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 Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck

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F. Coraline Dagenhart

F. Coraline Dagenhart
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MessageSujet: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyMar 2 Aoû - 17:54



"Or am I seeking someone to avenge me"

Dans notre petit monde toujours perdu dans le temps qui passe personne ne sait ce que c'est d'avoir le visage figé derrière un masque




« Vous n'auriez pas vu un chat noir, au fait ? Il s'appelle Monsieur Minuit. Il est… noir, avec des grands yeux dorés. Non ? Eh bien prévenez-moi si vous en voyez un, s'il vous plaît ! »

Coraline avait encore passé la journée à placarder cette affiche partout dans la ville : le dessin presque enfantin d'un chat noir aux yeux dorés, avec une description rapide de qui il était et son numéro de portable. À Coraline, pas au chat. Elle devait le retrouver, coûte que coûte. Elle qui en avait été séparé tant de fois… à cause de toutes ces choses étranges qui lui étaient arrivés.

Mais l'heure n'était pas aux flashbacks inutiles ; Coraline était même d'une humeur tranquille, un petit sourire sur les lèvres et les bras chargés de feuilles qu'elle s'amusait à coller partout, même aux endroits où c'était écrit « affichage interdit ». Après tout, c'était une urgence, quelqu'un avait disparu, alors l'interdiction ne s'appliquait pas, non ? Et c'était sa routine hebdomadaire ; chaque semaine, elle sortait pour mettre ses affiches partout, au point que l'on ne voyait plus que cela, pour voir le lendemain que la quasi totalité de ses morceaux de papier avaient été retirés. Ça ne la décourageait jamais ; au contraire, elle s'imaginait qu'au moins quelques-unes étaient entre les mains de gens qui avaient reconnus son chat, et qu'elle allait recevoir un appel très vite.

Jamais son téléphone n'avait sonné.

Ce jour-là, cependant, ça n'était pas sa seule tâche à accomplir ; elle trainait en effet derrière elle une grosse malle à roulettes, se dirigeant d'un pas tranquille vers la garderie. Ça lui faisait toujours plaisir d'y aller, car dans un tel lieu, il y avait toujours des poupées à réparer alors ça lui donnait un peu de travail pour son commerce qui ne tournait que parce qu'elle y mettait toute son âme et son énergie. Elle aimait son métier ; celui de réparer patiemment toutes ces poupées fragiles, cassées, elle le faisait avec une délicatesse infinie tant pour elle ces marionnettes possédaient chacune une sorte d'existence propre, une vie silencieuse dédiée à faire le bonheur des enfants. Comme elle autrefois, derrière son masque de marionnette.

Un instant, des images horrifiques vinrent hanter son esprit ; mais elle n'esquissa pas la moindre grimace, trop occupée pour penser à de telles choses. Arrivée devant la garderie, elle failli se prendre la porte quand un grand -gigantesque- homme aux cheveux blonds la franchit sans faire attention à elle, apparemment ayant fini son travail ; étrange, elle ne l'avait jamais vu… ou peut-être de loin. Normal, me diriez-vous ; en temps normal, elle passait à la fermeture de la garderie, quand tous les enfants étaient rentrés chez eux et les animateurs avec, pour simplement déposer les poupées qu'elle avait réparé et prendre celles qui étaient cassées -s'il y en avait.

« Bonjour ! Je suis un peu en avance aujourd'hui, mais j'ai pu faire le travail que vous m'aviez demandé ! Les voici, je vous les confies. Prenez en soin ! Vous en avez d'autres à réparer ? Ah, et vous n'auriez pas vu un chat noir passer par là ? »

Elle posait la question à chaque fois qu'elle venait, même si ça n'était pas si souvent que cela ; et à chaque fois, l'animatrice lui souriait d'un air compatissant, avant de répondre par la négative et de saisir la valise pour aller déposer les poupées dans la salle de jeux. Coraline la saluait ensuite et précisait qu'elle enverrait la facture plus tard ; mais cette fois-ci, une brillante idée lui traversa l'esprit comme un éclair. Elle arrêta l'animatrice avant qu'elle ne disparaisse, et lui posa simplement une question : qui était cet homme qui était sorti quelques secondes plus tôt ?

« Niels ! Niels ! Attendez deux secondes s'il vous plaît, j'ai une question à vous poser ! » Elle avait presque courru ; appelons cela plutôt une marche rapide, quand elle rattrapa l'homme aux cheveux blonds, un air plein d'espoir sur le visage. « Je ne vous dérangerai que deux minutes, mais… vous n'auriez pas vu un chat dans le coin ? Il est tout noir avec des grands yeux dorés. Il s'appelle Monsieur Minuit, et il sait parler… Il a une voix assez grave d'ailleurs. Vous le reconnaîtriez tout de suite. Alors, vous avez vu quelque chose comme ça ? »

Elle se rapprocha un peu plus de lui, et ne réalisa aucunement qu'il avait l'air particulièrement surpris qu'elle connaisse ainsi son nom ; voir même méfiant, s'il avait bien voulu laisser son visage exprimer son désarroi.

« Wow ! On vous a déjà dit que vous êtes super grand ? »

Et elle continuait de l'observer d'un air affirmé, sans vraiment savoir dans quoi elle était en train de se lancer.

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Niels Mørck

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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyMer 3 Aoû - 19:27




La garderie était le lieu que Niels préférait le plus à Storybrooke, beaucoup plus que le Rabbit Hole qu'il considérait comme étant de l'ordre de son territoire en quelque sorte, s'occuper ainsi des enfants lui permettait de renouer avec son ancien métier et une part de lui qu'il ne voulait pas oublier. Divertir ces petits garnements et pouvoir voir leur visage souriant de bonheur lui donnait au moins provisoirement l'illusion que tout allait bien, que toute la petite guerre qu'il voulait mettre en place ou le fait de voir la ville finir dans un braiser torrentiel était bien loin, mais plus que tout de lui redonner facticement la sensation de retrouver une situation semblable de lorsqu'il était avec sa petite Alice. Mais le contrecoup d'un tel élixir c'est que l'ivresse finissait toujours par retomber, à l'instant même où son travail se finissait et que ces petits êtres retournaient auprès de leur véritable parent, à ce moment-là il ne restait rien si ce n'est ce vide béant résidant dans sa poitrine. C'était toujours le moment difficile de la journée où il devait un peu plus solidement fixer ce masque souriant, celui qu'il refusait de laisser tomber une seule seconde et faisant désormais intégralement partie de son être, un dur retour à la réalité des choses qui pouvaient l’entourer et dans la situation réelle dans laquelle il pouvait bien se trouver. Seul. Il regardait avec une avidité et une jalousie qui le dévoraient ces parents récupérer leurs enfants, hurlant à l'intérieur et restant d'une passivité commune à l'extérieur qui ne se craquelait pourtant jamais, attendant toujours et encore le retour de sa fille même si pour ceci c'était synonyme de mort pour ses créations se trouvant ici. Ce jeu cruel qui avait été mis en place devait recommencer au plus vite, il n'en pouvait plus d'attendre depuis si longtemps, qu'importe s'il devait lui-même mettre la main à l'ouvrage du moment qu'on lui rendait sa précieuse Alice. C'est ainsi qu'en ce début de fin de journée ce moment presque cruel finit par arriver comme à son habitude, calmant au fond de lui au possible cette colère sourde qui se faisait tandis qu'il gardait cet air bienveillant à l'égard des enfants qui repartaient en compagnie de ces adultes qu'il méprisait tant, l'heure de terminer le spectacle hebdomadaire était arrivé et les rideaux allaient enfin pouvoir se baisser même s'il n'en avait aucunement l'envie.

Avant de partir sa collègue lui avait fait part, comme il arrivait parfois, que s'il y avait des jouets cassés qu'il n'hésite pas à les mettre dans la boîte. Niels avait toujours trouvé cette pratique quelque peu étrange, c'était un peu comme laisser le soin à un petit lutin de tout réparer comme par pur enchantement, même s'il lui arrivait de le faire lui-même il n'avait pas toujours le temps malheureusement de s'en occuper entièrement. Les enfants accaparaient trop d'attention pour les laisser sans surveillance, leur donnant de toute manière sans aucune contrainte, n'ayant pas le loisir de renouer pleinement avec sa passion qui était aussi une partie de son ancien métier. En tout cas, ce fut avec cet éternel sourire qui lui répondit par la négative avant d'aller récupérer ses affaires pour partir, avalant une fois encore difficilement cet état de fin de travail qui le rendait presque malade comme à chaque fois. Les yeux rivés sur son portable et par geste automatique il passa donc la sortie de la garderie, n'ayant même pas fait attention qu'il y avait eu quelqu'un dans les parages et qui n'entra même pas dans son champ de vision, le nez quelque peu dans son portable à la recherche de nouvelles qui pourraient l'arranger. Il voulait un œil constant sur les agissements de ses créations, du moins celles dont il avait pu retrouver la place, méditant sur le fait de leur implanter ou non une puce électronique pour savoir où elles pouvaient bien se trouver. Niels voulait tout savoir. Accueillir le plus de données possible pour mieux les utiliser, ayant dans l'idée qu'elles pourraient former toute ensemble un réseau et il ne voulait aucunement prendre le risque de se retrouver dépassé, qu'elles le veuillent ou non elles finiront par s'entre-déchirer pour accomplir son plus grand désir. Mais pour ceci il devait aussi faire jouer ses connaissances, pouvant observer avec loisir que ce qu'il avait pu construire être d'une utilité sans pareil et lui confirmer que les efforts payaient au final, les faire jouer les espions pour lui et reprendre son rôle presque extérieur comme il avait toujours eu jusqu'à ce que la malédiction frappe. Moins il les fréquentait et mieux c'était pour tout le monde, le marionnettiste le savait parfaitement et c'est pour cette raison qu'il les avait abandonné pour les laisser combattre, restant ainsi dans cette idée. Une réflexion coupée en entendant son nom, s'arrêtant d'avancer pour voir la personne qui l'interpellait, assez surprit en voyant cette jeune fille presque lui courir après.

Imperceptiblement il se mettait sur la défensive, gardant malgré tout ce masque, alors qu'il ne faisait qu'analyser cette personne qu'il ne connaissait pas. Les deux questions qui fusèrent furent de savoir pourquoi elle avait bien pu l'interpeller, ayant dans l'idée que c'était peut-être une future star à en devenir et qui voulait passer par le Rabbit Hole, mais surtout comment elle avait pu savoir son nom. Niels n'aimait pas du tout ça car c'était la porte pour tout et n'importe quoi, c'est pour ça qu'il aimait l'utilisation d'un pseudonyme qui lui valait moins de problèmes au final en cas de besoin, parce qu'une personne qui arrive ainsi sans préambule comme il pourrait le faire avait un potentiel plausible de dangerosité insoupçonnable. Mais la question qu'elle lui posa le désarma quelque peu sur le coup, se demandant si c'était une blague qu'elle lui faisait, avant de reprendre rapidement ses réflexions. Était-ce une sorte de jeu qu'elle lui proposait-là ? Si c'était bien le cas elle titillait assez sa curiosité pour le goût, il était un joueur invétéré qui ne pouvait pas refuser une partie et surtout sur ce plan-là, continuant à l'observer pour voir s'il ne pouvait pas avoir le moindre indice à son sujet. Rien. Qu'est-ce qu'elle lui avait demandé ? Un chat noir qui parle. Curieuse demande et il fallait croire que la malédiction avait laissé des ravages dans l'esprit de certains certainement, en fait il n'avait jamais entendu une telle phrase de toute sa vie et malgré le fait qu'il puisse venir d'un lieu avec une forte magique, se demandant tout de même si elle ne se fichait pas d'elle. Mais la petite brunette avait l'air d'y mettre tant de conviction qu'il était presque difficile de mettre en doute ses paroles, c'était soit un être plein d'honnêteté soit une parfaite actrice qui mériterait un véritable prix pour son interprétation, mais Niels était avant tout partisan du fait que beaucoup de choses en ce monde n'étaient que de l'ordre de l'apparence. Lui-même en était le parfait exemple avec ce sourire figé, comme il aurait pu le graver sur le visage d'une poupée, alors qu'il ne ressentait presque tout bonnement rien. Il eut un léger rire sur cette réflexion sur sa taille, non ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait, il regardait le monde de haut mais de manière littérale pour le coup et il fallait croire que pour beaucoup c'était impressionnant à voir même s'il ne voyait pas trop en quoi en réalité.

« Oui, c'est quelque chose qu'on me dit souvent, vous n'êtes pas la première à faire cette réflexion. J'ai vu quelques chats dans les parages mais qui ne parlaient pas, vu la particularité ce n'est pas quelque chose qui passerait inaperçu, néanmoins je ne leur ai jamais demandé leur nom alors peut-être que j'ai pu le voir sans le savoir. La prochaine fois je leur poserais la question si vous voulez. »

D'accord il devait bien avouer que cette demande chat qui parle n'était pas prise pour sa part au sérieux, en même temps c'était assez difficile de faire autrement sur le coup, pris dans le fait que si elle voulait jouer alors il se ferait un plaisir d'en faire tout autant. Jamais il ne ratait une occasion pareille et c'était là une faiblesse qu'il devrait corriger un jour, mais la vie était tellement sans saveur qu'il devait bien y mettre un peu de piquant pour ressentir quelque chose, qu'il ne se retenait pas de mettre les deux pieds dedans lorsque l'occasion s'en présentait. Néanmoins il n'en demeurait pas moins qu'il restait sur la défensive tant qu'il n'aurait pas des réponses à ses propres questions, il était hors de question de partir sans demander comment elle avait pu connaître son nom alors qu'il était sûr qu'ils ne s'étaient jamais croisés, mais aussi pourquoi elle détenait cette information était de l'ordre capital et si jamais elle refusait de lui dire il lui ferait cracher d'une manière ou d'une autre. La violence était l'arme des faibles, c'est ce qu'il disait toujours et la raison pour laquelle les mots avaient tant d'importance pour lui, mais parfois elle pouvait s'avérer particulièrement utile et efficace. Mais pour l'instant il devait faire preuve de subtilité, essayer de s'assurer des intentions de cette inconnue et surtout celles à son égard, évaluer si ou non il aurait un quelconque avantage à tirer d'elle ou même l'orienter dans une direction quelconque. Pour l'heure il devait rester dans une attitude amicale, sans pour autant ne pas rester méfiant en réalité à son égard si jamais elle se dévoilait vraiment, se montrer assez conciliant et pourquoi pas créer une forme de sympathie à son égard ou quelque chose s'en approchant en tout cas. Il arrêta de la juger de haut en bas pour planter ses yeux dans les siens, élargissant un peu plus son sourire si faux derrière lequel il se cachait allègrement et qu'il ne retirait qu'à de rares exceptions, histoire de le prouver qu'elle avait de lui toute sa coopération quelque part. Niels cherchait une phrase à lui dire et qui pourrait ainsi lui prouver qu'elle n'était pas un cas isolé, créer un phénomène de miroir s'il pouvait l'expliquer comme ça, sachant à quel point l'être humain a parfois besoin de trouver des similitudes avec les autres.

« J'ai connu une sorte de lapin qui parlait une fois, il avait le pelage blanc et les yeux rouges, mais jamais de chat ça c'est une certitude. Je ne savais pas qu'ils pouvaient avoir la voix grave. »


Ce n'était pas un mensonge car après tout le Magicien Laplace adorait aborder cette forme particulière, à moitié humain et à moitié lapin, d'ailleurs il ne serait pas contre le retrouver celui-ci mais il était sûr qu'il avait dû filer par un terrier comme il savait si bien le faire avant que la malédiction ne frappe. En tout cas l'animateur entrait dans le délire de la jeune femme, peut-être pour minimiser cet aspect de folie qu'elle avait l'air d'avoir, même s'il ne serait pas dire encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Ce qu'il voulait surtout savoir sa véritable raison de venir l'interpeller, ne pensant pas à aucun moment que c'était juste pour une affaire de chat et son côté assez suspicieux en voyant plus forcément, penchant la tête légèrement sur le côté pour la regarder. Il était l'heure d'attaquer en subtilité, d'avoir le cœur net dans cette histoire, en n'abordant jamais un ton agressif mais au contraire très doux voir même mielleux par instants. Il fallait savoir caresser les gens dans le sens du poil, pas besoin d'être un grand observateur pour le savoir, être un véritable petit agneau même si ce n'était qu'un costume pour un loup.

« Je suis curieux de savoir... comment connaissez-vous mon nom d'ailleurs ? Il ne me semble pas avoir le loisir de vous connaître, de mémoire vous n'êtes pas un parent ou une habituée du Rabbit Hole, est-ce que je me trompe ? »

Il ne se trompait pas et le savait parfaitement, si elle lui disait le contraire là il y aurait du souci à se faire pour le coup, préférant lui laisser le choix que d'être affirmatif.







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You got big smile, those fake moves. I heard heaven and thunder cry. Don't be afraid of the fear that's a plain eyed trap, you know you're not the only one, and don't look back just run for cover... ⊹ lumos maxima
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptySam 6 Aoû - 22:00



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Coraline avait un fonctionnement des plus étranges ; elle qui avait une certaine aversion pour les poupées, ou plutôt une sorte de peur sourde qui la prenait par moments quand elle était dans sa boutique, elle les aimait peut-être plus que n'importe quoi qui existait, en dehors d'Itward et de son chat Mr Midnight -ou Monsieur Minuit selon son humeur. Elle qui avait passé une partie de son existence non-Storybrookienne enfermée dans une marionnette à amuser avec douceur et bonté les enfants d'une garderie façon monde des contes, elle affectionnait de passer très régulièrement dans le lieu correspondant de Storybrooke tant elle aimait rester auprès des enfants. Elle qui n'avait pas choisi ce costume au sourire figé qui effrayait tant les adultes, qui avait même tué du temps où son âme était enfermée dedans, elle avait reproduit son ancien costume grandeur nature et trait pour trait, costume qu'elle enfilait à chaque fois qu'elle arrondissait ses fins de mois en travaillant à la fête foraine ou dans l'attraction halloweenesque de Jack Pumpkin. Pour à chaque fois le remettre dans l'armoire au fond de son atelier côté privé, et ne jamais l'ouvrir pour ne pas avoir à voir ce visage souriant encore et encore. Elle aimait le porter, pas croiser son regard. Sa vie était faite de cette suite de paradoxes bizarres qui rendaient son existence très singulière, et si elle n'avait pas eu ce côté à la fois inconscient et parfaitement conscient de ce qui l'entourait, elle s'ennuierait probablement beaucoup.

« Et vous ne faîtes pas peur aux enfants ? Ils doivent vous prendre pour un géant ! » Elle posa son doigt sur la coin de sa bouche, comme si elle réfléchissait, et haussa les épaules quand il suggéra l'avoir peut-être croisé sans le savoir. « Oui, ce serait génial, n'hésitez pas à leur demander. J'ai voulu essayer d'interroger presque tous les chats de la ville mais aucun ici ne parle… ce qui est bien dommage. Et je ne parle pas le chat, alors c'est difficile de se comprendre. »

Face à cet homme qui la toisait de toute sa hauteur, elle ne put s'empêcher de pencher la tête sur le côté, soudain presque hypnotisée par le sourire colgate qu'il lui adressait ; il avait les dents blanches et parfaitement alignées, et quand il parla d'un lapin blanc aux yeux rouges, son esprit se tourna automatiquement vers Alice au Pays des Merveilles. Elle connaissait Alice, ou tout du moins, une version d'Alice qu'elle avait croisé dans son monde ; elle ne savait pas si c'était la vraie ou non, mais même les gens du pays des merveilles n'étaient pas sûres, alors peut-être que si… Alors peut-être que cet homme avec un sourire aussi constant était le Chat du Cheshire, et si c'était le cas, Coraline se trouvait donc face à un véritable chat qui parlait… Ce qui n'était pas une logique si défaillante quand il s'agissait du mode de pensée de Fran Bow, elle qui réfléchissait à mille à l'heure et tirait ses propres conclusions, et même si les liens entre les choses n'étaient pas forcément solides ou même cohérents, elle possédait d'étonnantes capacités de raisonnement -même si elle tombait faux à plusieurs reprises. Dans tous les cas, elle se sentit tout de suite mise en confiance, parce que premièrement, Niels était sûrement le chat du Cheshire, et donc un chat qui parle, et donc le premier qu'elle rencontrait depuis la levée de la malédiction, et donc une piste formidable pour retrouver Mr Midnight ; mais aussi, il disait avoir déjà parlé à un lapin blanc, lapin blanc qui lui avait répondu, et ne la prenait donc pas pour une folle quand elle disait chercher un chat qui parle, puisque lui-même avait eu affaire à un animal doté d'une voix, ce qui n'était pas le cas de tous ceux que Fran Bow avait croisé dans le monde des contes et à qui elle avait dit que son chat était capable de leur adresser la parole -ils lui avaient même tous rit au nez. Fière de ses déductions, elle lui adressa à son tour un immense sourire :

« Un lapin blanc aux yeux rouges qui parle ! Vous êtes le premier qui ne me dit pas que j'invente des histoires en disant que j'ai un chat qui parle. D'ailleurs, vous êtes le chat du Cheshire, non ? Je lisais Alice au Pays des Merveilles quand j'étais petite. Enfin, dans les souvenirs qu'on m'a donné ici. Avec un sourire comme ça, c'est indéniable ! C'est fou que je tombe sur un autre chat qui parle. Même si vous êtes humain ici, alors c'est normal que vous puissiez parler… Je me demande si Monsieur Minuit n'a pas aussi une forme humaine ? Il faudrait que j'étende mes recherches. »

Elle n'y avait jamais vraiment pensé, à vrai dire ; que Mr Minuit ait pu subir la malédiction et revêtir un corps humain, comme il semblait l'être pour les autres animaux du monde des contes. Il ressemblerait à quoi ? Avec sa voix grave, elle l'imaginait très grand, avec les mêmes yeux dorés et d'épais cheveux noirs mal coiffés sur la tête. Elle rit légèrement en s'imaginant en train d'essayer de démêler ses boucles ; mais elle revint à la réalité quand Niels lui demanda soudain comment elle pouvait bien le connaître. Un peu déconcertée, elle le toisa en silence ; pourquoi c'était important ? La question n'avait l'air de rien mais il avait également l'air d'insister un peu, comme si c'était un espèce de secret professionnel, et qu'elle le suivait depuis assez longtemps pour tout savoir de lui. Ou alors c'était ses tendances un poil paranoïaques qui parlaient, mais Coraline dissipa le trouble en agitant la main devant son visage comme pour chasser une mouche qui lui chatouillait la joue.

« Non, non, pas du tout ! J'ai juste demandé votre nom à la garderie quand je vous ai vu sortir. » Il semblait encore plus décontenancé qu'auparavant, même si c'était à peine visible derrière le sourire qui ne quittait pas son visage. « Je vous ai croisé en sortant mais je ne crois pas que vous m'avez vu. Vous êtes animateur là-bas, je crois ? Ou alors vous avez un enfant ? Enfin je pense plutôt que c'est la première option car sinon vous auriez votre enfant avec vous. Ah ! Je devrais peut-être préciser... » Elle tendit la main vers lui pour la lui serrer, faisant ainsi officiellement connaissance avec lui. « Je m'appelle Coraline Dagenhart. C'est moi qui répare les poupées et les marionnettes cassées de la garderie, celles qui sont dans la boîte à l'entrée ; on ne s'est jamais rencontré car normalement je passe le soir, quand tout est fermé et qu'il ne reste plus que l'animatrice de l'accueil. J'avais un peu d'avance aujourd'hui alors en vous voyant, je me suis dit que je pourrais vous demander si vous aviez vu mon chat... »

Coraline parlait beaucoup ; ça faisait parti de ses habitudes. Un flot continu d'informations ne cessaient de circuler entre ses pensées et ses paroles, et il était parfois difficile de la suivre ou même d'y comprendre un quelconque renseignement à son sujet. Elle semblait en délivrer beaucoup tout en ne disant absolument rien, et rares étaient ceux qui passaient le premier stade de rencontre sans se mettre à bailler ou s'enfuir en hurlant. Mais Coraline ne s'en formalisait jamais, c'était simplement sa manière d'être, et puis, c'était comme un tri automatique inconscient dans son entourage, en ne conservant que les êtres qui n'étaient pas ennuyeux à mourir, comme ses voisins dans la maison du monde des contes.

