Avertissement sur le personnage:

Il n'était jamais venu en ces lieux quand il n'était pas lui-même. Personne ne venait vraiment en fait, même et surtout maintenant qu'ils avaient tous retrouvé leur mémoire. Mais lui avait eu besoin de s'y raccrocher. Cette malédiction l'avait tenu éloigné durant vingt-huit années complètes de sa raison de vivre, du sens de son existence. Serait-il alors voué aux flammes de l'Enfers parce qu'il n'avait pas su résister à ce mal terrible ? A moins que cela ne soit sa punition pour avoir céder à la tentation de la chaire, ou du moins faillit le faire. Il pouvait encore sentir la peau de la gitane sous ses mains juste avant que le sort noir ne les emporte. Coïncidence, ou bien Maria avait voulu lui éviter la damnation et lui donner une seconde chance pour se rattraper. Oui, il en était convaincu maintenant qu'il y réfléchissait, l'enchainement des évènements coïncidait trop bien, et c'était là l'œuvre du Ciel il en était sûr.

Toujours est-il qu'il était maintenant le seul occupant de ce bâtiment pourtant sacrée et majestueux, l'église de Storybrook. Elle n'était pas situé, étonnamment, dans le centre-ville, mais ne se tenait pas à l'écart du quartier principal. Elle était aujourd'hui quasiment abandonné, déjà dans un état à peine acceptable pour la maison de Dieu, et aujourd'hui plus personne n'y venait ou s'en occupait, pas que cela change de beaucoup. Claude venait donc régulièrement, et en fait sur tout son temps libre, pour essayer de rénover un peu, avec ses maigres moyens, ce haut-lieu sacré, dernier sanctuaire dans une ville close et pourrîtes. Il avait encore des doutes quant à sa position au sein de cette institution. Il n'avait pas renoncé à ses vœux et ses engagements, et ne le ferait jamais. Il ne voulait pas avoir l'air de répudier ses vœux, surtout après les évènements de la prison avec la Gitane. Mais pouvait-il les assumer à Storybrook ? Il était le Juge, réputé impartial et sévère, que dirait-on s'il décidait de reprendre son habit religieux ? Certainement pas du bien. Hors, il avait besoin de conserver son statut et son métier pour purifier la ville. Il n'était pas prêtre dans cette vie, c'était surement un signe de là-haut. Il se leva du banc où il était assis lorsqu'il perçu du bruit. Un homme venait d'entrer dans l'institutions sainte. Mais il ne ressemblait pas à un fidèle venu se recueillir. Il passa devant l'eau bénite sans s'y arrêter vraiment, du moins pas pour faire un signe de croix. Il avait l'air surtout... Perdu. Un touriste perdu même, regardant autour de lui assez curieusement. Claude s'approcha alors de lui. Il n'avait jamais comprit cet engouement dans ce monde à visiter le saint comme on visite un vulgaire musée. Chacun rentrait comme dans un moulin dans la maison de Dieu sans se soucier des autres. Dans son monde, la cathédrale était respectée, et on y rentrait pour prier, ou se confesser, ou assister à la messe. Ces chefs-d'œuvre d'architectures étaient réservés aux croyants, construit pour la gloire de Dieu. Il revint à l'homme, trempant ses doigts dans l'eau sacrée pour effectuer le signe de croix devant lui.

-Monsieur, je craint que vous ne soyez perdu. Ceci est la maison de Dieu, où alliez-vous  ?

Il hocha gracieusement à son tour de la tête, observant le nouveau venu. C'était un homme, donc, et la première chose qu'il remarqua chez lui était son maintient droit et quasi-militaire, malgré une tenue assez normal et civil. Mais le naturel qui se dégageait de sa posture lui rappelait le capitaine des archers qu'il avait côtoyer, cette aisance dans la droiture et l'honneur. Bien sûr, il n'avait jamais manqué de remarquer à quel point Phoebus était d'une personnalité luxurieuse, cela s'était ressentit autant dans sa démarche que dans son attitude. Mais cet homme, du moins de ce que pouvait en juger Claude, semblait honorable en tout point. La surprise marqua rapidement son visage tandis que l'homme annonçait vouloir se trouver ici. Bien sûr, on parlait souvent du prêtre comme d'un homme froid et indiffèrent, qui n'affichait aucunement ses émotions, et il devait bien admettre avec le recul qu'il n'y avait rien de mieux pour être louche et suspect. Qui avait dit que se cacher derrière un masque de glace était bénéfique sur la conversation et son interlocuteur, alors qu'une totale absence d'humanité et d'émotion ne pouvait clairement pas inciter la bonne volonté et la confiance ? Cela, il l'avait comprit, et l'atout n'était pas de tout camoufler, mais de savoir doser et cacher ce qui devait l'être, ainsi que laisser paraître ce qu'il fallait. Alors oui, une expression de franche surprise passa sur son visage avant qu'il ne se reprenne, effarer par ce qu'il entendait.

