant trop peur de se lancer tête baissée dans une affaire pareille sans être parfaitement sure d'être sur une voix stable. Mais par chance, intervention du destin ou pas, il avait fallu que ses pas hésitants la mènent dans ce café, et à cette table, face à lui. Il ne se disait pas ouvertement professionnel de l'amour, loin de là, mais face à un cœur aussi hésitant que celui de la rousse, il faisait bien de lui donner ses conseils. Conseil avisés ou non, ils n'en restaient pas moins des conseils, que désormais la jeune femme semblait noter avec attention dans sa mémoire...

Vous savez, la beauté est présente sous plusieurs formes... Peut être au premier regard n'a-t-il pas été attiré par votre beauté physique, mais par la beauté de votre âme ?

Souligna-t-il en riant, commençant à complètement partir sur des métaphores poétiques. Se recadrant immédiatement, le blond répondit à la question suivante de la jeune femme, même si vu le ton plaisantin sur lequel elle avait été posé, elle n'avait pas l'air d'être réellement une question. Mais qu'importe, mieux valait parler plus que pas assez, non ?

Cessez un peu de vous morfondre et de trouver une excuse derrière chacune de ses actions voyons ! Offrir un vêtement à une femme peut signifier beaucoup ! Enfin, personnellement, je n'offrirais pas une robe aussi belle que celle que vous portez à n'importe qui !

La rassura-t-il en lui souriant largement une fois de plus en en terminant au passage sa tasse de café, qui avait bien refroidi du coup !

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La beauté de mon âme ? manqua de demander Anya, presque choquée. Oh bien sûr elle n'avait pas eu l'occasion de contempler cette dernière dans un miroir pour pouvoir en dire la couleur et la teneur, mais quand même ! Avec son tempérament de feu et son sale caractère d'obstinée féministe, la rouquine n'était pas spécialement un cadeau. Tout comme Dimitri, en fait. Pourtant tous les deux étaient fidèles à leurs valeurs et prêts à risquer leur peau pour sauver celle de l'autre. Donc Daniel avait potentiellement raison, il se pourrait bien que l'âme d'Anya soit belle. Et bonne.

- Oui, peut-être, consentit la jeune femme après réflexion.

Daniel la réprimanda cependant un peu, lui conseillant vivement de ne pas chercher des excuses pour tout et n'importe quoi et d'accepter la réalité telle qu'elle était. En bref, ne pas chercher midi à quatorze et accepter cet imprévu de la vie qui voulait que cet homme que la jeune fille trouvait particulièrement agaçant était aussi l'homme avec lequel elle avait envie d'être. A croire que la vie avait décidé de lui jouer un sacré tour ! Mais après tout, pourquoi pas ? Anya s'était déjà souvent laissée porter par le courant pour voir où il menait alors elle pouvait probablement le faire encore une fois.

- Vous avez raison, décréta la jeune femme d'un air décidé. Il y a assez de signes comme ça et je peux vous dire que sa mâchoire est tombée par terre quand il m'a vue dans cette robe ! Ce soir on va à l'opéra où je suis censée rencontrer ma grand-mère alors je vais prendre mon courage à deux mains et je vais lui dire ce que je pense ressentir pour lui et on verra bien.

Si j'ai le courage, ajouta cependant mentalement la jeune fille.

Il espérait que la jeune femme ne le prenne pas pour quelqu'un d'étrange à parler ainsi de l'amour, et à se permettre de se mêler ainsi de sa vie privée. Quoi que, au départ, il fallait bien noter que c'était la jeune femme qui avait lancé le sujet, après avoir souligné le fait qu'il soit quelqu'un de poli. A moins que ce soit lui qui se soit lancé dans cette discussion privée... Peut être après tout, Daniel n'avait pas une mémoire exceptionnelle, et elle était plus sélective qu'autre choses. Enfin, ce genres de petits détails insignifiants n'ont aucun intérêts à ses yeux. Ce qui était complètement paradoxal lorsque l'on remarqué vite à quel point le blond était capable de noter certaines choses insignifiantes, mais qui à ses yeux avaient un sens. Comme les preuves de l'amour que portait Anya pour son Dimitri...