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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyLun 8 Aoû - 18:22




Décidément cette jeune fille était assez amusante dans son genre, n'offrant qu'à Niels une faim plus grande de jouer et de ne pas résister à la tentation même si ça pourrait être dangereux pour lui, restant tout de même d'une méfiance qui s'agitait doucement mais sûrement comme un animal en cage. Il était curieux à son sujet. Curieux de savoir comment elle pouvait tout bonnement connaître son nom, les raisons qui pouvaient vraiment la motiver car refusant une raison si banale et presque idiote à son sens, voulant connaître les véritables motivations qui pouvaient l'animer à son égard et surtout dans quel sens il devrait intervenir. Il avait l'habitude que des potentiels artistes puissent ainsi l'interpeller, voulant avoir une chance d'être écouté et ainsi ouvrir les portes de ce qu'ils pensaient être la gloire alors qu'ils se retrouvaient le plus souvent enchaînés au Rabbit Hole dont il pouvait agiter les fils plus correctement, mais même s'ils passaient dans un premier temps par des chemins dérobés ils laissaient bien vite tomber le tout pour enfin montrer le fruit de leur véritable motivation. Le marionnettiste ne les arrêtait aucunement, bien au contraire il écoutait jusqu'au bout à quel point leur potentiel pouvait s'étendre mais surtout s'il pouvait en tirer quelque chose, voulant savoir jusqu'où la motivation de certains pouvait bien aller. Mais le coup du chat c'était une première, d'autant plus un qui pouvait parler, c'est pourquoi il était rentré sans contrainte dans ce petit jeu qui accaparait l'ensemble de son attention et de ses analyses. Ainsi dont cette inconnue n'avait pas senti la pointe d'ironie qu'il essayait de mettre, comme s'il s'était engagé malgré lui dans une recherche qu'il ne prendrait pas la peine de faire de toute manière, à croire qu'à force il était devenu meilleur comédien qu'il l'espérait ou que cette fille était tout bonnement dérangée sur les bords très certainement. Un mélange des deux peut-être. Mais là était encore le problème car il fallait démêler le vrai du faux, les plus dangereux étaient ceux qui de prime abord avaient l'air les plus inoffensifs et qui ne faisait que croître ce besoin de savoir le fin mot de cette histoire, continuant pour l'instant à garder ce masque de bienveillance jusqu'à ce qu'elle lui montre son véritable visage qu'il soupçonnait.

« Oh non, ils savent qu'ils n'ont rien à craindre de moi voyons, je suis plus une forme de distraction pour eux justement. Mais je suis là pour ça après tout, les amuser autant qu'ils le souhaitent, et c'est quelque chose que ni eux ni moi ne viendrions changer. »

S'il y avait bien des êtres qui ne devaient pas le redouter c'était bien les enfants, jamais il ne leur ferait le moindre mal, Niels pourrait les protéger jusqu'à son dernier souffle de vie très certainement même si parfois ça lui faisait mal de les voir certains jours. Il se contenta d'un simple sourire sur le fait qu'il pourrait interroger des chats pour l'aider à retrouver soi-disant celui qu'elle recherchait, toujours si septique face à cette déclaration qu'il ne pensait pas forcément réelle, avant d'être un peu décontenancé sur le fait qu'elle l'associait au fameux chat de Cheshire. Il gardait le sourire mais une part de lui pouvait presque se tendre en entendant le prénom qu'elle prononça, restant le plus fidèlement possible à son poste dans cette représentation qui prenait une tournure dont il essayait de décrypter les signaux qui pourtant n'existaient pas en réalité sans le savoir, même s'il ne s'agissait pas de celle qu'il chérissait tant le fait de prononcer ''Alice'' le mettait toujours dans une sorte de situation assez inconfortable. L'animateur ne savait quoi penser de ce livre tant il avait l'impression par instants que des choses faisaient écho à sa propre histoire, le sorte de lapin blanc qu'était Laplace en était le parfait exemple, mais c'était à la fois aussi tellement éloigné qu'il ne préférait pas y penser. Mais si elle le confondait avec quelqu'un c'était peut-être une sorte d'aubaine, réfléchissant sur le fait ou non de dissiper des possibles doutes sur son identité, avant de l'interroger un peu plus en détail sur comment elle pouvait le connaître pour en avoir le cœur net. Un besoin quasiment vital dans un sens, prêt à devoir se salir les mains si nécessaire pour se défendre par la suite, mais au vu des données que Niels avait eues jusqu'ici il devait peut-être parier sur le fait qu'elle puisse le confondre avec quelqu'un. Peut-être là une chance. C'était peut-être trop tôt pour le dire, elle avait l'air d'avoir sa propre idée de son propre monde et quelque part il était toujours intéressant de voir jusqu'où la psychologie humaine pouvait aller, mais surtout la question était de savoir ce qu'il pourrait bien y gagner à chercher contact avec elle et il n'était pas encore sûr des attentions de son interpellation envers lui jusqu'ici de toute manière. Il la fixait toujours, comme si à force il pourrait voir à travers elle pour trouver la véritable raison, attendant une réponse satisfaisante à ce qu'il lui demandait.

Ce n'était pas vraiment la réponse à laquelle il s'attendait, la regardant avec curiosité et sans tout comprendre, il ne l'avait même pas vu en sortant et il doutait de sa sincérité pour le coup. Elle avait beau être innocente l'était-elle vraiment ? Niels ne serait dire et c'était là le problème, partagé sur le fait qu'elle puisse énoncer ou non la vérité justement, voulant découvrir une possible motivation qu'elle pourrait avoir à potentiellement lui mentir si c'était présentement le cas. Mais il arrêta d'y penser aussitôt lorsqu'elle lui demandait s'il était là en tant qu'animateur ou parent, sentant au fond de lui une nausée et la douleur frapper avec violence, ne s'attendant pas vraiment à une telle remarque et encore moins de sa part. Il sentit sa jambe faire un demi-pas en arrière comme pour chercher un nouvel appui malgré lui, alors qu'il serra un peu plus sa prise son portable qu'il avait en main et qu'il profita d'ailleurs pour mettre dans sa poche, restant extérieurement comme il savait si bien le faire alors qu'il hurlait presque à l'intérieur. Pourquoi finissaient-ils toujours par lui rappeler ce qu'il avait perdue ? Le marionnettiste n'avait pas besoin d'eux pour se torturer la cervelle, il le faisait suffisamment chaque jour qui pouvait tout bonnement passer, il n'y avait pas une seule journée sans qu'il puisse penser à sa fille qu'il avait perdu. Il prit une longue inspiration pour se calmer, il ferait brûler Storybrooke et ces êtres parfois beaucoup plus cruels qu'il ne pouvait l'être de son côté à son goût, gardant aux possibles contenances alors qu'il avait juste envie de mettre fin à cette conversation sur-le-champ. Il regarda la main tendue avec aversion sur l'instant, c'était un peu comme devoir prendre la main qui l'avait blessé et sur le coup il avait du mal avec cette idée, essayant de se ressaisir au possible car il était hors de question de lui offrir la moindre vision d'un moment de faiblesse. Mais au moins il était clair qu'il n'avait pas vraiment l'envie de se frotter plus à elle, il devait régler cette histoire au plus vite et surtout lui indiquer qu'elle faisait fausse route sur son compte, mais une fois encore elle venait le surprendre à sa manière qui lui faisait presque croire que ceci devait une mauvaise habitude. Il ne pouvait nier une certaine forme de surprise, secouant un peu la tête comme pour s'assurer que ce n'était pas un délire passager tout en lâchant un faible rire, la jugeant une fois de plus du regard avant de prendre presque doucereusement la main qu'elle pouvait lui tendre.

« C'est donc vous, j'ai enfin l'immense chance d'enfin mettre un nom et un visage sur notre petite bonne fée, si vous saviez depuis le temps que je souhaitais vous rencontrer. Coraline donc ? »

Une personne qui réparait les pantins et les poupées venait automatiquement accaparer toute son attention, jusqu'à la moindre petite essence même, faisant presque abstraction de tout le reste. Parce que c'était une référence directe à son ancien métier, même s'il continuait par moments de fabriquer d'autres pantins depuis la fin de la malédiction, mais surtout c'était justement le genre d'individu qu'il préférait avoir encore plus à l’œil et pour qui il avait du ressentiment mitigé. Autant il pouvait avoir une forme de joie que de pouvoir partager cette passion, il pourrait parler durant des heures durant avec une personne qui connaissait ne serait-ce que les techniques de base, autant la dernière fois qu'il avait pu croiser ce genre d'individu tout avait fini dans le sang et ceci lui avait surtout coûté une partie de ses jambes. Niels n'avait pas créé ses poupées dans le but de se faire de l'argent mais bien avec une mission tellement noble, celle de lui ramener enfin Alice une bonne fois pour toutes, mais il aurait dû savoir que réussir à donner une âme à des pantins sans vie en aurait forcément plus d'un. Mais non. Pourtant il n'a déversé un seul mot sur comment il avait pu les fabriquer, refusant une possible contrefaçon qui serait bien moins humble que les perfections qu'il avait pu créer, réussissant malgré tout à s'en sortir que par une habile manipulation. Ce jour-là il avait compris plus que tout le poids des mots, l'importance qu'on ne leur donnait pas suffisamment, à quel point ils pouvaient être une arme utile. Néanmoins il voulait mettre cette sombre histoire de côté pour avoir le loisir de s'extasier presque correctement face à une sorte d'homonyme, peut-être pas à ce point-là mais pas forcément très loin pour le coup, parce qu'il avait pu observer le travail que cette Coraline avait pu effectuer sur les marionnettes et ceci était ravissant. La méfiance était toujours présente, peut-être même plus qu'avant, continuant dans un sens de jouer à quelque chose dans lequel il excellait particulièrement. Il garda la main un instant pour la lever et poser ses lèvres dessus un instant, en profitant ainsi pour toucher ce qui était l'outil indispensable pour toute personne travaillant avec les pantins, avant de doucement lui relâcher avec un sourire plus grand tant toute cette situation l'exaltait. Il avait besoin d'animation et c'était là une de première choix pour le coup, être surpris était encore quelque chose qui lui était possible d'avoir, alors qu'il pouvait presque la dévorer des yeux. La décortiquer allait être si exaltant, presque intenable comme un enfant à qui on aurait promis des bonbons, cette jeune fille venait de piquer sa curiosité et savoir si c'était en bien ou en mal n'était qu'une question de temps.

« Je suis un peu trop enthousiasme, pardonnez-moi. Vous voyez Coraline je ne suis pas le chat de Cheshire, même si je ne doute pas qu'il doit être assez charmant très certainement, je ne suis qu'un simple marionnettiste et fabricant de poupées en réalité. Dans mon autre vie, si l'on peut dire les choses ainsi. J'ai beaucoup de respect pour votre travail forcément, ce n'est pas très éloigné de ce que je faisais dans un sens, je n'ai malheureusement guère le temps de me pencher sur des possibles réparations vu que les enfants accaparent toute mon attention. Alors je vous le dis : merci pour elles. »

Même si elles ne bougeaient pas il y avait une âme en elles, comme dans n'importe quel jouet car il fut à un moment aimé, aux yeux de Niels ce que cette fille bizarre faisait au final s'était donné une sorte de second souffle de vie aux poupées qui n'avaient pas eu forcément de la chance. L'être humain était si cruel après tout, même sans forcément s'en rendre compte, mais à partir du moment où la perfection n'était plus visible ils délaissaient cette chose pour trouver justement quelque chose qui pourrait toucher à cet idéal. Les poupées cassées étaient délaissées, personne ne voulait jouer avec tout simplement parce qu'il pouvait lui manquer un bras ou un œil, ce qu'il n'arrivait pas à accepter dans un sens. La perfection n'était qu'une illusion que ses semblables voulaient obtenir, l'imposant aux autres tout en étant incapable de l'atteindre, alors que l'imperfection avait beaucoup plus d'intérêt à son sens. Ce que faisait cette Coraline attirait indéniablement son regard, il avait pu voir à quel point elle avait pris soin de ces pantins qui revenaient auprès de la garderie, avant qu'il s'impose lui-même une sorte de barrière. Toujours garder de la méfiance dans n'importe quelle situation, ce n'était pas parce qu'elle avait trouvé une sorte de moyen pour l’appâter qu'il devait lui dire amen à tout, bien qu'il gardait incontestablement ce besoin de s'amuser d'une manière ou d'une autre. Il pourrait lui arracher le cœur pour savoir le fin mot de l'histoire, voir à quel point elle pouvait être corrompue, mais savoir jusqu'où la plausible comédie qu'elle lui servait pouvait aller et l'amusait sans doute bien trop.

« Je voudrais beaucoup voir où vous travaillez, pourquoi pas même vous voir directement à l’œuvre, si c'est possible tout du moins. D'ailleurs, vous le faisiez déjà avant la malédiction ? »


À ne pas en douter Niels jouait les personnes courtoises mais le but était surtout de récupérer le plus d'informations possible, en faire un joli condensé pour voir ce qu'il pourrait garder ou non au final, cherchant déjà dans sa mémoire s'il n'aurait pas pu la croiser autre part que dans cette ville.







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F. Coraline Dagenhart

F. Coraline Dagenhart
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptySam 13 Aoû - 18:17



"Or am I seeking someone to avenge me"

Dans notre petit monde toujours perdu dans le temps qui passe personne ne sait ce que c'est d'avoir le visage figé derrière un masque




Des petites voix autour de sa tête. C'était comme un essaim d'abeilles qui bourdonnait ; Coraline n'entendait pas de mots distincts, pas de phrases intelligibles, du moins, tant qu'elle ne prenait pas le risque d'avaler une des pilules qu'elle gardait précieusement dans une poche au fond de sa veste. Peut-être que si elle le faisait, elle pourrait comprendre ; mais pour l'heure, ces murmures n'étaient qu'un bourdonnement constant qui parasitait les paroles de son interlocuteur, et si elle n'avait pas été elle-même, elle aurait pu commencer à sentir la peur s'emparer de tout son être. Car Coraline, non, Fran, avait un pouvoir, non, une capacité ; elle vivait des hallucinations violentes où le rouge et le noir dominaient, et chaque personne qu'elle rencontrait possédait autour d'elle une aura informe et doté d'une forme distincte tout à la fois, comme si Coraline était capable de voir les démons qui hantaient les gens chaque fois qu'elle prenait ces petites pilules rouges. Ça n'avait jamais été clair, ça n'avait jamais été comme de l'eau de roche s'il s'agissait de la simple imagination de la jeune femme ou d'une réelle capacité, et quand elle se faisait emporter dans ce monde étrange, dans cette Ultraréalité comme elle l'appelait, elle peinait à distinguer le vrai du faux ; mais le cas de Niels était différent, les voix étaient bien là mais inintelligibles, et Coraline n'avait pas la moindre idée si c'était un avertissement, un encouragement ou une simple coincidence. Tout ce qu'elle savait, c'était que le bourdonnement avait commencé au moment où il avait esquissé un infime mouvement de recul, mouvement dont elle n'avait pas vraiment eu conscience autrement que part ce son qui sifflait dans ses oreilles.

Et ce Niels était décidément d'une galanterie improbable ; vu qu'il affirmait ne pas être le Chat du Cheshire, Coraline se mit à imaginer qu'il était une sorte de comte ou tout du moins un noble tant son langage était soigné et ses gestes maniérés. D'ailleurs, peut-être qu'une femme normal aurait rougi ou lancé un sourire enjôleur quand il lui fit un baise-main ; mais dans le cas de Coraline, c'était un peu plus compliqué. Elle qui était distraite, elle oubliait à répétitions qu'elle était dotée d'une peau intelligente, et elle entendait par là qu'il était pratiquement impossible de la toucher directement sans en subir les conséquences, ce qui lui avait valu plusieurs rencontres virant au cauchemar. Elle ne le contrôlait pas, ou pas toujours, et de ce fait quand Niels avait pris la main qu'elle lui tendait avec une si bonne volonté, elle s'était sentie soudain nauséeuse, de peur qu'il ne se passe quelque chose ; sauf que rien ne se passa, alors quand Niels lui rendit son avoir, elle se contenta d'agiter les doigts d'un air absent, les yeux fixés sur le dos de sa main. « Tiens, c'est bizarre, il aurait dû se passer un truc. » Elle se le disait à elle-même, et presque aussi vite qu'elle s'était laissée emportée dans sa torpeur, elle revint à elle, essayant de retrouver le fil de la conversation aussi aisément que possible.

« Oh, je ne pensais pas que j'avais un fan ! » Elle lâcha un petit rire amusé quand il lui dit qu'il rêvait de la rencontrer ; elle ne savait pas s'il exagérait ou si c'était sincère, mais cela s'expliquait par le fait que Coraline était dotée d'une candeur certaine, surtout avec les gens qu'elle venait de rencontrer, prenant les choses au pied de la lettre et sans réaliser quand il s'agissait d'ironie, de jeux de mots ou de langage. « Coraline oui ! Mais je ne suis pas une fée vous savez. Juste quelqu'un avec une passion ! »

Une passion dévorante, quelque chose qui alimentait la flamme qui la retenait en vie ; car les poupées avaient beau presque lui faire froid dans le dos quand la nuit venait, elles étaient si fragiles et malchanceuses, et Coraline se surprenait souvent à se sentir elle-même comme l'une de ces marionnettes. Car au fond, c'était ce qu'elle était, ça avait été son destin du monde des contes ; elle était initialement une petite fille au caractère bien trempé, qui avait eu les yeux plus gros que le ventre en pensant pouvoir battre l'Autre Mère, le monstre qui voulait aimer un enfant de tout son être mais qui en était incapable. Elle n'avait pas su en ce temps là que le jour où Wybie lui avait donné son double sous forme de poupée, son destin avait été scellé, passant d'une battante franche et courageuse à une âme en peine perdue entre les mondes, cette poupée symbolique toujours entre ses bras, pour finir elle-même sous cette forme artificielle, brisée, transformée en une marionnette au visage souriant mais qui pleurait sans cesse, qui n'avait pour seuls désirs que le bonheur des enfants et la mort de l'Autre Mère ; mais elle avait été piégée, elle avait beau devenir ce monstre effrayant, elle avait été rendue incapable de se retourner contre sa créatrice. C'était peut-être ça, la peur profonde de Coraline ; un respect profond pour les jouets qu'elle réparait, à qui elle offrait un second souffle, un amour même, mais aussi mêlé de la terreur sourde qu'un jour ces petites poupées ne prennent vie pour hanter ses nuits, habitées de ses propres envies de meurtre et de sa peine immense. C'était peut-être même pour cela qu'elle avait reproduit le corps qu'elle avait habité pendant si longtemps, prenant un plaisir presque malsain à faire peur aux convives qui osaient pénétrer le train fantôme comme elle avait pris plaisir à terrifier les gardiens de nuit de la propriété de son horrible matrone, une manière étrange d'exorciser ses propres démons, les seuls qu'elle ne parvenait jamais à apercevoir dans l'Ultraréalité -si c'était même cela, les créatures qu'elle y voyait.

Mais de rencontrer quelqu'un qui disait être lui-même un fabricant de poupées et de marionnettes dans le monde des contes lui prodigua comme une nouvelle sensation ; peut-être une certaine admiration d'être face à un expert, tout en se sentant presque intimidée de voir son regard s'intensifier à mesure qu'il parlait, avec toujours ce sourire de Cheshire figé qui ne quittait pas un seul instant son visage. Elle se sentait soudain comme sous le feu des projecteurs, elle qui avait l'habitude d'être dans l'ombre, la « petite bonne fée » qui passait dans le coin sans se faire voir mais dont le travail réconfortait les enfants et réchauffaient les coeurs ; et cette nouvelle perspective sur sa personne la laissait légèrement sur ses gardes. Elle était la femme de l'ombre, la fille bizarre de la boutique au coin de la rue, celle qui travaillait dans les coulisses et qu'on ne remarquait toujours qu'à moitié ; et de se faire dévisager de la sorte la mettait mal à l'aise.

« J'aurais pourtant juré que vous étiez le chat… c'est dommage, vous auriez été le premier chat qui parle que je rencontre depuis Monsieur Minuit ! Et vous savez, mon travail n'est pas si exceptionnel, alors, ne vous excusez pas. Je travaille dur pour redonner vie à ces poupées qui n'ont pas eu de chance, car elles méritent tellement plus que de simplement être jetées dans le noir et oubliées. » Parlait-elle toujours des poupées en disant cela ? « De rien ! En tout cas, je suis honorée de rencontrer un véritable expert. C'est étrange que nous ne nous soyons jamais rencontré plus tôt ! »

Étrange, oui ; comme si le destin jouait à des jeux. Car Coraline n'avait pas la moindre idée qu'elle était une marionnette endommagée qui rencontrait le maître des marionnettes en personne ; elle n'avait pas la moindre idée que ce n'était pas qu'une rencontre de routine, une énième personne à qui elle demandait s'il avait vu son chat et qu'elle ne reverrait jamais. Encore ce destin qui se scellait dans le marbre, par une invitation ou plutôt une proposition inattendue qui ne manqua pas d'attiser sa curiosité. Certes, ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait un autre fabricant de poupées ; mais ça n'était même pas ce qu'était Coraline au final, non, elle était celle qui les restaurait, les plongeait dans la fontaine de jouvence, l'apprentie sans importance qui passait après le travail du maître ; cette pensée l'amusa presque, elle se dit que ce Niels et elle se complétaient peut-être à travers leur art, et peut-être même qu'il pouvait lui apprendre des choses, car elle ne se voyait pas comme une professionnelle, juste une assistante qui avait appris sur le tas quand son maître d'apprentissage était parti trop tôt. Elle baissa la tête, un peu gênée par la question, de peur de le décevoir après avoir généré un tel enthousiasme de la part de Niels :

« Pas exactement. Enfin, j'ai toujours adorer bricoler des choses, j'avais toujours dans mes poches de quoi fabriquer ou réparer les objets que je trouvais sur mon chemin ; c'est toujours le cas d'ailleurs. » Comme pour prouver ses dires, elle agita son sac en bandoulière, et un petit cliquetis trahis la présence des quelques outils qui ne la quittaient jamais. « Mais les poupées ont toujours bénéficié d'une affection particulière de ma part… Et que la malédiction m'ait offert la possibilité de les soigner me fait me demander si elle était une si mauvaise chose en fin de compte. Mais si vous tenez vraiment à voir où je travaille… C'est la boutique Big Eyes, au coin de la rue latérale de la grande place. Vous ne pouvez pas la rater ; il y a un grand écriteau avec des yeux d'enfants dessinés sur le côté. Les gens me disent que c'est assez perturbant mais je n'ai jamais compris pourquoi… »

La malédiction avait été libératrice, pour Coraline, contrairement à tant d'habitants de la vie ; car c'était la fin heureuse de l'Autre Mère qui avait été brisée, elle qui avait enfin réussi à piéger ses « enfants » dans ces costumes grotesques pour l'éternité ; et ce nuage noir et violet comme la marionnette avait été le sauveur de ces pauvres âmes perdues, leur redonnant un corps, une vie, un souffle nouveau dans un monde nouveau, un nouveau départ qu'ils méritaient tant. Parfois, Coraline se demandaient ce qu'il était advenu de ses « frères et soeurs », de Frida, Gabriel, Bonnie, Charlie, Ange et Ford, quel destin avait été le leur au sein de la ville ; elle savait qu'ils étaient quelque part, puisque leurs faux souvenirs étaient communs, eux qui étaient encore ensemble le jour où Coraline avait tué leur mère adoptive. Elle ne savait simplement pas ce qu'il était advenu d'eux ensuite, quelle direction ils avaient pris, s'ils étaient dans de bonnes familles désormais ou s'ils avaient trouvé leur voie tout seul ; et au fond d'elle, elle espérait qu'ils avaient trouvé le moyen de survivre sans elle, sans la Marionnette, sans Coraline la franche, sans Fran l'exploratrice, qui avait juré de les protéger jusqu'à la fin de ses jours.

