« Celui qui boit perd au jeu ! » || Captain Pan

Il s'ennuyait, et c'était terrible. Cela l'était du moins à ses yeux, car sa vie avait tout pour être parfaite, à présent. Il était enfin celui qu'il devait être, et s'il avait du abandonner quelqu'un pour parvenir jusqu'ici, il ne le regrettait pas. Ce n'était pas non plus une fierté à ses yeux, car il ne pouvait que comprendre ce que représentait l'abandon d'un père pour un enfant : il l'avait lui-même vécu, cette sensation douloureuse au sein de son enfance. Il avait finit par s'y faire, et avait avancé. C'était une erreur, et enfin il avait pu la rectifier. Quant à Rumple, il avait tout d'abord simplement souhaité que l'enfant ai une vie meilleur sans lui, car il ne pouvait pas élever d'enfant. Il ne le détestait pas, il portait après tout le nom de sa poupée de chiffons pour lui rendre hommage, car sans l'enfant il serait encore à voler les passants dans des villes crasseuses. Mais rien n'est figé dans le temps, et s'il ne haïrait jamais son fils, le sentiment s’effaçait un peu trop facilement dans son nouveau cœur d'enfant pour laisser place au désir de vengeance. Il avait triché, lorsqu'il lui avait proposé honnêtement un marché. Lui avait bien vu que Baelfire n'était pas prêt à vivre sur Neverland – une question de temps – et avait voulu joué avec le Dark One : sa tromperie, il lui ferait payé. Et la vie continuait son déroulé sur l'île.

L'excitation des premiers enfants ramenés dans son domaine venait de totalement s'achever. Les premiers temps, il avait parcourut les villes avec plaisirs pour embarquer avec lui les enfants perdus, prenant plaisir à les entraîner dans ses danses, mais il le faisait trop souvent maintenant pour en rire. Peter avait fini par déléguer cette tache à l'Ombre, qui ne semblait pas être récalcitrante à cela. Cette dernière, il ne la voyait guère plus que pour cela, et c'était bien arrangeant.

Toujours est-il que Pan s'ennuyait, et qu'il fit quelque chose qui allait devenir une habitude dans ces cas-là : il alla rendre visite au  nouvel occupant de ses mers, le Capitaine. Celui qui portait ce titre, mais qu'il appelait par son prénom, s'était donc amarrer là avec son accord, mais il ne le voyait guère et cela agaçait l'enfant. Il fila donc comme le vent vers le bateau, s'infiltrant dans les couloirs étroits, pour entrer avec éclat – c'est à dire moult bruit et fracas – dans la cabine. Peter contempla avec dédain l'Homme, penché sur sa petite table, marmonnant dans son coin. Il était bien sérieux, bien trop en fait pour avoir le droit de résider là, et il comptait bien changer cela. « Viens jouer avec moi ! » déclara-t-il, et si une lueur amusée parcourait son visage, il ne fallait pas le regarder bien longtemps pour apercevoir au fond de ses yeux son sérieux en cet instant. Non négociable.