-Vous voulez dire que vous ne savez vraiment pas où vous ê. Il s'interrompit brusquement, les sourcils de son visage froncer au-dessus de ses yeux caverneux. Il lui arrivait souvent d'oublier bien sûr, mais cette ville assemblait tant de personnalité différente ! Mais il aurait penser qu'au moins le sortilège, que la Puissance Supérieur qu'il vénérait, aurait l'habilité d'implanter en chacun, durant leur fausse vie, les bases de la religion absolu et véridique. Pardonnez-moi Capitaine, j'oublie bien trop souvent que nous venons tous d'horizon si diffèrent ! Il est évident bien sûr que la Bonne Parole n'est pu se répandre dans tout les infinis. Et peut-être était-ce aussi cela, sa voie, son chemin et sa quête Divine. Distinguer du troupeau de moutons noirs les brebis égarés pour les remettre elles sur le droit chemin. Il étendit largement les bras, comme pour englober tout l'espace où ils se trouvaient.

-Capitaine Jones, bienvenue dans cette humble église. Je suis pour ma part Claude Frollo, ancien prêtre d'un édifice bien plus impressionnant et entretenue que celui-ci. Dans cette ville, je suis devenu juge de la ville. Mais malgré mon besoin de partialité, je ne peux abandonner le lieu de culte sacré entre tous. La Maison de Dieu comme je vous l'expliquais. Je serais ravie bien sûr de vous introduire à cette histoire chargée et riche en tout domaine ainsi que vous présenter la Foi Unique. Si vous l'acceptez bien sûr monsieur.

Son sourire avenant se crispa sans qu’il ne puisse vraiment s’en empêcher. Tout le contrôle le plus parfait du monde ne pourrait jamais empêcher de se faire surprendre par les autres, et de laisser éclater ses sentiments au grand jour. Mais qu’il sache qu’en des temps reculés les hommes avaient adorés une multitude de fausses idoles païennes était une chose qu’il acceptait assez facilement, c’était une époque riche de culture et de progrès dans l’évolution du monde, les hommes étaient des brebis égarés qui ne connaissaient pas encore la lumière divine de l’éternelle. Mais savoir qu’il y avait un monde quelque part où ces croyances persistaient en était une autre. Son visage se dérida soudainement, alors que sa curiosité était éveillée, les idées passant dans son esprit à la vitesse d’un ange filant dans le ciel. La théorie qui naissait dans son esprit était aussi folle que plausible, et Claude brulait d’intérêt pour l’approfondir et vérifier ses pensées. Ce monde de croyance païennes et fausses ne pouvaient pas être aussi reculés alors que d’autres mondes, le sien et celui de Storybrook, avaient déjà connaissance de l’Eternel. La logique voudrait donc que ce monde d’où venait Liam était un genre de passé du sien ? Que le monde où ils se trouvaient était le futur des leurs, que tout soit ainsi relié par les lois du temps bafouées, que chaque temps de l’Histoire avait un monde propre quelque part ? Il se sentait prit d’une passion brulante, d’un égal à celui pour sa religion, car il portait un grand amour pour la science, autant que Dieu. Il devait en savoir plus, savoir quelle règles pouvaient bien régir ces mondes, de quelle façon ils étaient reliés, car si l’un était le passé de l’autre, il y avait forcement des liens. Des liens qui avaient servaient à la malédiction pour tous les touchers ? Il devait en savoir plus ! Il secoua la tête, chassant le fracas qui résonnait dans son crâne d’excitation pour ces découvertes prochaines. Il devait d’abord ramener cette brebis innocente dans le droit chemin, la détourner des flammes de l’Enfers qui bientôt s’abattraient sur la ville maudite.