Coraline resta un instant indécise devant Niels, qui ne bougeait pas d'un cil ; elle pensait que la conversation était terminée et qu'elle allait le revoir quand il viendrait un jour dans la boutique, juste une fois vu qu'il semblait curieux de découvrir son milieu ; mais un silence s'était installé, et aucun d'eux ne manifestait l'intention de dire « au revoir et à la prochaine » à l'autre, et le silence aurait pu être gênant si… non, il était gênant, Coraline n'était pas connue pour son aisance en matière de sociabilité et de le voir continuer de la fixer sans discontinuer avec un air parfaitement posé lui donnait presque envie de hurler et s'enfuir en courant, ce qui était étrange puisque d'habitude c'était elle qui faisait cet effet là aux gens. Levant la main dans un geste régulateur, elle brisa le silence d'une voix calme et un peu sarcastique envers elle-même, son côté enfant timide laissant sa place quelques instants à une femme un peu plus posée et presque las d'elle-même.

« Oh, vous voulez dire maintenant. Parfait ! Je devais de toute manière repasser à la boutique pour reposer quelques affaires, alors vous pourrez en profiter pour jeter un œil. Comme je l'ai dit, ce n'est rien de très folichon, si vous voulez un ordre d'idée ça ressemble à une brocante. Je restaure surtout des poupées mais j'aime bien m'occuper de tout ce qui est vieux, des meubles, des objets anciens… Je trouve ça dommage de jeter ce qui est considéré comme trop âgé, car tout a une histoire, tous ces objets sont imprégnés de souvenirs et d'émotions, alors j'aime bien leur donner une seconde jeunesse pour qu'ils portent encore ces sentiments pendant longtemps. Pour faire court… Ce n'est pas le paradis du rangement. Je vous aurai prévenu ! »

Elle lui adressa un petit sourire malicieux, consciente que la plupart des gens frôlaient la crise cardiaque quand il voyait le foutoir absolu -soyons francs- qui régnait dans son magasin, et encore, personne n'avait eu jusque là accès à son atelier personnel, là où il y avait l'armoire de la marionnette et surtout… Elle. Elle, la poupée qui l'accompagnait depuis que Wybie l'avait mise entre ses bras. Elle était désormais installé sur une chaise à bascule, tout au fond de l'atelier, contre le seul mur nu de la pièce, le reste étant complètement recouvert d'étagères remplies d'outils, de fils et de morceaux de tissus, de tous les objets qui pouvaient servir à bricoler -Coraline ayant la mauvaise habitude de ne jamais rien jeter. Elle était la seule témoin du travail de Coraline, Elle avait toujours son regard posé sur elle quand elle s'activait et se tuait à la tâche jour après jour, Elle était sa seule compagnie permanente, et la seule poupée existante qui avait le pouvoir de lui glacer le sang, alors qu'elle était parfaitement incapable de la jeter ou de lui faire le moindre mal.

Ainsi arrivèrent les deux individus qui n'auraient jamais dû se croiser en temps normal devant la boutique Big Eyes ; l'entrée était presque dérobée, et Coraline n'avait pas menti quand elle disait que l'enseigne avait un petit quelque chose… d'intimidant, qui donnait froid dans le dos. Ressortant son trousseau de clés, la plupart inutiles -encore quelque chose qu'elle se refusait de jeter-, elle ouvrit la vieille porte en bois avec une vivacité surprenante, et aussitôt, une odeur particulière s'échappa des lieux, une odeur vivante et froide, une atmosphère chaleureuse et perturbante tout à la fois. Les murs étaient invisibles, cachés derrière des meubles qui s'amoncelaient de partout ; et les poupées que Coraline vendaient n'étaient pas rangés selon un ordre précis, mais étaient dispersées un peu partout, un peu comme si elles avaient pris possession des lieux et avaient chacune choisie leur place d'elle-même en se déplaçant sur leurs petites jambes de bois ou de tissus. Des morceaux d'étoffes trainaient un peu partout, mais jamais sur le sol, car Coraline avait beau ne pas être une fée du logis, elle avait trop de respect pour les matières qu'elle utilisait pour s'en servir comme de vulgaires tapis. C'était son petit monde à elle, avec un rangement bien à elle, et elle était la seule capable de s'y retrouver, chaque chose étant à la place qui lui était due ; on disait souvent, « chaque place à une chose et chaque chose à sa place », et Coraline ne voyait pas pourquoi cela voulait dire que son magasin devait absolument ressembler à une boutique IKEA sans saveur plutôt que dévoiler un peu de sa personnalité en même temps que ses produits.

« Bienvenue dans mon antre ! » Elle balaya son bras dans l'air comme pour faire une révérence tout en invitant Niels à entrer. « J'espère que vous apprécierez. Ce n'est pas tous les jours que j'accueille un maître marionnettiste dans mon domaine. »

Elle referma la porte derrière lui, porte trop petite d'ailleurs car il dû se pencher légèrement pour entrer -quand elle disait qu'il était grand !-, sans savoir que ce geste était soit la meilleure idée de sa vie, soit quelque chose qu'elle allait amèrement regretter. Ou peut-être les deux.

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Niels Mørck

Niels Mørck
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyLun 15 Aoû - 14:54




Une forme de curiosité se faisait ressentir à mesure que Niels avait l'impression d'en découvrir un peu plus sur cette Coraline, même la plus infime chose que ce soit autant dans ses paroles que ses actes, il avait trouvé étrange la façon qu'elle avait pu avoir d'observer sa main par la suite mais il ne voulait aucunement s'en attarder trop longuement car concentré sur quelque chose qu'il convoitait beaucoup plus. Savoir s'il avait pu au non la croiser réellement avant cela était une intrigue qui avait son entière attention, que ce soit autant dans cette maudite ville de Storybrooke qu'avant que la malédiction ne vienne s'abattre, mais a priori ceci n'avait guère d'être le cas et ne faisait que rendre la chose peut-être un peu plus palpitante à ses yeux. Il aurait pu être flatté de se faire ainsi nommer expert mais la vantardise n'avait jamais été une chose le caractérisant, conscient de ses forces mais surtout de ses faiblesses pour mieux les contrer, la flatterie était une chose qui l'atteignait que peu même si ça n'avait pas toujours été ainsi dans un sens. Bien sûr, il avait cherché la gloire et la richesse par le passé, il aurait voulu vivre de son art sans jamais avoir à se poser des questions cependant tout ceci avait été passé à un second plan éloigné au moment où il comprit qu'il y avait des choses plus importantes dans la vie. Une personne même. Rien n'était jamais gravé solidement dans le marbre, tout évoluait et surtout les personnes au contact de certaines expériences, alors même s'il aurait dû ressentir une petite satisfaction dans le fond ce n'était pas le cas. Il n'y avait tout bonnement rien, le marionnettiste sachant pourtant que ceci aurait dû au moins lui donner un brin d'adrénaline mais c'était le désert à l'intérieur, se contentant de sourire amusé comme pour la remercier alors qu'il feintait en cet instant de ressentir quelque chose de véritable au lieu de ce trou qui avait l'air de tout engloutir ces derniers temps. Mais il est vrai qu'il se fit néanmoins la même réflexion que la réparatrice de pantins, ne croyant pas vraiment au hasard pour sa part mais que les événements se déroulaient selon un ordre qui pourrait se vouloir logique même si des pauvres mortels comme eux n'en voyaient pas toujours l'infinité sur le coup, restant sur ce ton si léger qu'il y avait l'air d'avoir malgré le fait qu'il restait encore en alerte à son sujet.

« Oh peut-être pas si étrange. Je crois juste que ce n'était pas le parfait timing jusqu'ici et celui-ci s'est enfin présenté, dans quelque chose qui nous dépasse peut-être sans qu'on ne puisse le voir, et peut-être que nous ne cherchions pas comme il le faut après tout. Mais désormais c'est arrangé. »


Oui. Maintenant que Niels l'avait dans son sillage il n'allait pas la lâcher si facilement, il prendrait le temps qu'il faut pour tout décortiquer comme il se doit à son sujet et pourquoi pas lui trouver une forme d'utilité possible, qu'elle le veuille ou non Coraline venait d'entrer dans les petits papiers de l'animateur et pire que tout elle avait attisé son attention. Désormais il serait capable du pire comme du meilleur à son sujet, tout allait déprendre de ce qu'il pourrait bien apprendre ou même voir, c'était un peu comme activer une grenade à retardement sans savoir si elle allait vraiment exploser ou non mais surtout quand. Elle le mettait en appétit dans ses paroles, voulant en dévorer plus à son sujet comme s'il n'était jamais rassasié de rien, trouvant bizarre le fait que la restauratrice ne touchait pas vraiment au monde presque à part du spectacle. Lui qui en avait fait toute sa vie, allant même jusqu'à entrer dans une sorte d'antre de la folie en poussant son art dans l'extrême dans un sens, il n'avait pas trouvé exactement la même chose à Storybrooke. Certes il avait gardé le côté amuseur d'enfants avec la garderie, appréciant à sa juste valeur de voir leurs yeux rêveurs lorsqu'il pouvait faire un petit show juste pour eux, et quelque peu agitateurs ou démonstrateurs de pantins en faisant signer des contrats à des artistes pour le Rabbit Hole mais c'était comme des dérivés et non pas identiques. Il allait devoir creuser plus de ce côté-ci, cherchant à expliquer de phénomène tout de même, alors que les paroles de la jeune fille devenaient un peu plus de l'or sans qu'elle puisse le voir. Penchant un peu la tête sur le sac en bandoulière qu'elle agitait, voulant savoir ce qui pouvait faire un tel bruit à l'intérieur, son regard se replanta bien vite dans les yeux de Coraline qui lui expliquait qu'elle était un peu une touche-à-tout. Les femmes manuelles étaient assez rares, du moins c'était l'impression qu'il avait et sans vouloir l'offenser, ce qui ne faisait que lui offrir de la valeur dans un sens et la rendait à chaque instant possiblement utile même s'il ne savait pas encore pourquoi cependant à force de réflexion il aurait bien une idée ceci il n'en doutait pas. Restauration et construction, il fallait tout de même vérifier pour ce dernier même s'il la sentait capable, ce qui pourrait lui éviter de tout faire lui-même à la longue.

Le discours que Coraline prononça par la suite trouva cependant un écho en lui, le fait d'offrir une affection particulière à ces objets que beaucoup disaient sans âme, au moins Niels avait trouvé une personne qui n'était pas effrayée par cet univers qui pouvait donner des cauchemars à certains sans qu'il comprenne pourquoi. Les poupées ressemblaient tellement à des humains sur le plan physique, en dehors des articulations sphériques pour les plus perfectionnaient qui pouvaient ainsi se mouvoir beaucoup plus librement, ainsi que sur le plan psychologique si on se penchait de plus près. Elles étaient l'incarnation d'une forme de perfection, qui gardent le même visage figé malgré le temps qui pouvait passer et leur offrant une immortalité relative si on s'en occupait avec soin, et lorsque celle-ci s'en allait parce que cette poupée venait à être cassée d'une quelconque manière les êtres humains les abandonnaient pour une autre. C'était typique de l'homme que de vouloir posséder quelque chose qui les dépasse en tout point, de le chérir pour en fin de compte s'en détacher dès que ça ne lui convient plus, ne pouvoir aimer ce qui n'est pas entier. Il pourrait presque avoir de la pitié pour ces êtres de son espèce qui n'étaient que dans des illusions perpétuelles, ce monde étant sûrement encore plus dans cet engrenage que la Forêt Enchantée, mais le fait qu'une personne comme Coraline puisse ressentir ce qu'il pouvait avoir de l'empathie pour des objets inanimés mais pas pour autant dépourvu d'âme le désarmait un instant sur le coup. Niels avait même encore plus ce besoin que de voir ce fameux atelier, mémorisant dans sa tête la description et l'adresse qu'elle lui donnait, il ne lui semblait pas y avoir fait attention en réalité jusqu'ici ou alors il n'avait pas été perturbé de la même façon que les autres ce qui pouvait être aussi fort possible. Essayant de stimuler sa mémoire rien ne lui venait pourtant, lui qui était pourtant un bon observateur, se faisant couper dans sa réflexion intérieure alors par la réparatrice qui lui proposait d'y aller maintenant bien qu'il n'ait rien dit à ce sujet-là. Stupéfait dans un sens qu'elle puisse arriver à une telle conclusion, voulant lui se donner du temps pour peser le pour et le contre, elle le prenait assez au dépourvu et le laissant débattre entre sa raison méfiante et son envie joueuse. Le jeu avait une fois encore une dominance qui ne l'étonnait presque plus, son appel ayant toujours été trop fort pour qu'il y résiste, sans chasser pour autant les murmures de sa pensée qui lui disait de garder une vigilance malgré tout.

« Tout de suite ? Très bien alors. Le désordre n'est pas quelque chose qui m'effraie alors ne vous en faites pas pour ça. Quant à l'être humain... disons qui a le don naturel de se débarrasser de ce qui l'encombre sans chercher à comprendre, là où les enfants sont émus de voir leur jouet cassé les adultes se contentent de les remplacer sans voir le mal qu'ils font, comme vous le dites si bien Coraline les objets ont une mémoire qu'il ne faudrait jamais négliger. C'est pour cette raison que vous méritez tant d'éloges, vous avez ouvert les yeux sur la réalité et ce n'est pas donné à tout le monde, au moins il y a désormais quelqu'un pour s'occuper de ces pauvres poupées et j'en suis ravi. »

Qu'une autre personne que lui puisse prendre ainsi soins d'objets en tous genre, mais surtout des poupées, lui offrait une sensation presque agréable même s'il ne serait dire quoi. Le chemin jusqu'à la boutique fut assez rapide et Niels ainsi admirer l'enseigne, sûr désormais de n'avoir jamais vu celle-ci maintenant qu'il l'avait sous les yeux, c'était le genre d'endroit qui pourrait presque donner froid dans le dos mais il n'allait pas s'en formaliser. La jeune femme lui montra ainsi le chemin et il manqua de peu de se cogner le front contre le haut de la porte alors qu'il la suivait, se baissant à temps pour passer le seuil, avant d'avoir le loisir d'observer ainsi ce véritable étalage bordélique au point où il ne savait quoi regarder sur le coup. C'était presque perturbant, surtout pour une personne comme lui aimant une forme de contrôle et qui avait eu l'habitude de ranger soigneusement son atelier pour s'y retrouver, avançant un peu avant de s'arrêter et de faire un tour d'horizon. L'endroit donnait presque l'illusion qu'il allait écraser les personnes qui y pénétraient, ou alors c'était le fait aussi que quelqu'un d'aussi grand que lui se sentait à l'étroit et n'en voyait même pas le bout, alors que la porte qui se fermait derrière lui pourrait lui faire penser à piège quelconque de sa part. Le marionnettiste n'était pas claustrophobe mais il voulait aisément croire qu'une personne pourrait le devenir ici, ne voyant pas vraiment où il pouvait circuler sur l'instant, trop d'informations qui lui arrivaient d'un coup et faire le tri lui prenait un temps fou. Mais il garda son sourire imperturbable en toutes circonstances, passant une main sur un commode faite en bois de chêne avant de se retourner vers Coraline, sachant très bien qu'il devait lui dire quelque chose même si la question était de savoir quoi tant ses repères avaient l'air d'être brouillés en cet instant. Où était la sortie déjà ? Peut-être ironique mais pas très loin de la vérité, elle l'avait certes prévenu mais il ne s'attendait pas à autant de bazar tout de même, bien qu'il sût qu'il était préférable de le garder pour lui et de faire bonne figure. Elle avait l'air si fière à son sens de lui montrer sa boutique, d'autant plus que la restauratrice se donnait du mal pour donner une seconde vie pour des choses qui étaient pourtant de base condamnées dans un sens, il était d'autant plus l'invité qui n'était pas prévu et devait ainsi se montrer irréprochable jusqu'à preuve du contraire.

« C'est un endroit... surprenant en tout cas. Je ne crois pas avoir vu quelque chose de semblable dans une boutique, vous avez beaucoup d'objets il faut dire, au moins on découvre quelque chose de nouveau à chaque fois qu'on regarde quelque part n'est-ce pas ? C'est quelque part assez impressionnant d'en voir toutes les variétés. »


Plus il regardait et plus Niels se perdait dans cet endroit, sans vraiment apprécier cette sensation qui se fit plus grande à chaque instant, même s'il y avait encore l'envie d'en voir chaque infime partie étrangement. Mais toute son attention fut accaparée par les poupées entreposées, en tant que maître comme Coraline le disait si bien il ne pouvait aller contre cet appel, avançant ainsi dans leur direction presque comme hypnotisé par les yeux de verre et cette peau d'une blancheur presque morbide de la porcelaine pour la plupart. Il ne les avait pas construit mais pourtant il les appréciait déjà, c'était comme une force mystérieuse qui le poussait à avoir de l'intérêt pour elles sans qu'il puisse s'en détacher une seule seconde et de toute manière il ne voulait pas, les regardantes toutes avant d'en saisir une sous les aisselles à deux mains et avec la plus délicatesse qui lui était possible d'avoir. Son œil avisé scruta au possible ce qu'il tenait, perdant peut-être de son sourire tant la concentration était de mise, alors que son index vient frôler la joue de cette pauvre petite malheureuse qui n'avait pas dû avoir beaucoup de chance. Il pouvait sentir la craquelure réparée qui avait eu lieu, peut-être qu'une petite fille l'avait fait tomber et lui avait ainsi brisé une partie inférieure de ce visage poupin car tout était possible en tout cas, mais il était convaincu que c'était là un excellent travail car certain que la cicatrice du mal qui avait été fait été quasiment invisible et s'il n'avait pas été habitué à travailler dans ce domaine-là il ne l'aurait pas vu. Niels avait déjà pu voir ce que Coraline valait dans son travail, après tout c'était elle qui venait réparer les jouets cassés à la garderie, même s'il n'avait jamais eu vraiment le temps ou l'occasion de vraiment s'attarder dessus comme il le faisait en cet instant tant les enfants étaient le centre de tout. Il reposa avec la même douceur ce pantin si fragile qui ne devait aspirer qu'à trouver un propriétaire plus calme, plus de ce qu'il avait connu en tout cas il en était persuadé, palpant un peu le reste pour sentir ce qu'il en était concrètement. Après cette petite inspection c'était comme s'il se reconnectait avec la réalité, sachant très bien qu'il pourrait sans mal passer des heures entières sur un même cas sans en être gêné, retrouvant son habituel sourire alors qu'il s'adressait à la propriétaire de la boutique.

« Vous avez vraiment fait un travail admirable sur celle-ci, on ne distingue presque pas la réparation qui a pu être faite sur elle, vous m'aviez caché que vous aviez peut-être une sorte de don Coraline. Je vous dirais juste de faire attention lorsque vous changez une articulation sphérique de bien vous assurer qu'elle s'emboîte comme celle qu'elle remplace, au niveau du bras on sent que le mouvement est trop libre et il risque à la longue de tomber de nouveau, ou en mettre une qui coince un peu car à la longue la matière s'adaptera comme il faut. Mais en dehors de ce petit point je vous aurais attribué sans grand mal une bonne étoile si nous étions encore à la garderie. »

Passant cette petite critique enrobée de félicitations, qui étaient à son sens méritées car sinon il ne les aurait pas ainsi formulé, le marionnettiste pourrait presque sentir un semblant de jalousie pour la jeune femme qui avait ainsi le loisir de réparer de telles petites merveilles. Mais Niels devait arrêter cette pensée aussitôt, l'étouffer avant d'en venir quelque chose qui viendrait dévorer le reste, après tout s'il le voulait il pouvait créer toutes les poupées qu'il voulait et c'est ce qu'il faisait chez lui même s'il avait un peu de mal par moments et surtout dernièrement. Parce qu'il revoyait ses créations spéciales qui prenaient vie après leur avoir placé un bout de son cœur à l'intérieur de la carcasse complète et de retourner la clé à ressort, obsédé par cette idée qu'une d'entre elles puisse enfin lui apporter ce qu'il attendait tant, maintenant qu'elles avaient acquis un corps humain pour celles qui avait pu voir à Storybrooke toute la donne avait changé. C'était presque comme si ce qu'il fabriquait lui paraissait insipide, aussi vide que le manque de cœur qui se faisait ressentir dans sa poitrine, une petite frustration créatrice dont il devait se débarrasser avant qu'elle ne prenne le dessus sur tout. Il respira un bon coup. Ce n'était qu'un contre-temps et comme d'habitude il trouverait une solution, il devait juste regarder les choses sous un autre angle même s'il était encore à la recherche duquel, préférant se laisser porter par cet instant au lieu de penser à tout le reste. Et vu tout ce qui se passait tout autour de lui en ce moment précis ce n'était pas une mince à faire de rester en alerte, il y avait l'air d'avoir des merveilles un peu partout mais le manque de logique ou d'ordre ne lui permettait pas de trouver un fil conducteur pour l'aider à appréhender tout l'agencement comme il le voudrait, comme si cette pièce à elle seule pouvait tout engloutir sans prévenir. Niels voulait avancer un peu plus dans cet univers, voir ce que Coraline pourrait bien cacher dans un sens, mais à chaque fois il se faisait arrêter dans son chemin par un meuble ou autre au point de se demander s'il n'existait pas une seule route à force. Certainement que quelqu'un d'autre aurait enjambé, comme par exemple le cheval en bois à bascule qui se trouvait en plein milieu de ce qui aurait pu être un passage, sauf qu'il était plus du genre à imposer sa propre route que de vraiment se plier à l'évidence.

« Lorsqu'on approche de ce coin-là il y a une odeur, plus forte que les autres déjà présentent, on dirait du glassificateur qu'on se sert pour la porcelaine... Est-ce que votre atelier se trouve par-là ? Il y a possibilité de le voir ? »


Dans ce genre de situation il préférait se baser sur ses autres sens, il y avait aussi comme l'arrière-goût de nostalgie aussi et lui rappelait un temps où tout était tellement plus simple, ne réfrénant nullement cette envie que d'en voir plus comme il devrait le faire habituellement. Sa garde se baissait et il l'ignorait tout simplement parce que toute cette histoire touchait à son domaine de prédilection, comme la réparatrice l'avait dit il était un maître et forcément qu'il ne pouvait aller contre sa nature première, de toute évidence vu les poupées présentent il pourrait toujours trouver moyen de se défendre en usant de son pouvoir d'activation face à ces soldats qu'il animerait sans même avoir à les toucher. Coraline sans le savoir avait creusé sa propre tombe si jamais il lui prenait l'idée saugrenue de lui porter atteinte, après tout il restait dans l'idée que cette demande concernant un soi-disant chat n'était encore qu'un possible prétexte même s'il en doutait pour le coup, mais il devait avouer que si c'était le cas elle était particulièrement habile que de l'avoir ainsi appâté avec quelque chose qui avait autant d'intérêt à ses yeux. Cependant il était trop curieux pour réfréner cette envie d'en voir toujours plus, tentant en vain de toute sa hauteur de trouver par où il pourrait bien passer, voulant la laisser lui montrer la voie si elle le voulait bien.

« Je me rends compte que je force sans doute trop les choses, sans doute même que vous aviez prévu une soirée et je vous retiens ici, je sais à quel point on peut tous avoir nos petits secrets après tout et peut-être qu'il y en a là-bas que je ne devrais pas voir. »

Une sorte d'interdit que ne faisait que lui donner encore plus envie de découvrir l'envers du décor, le spectacle lui importait peu contrairement à ce qui se passait en coulisses, comme s'il se mettait lui-même l'eau à la bouche.