Mais là, Daniel sentait qu'il était proche du but. La jeune rousse assise en face de lui commençait sérieusement à croire en ses mots, et à se rendre compte de la vérité qu'il lui tendait avec gentillesse sur un plateau d'argent.

Sa réaction ne m'étonne pas vraiment, vous êtes ravissante dans cette robe !

Souligna-t-il en lui souriant tout en hochant légèrement la tête à ses mots, en signe d'affirmation.

Vous vous rendez à l'Opéra ! Qu'elle chance, c'est très romantique je trouve de ce rendre à ce genre de magnifiques spectacles musicaux en tête à tête... Bien que vous ne soyez pas en tête à tête, mais je suis sur que la présence de votre grand mère ne gênera en rien le déroulement de votre splendide soirée à venir !

Indiqua-t-il, non sans avoir au passage marqué une légère pause dans son discours, alors qu'il avait commencé à parler d'à quel point une sortie en amoureux ainsi pouvait être romantique, avant de se rendre compte qu'elle avait précisée que c'était pour voir sa grand mère à la base. Enfin, les sorties familiales c'était bien aussi, il n'avait rien contre ! Après tout, c'était vrai que si la jeune femme était ici à la base, c'était pour retrouver sa famille, et en apprendre peut être un peu plus sur elle même, et pas pour trouver l'amour de sa vie en premier lieu, Daniel en était quand même conscient. Mais cette soirée pouvait être une bonne opportunité pour elle de pouvoir faire les deux choses à la fois...

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Que de compliments, décidément ! Anya n'était pas habituée. Enfant, elle se rappelait à peine avoir été aimée et adolescente, elle avait vécu dans un orphelinat, soit dans la misère totale où ni ses compétences intellectuelles ni son charme ravageur n'avaient été reconnus. Là bas on ne lui avait que demandé d'être utile à la Mère Patrie. Qu'elle soit futée, érudite ou encore jolie avait toujours été secondaire. Et de toute façon ses haillons ne l'avaient jamais mise en valeur. Quand elle sortait - rarement - elle n'était qu'Anya l'orpheline pas assez rentable, du moins aux yeux de camarade Tuberkulov, la gérante de l'orphelinat. Alors fatalement ses joues rosirent et la jeune fille ne sut bientôt plus où se mettre.
Heureusement Daniel fit comme si de rien n'était, se concentrant sur la soirée à venir, l'opéra. Oh oui pour sûr, ce serait grandiose ! Anya n'était jamais allée dans un tel endroit qui devait être magnifique. Sophie les avait même emmené faire les boutiques à Paris où elle avait acheté - aux frais de la première cousine de Marie Romanov - une magnifique robe de soirée bleu nuit qu'elle avait hâte de porter, elle qui généralement ne s'intéressait pas aux vêtements. Mais la perspective d'être une fois dans sa vie une princesse avait un peu changer la perception de la jeune femme et décupler son impatience. Non seulement verrait-elle un ballet mais en plus devait-elle rencontrer sa potentielle grand-mère. Que demander de plus ?

- Nous allons voir Cendrillon, c'est un ballet de Prokofiev, précisa Anya. J'avoue que j'ai très hâte, pour ne rien vous cacher. Je n'ai pas eu l'occasion d'aller dans ce genre d'endroit quand j'étais à l'orphelinat donc je n'ai jamais vu de tels spectacles. Je ne sais même pas si je vais aimer ! Mais je vais enfin rencontrer ma peut-être grand-mère, après le ballet et peut-être conclure avec Dimitri. La soirée pourrait être riche en émotions. Vous vous y connaissez en ballets ? demanda t-elle puisque Daniel semblait apte à la renseigner sur tout.

