S.O.S Pour petit Animal

La petite chose dans ses mains ne cessait de s'agiter malgré tout, enfonçant ses petites griffes dans sa paume, grattant et enfouissant son museau entre ses doigts. Mais elle faisait tout pour la garder entre ses mains, resserrant légèrement sa poigne. La souris glissait sur le liquide poisseux qui maculait à présent sa peau. Un sanglot s'échappa de la gorge de la petite fille, et les larmes menaçaient à tout instant de couler sur ses joues. Mais elle tentait de maitriser ses pleurs, parce que ce n'était pas digne d'une dame, et surtout parce que cela aurait brouillé sa vue. Et maman n'aurait pas pleurer, et elle serait rester calme, elle. Rosalie était seule à la maison - maman et grand-mère était sortit, laissant la petite fille seule à la maison - et une fenêtre était restée ouverte dans la chambre de la petite fille. Un chat en avait profité pour entrer et trouver la cage de sa souris, Roquefort. Lorsqu'elle était entrer dans sa chambre, elle avait trouvé la petite boule de poil entre les pattes du félin, couinant sans cesse.

Roquefort avait au moins une patte arrière cassée, elle en était sûr. Son membre pendait dans le vide, tressautant légèrement, et Rosalie avait encore plus envie de pleurer à force d'y songer. Une trace de griffe ouvrait son pelage, d'où s'était écoulé un peu de sang, mais une quantité qui paraissait terriblement importante aux yeux d'une petite fille. Après avoir chassé le chat, paniquée, elle avait appelé le téléphone de sa mère avec celui de la maison - en cas d'urgence avait-elle dit. Mais elle ne pouvait pas rentrer tout de suite, trop loin, et Rosalie devait aller chez le vétérinaire toute seule. Reniflant, elle avait posé la souris sur une table - et elle n'avait pas cherché à bouger - le temps d'enfiler ses chaussures. Dehors, le soleil brillait, et Rosalie essayait de presser le pas sans courir, pour ne pas brusquer la souris blessée. Elle marchait droit devant elle sans regarder autour d'elle, suivant les trottoirs et les rues, mordillant sa lèvre pour retenir ses larmes. Au bout d'un temps indéfini, la petite fille parvint jusqu'au vétérinaire, et par chance c'était ouvert. Elle s'empressa d'entrer dans le bâtiment et là, elle ne sut plus quoi faire. Lentement, elle s'approcha des dames qui - selon maman - s'occuperait de Roquefort.

- Bonjour, que puis-je faire pour toi petite demoiselle ?

Rosalie n'osait plus ouvrir ses mains. La souris était prisonnière de ses doigts depuis qu'elle était sortit de la maison, maintenant apaisée. Elle sentait son petit corps bouger entre ses doigts, mais ne cherchaient plus à s'échapper. peut-être trop faible. Instinctivement, alors que la dame se levait, la petite fille rapprocha ses mains de son corps, levant de grand yeux vers la femme. Elle la suivit tout de même vers les chaises, s'asseyant.

-Tu me montres ce qu'il y a dans ta main ? Je suis vétérinaire et j'ai la certitude que je pourrais t'aider.

Son regard se plissa, les larmes prête à déborder. Lentement, elle ouvrit ses deux mains, présentant la souris blessée à ses yeux. Ses doigts étaient maculés de son sang, si peu mais pourtant si impressionnant pour elle. Roquefort était couché sur sa paume, remuant sa tête grise vers l'air plus léger qui lui parvenait. A la vue de la petite chose, un hoquet étrangla sa gorge, et des larmes coulèrent - enfin - sur ses joues. Timidement, elle leva ses deux mains vers la vétérinaire.

-C'est ma souris madame.. Un chat est entré dans la maison, et il a voulu manger Roquefort... Maman... Maman elle est pas là, et Grand-mère non plus, et elle a dit au téléphone de venir ici, parce que vous pouviez vous occuper de Roquefort...

-Bon je vais la prendre et tu vas venir avec moi dans ma salle d'auscultation. Et du sais quoi, je pense même que tu vas pouvoir m'aider à sauver ta souris, mais il va falloir que tu te laves les mains et que surtout que tu ne pleures plus. Parce que sinon ta souris sera triste et puis tu ne verras rien pour m'aider.

Un sourire hésitant vint fleurir les lèvres de la petite fille, au milieu des larmes qui dévalaient ses joues. La grande dame lui avait prit la petite souris des mains, et elle se retrouvait les bras ballant, recouverts de taches de sang minuscules. Mais elle se reprit bien vite, suivant la vétérinaire dans la salle d'auscultation, les mains bien levées pour ne rien tâcher. Rosalie entra à sa suite, et elle contempla un instant la pauvre souris sur la grand table métallique, pratiquement à la hauteur de ses propres yeux, et ça lui donnait encore plus envie de pleurer. Mais cela voulait aussi dire que la dame allait la soigner, alors elle essayait tant bien que mal de sécher ses larmes, reniflant misérablement et se frottant les yeux avec la manche de son manteau, les mains toujours levées. S'approchant du lavabo, elle tendit les tendit sous l'eau, observant les gestes à coté d'elle de la vétérinaire, les reproduisant bien consciencieusement. Les doigts, les paumes, entre les doigts, le dos de la main et les poignés, tout y passait. Elle passa finalement des gants aux mains de Rosalie, et la petite fille grimpa su l'escabeau pour bien voir ce qui allait se passer.

-Comment tu t'appelles ma jolie ? Moi c'est Astrée ! Alors écoute moi, tu vas parler avec ta souris, d'accord ? Pendant que je vais regarder ce qu'elle a, tu vas lui parler et ensuite tu vas m'aider à lui nettoyer la plaie. Comme ça que elle rentra à la maison, tu pourras la soigner toute seule. Ca te va ?

-Moi c'est Rosalie !

Elle se tourna ensuite vers Roquefort, étendue sur la grande surface froid et lui effleura doucement le bout du museau, avec son doigt ganté. Au toucher froid, la petite créature releva timidement la tête vers Rosalie, et cette dernière lui sourit de toute ses dents. De son doigt, elle caressait la petite tête de la souris.

-Salut Roquefort. On est chez le vétérinaire là, et c'est Astrée qui va s'occuper de toi. Et même qu'elle va me montrer comment faire, comme ça je pourrait faire pareil à la maison ! Tu va voir, c'est comme jouer au docteur, mais là c'est pour de vrai !

Pendant qu'elle parlait, Astrée s'était approchée de la table, et avait doucement manipulée la souris, observant la blessure sur sa patte et touchant délicatement. A ce moment là, justement, Roquefort avait sursauté et tourné sa tête vers la femme, et Rosalie lui avait caresser la tête essayant de la ramener vers elle, murmurant des "tout va bien Roquefort", même si elle-même avait peur. Mais elle essayait de ne pas y penser, parce que la vétérinaire allait tout arranger, n'est-ce pas ? C'était son rôle ! La dame s'était ensuite éloignée de la table, et elle l'avait suivit des yeux, inquiète mais aussi curieuse de ce qu'elle faisait pour soigner la souris. Elle revint avec ce qui semblait être du coton et une bouteille en plastique blanche. Rosalie pencha la tête vers l'objet, curieuse.

- Astrée, qu'est-ce que c'est ?