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F. Coraline Dagenhart

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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyDim 21 Aoû - 0:33



"Or am I seeking someone to avenge me"

Dans notre petit monde toujours perdu dans le temps qui passe personne ne sait ce que c'est d'avoir le visage figé derrière un masque




La femme de l'ombre ; c'était peut-être ce qui caractérisait le mieux Coraline, du moins une de ses facettes. Celle qui préférait les coulisses aux projecteurs, qui se contentait de faire tourner la machine sans chercher d'éloges, trop curieuse peut-être ; ça n'était pas une peur mais une envie insatiable de découvrir le reste du monde, de tout savoir et de tout apprendre du moins tout ce qui pouvait gagner son intérêt, et dans cette quête sans véritable fin elle n'était qu'une poussière qui n'avait pas grande importance au final ; elle préférait observer plutôt qu'être observée. Se mettre en avant n'avait jamais été son délire, ou en tout cas pas directement, car la nature humaine voulait que l'attention sur soi soit une part conséquente des interactions sociales. Non, la Coraline de tous les jours était surtout une femme paradoxal, à la fois invisible, celle qui réparait les dégâts sans que personne ne s'en rende jamais compte à moins d'activement la quérir, celle que l'on apercevait parfois en arrière plan en train de dévorer un livre ou de se concentrer sur une tâche spécifique si on y faisait attention ; elle n'avait pas le temps, tout simplement, trop occupée à chercher, chercher quoi ? Son chat surtout, bien sûr, mais aussi des réponses, des informations, des choses nouvelles qui pouvaient venir rassasier son invraisemblable curiosité. Mais cette Coraline-là était surtout la Coraline d'avant Puppet, la petite fille qui partait à l'aventure en questionnant tout ce qu'elle rencontrait ; elle était donc à la fois invisible et impossible à rater quand elle s'y mettait réellement. Car elle n'était pas the Puppet pour rien, c'était une facette d'elle-même qu'elle avait dû construire certes de force mais qui avait révélé une autre part d'elle-même, une part dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence si les circonstances ne l'avait pas fait à sa place. À la fois marionnette et marionnettiste, elle avait été celle qui tirait les ficelles, du moins jusqu'à un certain degré, la seule dotée encore de sa conscience d'enfant enfermée dans une marionnette, et qui avait dû grandir d'un seul coup et devenir un être cruel au sourire et aux larmes éternels, cachée derrière ce masque qui amusait les plus petits et terrorisaient les plus grands, ces deux orbites vides et noires et qui semblaient sonder les âmes à chaque instant. Elle avait dû improviser, se plier aux facéties cruelles de l'Autre Mère -bien qu'elle préférait le nom de Remor-, pour apaiser comme elle le pouvait les âmes de ses compagnons, eux aveuglés par l'esprit de vengeance en ayant perdu la moindre conscience humaine. Elle avait dû improviser oui, mais elle s'était surprise avec le temps à y prendre un certain plaisir chaque nuit, de partir dans cette chasse folle contre ces gardiens de nuit qui n'avaient jamais rien demandé, d'abord hantée par son désir de mort et de destruction mais ensuite s'abandonnant totalement à cette autre facette qui n'était qu'une extension d'elle-même, une extension dans sa nature qui avait toujours existé mais dont elle n'avait jamais pris conscience de la présence en elle-même auparavant. Et cette extension n'avait pas disparue avec la malédiction, avec son retour dans un corps humain, non, c'était même l'inverse, elle l'avait acceptée comme une part d'elle-même qu'elle n'ignorait pas, se laissant aller quand c'était le moment de le faire et revenant à un côté un peu plus innocent quand les événements se calmaient. Donnez lui un masque et elle se métamorphosait aussitôt. Elle ne se voyait pas comme un monstre pourtant, malgré que les gens ordinaires pouvaient y penser ; car pour elle, tout ce qui appartenait à l'obscur, au morbide, tout ce qui interagissait de près ou de loin avec la mort et le monde des démons était comme une seconde nature, une autre maison intérieure parfaitement assimilée, trop peut-être puisque ce côté un peu plus « creepy » transparaissait parfois, cette acceptation totale de ce qui donnait froid dans le dos aux individus un peu plus rattachés à la réalité telle que la plupart des gens la connaissait se révélait régulièrement au grand jour sans que Coraline ne fasse quoi que ce soit pour le cacher tant cela faisait parti d'elle.

C'était ainsi qu'elle ne comprenait guère pourquoi les gens semblaient toujours si troublés quand ils passaient près de sa boutique ou pire, osaient mettre les pieds à l'intérieur de ce chaos intimidant, sous les yeux de toutes ces poupées de tissu, de porcelaine, parfois de bois, installées de part et d'autre de la boutique comme si elles y avaient pris place de leur propre chef, et protestant silencieusement si l'on venait les déranger. Mais Niels était une autre paire de manche ; dès qu'il avait mis les pieds à l'intérieur de la boutique, bien que Coraline avait surtout reporté son attention sur le comptoir où elle s'affairait, fouillant sous le tas de bazar qui y traînait tout en y déposant quelques affaires, elle avait senti comme un changement dans le comportement des poupées, bien qu'elles étaient restées parfaitement figées dans leur position habituelle ; c'était comme si elle était passée d'un amusement malsain de faire peur aux gens qui entraient à une sorte de respect muet, une reconnaissance de voir un véritable expert pénétrer leur antre, et cette sensation faisait presque frissonner Coraline, peut-être à la fois d'admiration mais aussi d'une certaine fierté, fierté de ses possessions, fierté de ses créations, fierté de ses réparations continuelles et de son travail constant dans la réparation de ses précieuses marionnettes. Elles n'étaient pas vivantes, certes, mais elle n'en était pas moins dotées d'une âme, une âme qui existait pour les rares qui possédaient une sorte de sixième sens et percevaient la mémoire et les émotions que ces poupées avaient absorbé avec le temps, à force d'être utilisée, à force de passer d'une main parfois cruelle à une main plus douce, accumulant les souvenirs pour terminer leur route chez Coraline, dans un environnement où ces âmes pouvaient s'exprimer sans crainte et sans conditions. Et pourtant… Coraline n'avait encore jamais osé prendre une de ses pilules rouges à l'intérieur de sa boutique, encore hantée par la peur sourde qu'elle ressentait à l'égard de faire face aux démons qui surgiraient forcément de ses protégées, et surtout de celle qui était assise sur la chaise à bascule, dans l'atelier. Curieux sentiment d'ailleurs, elle se retrouvait à nouveau à la fois marionnette et marionnettiste sans en revêtir l'apparence cette fois, marionnette de sa propre terreur inconsciente et marionnettiste de ces jouets qu'elle rénovait sans cesse sans jamais y perdre le plaisir qu'elle éprouvait à l'idée de leur redonner un second souffle de vie.

Elle s'affairait encore derrière le comptoir en gardant un œil discret sur Niels, qui sondait la pièce avec la même intensité qu'il l'avait sondée elle en se croisant quelques instants plus tôt ; et sa fierté tout aussi discrète ne s'en fit que plus grande quand il énonça ce qu'il ressentait à l'égard de sa première impression sur la boutique.

« Rien n'est vraiment disposé au hasard, à vrai dire, si vous voulez tout savoir. D'un point de vue extérieur, on pourrait le penser, et du point de vue des meubles c'est peut-être même sûrement le cas ; ils ne sont pas faciles à déplacer pour quelqu'un de mon gabarit mais… disons que les poupées ont choisi leur place elles-mêmes. À leur façon. Et puis, ça me plaît comme ça ; parfois les choses rangées en rang par ordre de couleur ou alphabétique ça devient ennuyeux à la longue. Comme vous dîtes, ici, vous pouvez être surpris par quelque chose de nouveau à chaque fois que vous regarder ailleurs. »

Comme la bibliothèque dérobée dans un angle au fond de la boutique, accompagné d'un petit fauteuil recouvert de couvertures et de coussins et d'un service à thé de porcelaine vieillie, façon époque victorienne britannique. Il ne semblait d'ailleurs pas encore avoir trouvé l'entrée de l'atelier de Coraline ; ce qui était bien normal après tout, puisqu'elle était elle-même à demi-cachée par l'étagère du fond, derrière de nombreuses boîtes contenant une diversité effarante de matériel de construction et de réparation. C'était une porte de bois, comme celle de l'entrée de la boutique, mais plus fine, et même légèrement plus basse ; et l'espace entre l'étagère et elle était si restreint qu'il ne fallait pas excéder une certaine taille et une certaine masse pour y accéder, accentuant pour le plus grand plaisir de Coraline l'espèce de mystère qui pouvait transparer de cette autre pièce. Après tout, ladite pièce contenait l'entièreté de son existence… puisqu'elle y vivait. Oh, elle avait bien eu une maison du temps de la malédiction, quand elle vivait encore avec son tuteur ; mais depuis sa mort, elle avait régulièrement du mal à joindre les deux bouts et vivre sur son lieu de travail était devenu la meilleure solution. Exit la maison, bonjour le lit de camp peu confortable et l'armoire pleine à craquer de toute ce qu'elle s'amusait à collectionner sans cesse -notamment une étonnante quantité de figurines et de peluches à l'effigie d'un chat la plupart du temps noir. Mais elle s'en contentait, ça n'était pas un palace mais c'était chez elle, son petit coin isolé où personne ne venait la déranger, où elle pratiquait son art sans relâche, où étaient contenus ses souvenirs, ses forces, ses faiblesses, ses émotions, à l'image des meubles qu'elle s'entêtait à rénover même quand l'espoir semblait perdu pour eux. Elle vivait de l'essentiel tout en étant souvent incapable de jeter quoi que ce soit en dehors des déchets classiques bien sûr ; elle se disait toujours qu'elle pouvait réutiliser ceci ou cela, au point que le désordre de son atelier pouvait faire ressembler la boutique à l'endroit le mieux rangé du monde.

Elle appuya son coude sur le comptoir tout en venant poser sa tête sur sa main, non pas ennuyée mais détendue, et d'un œil intéressé, elle observait l'évolution de Niels au sein de sa petite armée de poupées. Très vite, il en souleva une avec une délicatesse rare -la plupart des gens manipulant ces objets sans même y prêter attention, une erreur sévère dans le regard de Coraline sauf quand c'était dans les bras d'un enfant, eux qui comprenaient les jouets et leur donnaient une dimension tout autre-, la détaillant sous toutes les coutures, au point que Coraline se sentit presque intimidée de le voir ainsi décortiquer son travail de fond en comble. À force de ne jamais croiser quelqu'un qui pouvait comprendre ce qu'elle faisait, elle s'était habituée peut-être un peu trop à laisser passer des choses, parce qu'elle ne savait pas le faire ou qu'elle estimait que ses gestes avaient été suffisants ; mais maintenant qu'elle était comme jugée par l'interaction d'un homme qui se disait marionnettiste de métier, c'était une toute autre affaire, et elle se surprit à se remémorer toutes les réparations qu'elle avait pu faire sur la poupée qu'il tenait entre ses mains, à la fois pour voir s'il était capable de toutes les voir, mais aussi comme pour se tester elle-même, si son travail avait été bon ou non. Elle haussa même les sourcils quand il se tourna vers elle, prête à encaisser la moindre remarque sur ce qu'elle avait fait, se sentant comme percée d'une envie d'apprendre toute neuve. Elle ne se lassait jamais de ce qu'elle faisait, mais depuis qu'elle avait été contrainte d'apprendre sur le tas avec le départ soudain de son maître d'apprentissage, un œil et des mains usés par un travail similaire au sien, dotés de plus d'expérience, c'était quelque chose qui lui manquait beaucoup au jour le jour. Elle ne savait pas tout, c'était évident, et elle devait parfois colmater des plaies de manière un peu plus grossière quand elle n'était pas sûre des bons gestes à adopter ; et la moindre remarque de ce nouvel individu dans sa vie lui était étrangement précieux.

« Je n'appelerais pas cela un don… disons plutôt, de la pratique. Comme je vous disais, dans le monde des contes j'aimais déjà beaucoup les poupées et le bricolage alors, de fil en aiguille, ce n'est pas difficile de retenir quelques bons gestes. Et puis, quand on doit apprendre sur le tas, on apprend très vite. » Elle sourit à sa remarque sur la bonne étoile, faisant une note mentale en ce qui concernait l'articulation sphérique ; c'est vrai qu'elle n'avait pas été suffisamment au fond des choses pour ce détail, elle qui manipulait toujours les poupées avec soin, sachant qu'un autre propriétaire plus brutal pouvait facilement briser à nouveau cette pauvre âme qui avait déjà bien vécu. « Je prends note… Et je prends aussi la bonne étoile ! » Pendant un instant, elle s'imagina comme une enfant toute fière de littéralement recevoir un petit autocollant symbolique qui venait féliciter ses efforts ; et ses yeux se mirent à briller, laissant transparer un instant son côté enfantin presque surexcité. « ça fait du bien d'avoir un œil frais sur ces poupées… La plupart des gens n'ont pas la moindre idée du travail derrière, alors rien que pour cela, je vous remercie d'exister. Et elle aussi d'ailleurs... » Amusée, elle fit un petit signe de tête en direction de la poupée, bien que cette dernière n'avait pas bougé d'où Niels l'avait reposée. « Vous allez peut-être me prendre pour une folle, et ce n'est pas grave, je commence à avoir l'habitude… mais pour moi, toutes les poupées autour de nous sont vivantes, elles ne respirent pas mais elles nous voient, elles nous observent de leurs yeux de verre, elles nous font confiance pour que l'on prenne soin d'elle et rient de nos maladresses. Elles ne sont pas exactement humaines, elles sont comme un cran au-dessus, ayant atteint une sorte de degré de perfection, créée par l'Homme mais dotées de leur propre conscience ; et le fait d'être à l'aise dans cette boutique dépend de leur bon vouloir, en quelques sortes… Elles aiment jouer avec les plus grands, comme elles aiment que les enfants jouent avec elles ; mais quand vous êtes entré, j'ai perçu quelque chose d'un peu… différent. Comme si elles avaient senti que vous n'étiez pas n'importe qui. »

C'était un sentiment étrange ; Coraline ne se sentait pas le moins du monde seule avec cet inconnu dans sa boutique, ils étaient en réalité en présence d'un certain nombre d'individus à part entière, un peu comme si la jeune femme se sentait en permanence baignée dans une foule ; elle aurait pu être intimidée par la stature imposante du marionnettiste, mais dans cet environnement trop familier pour être effrayant, elle se sentait parfaitement à l'aise, sans savoir un seul instant que ledit marionnettiste était en mesure de retourner sa propre famille contre elle, quelque chose qu'elle ne pouvait ni ne voulait imaginer un seul instant. À la place, c'était son tour de dévorer Niels des yeux, l'observant qui plaçait ses yeux partout, dans tous les recoins, explorant son univers comme un enfant qui découvrait un nouveau milieu, sans cesser de s'émerveiller en quelque sorte sur toutes les choses nouvelles qui pouvaient croiser son regard, choses qui ne cessaient d'apparaître à chaque fois qu'il se tournait dans un sens ou dans un autre ; c'était presque comme une danse, mais une danse non pas intimidée comme la plupart des clients, une danse expérimentée, le ballet incessant de la découverte mélangée à la connaissance. Elle retint un éclat de rire à sa remarque sur l'odeur du glassificateur -il utilisait des mots qui ne lui étaient pas forcément familier, elle les avait bien entendu une fois ou deux mais elle préférait donner ses propres termes en général, ce qui venait accentuer la confusion que l'on pouvait ressentir quand on découvrait son monde. À la place, elle laissa échapper un petit rire espiègle, amusée à nouveau de le voir chercher l'entrée de l'atelier comme s'il cherchait la sortie d'un labyrinthe, lui demandant ainsi s'il était plus chaud ou plus froid, plus proche ou plus loin, comme un de ces jeux enfantins où l'on vous bande les yeux et vous charge de trouver quelque chose avec pour seul guide la voix de quelqu'un en qui vous avez confiance.

« Vous vous rapprochez oui ! » Elle ne trahit pas tout de suite l'emplacement, se délectant des yeux particulièrement mobiles de Niels ; et ce n'était pas si surprenant qu'il n'ait pas encore décelé l'entrée, vu que la lumière n'était pas exactement un plus dans la boutique, les deux seules fenêtres de ce côté là étant en grande partie bouchée par les étagères. « C'est par là. » Elle grimpa sur le comptoir sans hésiter, indifférente à quelques piles de feuilles qui se renversèrent sur le sol -ça n'était jamais trié et puis de toute manière tout ce travail administratif était la partie la plus ennuyeuse de son métier. D'un mouvement souple, elle passa par-dessus le comptoir, avant de s'y asseoir nonchalamment, les mains sous les cuisses et légèrement penchée en avant, tout en désignant la porte derrière l'étagère d'un léger mouvement de tête. « Derrière la petite porte de l'étagère. »

Elle défiait presque Niels du regard désormais, la tête légèrement penchée sur le côté, tant elle se sentait à l'aise dans son milieu naturel, au milieu de ses précieux meubles et de ses précieuses poupées, comme coupée du monde par la porte d'entrée close et dotée d'une barrière de protection avec l'enseigne qui faisait peur aux passants. Autour de la tête de Niels avait recommencé cet étrange bourdonnement de voix incernables qui avait résonné auparavant, et qu'elle avait visiblement mis en sourdine entretemps, par accoutumance, mais qui s'était agité de plus belle au moment où il avait émis l'envie de découvrir son atelier, créant une tension nouvelle dont Coraline n'avait pas l'habitude. Elle n'avait pas la moindre intention de le laisser entrer dans son antre ; oh, certes, il le lui avait suggéré quelques instants plus tôt, mais il n'avait pas précisé qu'il voulait voir l'atelier, simplement « l'endroit où elle travaillait » ; et c'était précisément ce qu'était la boutique, c'était son lieu de travail. L'atelier, c'était son lieu de vie, même si bien sûr elle y apprêtait les poupées et travaillait le bois ; et ce jardin trop secret peut-être vu ce qu'il contenait, elle n'avait pas l'intention de le « profaner » en quelque sorte, d'y laisser entrer quelqu'un qui n'était pas elle, quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas si c'était dire, même s'il se disait expert, trop attachée au fruit de son existence pour cela. Coraline était certes restée une grande enfant, une naïve par moments même qui pouvait se montrer particulièrement crédule, surtout qu'elle n'hésitait jamais à suivre quelqu'un si on le lui demandait ; mais c'était une autre paire de manche, car suivre quelqu'un voulait dire pénétrer leur existence alors que faire venir un inconnu chez elle c'était révéler la sienne, quelque chose qu'elle n'était de loin pas prête à faire de si tôt, trop de souvenirs, trop d'attaches mélangées, trop d'émotions au point que lesdites émotions se ressentaient dès l'instant où on ouvrait la porte de son atelier. Coraline était ainsi, elle avait l'habitude de vivre et d'exister dans l'ombre ou tout du moins derrière un masque malgré qu'elle soit une personne du genre honnête et franc sans aucun tact, et le laisser entrer là-bas signifiait retirer ce dernier, ce qui était parfaitement hors de question, à moins qu'il ne vienne « prouver sa valeur » en quelque sorte. C'est ainsi qu'elle passa quelques secondes à agiter doucement ses jambes dans le vide -elle était aussi petite qu'il était grand…- l'observant d'un air à la fois serein et malicieux, avant de soudainement reprendre son air d'enfant perdu en ramassant son trousseau de clés pour l'agiter brusquement devant elle ; et avec cet étrange retour à la réalité s'estompa légèrement le bourdonnement qui résonnait dans ses oreilles.

« La clé est quelque part là-dedans. » C'est à cet instant qu'il lança sa tirade sur le fait qu'il la retenait peut-être, qu'elle avait sans doute d'autres obligations et qu'il l'empêchait de poursuivre ses activités normales ; mais à vrai dire, Coraline n'avait rien de bien exceptionnel à faire, et puisqu'elle vivait là-même où elle se trouvait elle n'avait pas non plus quelque part où aller. Elle haussa les sourcils, son visage optant désormais pour une expression transparente et honnête, avant de bondir comme un chat et de s'étirer les bras après avoir laissé les clés sur le comptoir. « Ah non, ne vous en faîtes pas pour ça, à vrai dire je n'ai rien de particulièrement prévu ce soir. J'ai tout mon temps. Mais je ne vais pas pouvoir vous laisser entrer dans l'atelier, par contre. Déjà parce que je ne suis même pas sûre que vous puissiez vous glisser derrière l'étagère et dans la porte… Ne le prenez pas mal mais vous n'êtes pas exactement de… petit gabarit. Quelques centimètres de plus et vous touchez le plafond ! » Elle désigna ledit plafond du doigt, cette fois avec un air de gosse fier de sa blague. « Et puis, je suis sûr que vous connaissez ça si vous étiez vraiment marionnettiste autrefois. L'atelier, c'est son chez-soi… C'est le lieu où nos mains prennent le contrôle et où se dégage une atmosphère particulière. Il n'y a que moi qui va là-bas… bon, déjà parce que je ne suis pas exactement la reine de la vie sociale... » Elle passa les détails sur le fait qu'on la prenait pour une tueuse de mère durant la malédiction et qu'elle n'avait pas spécialement cherché à se faire des amis par la suite. « Mais aussi parce que c'est chez moi, tout simplement. Je vis là-bas, quoi. Ce serait quand même gênant de vous embarquer dans ma chambre alors qu'on se connaît à peine ! »

Elle pouffa comme une adolescente puérile, en toute conscience, avant de placer ses mains derrière son dos. Son visage n'affichait plus la moindre trace de défi ou d'espièglerie, son côté Puppet s'étant rétracté quelque peu après quelques instants de tension soudaine, elle avait simplement une envie de jouer sincère, une envie de discuter de tout et de rien et de s'échanger milles secrets, comme si elle n'avait à aucun moment pris conscience de l'intensité que dégageait Niels, une intensité qu'elle n'avait que rarement croisé par le passé, à croire qu'elle le prenait pour une demoiselle avec qui ils allaient échanger des conseils coiffures et glousser comme des dindes en discutant du garçon trop mignon de la classe parallèle. Coraline était à la fois une espèce de lolita gothique très glauque et portée vers l'obscur et le creepy, mais elle pouvait aussi se montrer particulièrement… banale, peut-être était-ce le mot, elle qui pouvait fondre devant une peluche trop kawaii et s'enthousiasmer à l'idée de passer une semaine à se dorer la pilule sur une plage d'Ibiza -même si elle préférait largement aller nager, pourquoi pas avec les requins, si jamais ça lui arrivait. Et puis, les pilules, c'était son médoc à elle. Un instant, elle parlait fringues et téléphone portable avec une demoiselle de son âge, et l'instant d'après elle décrivait l'effet des vers sur un corps en décomposition avec tous les détails, ce qui avait tendance à faire fuir aussi sec ladite demoiselle de son âge.

« Mais puisqu'on est là et que je n'ai rien à faire ce soir… Ah tiens, d'ailleurs, je ne vous retiens pas pour des affaires urgentes, j'espère ? Parce que comme je disais, on ne rencontre pas un expert dans un domaine aussi spécifique tous les jours, alors j'ai bien envie de vous garder sous la main encore quelques instants, si cette perspective vous convient. » Elle souriait à nouveau d'un air enfantin, et elle se serait presque mise à tourner sur elle-même tant elle se sentait soudainement légère. « Alors ! Dîtes moi tout. Ce serait dommage de ne pas développer un peu, je trouve. Vous venez d'où pour avoir appris toutes ces choses ? Vous n'êtes pas le chat du Cheshire, ce qui est bien dommage d'ailleurs car j'aurais bien aimé trouver un autre chat qui parle ; je suis sûre d'ailleurs que le vrai chat du Cheshire à des informations à ce sujet… Mais pour ça il faudrait que je le retrouve. Vous le connaissez, vous ? Vous avez l'air du genre à connaître plein de monde. Je dis ça vu que vous aviez le nez sur votre portable tout le chemin avant que je ne vous rattrape… Vous faîtes quoi dans la vie à part la garderie ? Agent ? » Elle leva soudain les yeux, cessant de dévisager Niels, comme si elle cherchait quelque chose des yeux sans savoir quoi ; puis, son regard se posa sur son service à thé, et à une allure dansante, elle se dirigea vers la bouilloire pour y mettre chauffer de l'eau, tournant le dos quelques instants à Niels pour s'affairer sur ses petites affaires, presque en sifflotant. « Vous voulez du thé ? Je n'ai pas beaucoup de variété de saveur mais j'ai quelques parfums différents. Noir, vert, jasmin, je crois qu'il m'en reste aussi aux fruits rouges… Vous êtes plutôt acide ou amer ? Personnellement, je ne sais pas ce que je préfère. Ou plutôt, je n'ai pas envie de choisir. C'est embêtant de choisir, vous ne trouvez pas ? Si l'on choisit, on se retrouve cantonné à une seule possibilité alors qu'il y en a des milliers d'autres, on se retrouve coincé dans une même bulle alors que le monde est si vaste et rempli de nouvelles choses à goûter, sentir, voir, toucher… L'inconstance est tellement plus passionnante. Un jour, du thé noir, un jour du thé aux fruits rouges, et il y a tellement de parfums que j'ai envie d'acheter rien que pour les essayer une fois. Ah ! Ça me rappelle qu'il faut que je rajoute du thé à la cannelle sur ma liste. Vous préférez quoi du coup ? » Et pendant qu'elle parlait, ou plutôt déblatérait son discours avec un naturel invraisemblable, elle attrapa les boîtes de sachets de thé, se tournant d'un mouvement gracieux vers Niels tout en levant les bras pour lui montrer. « En fait, je ne sais plus ce que j'ai. Je mélange toujours mes sachets de thé, ça donne un petit côté découverte quand je ne sais pas à quoi m'attendre… Si vous préférez les sentir pour voir à quoi vous avez affaire, servez-vous ! Sinon, je met n'importe lequel et vous me direz si vous appréciez. »

Elle sourit à nouveau, attendant qu'il prenne une décision.