« La maison est celle du Dieu, unique et omniscient. Il n’a pas de nom, car il est tout, et n’a pas d’images, car le représenter serait un sacrilège tel que je ne peux l’envisager. Quant à sa position dans la ville.. Je ne peux qu’extrapoler, mais je suppose que ceux qui ont créé et lancé cette chose n’avaient pas la foi en notre Dieu, et souhaitait simplement provoquer une malheureuse fin aux gens bons, et confortable pour eux. Alors oui, peu de monde viennent par ici, le plus souvent il n’y a que moi-même si certains gardent encore leur croyance profonde et viennent prier. C’est pour cela aussi que l’église est aussi abandonnée. Il n’y avait aucun prêtre dans cette ville, alors je m’en occupe comme je peux. Mais j’ai bon espoir de la restaurer, grâce aux dons des fidèles et mes propres fonds, » sourit-il.

Le juge observait ce capitaine, avec l’espoir de pouvoir le ramener vers la foi, il était presque sûr de pouvoir l’introduire sereinement à sa religion. Il n’avait absolument pas tiqué quand il avait proposé de l’introduire à la foi unique , ainsi que la bonne parole. Liam était réceptif, et c’était tout ce qu’il fallait pour laisser Dieu faire son œuvre dans son cœur.

Il n’avait jamais eu l’envergure d’un évangélisateur, parce qu’il n’avait jamais eu besoin de l’être. Dans son passé, le monde était entièrement tourné vers Dieu, et les rares païens, lorsqu’ils étaient découvert, étaient convertit ou livrés aux flammes du bucher. On ne devait pas alors choisir ses mots, construire ses phrases avec attention, pour ne pas froisser son interlocuteur, les brebis sous sa charger suivaient le bon chemin sans qu’il n’ait besoin de leur indiquer. Mais ici, aujourd’hui… Il se retrouvait à devoir éclairer les ténèbres de cette ville et apporter le savoir qu’aucun d’entre eux ne semblait même parfois soupçonner. Son regard était posé sur cet homme, si conciliant et avide de savoir et pourtant si païen, plongé dans l’erreur et dans ses fausses croyances. Un cas manifestement intéressant, il devait forcement en convenir, qui croyait en la puissance du ciel sans y prêter trop d’attention. Et Claude ne se sentait nullement offensé par ce fait, après tout il savait être une personne particulière comme l’étaient tous les hommes d’église, tournés entièrement au service de Dieu et coupé de la vie basse quotidienne. Dans son propre monde, de nombreuses personnes face à lui croyaient en Dieu sans pour autant être des fervents prieurs pour se consacrer à leur vie de mortel. Ce qu’il fallait changer chez ce capitaine étai bien sûr sa foi bien mal placé en ces fausses idoles pour lui éviter les flammes de l’Enfers. Il se démenait assez rarement pour accomplir ce genre de chose, mais l’homme en face de lui semblait bon et droit, juste induit en erreur de par son origine ancienne. L’affaire restait tout de même délicate pour le prêtre convaincu qu’il était.

« Comme je vous l’expliquais, cette église est abandonnée par les habitants de la ville depuis fort longtemps, et bien peu y prêtent attention. Quelques rares personnes fournissent effectivement des dons, pour m’aider à la maintenir en état, mais hors des frontière de Storybrook, le monde est remplit de fidèle désireux d’aider. Dans ce monde, Dieu est particulièrement présent, touchant de sa bénédiction une grande partie de la population. Il me suffit d’aller jusqu’à la ville d’à côté pour demander des subventions, et je les obtiens en général assez rapidement. »

Il lui fit ensuite signe, l’invitant à venir s’assoir au premier rang des rangées de bancs. Il prit un instant, puis montra d’un mouvement large de la main la croix au-dessus de l’autel, un des seuls objets du bâtiment en bon état, non abimé et nettoyé régulièrement. « L’Homme sur cette croix est celui que nous adorons comme un modèle de vertu et d’amour, fils de Dieu venu répandre sa parole d’amour de son prochain. Il a vécu, pour ce monde ci, il y a près de 2 000 ans. La datation traditionnelle se fait depuis le jour de sa naissance : nous sommes en 2013 après Jésus-Christ. »

Si la croix était en bon état, ce n’était rien comparé au vitrail derrière lui, le seul en parfaite conservation, ses couleurs chatoyantes sous les rayons du soleil. « La Vierge Marie, la mère de Jésus. Une femme très pieuse et pure, douce, un modèle pour les femmes. Mais peut-être devrais-je commencer par le début de l’Histoire, bien avant la naissance du prophète. » Sur le banc, qu’il avait occupé auparavant dans la journée, il saisit son livre de la Bible et l’ouvrit à sa première page. « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. »