Ce côté serviable lui venait bien entendu de son éducation. Depuis tout petit, il avait été traité dans l'optique à ce qu'un jour ou l'autre il finirait par servir à son tour. Enfant, il avait toujours trouvé cela pénible et énervant, savoir qu'il devrait passer sa vie à se consacrer presque plus aux autres qu'à lui même; mais en fin de compte, ce métier de serviteur s'était révélé complètement différent que ce qu'il avait toujours imaginé. Il lui offrait la possibilité de créer des interactions avec des personnes qu'il n'aurait jamais envisagé d'approcher s'il n'était pas ce qu'il était, de bénéficier des bonnes manières de la cours...

Du coup, c'était avec plaisir qu'il offrait ses conseils aux gens désormais. Qu'il soit riche ou pauvre, qu'importe. En plus il trouvait ça beaucoup plus noble de servir quelqu'un dans le réel besoin plutôt qu'un grand seigneur qui pourrait tout aussi bien s'en passer... Mais là en plus la demoiselle en face de lui, Anya, se mettait à lui parlait de ballets... Il n'avait jamais eut l'occasion d'assister à l'un de ces fameux spectacles, mais en écoutant parfois certaines discussions dans le château, il avait cru comprendre qu'assister à un ballet signifiait une somptueuse soirée en perspective. Vu l'humeur fêtarde de Daniel, inutile de souligner que de suite ses yeux s'étaient mis à briller lorsqu'elle mentionna donc ce terme. Il en fallait peu pour faire rêver le jeune homme...

En effet, votre soirée a comme vous le dites si bien de fortes chances d'être riche en émotion !

Répliqua-t-il en faisant exprès de reprendre les mots exacts de la rousse.

J'ai eus quelques vents de soirées de ce genre, mais je ne suis malheureusement pas bien placé pour vous offrir mon expérience personnelle, étant donné que comme vous je n'ai jamais eut l'occasion de me rendre à un tel spectacle.

Après tout, la plupart du temps, lorsque la famille de son maitre étaient conviés à assister à ce genre d'événements, les serviteurs comme lui étaient trop occupés à devoir garder le château en leur absence...

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Les yeux de Daniel brillaient, telles deux chandelles. Apparemment, il ressentait un vif intérêt pour les ballets, même s'il n'en avait jamais vu. Anya le sentait néanmoins aussi curieux qu'elle, voyant bien que sa soirée le laissait rêveur.
Mais il y avait fort à parier que sa profession ne lui permette pas réellement de vivre ce genre de soirée. Bien sûr, Daniel se garda de le dire clairement, mais Anastasia n'était pas dupe et se doutait bien qu'on emmenait rarement ses domestiques en soirée ! Pourtant, la rouquine était persuadée que Daniel aurait été à même d'apprécier ce genre d'occasions aussi bien qu'un noble, sinon mieux.
Bien sûr, Anya ne pouvait pas prétendre le connaitre, c'était trop tôt. Cependant, son instinct la trompait rarement et elle sentait justement que Daniel avait le goût des belles choses, qu'il s'agisse de femmes ou d'art. Après tout, personne n'avait jamais interdit aux serviteurs d'être cultivés et intéressés par autre chose que le cirage de pompes !
Néanmoins, la jeune fille préféra changer subtilement de sujet, juste au cas où cela le mette mal à l'aise.

- De toute façon je n'y vais pas pour le spectacle, même si c'est intéressant de pouvoir faire d'une pierre deux coups, commenta la jeune fille. Mon seul intérêt, c'est de voir ma grand-mère et d'apprendre qui je suis et j'aurais été tout aussi intéressée si j'avais appris qu'elle était paysanne en Allemagne et sans le sou ! Les richesses, ça ne me dit rien. Il y a tellement plus important dans la vie, vous ne trouvez pas ?

Anya faisait bien sûr en partie référence à l'amour, même si elle n'aurait jamais osé l'avouer.

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