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Niels Mørck

Niels Mørck
En réalité, je suis
Rozen
☂ Conte : Rozen Maiden

☂ Emploi : Animateur à la garderie le jour & recruteur de show pour le Rabbit Hole la nuit
☂ True Love : She's the Puppet on a string, with a broken mind

☂ Avatar : Calvin Harris
© Crédit : Schizophrenic
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyLun 22 Aoû - 18:23




C'était comme un jeu qui se faisait entre deux enfants, se laissant plus ou moins guider par les indications que pouvaient lui faire Coraline et sur le fait si oui ou non il pouvait s'approcher de cet endroit au point que sa curiosité venait le dévorer un peu plus, cherchant des yeux toujours cette entrée dérobait qui était un mystère à part entière. Niels voulait en voir plus, toujours dans cette forme d'appétit assez insatiable qui pouvait le tirailler parfois, comme si ceci lui permettrait peut-être de retourner à l'essentiel mais surtout aux racines d'une grande partie de son existence. Il voulait trouver cet endroit merveilleux, à l'image de cette petite fille qui tombait dans ce fameux terrier de lapin pour se rendre compte que tout son vécu ne fut qu'un rêve, même s'il se refusait de penser une seule fois à son prénom bien trop significatif de son côté. Religieusement et dans une forme de respect il écoutait les dires de la jeune femme qui voulait l'aiguiller dans la bonne direction, même si souvent le peu de chemins qu'il venait ainsi emprunter le guidait sur un cul-de-sac et ceci malgré ses sens en alerte, gardant ce sourire indéfectible sur les lèvres tandis qu'il analysait au mieux ce qui l’entourait et ce qu'elle pouvait bien lui raconter. La vision qu'il pouvait avoir des poupées se trouvant proche de celle de Coraline, ne la prenant peut-être plus autant pour une folle depuis l'instant où elle lui avait parlé de son chat qui parlait, plus que tout il comprenait et c'était d'un certain angle de vue presque effrayant. Ces pantins qui ne bougeaient pas avaient des âmes et lui était capable de les animer, de façon même permanente pour sept petites filles faites d'argile si particulière, mais l'être humain ne voulait y prêter attention car sûrement rassuré de voir que ce modèle de perfection fait à son image le dépassait sur n'importe quel tableau. Un visage qui ne bouge pas, un corps qui peut être réparé encore et encore, une beauté inscrite à jamais et figée pour l'éternité, une progéniture supérieure qu'importe le domaine. C'était prétentieux à souhait mais il se sentait comme leur créateur à toutes, celui capable de les apprécier à leur juste valeur et de les traiter avec une forme de respect qui se faisait naturel dans son cas malgré ce manque de cœur à l'intérieur de lui, comme s'il n'était plus capable que de voir à travers ces êtres si exceptionnels à son sens.

Mais il n'avait dit aucun mot à Coraline, se contentant de son habituel sourire, dans un sens l'avouer c'était peut-être se mettre comme à nu mais encore plus envers quelqu'un qui pouvait avoir la même compréhension et sensitivité à ce sujet-là. Pour l'instant il se laissait tout simplement guider par ses indications et ses sens, qui se trouvaient être si inutiles et inefficaces dans ce dédale de véritable labyrinthe, se sentant malgré tout comme piégé dans quelque chose qui le dépassait. Parce qu'il ne trouvait pas la route qu'il voulait, parce que les meubles trop imposants l'empêchaient de circuler comme il voulait, parce qu'il était dans un espace qui se trouvait le confiner et le mettre comme dans une cage qu'il n'acceptait pas. Un trop-plein de raisons en définitif. Encore perdu sur scène alors que c'était les coulisses que Niels voulait voir, l'obligeant à continuer à s'agiter et tenir son rôle sans avoir la possibilité de le laisser de côté ne serait-ce que pour un seul instant, sous les yeux du spectateur ici représentait par la réparatrice. Même si le jeu était de base assez amusant, réussissant à presque s'émerveiller en découvrant ce qui pouvait bien l'entourer, le manque de contrôle sur la situation venait l'empêcher d'en profiter concrètement et le besoin de reprendre une forme d'ascendance se faisait dès lors ressentir. Jusqu'à ce que finalement la solution lui soit offerte mais lui laisse un goût amer malgré tout, voyant sa satisfaction prendre du plomb dans l'aile comme le disait l'expression, parce que ce n'était pas vraiment lui qui avait repris les choses en main et se voyant ainsi glisser selon le bon vouloir de Coraline qui devenait maître de cérémonies en s'installant sur son comptoir et lui octroyant l'emplacement tant convoité. Le marionnettiste approchait un peu et eut enfin le loisir de pouvoir voir cette porte dérobée, sans son aide il n'était pas sûr de l'avoir trouvé en toute sincérité, alors que le tout était à moitié caché par une lourde étagère et qui ne devait laisser que très peu d'accès à quiconque voulait s'y rendre. C'était très fort pour le coup car à aucun moment il n'aurait pu soupçonner qu'elle soit, encore aurait-il fallu la voir, l'entrée qui pouvait mener vers l'atelier tant elle lui paraissait si peu pratique. Il reporta son regard vers la jeune femme en riant quelque peu, elle l'avait quand même bien eu sur ce coup-là il fallait dire les choses, le jeu prenait une dimension assez inattendue et c'était un certain ravissement dans un sens.

« Une petite porte très bien cachée, sans votre aide elle est impossible à trouver je pense, vraiment je ne me serais jamais douté que l'atelier se trouvait derrière. Remarquable. »

C'était comme si tout d'un coup il se trouvait un peu plus près de son objectif, celui de voir où pouvait travailler Coraline mais surtout une place qui pourrait ressembler à ce qu'il avait connu, parce que de son côté son appartement n'était pas fait pour créer ce qu'il voulait et surtout il manquait de tout son ancien matériel avait lequel il pouvait donner vie. Niels regardait intrigué ainsi ce trousseau de clés qu'elle avait pu agiter devant lui, comme on aurait pu le faire avec un chat avant qu'il bondisse dessus toutes griffes dehors pour emporter le précieux butin, lui demandant alors s'il lui était possible de lui montrer ma partie réparation qu'elle pouvait bien effectuer. L'animateur restait poli et courtois pour en quelque sorte pouvoir lui montrer patte blanche, parce qu'il avait tant envie de pénétrer dans ce lieu et que c'était peut-être là le meilleur moyen d'y accéder justement, c'était en quelque sorte la base même de la manipulation en y réfléchissant de plus près. Une personne qui avait comme lui toujours le sourire, qui demandait les choses gentiment, avait plus de chances d'obtenir ce qu'il voulait qu'un être d'une froideur extrême. C'était une raison de plus pour laquelle il portait ce masque perpétuellement, même si ça lui permettait surtout de cacher ce vide qui ne faisait que croître à chaque jour qui pouvait passer dans son existence et en sachant pertinemment qu'il ne pourrait plus jamais être entier, mettant quelque chose d'agréable sur des cicatrices et l'horreur qui pouvaient se tramer à l'intérieur de son être. Néanmoins le marionnettiste ne s'était pas préparé à ce que Coraline refuse de lui donner l'accès, ayant trop l'habitude de pouvoir à la longue aisément prendre ce que bon lui semblait même si ce qu'il désirait le plus restait encore inaccessible pour son plus grand désespoir, effritant sans doute ce sourire qu'il avait mais qui se maintenait malgré tout. Pourquoi ? N'avait-il pas été jusqu'ici un invité des plus exemplaires ? C'était comme lui avoir présenté un jouet sous les yeux et au final lui dire qu'il ne l'aurait sous aucun prétexte, il était comme cet enfant qu'on privait dans un sens d'obtenir le bon point auquel il avait pourtant droit avec les efforts qu'il avait pu offrir sauf que l'adulte qu'il était resté dans un sens de marbre, lui en voulant dans un premier temps de cet affront qu'elle pouvait lui faire jusqu'à ce qu'elle lui offre une explication qui le mettait face à son propre passé.

Le fait que Niels soit trop grand pour passer était aussi en soi une bonne raison, il ne pourrait pas vraiment passer par cette porte de nain en y regardant de plus près, mais l'argument valable restait le fait qu'un atelier était généralement le lieu de vie. Pour un artiste itinérant comme lui c'était d'autant plus vrai et surtout dans la Forêt Enchantée, son chez lui se trouvait là où le travail l'appelait et ça lui allait parfaitement, il jouissait d'une liberté sans pareil qu'il avait désormais la sensation d'avoir perdu au profil de quelque chose qui le laissait mitigé. Il avait tant sacrifié ces dernières années dans sa vie qu'il ne serait plus dire ce qui comptait encore vraiment à ses yeux, comme si tout d'un coup tout était surfait et d'une fadeur extrême, il voulait offrir la vie mais il effaçait la sienne au profil de celle qui comptait plus que sa propre existence au risque de disparaître à la longue. Le temps était devenu son ennemi en réalité, une course contre la montre et dont le moindre obstacle lui faisait perdre cette chose si précieuse, alors que dans un sens les paroles de Coraline le mettaient face à son passé et ce qu'il était dans un miroir qu'il ne voulait plus voir. Mais il n'y pouvait rien. Il était Rozen le grand créateur et il aurait bientôt la petite fille-modèle à ses côtés, sa tendre Alice qui lui manquait tant, il était hors de question de porter un regard sur ce qui se passait derrière lui et il n'y avait qu'une voie qui s'ouvrait à lui à savoir l'avenir. Tout ce qu'il devait faire c'était mettre en place les pions dans le bon alignement pour accélérer le processus, forcer la main du destin et lui briser même si c'était nécessaire, il avait l'allumette à la main et c'était à lui de voir l'instant précis de quand il déclencherait un véritable brasier qui engloutirait ce qu'il souhaitait. Son sourire redevient le même si ce n'est plus amusé encore en écoutant la réparatrice ainsi parler, elle avait sa manière bien à elle de présenter les choses qui offraient tout de même un spectacle assez divertissant il fallait dire les choses, hochant un peu la tête qu'il penchait sur le côté comme dans un signe entendu et de respect ce qui était le cas dans un sens. Un artiste avait ses secrets, comme lui avait les siens, et il ne pouvait qu'être en accord avec ce qu'elle disait.

« Vous avez raison, la chambre d'une jeune femme est un mystère qu'on ne devrait voir que dans une occasion bien particulière, j'ai été trop impatient et je m'excuse auprès de vous. Je comprends ce que vous voulez dire... J'ai beaucoup voyagé durant mon existence et qu'importe où je me trouvais ça n'avait que peu d'importance, parce que j'avais au même endroit mon travail et mon chez-moi de façon indissociable, et avoir de l'intimité dans ce genre de cas n'était pas vraiment une chose très évidente. Et puis, comme vous le dites si bien Coraline je suis sans doute trop grand pour pouvoir m'y glisser comme je veux, ça serait même compliqué et je pourrais même risquer d'en perdre une jambe, on va éviter de devoir téléphoner aux pompiers parce que je me retrouve coincé. »

Plaisantant sur le même ton qu'elle lui avait offert, même s'il est vrai qu'il pouvait être sérieux et véridique par rapport à ses jambes qui ne se voyaient pas à travers le tissu du pantalon, l'animateur en demandait peut-être trop à Coraline pour une première fois mais c'était dans sa nature. Niels en voulait toujours plus mais il avait la patience d'attendre pour s'en accaparer, c'était peut-être là une qualité qu'il savait particulièrement user sans le moindre effort, il en serait donc de même pour la visite de cet atelier qui se ferait un jour ou l'autre même s'il était incapable à l'heure actuelle de pouvoir dire quand exactement. Cependant si sa curiosité se trouvait être assez agitée ça n'était rien en comparaison de celle de la jeune femme, qui lui rappelait en cet instant une petite fille curieuse qui voudrait tout savoir sur quelqu'un et ne lui laisse pas forcément le temps de répondre au point qu'il se mordit un peu la langue pour éviter de rire tant la chose était divertissante, enregistrant au mieux toutes ses demandes et faisant le tri pour savoir ce qu'il pouvait ou non dire. En réalité, le marionnettiste se trouvait surpris de voir qu'on pouvait autant s'intéresser à sa personne et sa nature secrète à dévoiler peu de chose se mettait en alerte, la méfiance qui avait pu s'apaiser avec le jeu de cache-cache revenait et le tendit peut-être plus qu'il pourrait le dire. Mais n'était-ce pas la passion qui parlait à travers la bouche de Coraline ? Lui aussi était curieux à son sujet parce qu'elle exerçait dans une branche trop proche de la sienne pour l'ignorer, d'essayer de trouver peut-être une logique au travail qu'elle pouvait faire en sachant qu'à première vue elle n'était pas dans le milieu des poupées – tellement proche de la vérité ironiquement, mais si Niels aimait déblatérer les autres sur leur propre compte ce n'était pas le cas même si ça n'avait pas toujours été ainsi. C'est pourquoi il pouvait être difficile parfois de savoir quoi doser comme parole, pour n'en dire pas suffisamment mais bien assez pour que la personne se trouve rassasiée dans un sens ou qu'elle ne pousse pas dans des questions trop pointues, avec que la meilleure attitude à avoir était de se montrer conciliant au possible même si une grande part de lui se refusait de collaborer. Alors il fallait voir un autre angle de vue. Discuter en divulguerait certes sur lui mais il en serait de même pour la jeune femme, c'était dans un échange de bon procédé dans un sens quand il pourrait plus facilement l'interroger sans que ceci puisse être suspect, voilà pourquoi il pouvait plier devant sa requête alors qu'ils faisaient tant contraste sous bien des choses.

Lui d'un calme à toute épreuve et Coraline la petite survoltée de service, lui tellement grand et elle si petite, de son côté prenant toujours le soin de peser les mots alors qu'elle repartait déjà vers d'autres considérations à savoir pour le coup du thé. Niels s'apprêtait à répondre qu'elle s'affairait déjà à lui préparer une tasse et lui expliquer la grande variation possible des thés, lui rappelant en cet instant Jefferson qu'il avait pu rencontrer des années auparavant, et d'ailleurs l'énergie qu'elle pouvait dégager lui rappelait ce vieil ami quelque part. Sauf qu'elle avait le grand sacrilège de tout mélanger, il connaissait un chapelier qui aurait fait une crise cardiaque en entendant une telle chose, mais en même temps sa vision des choses était en somme intrigante. Au lieu de choisir elle voulait tout mélanger et c'était là particulier, comme si au lieu de choisir une option proposée elle décidait de créer la sienne en allant à l'encontre de possible règles qui étaient établies, ce qui lui donnait un peu plus cette envie que de la voir à l’œuvre et derrière cette porte secrète bloquée en partie l’armoire. S'il le pouvait il attraperait le trousseau de clés restait sur le comptoir, il viendrait les essayer une par une jusqu'à trouver la bonne pour voir ce qui pouvait bien y être dissimulé, mais c'était impossible et il en était pleinement conscient malheureusement. Alors pour l'heure l'animateur se trouva avec plusieurs sachets sous le nez, vu la taille de Coraline c'était difficile d'aller plus haut pour elle, prenant doucement son poignet et se pencher un peu pour sentir l'odeur du plus proche de lui. Il ferma un peu les yeux pour profiter des arômes, essayer de reconnaître ce qu'il avait là et persuadé que c'était du thé noir, avant de se reculer en lui souriant et de la lâcher avec toujours autant de délicatesse que lorsqu'il avait pu manipuler la fragile poupée. C'était peut-être les gestes gracieux qu'elle avait eu qui poussaient Niels à prendre autant de précautions, même s'il n'avait pas une once de violence physique chez lui habituellement mais juste une manière plus développée de faire attention, parce qu'après tout il savait à quel point il était important de faire attention à ses jouets et la jeune femme était en phase d'en devenir un si amusant pour lui il en était sûr.

« Je vais prendre comme vous un mélange d'un peu de tout alors. Et pour répondre à vos questions, qui sont ma foi plutôt nombreuses, je peux vous assurer que je n'ai aucune affaire urgente qui m'attend et que je suis tout à vous. Dans la limite du possible bien sûr. Hm. Par où commencer ? Je ne sais pas si vous connaissez la Forêt Enchantée, j'en suis originaire mais beaucoup de personnes à Storybrooke le sont également, c'est un endroit aux multiples paysages que j'ai pu découvrir. Quant à mon métier de marionnettiste et de fabricant de poupées... Disons tout simplement que j'ai suivi la tradition et la passion familiale, je suis né dans ce milieu-ci et je ne me voyais difficilement faire autre chose, j'ai tout appris de mon père et je me suis moi-même perfectionné par la suite... »


C'était un temps si différent, la vie était si simple alors qu'il n'était qu'un gamin, mais il valait mieux sourire parce qu'il avait eu lieu que pleurer parce qu'il s'était arrêté. Pourtant il se revoyait sans grand mal essayer de fabriquer son premier pantin et les félicitations de son père, lui disant à quel point à son âge il avait déjà un don incroyable même s'il n'en avait pas forcément conscience, tandis qu'il laissait Coraline s'occuper de la préparation du thé. Il se perdait un peu dans ses souvenirs, ce n'était pas ceux qu'il chérissait le plus mais c'était tout comme, avant de se faire violence tout d'un coup. Non. C'était le genre de sentimentalisme qui venait l'enchaîner et l'empêcher d'avancer, il avait trop de choses à regretter pour prendre le temps de se pencher sur ce temps-ci, le rejet se faisant avec dégoût inexpliqué mais pourtant en extérieur il restait tellement imperturbable que c'était parfois si effrayant. Ce vide à l'intérieur de lui qui gobait ce surplus dont il ne voulait pas, dont il ne voulait plus, parfois il voulait l'arrêter et parfois il voulait qu'il dévore tout sans la moindre retenue. Un jour il aurait peut-être moins d'âme que les pantins qu'il pouvait créer, peut-être que c'était assez le cas, mais aussi étonnant que ça pourrait paraître il voulait préserver une partie des sentiments qui lui restaient encore en attendant le retour d'une personne qui le suivait tel un fantôme en permanence. Il voulait offrir à sa Alice ce qui lui restait et sans se poser la moindre question, pouvoir sourire véritablement et non pas avoir cette chose presque figée sur son visage, le morceau de cœur qui lui restait était pour elle et uniquement pour elle. Mais pour l'instant il repensa aux questions que Coraline avait plus lui posé, les ayant toutes en tête, surtout ce qui était en lien avec cette histoire de chat qu'elle cherchait constamment. Comme quoi tout le monde cherchait dans le fond quelque chose, d'une valeur différente selon les regards, et c'était peut-être là aussi l'occasion pour lui d'un peu plus acquérir une confiance de la part de la réparatrice. Niels aimait avoir à disposition les gens selon son bon vouloir, s'il rendait un service il attendait forcément une réciprocité qu'il garderait très précieusement jusqu'à en avoir vraiment besoin, comprenant très bien que ce qu'elle voulait vraiment c'était avoir son chat noir. Alors il devait entrer dans ce jeu, la rassurer ou lui donner de l'espoir, pour tout bonnement mieux réclamer par la suite.

« Je ne connais pas le Chat de Cheshire je suis désolé, ou tout du moins il ne s'est jamais révélé à moi comme tel si jamais je l'ai déjà croisé, mais je pourrais peut-être me renseigner à l'avenir. S'il passe par le Rabbit Hole je serais très vite au courant en tout cas, c'est d'ailleurs pour ça que je connais sûrement pas mal de personnes en quelque sorte, j'y travaille comme recruteur de show même si agent me convient parfaitement aussi. Dans un sens ça me rappelle un peu quand je devais concevoir de nouveaux spectacles de marionnettes, même si elles sont beaucoup moins têtues qu'eux ça c'est une certitude, même si ça ne produit pas vraiment le même effet ça c'est incontestable. Mais bon, pour l'instant seuls les enfants peuvent voir mes spectacles et ça me convient à merveille, c'est surtout à eux que je souhaite faire plaisir. »


Niels agissait clairement dans l'ombre sur plusieurs tableaux et le Rabbit Hole en était l'exemple le plus flagrant, tout le monde connaissait son nom mais son visage c'était une autre affaire parfois et il orchestrait tout d'une main de maître, ce qui acceptait sans rechigner car il préférait tirer les ficelles que d'être celui qui se les fait justement tirer. Même s'il était sa propre marionnette. Mais avec les enfants c'était si différent, ses représentations se faisaient surtout pour eux avant toute chose et ceci aussi loin qu'il pouvait s'en rappeler, parce qu'ils écoutaient et assimilaient avec une aisance ahurissante ce qu'il pouvait bien leur narrer tout en ayant la capacité de refaire leur propre interprétation. Ils l'étonnaient toujours contrairement aux adultes qui se trouvaient être à la longue si prévisibles, s'il prenait l'exemple du sort noir fond c'était la transmission égoïste et le désespoir d'une personne ayant agi radicalement parce que l'être humain était ainsi individualiste dans l'âme et à la recherche avant tout de son propre bonheur, alors que les plus jeunes avaient la possibilité de créer avec rien tant leur imagination débordait comme jamais. Mais Coraline avait l'air quelque peu différente et c'est surtout sa tirade qu'elle avait eue sur les poupées qui pouvaient lui faire penser ceci, venant ainsi y repenser et décortiquer les mots qu'elle avait pu dire, comme elle l'avait si bien dit les adultes avaient dans beaucoup de cas peur de cette perfection qu'ils avaient pourtant fabriqué eux-même. Elle était consciente comme lui que ces êtres artificiels possédaient malgré leur immobilité une vraie vie, témoin silencieux d'un passé et d'instants dont certains ne connaîtront jamais l'existence, une mémoire parfois si douloureuse à porter surtout quand on pouvait voir les stigmates qu'elles pouvaient avoir. Mais une poupée cassée était une abomination pour les yeux des autres, il n'était pas d'accord avec cette idée et refusait même qu'on puisse les voir ainsi, et à bien y réfléchir qu'est-ce qu'il devait dire dans son cas avec de telles prothèses ? Néanmoins il prouvait suffisamment à son sens qu'être un jouet cassé ne voulait pas dire la fin pour autant, ça ne faisait que le rendre plus coriace et capable de se relever de tout à son sens, c'était même une sorte de force qu'une préoccupation ou autres. Alors une personne qui pouvait comprendre n'était pas courant, encore moins une qui manipule les pantins comme elle le faisait, comme si elle devenait un peu plus précieuse et le pourquoi il pouvait en dire autant d'une certaine façon sans avoir à se poser trop de questions.

« Coraline. Je ne pense pas que vous soyez folle vous savez, j'ai vu beaucoup de choses dans mon existence, et je peux vous garantir que vous avez raison lorsque vous dites que les poupées ont une âme. Elles ont même plus que ça. Certaines ont une telle volonté qu'elles peuvent alors prendre vie, il suffit juste de les aider un peu parfois pour leur faire vraiment ouvrir les yeux, animées par quelque chose qui nous dépasse. Je n'ai pas eu besoin de vos mots pour savoir que l'ambiance était différente en ma présence parce qu'elles savent qu'elles auraient pu naître de mes mains, sans aucune forme d'égocentrisme de ma part, je l'ai senti et j'ai l'habitude de les écouter vraiment. Mais elles vous sont aussi tellement reconnaissantes, elles feraient beaucoup pour vous car vous en avez fait autant pour elles, vous leur offrez une seconde vie et ce n'est pas rien. Vous êtes... en quelque sorte leur médecin personnel ! »


Il n'avait pas totalement tort de faire cette comparaison à son sens, rigolant quelque peu à cette remarque, il n'avait que très rarement pu croiser un de ces pairs et les fois où ce fut le cas il avait été déçu. Coraline était certes très particulière, étrange serait le terme adéquat pour la qualifier jusqu'ici, mais elle avait une sensibilité envers ce qui était invisible aux yeux de certains. Ce qui ne pouvait que lui donner envie de voir ce qui se cachait derrière la porte dérobée, savoir si elle lui avait dit la vérité ou si c'était là que se cachaient les squelettes dans son placard même si les deux étaient dans le fond compatibles, portant d'ailleurs un coup d’œil vers l'endroit qui lui était ainsi interdit. Peut-être que s'il insistait subtilement encore un peu elle finirait par céder, il n'allait pas la forcer physiquement ce n'était clairement pas son style d'agir comme un rustre sans nom, il fallait qu'il trouve la bonne clé qui ouvrirait justement la serrure que la jeune femme maintenant fermée pour l'instant. Même s'il apercevait ne serait-ce qu'un peu il prenait, il pousserait lui-même cette étagère qui gênait tant s'il le fallait, bien qu'en réalité se connaissant il en voudrait forcément encore plus s'il elle lui laissait voir ne serait-ce que l’entrebâillement de son atelier. Il devait reprendre les choses en main, agir comme il fallait au bon moment, soupirant joyeusement à son adresse toujours en lui offrant le meilleur sourire dont il était capable. Comme quoi la vie était vraiment un spectacle permanent, qui n'avait aucune interruption dans le fond, et c'était l'heure de pousser un peu plus la prestation une fois encore en offrant la réplique à Coraline qui se retrouvait sous les feux de projecteurs en sa présence.

« Assez parlez de moi. Je voudrais moi aussi en apprendre plus sur vous, je sais déjà que vous étiez quelque peu bricoleuse avant de vous diriger vers la restauration d'objets divers, n'importe quoi ce qui vous passe par la tête. Ce que vous faisiez avant la malédiction, pourquoi cet engouement pour les poupées, je ne sais pas trop. Ou par exemple en quoi votre chat est si exceptionnel, en dehors du fait qu'il parle bien entendu, pour que vous puisiez le chercher avec tant d'ardeurs ? »

Restant d'ailleurs encore stupéfait par le fait qu'elle l'avait vraiment interpellé pour lui poser des questions sur son chat, même si Niels n'était pas encore entièrement convaincu qu'il n'y eût que ça dans cette histoire, il avait bien compris que ce petit être poilu avait une place particulière pour que la jeune femme passe autant de temps à vouloir le chercher. Un chat qui parle. En y pensant il est vrai qu'il y avait fort à parier que celui-ci soit devenu humain, certains animaux et créatures fantastiques se trouvaient à l'intérieur de corps qui n'étaient pas les leurs, ce qui pourrait rendre les recherches beaucoup plus compliqués. Une façon pour lui d'intervenir pour l'aider, il aurait beaucoup à y gagner il en était persuadé, il n'osait imaginer à quel point Coraline pourrait lui être redevable si jamais il venait à vraiment lui retrouver son précieux chat. Intéressant. C'était comme si petit à petit un plan, ou du moins une ligne directrice sous la forme d'un fil rouge à suivre, commençait à dessiner à l'horizon et qu'il pourrait faire de cette rencontre quelque chose de plus que le simple fruit du hasard. Parce que l'animateur aspirait toujours à plus quelle que soit la situation, il n'échangeait pas des banalités avec quelqu'un pour son bon plaisir mais parce qu'il savait avec exactitude qu'il aurait quelque chose à y gagner que ce soit tôt ou tard, et même si parler de poupées avec la réparatrice était plaisant une part de lui ne pouvait en aucun cas se contenter uniquement de ça tout bêtement. Alors c'était décidé. Niels aiderait Coraline à retrouver son chat, trouver un moyen de voir ce qui pouvait bien se cacher derrière cette petite porte, lui trouver une utilité par la suite durant les recherches, et surtout s'arranger pour qu'elle puisse lui valoir un service.

« Vous avez l'air tellement attaché à lui que j'ai beaucoup envie de vous aider, peut-être que j'ai dans mes contacts des personnes qui en sachent plus, on finira bien par le retrouver à la longue. »

Même s'il ne mettait pas la main dessus au moins il aurait essayé, ce qui avait déjà une importance non négligeable à son sens, et surtout il se mettait sa propriétaire dans la poche.







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F. Coraline Dagenhart

F. Coraline Dagenhart
En réalité, je suis
Coraline, la fillette 3 en 1
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyJeu 25 Aoû - 21:33



"Or am I seeking someone to avenge me"

Dans notre petit monde toujours perdu dans le temps qui passe personne ne sait ce que c'est d'avoir le visage figé derrière un masque




Coraline avait des frissons qui lui parcouraient l'échine, sans trop savoir pourquoi ; ou plutôt si, après une certaine forme d'intimidation de voir un maître de marionnettes examiner ses protégées elle se sentait grisée par sa présence, de l'entendre parler de ce qui forgeait le quotidien des gens de métier lui paraissait étrange mais bienvenue tant elle n'avait encore jamais eu l'occasion de se retrouver en présence de quelqu'un qui soit en mesure de la comprendre au moins en partie. Elle avait sourit d'un air amusé quand il avait dit respecter son intimité et vouloir ne pas avoir à appeler les pompiers s'il venait à se retrouver coincé entre la porte et l'étagère, ou pire ; mais elle ne savait dire si elle était amusée par la tentative d'humour de son interlocuteur ou si cela dissimulait quelque chose de plus. Qu'elle ne veuille pas le laisser entrer dans son atelier était effectivement dû au fait qu'elle ne le connaissait pas et que ramener un inconnu chez soi était quand même un pari risqué quand on y réfléchissait ; mais ce n'était qu'une partie de la réalité puisque cet atelier contenait littéralement toute l'existence de Coraline, ses forces mais surtout ses faiblesses, ses souvenirs, entre la poupée qu'elle aimait et haissait en même temps et la seule poupée présente dans l'autre pièce en dehors de celles en réparations, son costume de marionnette qu'elle chérissait de manière presque malsaine et avec une malice sans pareille, et d'autres bijoux qu'elle n'avait envie de partager avec qui que ce soit, et notamment une certaine boîte à musique à la mélodie particulière car dotée de magie, la seule arme capable de neutraliser Coraline de manière totale, l'endormant dès qu'elle en entendait les premières notes et la rendant ainsi parfaitement vulnérable à qui le voulait bien tant que la chanson résonnait dans ses oreilles. Ça n'était pas exactement le genre de choses qu'elle avait envie de voir entre n'importe quelles mains, et surtout quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, Niels en particulier car il semblait très curieux d'en découvrir plus avec ses yeux qui bougeaient constamment et l'impression qu'il dégageait de vouloir poser ses mains sur tout ce qu'il était en mesure d'atteindre.

« Vous aussi vous avez beaucoup voyagé ? C'est étrange toutes les choses que l'on a en commun ! Même si je ne pense pas que c'était de la même manière que moi. J'imagine que vous aviez une voiture, ou un fiacre, quelque chose du style ? Une roulotte ? Parce qu'en général j'avais tendance à tomber quelque part et à me retrouver dans un endroit totalement différent complètement par hasard. Tiens c'est amusant comme les choses se recoupent, ça me fait un peu penser au terrier du lapin dans le conte… sauf que je ne suis jamais tombé dans un terrier. Il faudra que je retrouve le lapin blanc peut-être, il pourrait m'expliquer ce qui m'arrivait exactement... »

Plus Niels parlait, et plus elle avait des questions qui fusaient dans son esprit, et elle faisait tout son possible pour les trier sur le volet pour en garder uniquement les plus pertinentes à ses yeux, bien que ça ne serait probablement pas l'avis de tout le monde ; mais une fois lancée, sa curiosité n'avait pratiquement aucune fin, et il était presque impossible de la faire dévier sur autre chose que sur son appétit en matière de découvertes, à moins que l'on dévie son attention sur autre chose -ou qu'elle le fasse toute seule, comme pour sa soudaine envie de thé. C'était peut-être pour cette raison que malgré les trente-six tonnes de questions qu'elle posait à la seconde, elle pouvait se montrer étrangement crédule ou totalement inconsciente de l'absurdité d'une situation ou des paroles de quelqu'un d'autre, comme le fait qu'elle ne s'était jamais demandé auparavant pourquoi elle ne cessait de se retrouver happée par des creux pour se retrouver dans des lieux complètement insolites, ni pourquoi elle était la seule capable de voir des choses étranges et morbides quand elle prenait ses pilules rouges -car après une expérimentation mouvementée sur des types qu'elle avait un jour retrouvé soûls dans la rue, certains se « contentaient » d'une espèce de réaction allergique à la pilule, ou d'autres se retrouvaient shootés au possible comme s'ils avaient beaucoup trop fumés, ce qui lui faisait se dire que les pilules avaient un effet très différent sur chaque personne. Beaucoup de choses dans son existence étaient complètement assimilées, au point qu'elle ne se posait absolument aucune question même si c'était des éléments non-anodins pour le commun des mortels, comme le fait qu'elle pleurait du sang au lieu de larmes -c'était tellement douloureux qu'elle évitait de pleurer, mais elle ne s'était jamais arrêtée sur le pourquoi du comment. C'était comme si tout ce qui la concernait elle était absolument normal dans son monde, alors que dès qu'elle se retrouvait confrontée à quelqu'un d'autre elle voulait tout savoir sur tout, que ça la concerne directement ou non.

C'est ainsi qu'elle se retrouva quelques instants plus tard à tendre la boîte de sachets mélangés à Niels, tendant son bras au maximum tant leur différence de taille était conséquente, mais ce n'était pas ce détail là qui la dérangea ; non, c'était le fait que Niels avait attrapé son poignet avec toute la délicatesse du monde, ce qui l'avait littéralement faite s'arrêter de respirer, non pas par un choc quelconque, mais par le fait qu'une nouvelle fois, Itward n'avait pas réagit, et ça commençait à l'inquiéter. S'était-il endormi ? Avait-il disparu, décidé de la laisser cette fois-ci ? Elle avait trop besoin de lui pour y penser. Son trouble se fit presque visible sur son visage, sa bouche restant entrouverte le temps que Niels la relâche, et elle ne bougea pas tout de suite, comme paralysée par cette situation saugrenue. La perspective de s'être faîte abandonnée par Itward, son cher Itward, la fragilisait bien plus qu'elle ne le voulait. Un contact physique était doté d'un pouvoir impressionnant, c'était une évidence humaine ; une main sur l'épaule, des doigts qui s'entremêlent dans la chevelure, deux mains qui se serrent vigoureusement, un câlin chaleureux entre deux amis. Le toucher était un sens souvent sous-estimé mais c'était le plus puissant quand il s'agissait de créer des liens, il envoûtait les protagonistes avec une force surprenante, et le premier contact était d'une importance capital car il venait souvent lier deux destins à tout jamais. Coraline y était particulièrement sensible car elle en avait perdu l'habitude, déjà que le contact n'était pas son fort durant la malédiction mais depuis la levée de celle-ci plus personne ne pouvait même frôler sa peau sans en subir les conséquences, et elle s'était habituée à cela, considérant le tout comme une couverture de protection provenant de l'amour que lui portait son ami imaginaire, une perte pour un gain en quelque sorte. Alors que Niels puisse ainsi toucher sa peau à deux reprises qui plus est la troublait presque autant que ça l'inquiétait ; elle avait soudainement peur d'avoir perdu son meilleur ami, un être si cher et avec lui la seule chose qui la protégeait encore du monde extérieur. Si ça continuait elle ne pourrait s'empêcher d'aller un stade au-dessus juste pour vérifier si Itward était toujours là, en prenant ses pilules pour pouvoir lui parler, même si la perspective d'essayer dans la boutique lui faisait froid dans le dos. Peut-être qu'elle attendrait plutôt que Niels soit parti et elle se rendrait au parc pour tenter le coup, mais elle avait trop besoin de s'assurer que son ami imaginaire était toujours présent pour sortir cette idée de son cerveau.

Quand enfin elle reprit ses esprits, elle lui fit un léger sourire malgré son air ailleurs, et se retourna pour ne plus l'avoir dans son champ de vision, comme un enfant qui essayait d'ignorer l'existence de quelque chose qu'il n'avait pas envie de voir, car ne plus le voir signifiait qu'il n'existait plus. Elle s'affairait sur ses tasses de thé, bien que ses gestes étaient devenus maladroits et brusques, comme si ses petites mains avaient laissé leur place à de grosses pattes d'ours, renversant une première fois de l'eau à côté, mettant du sucre là où il n'y avait pas besoin d'en mettre, puis de l'eau à nouveau avant de s'appuyer sur ses poignets en respirant à fond quelques secondes, juste histoire de se calmer. Elle se sentait comme électrisée ; mais ça n'était pas le moment de laisser un trouble si anodin prendre le dessus. Niels était certes doté d'un magnétisme atypique et le fait qu'il puisse entrer en contact avec sa peau sans dommages n'était pas anodin, mais c'était précisément pour cette raison que la dernière chose qu'elle devait faire était de se laisser aller à son trouble, car si elle le faisait, elle qui avait amené cet homme inconnu si près de ses secrets, elle se mettait automatiquement en position de vulnérabilité. Pauvre Coraline, qui ne savait vraiment comment fonctionner sans Itward… surtout parce qu'elle n'avait jamais eu à le faire auparavant, et elle tenait trop à lui pour garder la tête froide. Et puis, Niels possédait peut-être des pouvoirs répulsifs ou quelque chose dans le genre comme elle, peut-être que deux pouvoirs répulsifs s'annulaient et que de ce fait Niels était la seule personne qu'elle connaissait à ce jour qui était en mesure de la toucher sans crainte, ce qui n'était clairement pas une bonne nouvelle pour elle et le rendait tout de suite beaucoup plus menaçant malgré le sourire angélique et l'attitude bienveillante qu'il ne cessait de lui offrir. Mais s'il avait aussi une armure comme la sienne, pourquoi la toucherait-il sans même hésiter ? Ça devait être autre chose alors. Devait-elle lui poser la question ? Elle qui ne s'arrêtait jamais de le faire, elle se sentait soudainement mal à l'aise, s'empêchant de lui dire quoi que ce soit car cela revenait à révéler l'existence d'Itward, et ça c'était son petit secret à elle, son petit jardin secret, son ami imaginaire rien qu'à elle et il n'était pas question de le partager. Dans un sens, Itward était aussi « possessif » envers elle qu'elle l'était envers lui, l'un empêchant tout contact avec l'autre à sa manière. Désormais un peu plus alerte, elle recommença à s'affairer sur les tasses, cette fois avec la délicatesse qu'elle possédait d'habitude ; et dans ses cheveux en temps normal noir corbeau apparaissaient de discrète mèches plus claires, cachés par l'épaisseur de sa chevelure. Elle posa les tasses pleines sur un plateau et se retourna vers Niels, avant de poser ledit plateau sur le meuble le plus proche de lui -pas question de laisser des traces d'auréoles sur ses précieux meubles. Elle avait retrouvé un air un peu enfantin, souriant tout en l'écoutant parler, fascinée par tout ce qu'il avait à dire, sentant à nouveau des milliers de questions lui venir à l'esprit.

« Oh la forêt enchantée ! Oui je connais, j'y suis allée une fois. Ou deux peut-être… enfin je ne sais plus, à force de voyager je ne sais même plus où j'ai été ni combien de fois. Vous voyez, je viens d'un monde assez similaire au monde contemporain d'ici, avec peut-être une trentaine d'années de moins. Je me demande parfois si je n'ai pas simplement voyagé dans le temps plutôt que d'un monde à l'autre, pour être honnête avec vous ! » Et en toute honnêteté, elle ne savait même si son monde à elle se trouvait dans la forêt enchantée ou un autre recoin du monde des contes tant elle s'était perdue d'un univers à un autre. Elle désigna la tasse de Niels avec un sourire malicieux, l'invitant à se servir pour découvrir sur quels arômes il était bien tombé ; puis, saisissant sa tasse fumante, elle repartit s'asseoir d'un mouvement souple sur le comptoir, mettant de la distance entre elle et l'inconnu. Désormais, autant elle avait envie d'en savoir plus à son propos, autant elle avait envie qu'il déguerpisse au plus vite. « Vous avez de la chance d'être né dans le milieu… J'aurais bien voulu, moi aussi. Mes parents écrivaient des livres sur le jardinage mais ils ne mettaient jamais les pieds dans le jardin tellement ils n'aimaient pas être sales, un sacré comble si vous voulez mon avis... »

Penser à ses parents réveilla une douleur soudaine dans son esprit ; quelque part dans sa mémoire, le souvenir de ce spectacle morbide -et seule vision d'horreur capable de la faire frissonner de terreur et de dégoût- tenta de se manifester, mais elle fit comme une censure automatique, ne se laissant pas aller jusque dans ses terreurs les plus profondes en temps normal difficiles à faire ressortir. Elle était si paradoxal, cette Coraline, s'entourant de choses plus glauques les unes que les autres sans même battre de l'oeil tout en conservant aussi près d'elle que possible les choses qui la faisaient souffrir au plus profond d'elle-même… Mais c'était sa manière d'être. C'était comme ça qu'elle avait grandi, ou plutôt comme ça qu'on l'avait forcée à grandir, dans le sang, dans les visions horrifiques, dans la fuite sans interruption d'une menace continuelle, dans le plaisir de pousser ses pairs à tuer des gens innocents. Elle disait « voyager », mais elle aurait dû dire « fuir », courir le plus vite qu'elle en était capable, sa poupée dans ses bras et son chat sur son épaule, fuir cette menace constante qu'était Remor sans jamais faire de pause, sans jamais s'arrêter, malgré les merveilles qu'elle croisait au fil de ses explorations et qu'elle n'avait jamais pris le temps de réellement observer. C'était peut-être pour ça qu'elle aimait autant poser des questions, ça allait toujours plus vite qu'on lui dise ce qu'elle voulait savoir plutôt qu'elle ne prenne le temps elle-même de trouver les réponses. C'était ça, sa vie, un mélange entre une routine lente qui se constituait des réparations, des recherches concernant son chat, de sa vie solitaire au jour le jour, et en même temps ce réflexe incessant de courir, de ne jamais cesser de bouger plus de quelques minutes, juste pour reprendre son souffle avant de continuer. Qu'était devenu Remor, d'ailleurs ? Elle n'en avait pas la moindre idée, elle ne savait pas si elle avait tué l'Autre Mère en assassinant sa mère adoptive durant la malédiction ou si cela n'avait été qu'une dissimulation de la réalité comme tous les faux souvenirs, elle ne savait pas si l'Autre Mère était présente quelque part dans cette ville, sous les traits d'un citoyen ordinaire qu'elle avait peut-être croisé un jour ou l'autre. Elle n'osait pas même reprendre contact avec les enfants fantômes devenus citoyens eux aussi, de peur que cela ne les mette dans la ligne de mire de cette horrible marâtre qu'était la Dame de Violet.

« Enfin, ça c'était il y a longtemps. C'est dommage pour le Chat du Cheshire, mais au pire vous me tenez au courant si jamais vous venez à le croiser un jour ! Ah, d'ailleurs... » Elle tapota sur le comptoir, cherchant sous les tas de feuilles, avant d'en retirer une petite carte rectangulaire de couleur noir, où tout était écrit en rouge et en blanc, avec le même logo perturbant que sur son enseigne ; puis, bien qu'elle hésita une fraction de secondes, la volonté de retrouver son chat étant plus forte que sa méfiance, elle tendit sa carte à Niels avec le même sourire enfantin qui la caractérisait. « Je vous donne ma carte ! Formalité professionnelle que j'oublie toujours de faire mais cette fois ça pourrait être pratique si jamais le coeur vous en dit de me rappeler, dans le cas où vous trouvez une piste. Cela dit, je ne vous demande rien, hein ! C'est juste si vous pensez à moi en croisant un chat noir ou le Cheshire Cat en personne, et si vous en avez envie. » Elle prit une gorgée de thé chaud, savourant les arômes qui se propageaient dans sa cavité bucale. Citron, avec un soupçon de menthe et un je-ne-sais-quoi poivré. Spécial, mais très bon. « Alors vous faisiez beaucoup de spectacles ? Tiens, j'aimerais bien vous voir à l'oeuvre ! Je pourrai passer à la garderie pendant que vous y êtes si vous êtes d'accord. Je m'entends bien avec les enfants en général, je suis sûre que je ne les dérangerai pas, et puis je connais bien la dame de l'accueil alors je suis certaine qu'elle sera d'accord. Échange de bon procédé, après tout, vu que je vous ai montré ma boutique ! »

La combinaison entre le thé et la perspective de passer du temps avec des enfants calma quelque peu l'esprit très agité de Coraline, rendu hyperactif par tout ce qu'était en train de réveiller Niels sans le savoir. À vrai dire, elle s'était toujours mieux entendue avec la démographie plus jeune, eux qui savaient encore rêver, qui s'occupaient des jouets comme si c'était des vraies personnes -et ils avaient raison. Certes, elle leur faisait parfois un peu peur avec ses tirades quelque peu glauques et quand elle répondait de manière très directe à leurs questions ; mais en général, ils appréciaient justement qu'elle ne soit pas « comme les autres adultes », et elle n'avait jamais compris pourquoi les « grands » s'amusaient à traiter les enfants comme si c'était des dégénérés mentaux au lieu de leur parler normalement. Pour elle, les enfants avaient tout compris à la vie, malgré leur jeune âge, et les adultes avaient totalement perdu leur capacité à se laisser aller, à rêver, à imaginer, à rester curieux du monde qui les entouraient au lieu d'avancer comme de simples moutons sans but et sans objectifs, sans poursuivre ce qui avait pu les faire vibrer dans leur enfance. Mais cette quiétude temporaire s'effaça quand Niels revint sur sa tirade concernant l'âme des poupées. Elle l'analysa du regard tandis qu'il parlait, et malgré elle, elle se sentit presque perdre pied face à la perspective de voir un jour sa poupée se mettre à marcher devant elle, à prendre vie et réveiller avec elle tous les souvenirs qui étaient imprégnés en elle. De la même manière que les meubles et les poupées de la boutique possédaient la mémoire des émotions et des souvenirs de leurs anciens propriétaires, sa poupée à elle possédait tous les siens ; et l'idée qu'elle puisse venir la hanter la mettait quelque peu mal à l'aise ; encore une de ces contradictions dont elle avait le secret, elle qui aimait et chérissait tant ses précieuses poupées et était pourtant terrorisée par l'une d'entre elle, et qu'elle avait volontairement séparée des autres, comme si les laisser ensemble signifiait signer son arrêt de mort, probablement par une mutinerie générale -ou quelque chose dans le style, l'imagination de Coraline pouvait aller très loin quand elle s'y mettait. Mais malgré cela, bien que ça lui faisait tout bizarre que ce ne soit pas elle qui dise des choses dans ce genre, elle se sentit flattée par la tirade de Niels, et se mit à rire quand il dit qu'elle était comme un médecin personnel, se remémorant les fois où elle jouait à l'infirmière en herbe sur ses poupées dans le monde des contes. C'est vrai que c'était plutôt véridique comme manière de voir les choses, même sans uniforme !

« Excusez-moi de rire, mais vous n'imaginez pas comme ça peut faire du bien d'entendre quelqu'un parler comme soi, et même penser comme soi. Les gens ne comprennent que rarement ce que j'essaie de leur dire en leur vendant une de mes poupées, qu'elles ne sont pas inanimées, du moins pas comme on s'y attendrait, et qu'il est primordial de prendre soin d'elles tout en veillant à les utiliser, à jouer avec elle car c'est pour cela qu'elles ont été construites. D'ailleurs, je ne les vends jamais à des collectionneurs, car je n'aime pas l'idée qu'elles passent leur vie dans une armoire vitrée, sans jamais être touchées, sans jamais être manipulées à travers l'imagination d'un enfant qui a besoin de leur compagnie. Elles méritent tellement mieux qu'un destin aussi funeste. » Destin qu'elle ne savait pas elle-même qu'elle était en train de le vivre, celle qui ne pouvait être touchée, qui existait derrière ce masque de marionnette qui était sa porte vitrée à elle sur le monde, recluse du monde extérieur dans sa petite boutique du coin de la rue. « Et je leur en suis très reconnaissante d'exister, de tenir bon malgré les blessures qu'elles ont pu accumuler… Car je ne cesserai jamais de leur redonner un second souffle, aussi graves que puissent être leurs déchirures. Cette obsession que les gens ont pour la perfection m'inquiète parfois, ils jettent toujours tout comme des vieux chiffons alors qu'ils tiennent l'immortalité même entre leurs mains. »

Elle se sentit presque attristée d'y penser, bien qu'elle repoussa le sentiment comme on repousse un moustique en finissant sa tasse en une seule gorgée. Niels la fit revenir à la réalité en lui posant une vague question sur elle-même, et elle dut lever les yeux au plafond quelques instants pour trouver ce qu'elle allait bien pouvoir lui raconter ; tous ces échanges et la capacité surnaturelle de Coraline de passer à autre chose avait éteint presque entièrement la méfiance qui s'était réveillée en elle quelques instants plus tôt, et les mèches plus claires avaient cessés d'exister, redonnant à sa chevelure un éclat noir qui aurait été particulièrement visible si elle avait été au soleil, mais resta inaperçu dans la pénombre de la boutique. Que dire sur elle ? Malgré qu'elle ait pu vivre les pires horreurs et les plus formidables voyages, elle n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait être intéressant dans son existence. Elle eut un sourire éclatant quand il parla de son chat, le simple fait de penser à son cher Mr Midnight provoquant comme une montée d'endorphine en elle, et elle posa sa tasse avec un enthousiasme inattendu, réunissant ses mains dans un claquement perçant, retrouvant pour le coup son côté gamine comme si les minutes d'inquiétude qui venaient de passer n'avaient jamais existé.

« Oh, vous n'imaginez pas à quel point Mr Minuit est important pour moi. Je l'ai rencontré il y a très longtemps, dans le monde des contes, derrière une petite porte colorée. Il est apparu d'un coup sur un tronc d'arbre, comme s'il pouvait se téléporter, et il me fixait avec ses grands yeux dorés ! Au début, je me demandais si je ne devais pas me méfier de lui, car il n'arrêtait pas de me mettre en garde contre quelque chose, mais moi, j'étais bien où j'étais. Mais il avait raison depuis le début, et si je l'avais écouté plus tôt, peut-être que… Enfin, il a toujours été là pour moi. Même s'il n'a pas pu me sauver il était toujours là dans les pires comme les meilleurs moments. C'est l'être le plus important qui existe pour moi, vous comprenez ? Je ne sais pas, peut-être que vous ne comprenez pas le genre de connexion que quelqu'un peut avoir avec un animal ; mais pour moi, c'est bien plus qu'un chat, c'est mon meilleur ami, le plus important à mes yeux. Il me câlinait quand j'étais triste, il me prévenait quand le danger rôdait autour de moi, il me remettait à ma place quand je faisais des bêtises qui pouvaient avoir de graves conséquences. C'est mon guide, c'est mon protecteur, c'est mon âme sœur en quelque sorte, on a toujours été ensemble jusqu'à ce que… Enfin je ne l'ai plus aujourd'hui avec la malédiction, et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il est advenu de lui comme vous vous en doutez... »

Elle s'interrompit, bien que son côté un peu plus méfiant, un peu plus Puppet se rendait compte qu'elle en avait probablement beaucoup trop dit ; mais ça n'était pas de sa faute, elle aimait tant son chat, il lui manquait tant que parler de lui comme cela lui donnait l'impression qu'il allait apparaître à la fenêtre de la boutique en miaulant, qu'elle le laisserait entrer en poussant un cri de joie et qu'après des retrouvailles au ralenti dans les films en mode câlins vigoureux il partirait ronronner et dormir sur le fauteuil près de la bibliothèque, qu'ils seraient à nouveau réuni pour toujours et à jamais et qu'elle cesserait de ressentir ce vide constant malgré l'état labyrinthe et très peu… vide de sa boutique et de son atelier. Mais aucune silhouette féline n'apparut à la fenêtre, et Coraline se calma quelque peu, posant ses mains sur ses genous et regardant à nouveau Niels d'un air un peu plus serein.

« J'espère vraiment le retrouver, alors si jamais vous avez des informations à son sujet, n'hésitez pas à appeler le numéro sur la carte. Je vous en serais si reconnaissante si vous parvenez à trouver ne serait-ce qu'une piste... » Elle pencha la tête de côté en souriant légèrement. « Et sinon, très honnêtement, je ne saurais quoi dire sur moi pour être honnête. Je n'ai pas eu une vie facile mais je pense que presque tout le monde est dans ce cas, alors, vous savez. » Elle continuait de le regarder avec un air paisible, contrastant avec l'agitation qu'elle avait démontré jusque là. « Il est bon votre thé ? Vous avez eu quels arômes ? Je ne sais pas du tout ce que j'ai mis dedans alors je serais curieuse de le savoir ! » Peut-être était-ce la fin de cette entrevue ; mais peut-être n'en était-ce que le début d'une longue histoire...

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Niels Mørck

Niels Mørck
En réalité, je suis
Rozen
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyMar 30 Aoû - 18:24




En y repensant c'était vrai que Niels avait beaucoup voyagé, il avait pu connaître certains coins reculés de la Forêt Enchantée et aurait pu être en somme un coin touristique, une vie de nomade artistique qui lui avait permis de ne jamais rester trop longtemps dans une ville ou un village pour son plus grand plaisir. Il avait soif de découvertes et il voulait voir ce monde qui se perd à longueur de vue, optimiste dans tout ce qu'il pouvait entreprendre et faisant de son mieux pour bien faire, mais tout ce temps-là était révolu depuis. C'était comme s'il était mort en même temps qu'elle ce jour-là, sans elle il n'était pas complet et tout s'était comme fissuré au point d'éclater, devenant autre chose que celui qu'il pouvait bien être. Une naissance ou même une évolution, les deux termes étaient adéquats et se complétaient en somme, il était juste certain qu'il n'était plus le marionnettiste qu'il avait pu être autrefois à partir de cet instant. Il avait arrêté net les spectacles tant tout lui paraissait alors si insipide et sans la moindre saveur, il n'avait plus l'âme de jouer les comédiens pour faire rire tout le monde comme il pouvait le faire durant les représentations, il s'était entièrement consacré à la création tout en glissant peu à peu dans cette douce folie qui le poussait à vouloir redonner la vie en offrant un nouveau corps beaucoup plus solide à son Alice. Et il s'était alors perdu en cours de route mais il avait forcé les choses pour se créer un nouveau chemin, peut-être que ce n'était pas sa destinée cependant il avait ainsi décidé de tracer la sienne sans se préoccuper du monde qui l'entourait, tournant le dos à tout ce qu'il connaissait pour arriver à ce qu'il était en cet instant. Mais Coraline, de par ses nombreuses questions, le replongeait malgré lui dans cette vie qu'il avait pu avoir et qu'il avait mis de côté pour des prérogatives beaucoup plus importantes. Peut-être parce qu'elle était aussi la seule à vouloir savoir et ainsi lui poser autant de questionnement, lui qui ne distillait en temps normal que peu d'informations sur son compte n'en avait jamais dit autant qu'à la réparatrice, non pas sur comment il était devenu ce qu'il était aujourd'hui mais sur celui qu'il avait pu être et qui avait fait son essence même. C'était peut-être parce qu'elle ne connaissait pas encore son vrai visage après tout, celui de l'être sans cœur qui voulait mettre le monde en feu pour calmer cette misanthropie grandissante, personne ne pouvait dire après tout qui il était en réalité et quelque part les choses avaient toujours été ainsi.

« C'était plus... un mélange entre un fiacre et une roulotte, assez grand pour regrouper comme votre atelier une vie et un lieu de travail, c'était le plus facile pour se rendre où je voulais. Mais en tout cas, même si le terrier d'un lapin peut paraître assez tentant ou même exotique, je peux vous dire que ça n'a rien de vraiment si extraordinaire que ça même si une fois de plus vous vous seriez retrouvé dans un endroit différent en effet. »

Peut-être était-ce plus fort que lui d'être quelque peu sec ou plus tranché lorsqu'on venait de lui parler ce livre, plusieurs choses le dérangeaient à chaque fois que Niels avait pu le lire et ne pouvait s'empêcher de relever des petits détails qui lui déplaisaient, minimisant peut-être de ce fait le caractère extraordinaire des choses qui pouvaient avoir un lien de près ou de loin avec cette histoire. Mais aussi parce qu'il ne connaissait plus le goût de l'incroyable, ce que c'était d'avoir des purs frissons d'adrénaline ou de s'extasier vraiment car tout se faisait à moindre mesure chez lui désormais, il avait pu avoir la chance de voyager un peu à travers des dimensions grâce au magicien Laplace qui prenait justement l'apparence d'un lapin blanc et venait nommer ses portes comme étant l'entrée d'un terrier. C'était la N-Field d'après ce qu'il lui avait dit, là où le créateur de poupées avait fait par la suite envoyer ses créations qui possédaient alors une âme propre et une volonté qui serait mise à dures épreuves, et même si au fond de lui il aurait dû avoir de picotement d'émerveillement il n'en avait fait aucun cas en réalité. Néanmoins Niels refusait d'y retourner depuis cet instant car c'était prendre le risque de croiser l'une d'elles, c'était plus comme le monde des rêves par lequel tout être vivant pouvait avoir accès et ainsi changer de dimension, même si une part de lui pouvait être curieuse de voir à quoi ressemblait le monde que chacune avait façonné à sa façon même si pour certaines il en avait une vague idée. Cependant il ne devait pas s'y rendre, c'était comme entrer dans l'intimité d'une personne et en apprendre beaucoup sur elle sans qu'elle puisse en avoir forcément conscience, tout comme le fait qu'il avait pu de son côté condamné cette porte d'entrée vers sa N-Field pour que personne ne puisse un jour y observer ses secrets. Et il se demandait honnêtement si Coraline n'avait pas justement fait cette expérience sans le savoir, la description qu'elle faisait pouvait correspondre avec ce qu'il avait pu voir même s'il se doutait que vu la multitude des mondes qui avaient l'air d'exister c'était une propriété rare mais tout de même plausible, cependant le plus intéressant était de savoir si elle provoquait elle-même ces voyages ou si elle avait besoin comme lui d'une sorte de passeur. Seule cela signifiait tout de même un pouvoir assez conséquent et non négligeable, déjà qu'il avait pour projet de lui trouver une utilité alors inutile de dire qu'elle prenait en cet instant encore plus de valeur, pouvant alors imaginer beaucoup de choses à son sujet alors que la part de méfiance qu'il avait se remettait à s'agiter car certaines possibilités qu'il pouvait envisager ne l'enchantait que très peu.

Savoir la valeur réelle que pourrait avoir Coraline serait une expérience amusante à découvrir, autant parfois elle lui paraissait dans une sérénité absolue autant parfois la nervosité semblait de mise, tandis qu'il avait réprimé une plausible petite moquerie quand il l'avait vue s'occuper du thé comme l'aurait fait une enfant en y regardant de lus près. Pas vraiment sûr qu'elle puisse apprécier le moindre commentaire de sa part, ce serait si mal avisé d'entrer dans ce terrain-là et il préférait garder cette remarque pour lui de toute façon toujours dans cet esprit de contrôle perpétuel qu'il avait même sur lui, d'autant plus qu'il se devait d'être un invité exemplaire même s'il avait compris qu'il n'aurait pas pour son plus grand désespoir l'autorisation de voir son atelier. Niels ingurgitait ainsi le moindre détail, autant physique que les paroles, pour soigneusement tout décortiquer et pouvoir s'en réutiliser dans un futur plus ou moins proche selon le besoin qui s'en ferait ressentir. Ainsi il avait enregistré que ses parents avaient été ses auteurs qui décrivaient les plantes, mais qui pourtant ne sortaient pas de chez eux et même si la chose lui paraissait si incompatible sur le coup, il n'avait pas enchaîné ou prit la peine de le souligner non pas parce qu'il s'en fichait royalement mais parce qu'il avait pu voir dans les yeux de la jeune femme et dans le ton de sa voix que le sujet était peut-être sensible pour aborder la question de la parenté. Il avait préféré goûter le thé qu'elle avait pu préparer tout en lui offrant toujours ce sourire bienveillant qu'il avait pour chacun, momentanément perturbé par le goût étrange du breuvage sans qu'il ne puisse dire si celui-ci était tout bonnement infect ou délicieux, ne pas s'engager sur un terrain qu'il savait trop glissant. Il avait préféré enchaîner sur le chat parce que Coraline paraissait très sensible à cette mention justement, savoir jouer sur les désirs ou les plaisirs de chacun étaient toujours une activité dont il ne se laissait pas, la preuve étant qu'elle venait de rentrer en plein dedans sans qu'il n'ait besoin de trop s'avancer parce que c'était la faiblesse de la réparatrice il en était persuadé. L'aider serait donc le moyen d'acquérir sa confiance plus facilement, dans le meilleur des cas une sorte de dette à son égard s'il venait à lui retrouver et dont il saurait employer à bon escient, et parallèlement il aurait ainsi le temps de voir l'étendue de ses capacités. Prenant en main la carte qu'elle lui tendait, la retournant pour en voir toutes les facettes, c'était peut-être le symbole justement du premier pas qu'elle faisait vers lui alors que Niels commençait à mettre en place ses ficelles.

« Vous pouvez être sûre que je n'y manquerai pas. Dès que j'ai quelque chose je vous fais signe, que ce soit l'un des deux chats, vous serez la première au courant de la moindre avancée pour trouver Mr Midnight. Je carte cette carte très précieusement. »

Comme pour faire acte de bonne foi il lui montra la carte avant de la glisser dans la poche arrière où se trouvait son portable, c'était là un précieux trésor qu'il avait récupéré et dans un sens toute cette visite ne fut ainsi pas si vaine que ça, une sorte de lot de consolation qu'il prenait à sa juste valeur car après tout c'était toujours un pas de déjà fait et un en moins pour l'avenir. C'était comme si Coraline lui avait offert une invitation sur un plateau en argent dans un sens, lui donnant d'elle-même la raison d'un retour et aussi de s'intéresser plus en détail à qui elle était ou ce qu'elle pourrait faire pour lui à l'avenir, un motif encore plus grand que celui de simplement partager un métier. Même si l'animateur devait bien reconnaître ce qu'ils faisaient été assez à part, rencontrer en quelque sorte un de ses pairs était toujours une expérience à part et aussi inédite qu'étrange en y regardant de plus près vu à quel point les poupées pouvaient en épouvanter plus d'un, autant que si elle avait eu sa curiosité jusqu'ici elle avait su avoir son attention dorénavant. Et ceci avait l'air d'être réciproque. La réparatrice voulait le voir exécuter un de ses spectacles et dans un sens c'était assez curieux à entendre, penchant quelque peu la tête sur le côté comme pour décrypter sa demande qui lui paraissait peu probable pourtant, généralement les adultes n'en avaient que faire et ce qu'elle venait de lui demander le laissa sur le coup circonspect. Comme si elle le désarmait sur l'instant alors qu'il sourit un peu plus pour cacher cette pointe d'incompréhension, il était vrai qu'il entretenait une forme de mystère sur sa véritable identité mais pourtant personne n'avait jamais cherché à creuser sur cet aspect de son existence, alors qu'elle le disait avec un ton qui le paraissait si enfant qu'il aurait pu avoir à faire à un des petits garnements qui sévissaient à la garderie. Les seuls qui se préoccupaient de son travail, en dehors des enfants bien entendus, étaient comme des sortes d'opportunistes pour le Rabbit Hole mais dans le cadre des spectacles c'était les imitateurs. Ceux qui avaient pu entendre parler de ses poupées vivantes, d'un travail si exceptionnel qu'on pourrait croire qu'elles étaient de vraies petites filles, voulant découvrir le secret d'une telle création pour en faire des pâles copies sans succès. La garde qu'il avait pu tomber revient malgré lui, donnant un coup d’œil aux poupées présentent en étant prêt à intervenir en cas de besoin, continuant dans toute sa sollicitude imperturbable qu'il pouvait donner.

« Un échange de bon procédé alors, si l'agent d'accueil est d'accord avec cette idée et votre présence alors c'est parfait, pour avoir vu cette boutique qui change vraiment de l'ordinaire. J'ose alors espérer que le spectacle sera à votre goût, que je puisse autant vous émerveiller que je le suis par cet endroit, et je ne me fais pas trop de soucis pour les enfants. Ils ont la capacité naturelle de s'entendre avec tout le monde, ce qu'ils perdent généralement en grandissant, ça ne devrait pas être un problème de vous avoir parmi eux même si vous serez... une invité d'honneur. »

Niels se faisait toujours conciliant de toute manière, il paraissait docile pour mieux mordre par la suite, même si parfois les idées ne lui plaisaient que très peu il fléchissait parce que c'était selon lui le moyen le plus rapide et efficace d'obtenir qu'une situation avance ou qu'une personne puisse pourquoi pas lui faire un peu plus confiance. Néanmoins il avait ses propres visions sur le monde et sur toute chose, ayant un esprit particulièrement critique qui possédait sa propre logique qui pouvait pourtant échapper à beaucoup, qu'il défendait et dont les convictions ne pliaient aucunement. Il essayait de les distribuer comme des graines qui finiraient par germer, tôt ou tard ses paroles avaient forcément un impact et c'est ce qui faisait qu'il trouvait que les mots étaient la plus précieuse des armes car ils touchaient toujours sa cible même si c'était sur le tard, mais Coraline elle possédait déjà la même vision que lui en ce qui concernait les poupées. C'était peut-être pour ça qu'il avait eu besoin de la réconforter dans cette idée parce qu'elle était commune, pas besoin de prêcher la bonne parole vu qu'elle était déjà une convertie confirmée, il n'y avait pas besoin de débattre mais juste appuyer les propos dans ce qu'ils adhéraient. Et c'était beau dans un sens, de ne pas avoir à faire des pieds et des mains même si c'était un jeu dont il ne se laissait que très peu, même s'il n'avait pas rencontré la jeune femme avant c'était comme si elle avait pu lire son discours quelque part et le confirmer dans une certaine mesure. C'est pourquoi il ne s'offusquait pas le moins du monde en l'entendant rire, dans cette réaction si humaine qu'il aurait pu envier si elle ne lui paraissait pas si peu utile, tandis que le point de vue qu'elle lui donnait faisait tellement sens à ses oreilles qu'il aurait presque pu s'entendre parler en réalité à cet instant. La jeune femme lui offrait un cocktail des plus mitigés et il ne savait pas encore concrètement comment se positionner, autant il appréciait son métier qui fait écho au sien et sa vision des poupées autant la curiosité qu'elle pouvait avoir à son égard n'était que suspicieuse à son sens, préférant ainsi s'engager dans une voie où c'était elle qui en dévoilerait plus que lui pour acquérir peut-être une position de force. Niels vivait avec de telles considérations que parfois il oubliait la simplicité que certains êtres pouvaient avoir et qu'ils ne montaient pas des plans sur la comète comme lui pouvait le faire, ils n'étaient ni bons ou mauvais mais juste eux tout bonnement, ce que le discours de Coraline venait lui rappeler quelque peu.

Non en effet, comme elle venait si bien de l'interroger dans une question purement rhétorique, il ne pouvait comprendre la connexion qu'un humain pourrait avoir un animal. C'était le genre qui le dépassait entièrement, loin de la compréhension dont il était capable avec ce cœur morcelé à l'intérieur de sa poitrine, déjà que les interactions entre humains battaient de l'aile chez lui alors inutile de dire qu'avec un autre être vivant c'était loin d'être gagné. Mais pourtant il était indéniable de l'importance de ce chat pour elle, comme le réconfortant dans l'idée qu'il devait clairement jouer cette carte en priorité s'il voulait à l'avenir quelque chose de sa part, riant à l'intérieur d'une jubilation assez malsaine quelque part. C'était comme s'il plaçait déjà ses pions pour la prochaine partie d'échecs, voyant la vie et surtout celle de Storybrooke comme un jeu de stratégie où il fallait se montrer le plus particulièrement habile et intelligent pour être celui qui détrône les autres, ayant ainsi trouvé sa parade ou son coup à l'avance c'était au choix. Néanmoins ce n'était pas la seule information que son cerveau était en train d'imprimer dans son cerveau, tout allait être précieusement analysé avant d'être stocké dans un dossier qui s'ouvrirait à certaines occasions précises pour avancer encore plus et ainsi obtenir ce qu'il voulait, s'il réunissait les deux meilleurs amis comme elle disait si bien alors peut-être qu'il pourrait faire une pierre deux coups. Une double reconnaissance. Cette perspective l'électrisait et lui offrait une forme d'appétit dû à un challenge qui lui donnait un brin d'excitation, là il pouvait jouer particulièrement gros mais surtout remporter quelque chose de si exceptionnel qu'il pourrait avoir du mal à contenir tout ça s'il n'était pas habitué à avoir un perpétuel contrôle sur lui, même si le tout était de savoir quelle forme avait pu prendre ce chat si particulier. S'il était resté félin ce serait décevant, à l'image d'un soufflet qui gonfle pour finalement retomber tout d'un coup, mais si l'animal était devenu humain comme la plupart des êtres de la ville alors c'était toute autre chose. C'était comme si tout d'un coup cette petite boule de poils avait un tout autre intérêt qu'il ne possédait pas jusqu'ici, il était devenu autant précieux pour Coraline que pour Niels mais pour des raisons diamétralement opposées lorsqu'on y regardait, révélant peut-être un potentiel avant même de commencer à le retrouver. Des poils noirs, des yeux dorés, ainsi qu'une voix assez grave. Indices faibles et minces, surtout que la réparatrice semblait le chercher partout, mais ce n'était pas impossible.

« Désolé, je n'ai jamais eu vraiment d'animal, ou du moins eu une relation qui ressemble à celle-ci avec cette partie de la population terrestre. Cependant, je sais ce que c'est que de chercher une personne à laquelle on tient, de faire son possible et si ce n'est plus pour la retrouver. Ce n'est pas quelque chose de plus aisé, souvent on est même seul à se retrouver confronté à cette situation, et on apprécie forcément à avoir de l'aide même la plus petite. Je vous l'ai dit Coraline, vous pouvez compter sur moi car ma parole est toujours sans mensonge, je vais vous aider à la retrouver même si ça prend du temps. »

Peut-être que Niels ne pouvait comprendre le lien entre un animal et un humain mais il savait ce que c'était de chercher sans relâche ce à quoi on tient, lui-même était en plein dedans et il faisait tout pour accélérer le processus ces derniers temps car l'engrenage se bloquait à plusieurs endroits, et il ne lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas retrouvé sa fille chérie. Ses paroles avaient peut-être pu passer plus sincères sans qu'il ne s'en rende réellement compte, pourtant ça ne changeait rien au fait que malgré la manipulation ses paroles auraient pu faire foi d’Évangiles tant elles étaient sans mensonge comme toujours, parlant plus de ce qu'il vivait que vraiment de la situation de Coraline en y regardant de plus près. Qu'importe. De toute façon, elle avait déjà accepté l'idée et son aide, elle lui avait donné sa carte pour qu'il puisse la contacter et plus que tout elle lui avait montré sa boutique. Sans le savoir elle s'était placée elle-même dans ses mains, lui qui était en train de justement accrocher des ficelles sur elle pour savoir comment les tirer et la faire réagir par la suite,  un jouet en somme assez amusant qui avait montré une certaine valeur pour ne pas être juste posé dans une boîte en attendant le parfait moment. Et comme elle l'avait si bien dit ils avaient des choses en commun, pourtant ils étaient beaucoup plus différents que semblables ça c'était certain, car si l'animateur n'aimait pas vraiment offrir d'informations sur lui il en était de même pour la réparatrice qui lui apprenait avoir seulement eu une vie difficile. Mais contrairement aux autres elle avait l'honnêteté d'avouer qu'elle n'était pas la seule dans ce cas-là, au moins ce c'était pas une sorte de Caliméro qu'il faudrait réconforter ou tenir la main en disant que tout irait bien pour l'avenir, hochant justement doucement la tête sans rien ajouter comme pour affirmer objectivement qu'effectivement c'était bien le cas. Lui-même n'était qu'une sorte de pantin cassé qui avait pourtant tellement la hargne de se battre, animé par quelque chose qui le dépassait entièrement par instants or c'était le résultat après tout qui comptait, ayant compris que même si c'était ces épreuves qui avaient fait ce qu'il était il devait continuer à avancer. Il avait pris des coups et en prendrait d'autres. Il porta un regard vers l'intérieur de sa tasse, par automatisme il avait presque tout bu en écoutant Coraline, il est vrai que le mélange avait été tout de même particulier.

« Il était à la hauteur de votre boutique, tellement unique, une véritable découverte vers quelque chose de si inédit. J'ai senti surtout le goût de la cannelle, qui recouvrait assez bien les autres vu que son parfum est souvent fort, mais aussi un peu de jasmin me semble-t-il. Il y avait autre chose d'assez amer dedans mais je serais incapable de vous dire ce que c'était, je ne suis pas le plus grand spécialiste de thé de cette ville, ainsi que de l'acidité qui doit certainement être due au citron je pense. »

Regardant le fond de sa tasse, se perdant un peu dans cette contemplation, prendre un peu le thé ainsi lui faisait malgré lui penser à Shinku. La poupée aux yeux d'un bleu azur était une véritable lady quand elle s'y mettait, qui aimait surtout prendre le thé et le goûter avec toute la noblesse dont elle était pourvue, et sans nul doute qu'elle aurait su dire cet ingrédient mystère même si elle se serait tant offusquée d'un tel mélange qui détruisait les saveurs. Cette rencontre avec Queen le perturbait plus que de raison, c'était un point sur lequel il avait perdu le contrôle et qui développait une colère sourde mais grondante qu'il ne maîtrisait pas, une contrariété qui le crispa un instant sur la tasse avant de se reprendre et de porter son regard sur Coraline avec le plus grand naturel du monde. Ne pas se laisser parasiter et surtout pas dans un tel moment, pas avec quelqu'un dans sillage ça il le refusait, repoussant encore et toujours plus loin cette idée pour l'étouffer avant qu'elle ne devienne que trop encombrante. Elle rejoignait les autres qui s'accumulaient mais que ce vide en lui n'arrivaient pas à les dévorer, trop indigeste pour réussir sans doute et qui remplissait ainsi détestablement ce trou béant sans qu'il ne le demande, le tout en attendant qu'il prenne enfin la décision de les traiter comme les déchets que ça pouvait être. Oui. Ce n'était que des résidus sur lequel il voulait une emprise, auxquels il ne voulait donner autant d'importance que certaines choses, jusqu'à ce qu'il puisse correctement avoir emprise dessus au lieu de se laisser acculer par celles-ci. Niels reposa soigneusement la tasse sur le petit plateau en argent, ne voulant la laisser choir sur un meuble pour qu'elle fasse une jolie auréole et ainsi prendre le risque de s'attirer des possibles foudres de la restauratrice qui avait eu dû mettre du temps à les réparer, reportant par la même occasion un regard sur les poupées présentent. Il était indéniable que Coraline avait une forme de talent, peut encore abrupt dans un sens mais elle se donnait beaucoup de mal tout de même pour ces objets si vivants et inanimés à la fois, ne quittant par des yeux ces petites merveilles. Il aurait aimé les prendre en sa compagnie mais il savait qu'elles seraient beaucoup plus heureuses dans les bras d'un enfant, même s'il avait pour elles une attention toute particulière il n'avait pas le temps justement de jouer à la poupée, trouvant ceci dommage car la boutique n'avait pas l'air des plus animées il fallait dire les choses.

« Petit visage figé qui n'attend que d'être touché, tes longs cheveux les brosser c'est ce que tu veux, toute fragile comme ton corps d'argile, petite poupée tout ce que tu veux c'est être aimée... »


Sans réfléchir il avait chantonné cette berceuse qui lui revenait en tête, fixant toujours les yeux immobiles souvent faits de verre des poupons toujours si sagement à leur place, elle était juste venue spontanément en les regardant sans trop savoir pourquoi. Comme un vieux souvenir assez flou en réalité, si les paroles étaient claires le reste n'était qu'un point d'interrogation sans nom, le faisait quelque peu froncer les sourcils sur le coup. Est-ce qu'on lui chantait ou est-ce que c'était lui qui le chantait ? Il ne sut dire et ceci provoqua comme une contrariété en lui, tant il était certain d'être si près et si loin de trouver la solution, désarmant de son sourire qu'il avait habituellement. Jusqu'à ce qu'il réalise où il se trouvait et revenant de ses pensées, les regarder l'avait trop mis à son aise et il avait agi comme s'il avait été chez lui, reportant ses yeux sur la jeune femme avant de secouer quelque peu la tête tout en souriant comme à son habitude à son adresse. Il avait sérieusement besoin de prendre l'air et de se vider l'esprit, trouver un coin où respirer et extérioriser ce qui le détraquait autant en ce moment, contenir ou retirer ce qui devait l'être. Tout devenait trop brouillé ou hétéroclite, il devait prendre du recul pour mieux avancer, reformer et colmater les plausibles fissures qu'il pouvait ressentir pour agir comme il le devait. Peut-être qu'il n'était pas suffisamment hermétique ? Si c'était ça alors il allait le devenir, ce n'était en soi par un problème et il voyait déjà des solutions possibles vu sa manière de tout observer sous différents angles de vue, mais il valait mieux minimiser les choses avant de tout voir exploser sans retour possible.

« Pardon, c'est quelque chose qui m'est revenu en tête, ne faites pas attention. J'admirais juste encore une fois votre superbe travail, vous avez de la chance vous savez et quelque part je vous envie un peu, même si c'est toute une épreuve de venir jusqu'ici pour quelqu'un comme moi. »

Il leva un peu le bras avant de se faire arrêter par le plafond, il n'était même pas détendu et se retrouvait ainsi plié, riant à cette perspective alors que ce geste confirmait ce qu'il pensait déjà. Cette boutique n'avait pas été prévu pour les personnes trop grandes, Niels aurait pu lui changer une ampoule sans même avoir à montrer sur une chaise très clairement et pire que tout il aurait eu la lumière en plein devant les yeux, ce qui ne faisait dans un sens que rendre plus intéressantes la porte dérobée qui se trouvait derrière le comptoir mais surtout l'armoire. Il eut un coup d’œil pour elle, sachant qu'un jour il traverserait cet endroit il en était sûr, c'était comme un peu ajouter une quête secondaire à son existence pour en offrir un peu de piquant. Il baissa le bras avec cette impression d'être comme restreint qui se faisait plus grand, il n'était clairement pas libre de ses mouvements chez Coraline et le fait que les meubles soient presque en train de toucher le plafond comme lui donnait cette dimension si particulière à la chose, comme s'il était dans une maison de poupée trop petite pour lui. Ce rappel qu'il venait de faire s'agiter avant tout sa position de faiblesse dans ce lieu, même s'il n'était pas du genre combattant et en venir aux mains il ne serait jamais libre de ses mouvements dans un tel endroit, même s'il avait la magie de son côté elle pourrait être si facilement parée d'autant plus que la jeune femme face à lui en possédait peut-être. Il ne savait pas trop mais le marionnettiste se doutait bien qu'elle était tout de même à part si elle avait tant voyagé, déjà qu'avoir un chat qui parlait ce n'était pas banal, jusqu'à ce que la mention du mot ''sorcière'' se fasse dans son esprit. Ce n'était aucunement impossible. Il inspira profondément et fit une petite courbette, tout en faisant attention pour se relever car sait-on jamais après, comme si le temps du spectacle privé était terminé.

« Chère Coraline je ne veux pas vous embêter plus, j'ai déjà pris suffisamment de votre temps si précieux, je vais donc vous laisser. Ce fut vraiment une joie que de faire votre connaissance, de pouvoir voir qui sont ces petites mains qui réparent ainsi les jouets cassés, ainsi que votre boutique. Ainsi que le thé bien sûr ! Je vous tiens au courant pour votre chat, si j'arrive à trouver quelque chose, et surtout n'hésitez pas à passer à la garderie alors. Ou même si vous avez besoin d'un quelconque conseil pour une poupée. Ce fut un véritable ravissement, vous n'avez pas idée à quel point. »

Il y avait tellement à faire avec elle ça serait si amusant, en découvrir toujours plus à son sujet et surtout les secrets bien cachés tout là-bas, Coraline venait de rentrer dans le jeu sans le savoir. Niels lui adressa un dernier sourire et prit au mieux la sortie du magasin, pas toujours évident vu les meubles qui formaient un labyrinthe, retrouvant ainsi l'air libre. Il avança un peu dans la rue avant de se retourner vers l'enseigne, elle était aussi intrigante que dérangeante dans un mélange si intéressant, le tout maintenant ce serait de retrouver son chat...







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F. Coraline Dagenhart

F. Coraline Dagenhart
En réalité, je suis
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MessageSujet: Re: Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck   Is this revenge I'm seeking • Niels Mørck EmptyLun 5 Sep - 22:54



"Or am I seeking someone to avenge me"

Dans notre petit monde toujours perdu dans le temps qui passe personne ne sait ce que c'est d'avoir le visage figé derrière un masque




Coraline avait croisé les jambes sur le comptoir, comme incapable de tenir en place, entourant ses bras autour d'un de ses genoux et laissant l'autre se laisser aller à la gravité ; son visage était ainsi légèrement caché mais ses yeux bleu perçant ne cessait de dévorer Niels du regard, sa méfiance s'étant à nouveau manifesté après qu'elle ait été incapable de tenir sa langue en parlant de son chat. Peut-être que toutes ces interactions n'avaient pas été aussi innocentes que cela, comme semblait le démontrer l'attitude enfantine que Coraline montrait en tant normal ; car au fond, le marionnettiste était bien trop intéressant pour qu'elle n'ait pas eu son instinct joueur qui se réveille, cette envie encrée en elle de le faire tourner en bourrique et de tirer ses ficelles pour le voir danser comme elle le faisait avec les gardiens de nuit dans le monde des contes. Ça avait été bien trop jouissif pour elle de le voir faire un pas en avant puis en arrière, s'arrêtant, se retournant, laissant ses yeux faire le tour de la boutique encore et encore pour tenter d'y déceler tous les secrets qu'elle pouvait bien y cacher, et ce comportement de perdition émerveillée éveillait chez Coraline les sensations qu'elle ressentait en voyant les individus en uniforme violet qui osaient mettre un pied en dehors de leurs quartiers, souvent durant les dernières nuits de vie qu'il leur restait, essayant tant bien que mal d'échapper à ce domaine immense en grimpant les barrières ou en essayant de forcer le passage à l'intérieur du manoir de Remor, pour se faire massacrer par le premier animatronic qui parvenait à les rattraper. La Marionnette n'avait jamais été la plus active, la plus virulente de la chasse, non, elle s'était mise à aimer bien plus ce jeu de poursuite horrifiante, s'amusant à apparaître et disparaître à la vitesse de l'éclair simplement pour voir ses victimes gémir et couiner en appelant à l'aide. Méritaient-ils leurs souffrances ? Probablement pas, mais Coraline était bien au-delà de cette perception de la bonté et de la malice, elle avait tant souffert elle-même qu'elle ne voyait pas pourquoi elle devait les plaindre eux qui avaient mené une vie si paisible et n'avaient jamais levé le petit doigt pour l'aider elle ou ses semblables. Elle qui avait été condamnée à conserver sa conscience d'autrefois s'était vue devenir quelqu'un qu'elle n'aurait jamais pensé être, dévorée par le désir profond de vengeance qu'elle ressentait et découvrant sa propre nature par la même occasion, sans rejeter cette dernière pour autant, au contraire, l'acceptant de tout son être pour ne faire qu'une avec elle. Elle était tout autant Coraline la jeune femme au comportement enfantin qui avait une relation particulière avec la mort et la peur que Coraline la Marionnette au sourire et aux larmes éternels et dotée d'une irrésistible envie de jouer avec les proies qu'on lui offrait, comme un chat joue avec ses victimes ; curieuse analogie quand on savait le lien étroit et puissant qui la liait à son cher Mr Midnight.

« Parfait alors, mais je vous demande une seule chose si je viens vous voir à la garderie... » Elle posa un doigt sur sa lèvre comme pour l'inviter à une confidence, un petit sourire espiègle tracé sur sa bouche comme si elle était sur le point de lui proposer de faire une bêtise. « Ne dîtes pas aux enfants que c'est moi qui répare les poupées et les jouets cassés. Je suis sûre qu'ils se sont déjà fait toute une histoire à eux pour expliquer comment ces objets si précieux pour eux leur revienne en bon état dès qu'ils les brisent… Et je ne voudrais jamais au grand jamais gâcher les fantaisies d'un enfant. »

Coraline avait une relation particulière avec les « mini-humains » ; en général, les plus petits avaient tendance à la trouver bizarre à première vue avec son look de poupée gothique et ses airs de grande enfant, et elle en avait probablement marqué plus d'un puisqu'elle répondait à leurs questions avec une honnêteté et une candeur parfois inappropriée et ne leur parlait jamais d'une manière condescendante, avec cette voix que la plupart des adultes prenaient avec eux, comme s'ils les considéraient comme des idiots cinglés. Mais cette approche souvent décriée par ses compères plus âgés cachait autre chose, un instinct de protection absolu à l'égard de l'innocence. Coraline avait vu sept vies se briser en mille éclats dans le monde des contes, sept innocences volées sans état d'âme, elle avait assisté au massacre créé par des enfants en perdition, dévorés par leur envie de vengeance, et s'était elle-même laissée aller à cette folie dévastatrice et exaltante tout à la fois. Alors s'était-elle promise de les protéger tous, elle qui n'avait que partiellement pu le faire pour ses propres frères et sœurs, autant dans ses faux souvenirs qu'autrefois ; elle protégerait leur innocence, elle les laisserait rêver de mille couleurs et se créer leurs mondes à eux comme Coraline s'était recréé le sien. Les enfants étaient pour elle l'apogée de l'âme, des esprits encore incorrompus par le monde qui les entourait, mais qui possédaient une lucidité absurde bien supérieure à celle des adultes ; ils étaient encore capable de s'accrocher à leurs fantaisies avec une force phénoménale, et c'était là leur trésor le plus précieux. Car quand on était comme Coraline, une fantaisie et un non-sens possédaient des formes très concrètes alors que les autres avaient passé leur temps à lui répéter que tout cela n'était « que dans sa tête »… Et même si c'était le cas, elle s'en fichait royalement. Pour elle, l'Ultraréalité, les chats qui parlent, les visions horrifiques et les amis imaginaires façonnaient sa réalité autant que les meubles de sa boutique ou les poupées qu'elle soignait avec patience et amour. Tout n'était au final qu'une histoire de perception, et Coraline n'était pas le moins du monde le genre à garder les pieds sur terre, ni à forcer les gens à en faire autant.

Elle écoutait Niels parler avec une attention distraite, à mi-chemin entre l'amusement et la fascination, état d'esprit qui la prenait plus souvent qu'elle ne le voulait vraiment. Sa curiosité était presque aussi étendue que l'amour qu'elle éprouvait pour son chat, et cette tendance lui jouait parfois des tours car son côté enfantin la poussait souvent malgré elle à en dévoiler autant sur elle que ce que les autres dévoilaient sur eux-mêmes. Mais quelque part quand il disait qu'elle pouvait compter sur lui pou retrouver Mr Midnight, une part d'elle-même se remplit d'espoir tandis qu'un autre morceau plus critique se remplissait d'une forme de méfiance ; Coraline était une jeune femme qui pouvait se montrer dangereusement naïve et crédule et c'était ce qu'elle avait démontré en emmenant cet inconnu dans sa boutique comme si ça n'était qu'une bagatelle, le faisant entrer dans sa vie avec une facilité déconcertante, mais dès que des signaux contraires se manifestaient elle ressentait à l'intérieur d'elle-même une forme de rejet, qui pouvaient se transformer de deux manières : par une attitude d'enfant capricieuse, devenant soudain désagréable et peu avenante, malpolie même si la personne en face d'elle se montrait lourde ou trop insistante. Mais Niels, avec son comportement si conciliant et généreux, lui assurant qu'elle avait son aide la plus totale et qu'il n'hésiterait pas à la contacter s'il trouvait quoi que ce soit alors qu'il la connaissait à peine transformait son rejet en un autre sentiment, celui qui venait titiller la Marionnette qui se terrait au fond d'elle-même, une suspicion certaine et amusante qui lui donnait l'envie irrésistible de jouer un peu avec lui, car elle sentait qu'il n'était pas aussi gentil simplement par bonté d'âme ou parce qu'elle était tellement mignonne qu'il ne pouvait résister à sa demande. Ça n'était pas que Niels ait pu démontrer autre chose que de la gentillesse, c'était simplement la douleur d'autrefois qui se réveillait, la trahison ultime qu'avait commise l'Autre Mère avait provoqué chez Coraline une remise en doute presque automatique des « bonnes intentions » de toute personne dépassant l'âge de treize ans. Enfin. De toute manière il était trop tard pour reculer, elle avait accepté son aide et donné sa carte et leurs destins étaient désormais liés ; restait à savoir ce qui allait se passer ensuite.

« Vous devriez prendre un chat. Je ne sais pas si vous vivez seul ou non mais il n'y a rien de tel qu'un chat pour rendre un endroit chaleureux. » Elle souriait simplement en disant cela, se laissant un peu plus aller à la nonchalance, examinant ses ongles qui méritaient sérieusement une nouvelle couche de vernis, bien qu'elle adoptait de plus en plus une attitude distante, non pas rêveuse mais qui se voulait capricieuse. On sentait qu'elle commençait à s'impatienter et qu'elle n'avait pas grande envie que ce drôle d'homme reste plus longtemps. « Dîtes donc, vous n'êtes pas avare de compliments en tout cas ! Ah oui, la cannelle ! J'en ai toujours beaucoup, mais maintenant que vous le dîtes il faut que j'en rachète, je commence à manquer… Et du lait… beaucoup de lait. Et je ne sais plus s'il me reste de la pâte… Ah, et il faut que je demande un truc à… un ami... »

Les yeux de Coraline étaient rivés sur le plafond, tandis qu'elle se tapotait le nez de manière régulière avec son index, bien plus concentrée désormais sur sa liste de course que sur la présence de Niels encore au sein de la boutique ; elle avait tellement envie qu'elle parte que son esprit considérait déjà qu'il n'était plus là, du moins jusqu'à ce qu'elle entende une sorte de… chanson ? Une mélodie fredonnée spontanément, et quelques mots qui l'accompagnait. Elle baissa ses yeux arrondis de surprise sur Niels, et pour la première fois depuis le début de la conversation, son visage était ailleurs, comme perdu dans des pensées insondables dont elle ne percerait jamais les secrets. Son regard se promenait à nouveau dans la boutique, mais pas avec cet air de curiosité dévorante cette fois, plutôt comme une balade paisible d'une poupée à l'autre, attentionné pour ces petites choses fragiles qui faisaient toute la saveur de la boutique de Coraline. Ça aurait pu être banal, d'autant plus que la demoiselle ne connaissait pas la chanson en question ; mais l'acte semblait si particulier, si en dehors de tout ce qui s'était passé jusque là, comme si la poussière était retombée et une convivialité étrange avec, que Coraline sentit comme un vide envahir les lieux et son corps entier. Son esprit constamment actif se trouvait béat de surprise et le bourdonnement en sourdine qui résonnait autour de la tête de Niels depuis le début de leur entrevue se dissipa aussi rapidement qu'un mirage, et elle se sentit soudainement très légère et très lourde à la fois. Ça semblait… pas à sa place. Une anomalie dans une continuité. Une hypnose inattendue. Une de ces claques qui pouvaient ramener les morts à la vie. Elle était si surprise qu'elle garda le silence quand Niels revint lui-même à la réalité, lui décochant son sourire-de-Cheshire favori en s'excusant humblement, et se contenta de le fixer dans les yeux, les siens grands ouverts, avec un de ces regards qui pouvait mettre mal à l'aise sans être menaçant une seule seconde.

« Vous avez une très jolie voix... » Elle admirait son visage désormais, se concentrant enfin sur les petits détails qu'elle avait laissé de côté au début, « On dirait pas en vous regardant au premier abord. » Elle ne s'arrêta pas une seconde sur le fait qu'elle ne lui avait pas exactement fait un compliment. « Vous avez une voix chaude et envoûtante. On aurait envie de vous écouter pendant des heures… Je comprends mieux pourquoi vous êtes attiré par le monde du spectacle. Les enfants doivent beaucoup vous aimer, à la garderie... »

Parmi toutes les contradictions de Coraline, il y avait son étrange relation avec les comptines et les berceuses. Elle n'en chantait jamais ; n'en fredonnait jamais ; n'en écoutait jamais. Pour la simple et bonne raison que c'était son plus gros point faible, sa némésis, son absolue ennemie, bien plus même que l'Autre Mère ou son propre désir de vengeance, tout cela contenu dans une petite boîte à musique soigneusement enrobée dans une couverture de laine et cachée au fond d'une autre boîte de l'atelier. Bien que concrètement, les chansons qui ne venaient pas de sa boîte n'avaient pas d'effet physiologique sur elle, elles avaient un effet psychologique, réveillant une fascination à laquelle elle ne pouvait résister, comme un serpent envoûté par la douce musique d'une flûte à bec, devenant soudain le pantin de celui qui s'amusait à fredonner quelque chose en sa présence. C'était quelque chose qu'elle ne contrôlait pas vraiment, tant l'effet était contradictoire, entre un besoin viscéral de s'éloigner de la source du problème et l'envie sourde et irrésistible de continuer à écouter la paisible mélodie qui résonnait dans ses oreilles. Si elle ne s'était pas retenue à temps, elle aurait probablement tapé dans ses mains avec douceur, comme pour encourager Niels à poursuivre ; mais elle réalisait que ce serait une grave erreur de sa part, et le besoin urgent qu'il s'en aille la hantait d'autant plus. Elle ne dit rien lorsqu'il plaisanta en levant la main pour toucher le plafond, approuvant simplement de la tête tout en essayant de boire du thé sans se rendre compte que sa tasse était vide, mouvement d'un automatisme singulier auquel elle ne prêta pas attention.

Quelques secondes de plus et Coraline implosait, et elle n'en avait absolument pas conscience.

« Mais vous ne m'embêter pas, voyons. Au contraire, cette rencontre fut des plus instructives. Et puis comme je disais ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un « collègue », en quelque sorte. Je ne manquerai pas de passer à la garderie… très bientôt ! Passez une bonne fin de soirée surtout. »

Elle le regarda partir en tenant toujours sa tasse vide et froide entre ses mains ; il y parvint tant bien que mal, lui adressant un dernier sourire avant de disparaître derrière la porte d'entrée. Et à peine fut-il dehors que les couleurs de la boutique semblèrent perdre de leur éclat, passant d'une chaleur douce à une froideur étrange pour un mois d'été. Coraline passa de longues secondes les yeux rivés sur la porte de bois dans le silence le plus complet, les mains toujours autour de sa tasse et les jambes réunis sous elle, en tailleur sur le comptoir ; elle avait soudain l'impression d'affronter une réalité qu'elle n'avait pas la moindre envie d'affronter, tout en flottant entre deux mondes distincts et incompatibles. Elle se mouva enfin au bout de plusieurs minutes, agitant ses doigts en les examinant ; et très soudainement, sa chevelure d'un noir d'encre vira entièrement au blond clair, tandis qu'elle se laissa tomber sur le sol d'un mouvement gracieux et agile. Attrapant son sac vidé sur le comptoir, elle jeta à l'intérieur quelques objets qu'elle estimait essentiel, et examina quelques secondes un petit flacon de verre transparent ; il lui restait quelques pilules. Parfait. Il fallait qu'elle « parle à un ami ». Le serrant dans son poing fermé en fixant le vide, elle se décida ; et d'un mouvement souple, elle attrapa le premier chapeau qu'elle trouva, le vissant sur sa tête avant de suivre le chemin qu'avait pris Niels pour « s'échapper » de son antre. Puis, jetant un œil discret sur la rue, elle s'assura que le géant n'était plus dans le coin, avant de prendre la direction du parc ; il était tant de s'assurer qu'Itward n'avait pas décidé de l'abandonner, mais il était hors de question qu'on puisse la surprendre. Et à mesure qu'elle marchait, elle ne réalisait pas que ce qui l'obsédait en même temps que de savoir si son ami imaginaire était toujours là, c'était la voix chaude et envoûtante du marionnettiste, sa petite chanson résonnant encore dans son esprit, et le bourdonnement qui l'accompagnait encore semblait en battre la mesure, comme un poison qui se répandait à grande vitesse dans ses veines...


The end... ?

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