« By the looks of it, you could lose some of that food. » ∞ Ellie & Juliet

Ellie & JulietBy the look of it ...

Elle était propre - plus ou moins - et avait changé de vêtement. Elle avait lavé les autres la veille, mais il ne faisait pas encore assez chaud pour qu'il sèche vite, et était donc toujours accrochés à la branche d'arbre. Elle pris l'un des lacets de chaussures qu'elle avait dans son sac et attacha ses cheveux mouillés en une queue de cheval. Les cheveux trop cours tombait sur le côté de son visage, et l’embêtait parfois en se mettant devant ses yeux. Mais en étant mouillés, ils bougeaient moins, et n'allait donc pas la gêner avant qu'ils soient sec.

Le vent frais la fit frissonner. Au milieu de la forêt, dans ses vêtements humide suite à la nuit pluvieuse, elle avait froid comme en pleine hiver. Fouillant dans son sac, elle sortit la seule veste qui lui restait, une veste polaire imperméable marron qui avait un gros trou au niveau du coude droit, mais dont les poches étaient restée intacte. Sortant la veste de son sac, Elizabeth se dépêcha de la mettre et de fermer la fermeture éclaire.

Elle ferma son sac et le mis sur son dos. Les vêtements qui séchaient était accroché haut dans l'arbre, ainsi si des gens les voyaient, il penserait que des adolescent avait jouer à les jeter en l'air. Personne n'irait les récupérer.

Elle alla ensuite décrocher son cheval. Elle l’avait volé à l'écurie - honte sur sa famille. Mais tant pis. Il était son compagnon. Et elle prenait grand soin de lui. Elle lui flatta l'encolure avant, d'un bond, de monter sur son dos. Puis elle le mit au pas vers la ville. Arrivé proche de l'orée du bois, elle s'arrêta et rattacha Excalibur à un arbre. Elle allait aller se chercher à manger, puis elle reviendrait pour lui. Tout cela ne devrait pas prendre plus de vingt minutes.

Elle sortie de la forêt et marcha dans les rues de la villes. C'était le matin - très trop le matin - et beaucoup de magasin n'était pas encore ouvert. Et pour ce qu'elle voulait faire, que les rues soient vides était parfait. La brune se dirigea donc vers ce que les gens appelaient "chez Granny".

Elle ne pouvait pas rentrer par la porte avant. Il y avait une cloche. Mais cela ne lui posait pas de problème. Elle se faufilât sur le côté du restaurant et vit une fenêtre ouverte au premier étage. Elle grimpa alors sur les barrières qui longeait le restaurant et, d'un bond, elle attrapa le rebord de la fenêtre, et se hissa doucement pour regarder à l’intérieur. Personne.

Elle rentra dans la pièce et se dépêcha d'aller jusqu'à la porte. Elle l'ouvrit et la referma sans bruit avant de se faufiler en bas. Elle regarda à droite, à gauche. Toujours personne en vue. Courant tout en restant près du sol, Elizabeth se dirigea en cuisine.

Là, elle pris tout ce qui se mangeait, mettant les gâteaux, sandwich et frites froides dans son sac à dos. Elle allait repartir aussi vite qu'elle était venu, son sac à nouveau sur son dos quand, en passant dans le couloir pour remonter jusqu'à la fenêtre ouverte, elle entendit des bruits de pas venant d'une pièce au rez de chaussé.

Elle se mit à courir vers les escaliers, tant pis pour le bruit, elle allait se faire repérer si elle rester là. En courant, elle avait au moins une chance de rejoindre Excalibur et de semer quinconce la suivrait.

Mais ses jambes choisirent ce moment pour lui faillir, et la brune s'étala de ton son long dans les escaliers, se tapant la tête contre une marche et sentent déjà du sang coulé de son nez jusqu'à ses lèvres.

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Juliet S. Lucas & Elizabeth Raven

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La jeune femme était venue tôt ce matin-là. Hier, elles avaient fait la fête avec sa sœur alors forcément, depuis le temps, Juliet savait bien que Ruby ne serait pas à l’heure. Aussi, plutôt que Granny ne râle après son aînée parce qu’elle serait seule au service, la dessinatrice avait mis son réveil pour venir aider sa mère adoptive, coupant court à toute possibilité de conflit. Quand elle arriva au restaurant, Juliet se hâta de mettre tout en place, de dresser les tables et de commencer à faire du café. Les clients en avalaient des quantités industrielles, surtout tôt le matin.

Par acquis de conscience, Juliet monta à l’étage afin de voir si Ruby n’était pas réveillée. Si cela était le cas, la jeune femme s’effacerait et lui laisserait le bénéfice de ce qu’elle avait mis en place. La dessinatrice était un peu égoïste, sauf quand il s’agissait de sa famille. Et puis, s’il suffisait de s’effacer pour que les conflits ne se déclarent pas, elle trouvait cela bien peu cher payé. Mais en constatant que sa sœur dormait toujours, la jeune femme eut un sourire et elle redescendit à l’étage. Remarquant alors qu’il manquait quelques tubes de sauce sur certaines tables, Juliet commença à se diriger vers la cuisine quand elle entendit un bruit sourd dans les escaliers. Craignant que Ruby ne se soit levée et qu’elle ne soit tombée dans les escaliers, la dessinatrice se hâta d’aller vers l’escalier.

Mais ce n’était pas Ruby qui était au sol. C’était une jeune fille aux cheveux châtains, un peu maigre. Juliet s’accroupit à ses côtés sans rien dire et remarqua alors qu’elle s’était mise à saigner du nez. Prenant le torchon propre qu’elle avait calé en partie dans une poche de son jean, la jeune femme le pressa sous le nez de la jeune fille.

- Et bien, tu ne t’es pas loupée… Dit-elle doucement à la petite. Qu’est-ce que tu faisais là ?

Juliet en avait bien sur une petite idée, mais elle voulait la confirmation une fois que l’enfant aurait repris ses esprits. À partir de là, la jeune femme aviserait sur ce qu’elle ferait ou pas.

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« PUTAIN ! » laissa-t-elle échapper en s'appuyant sur ses mains pour se relever. Mince, ça faisait un mal de chien. Elle s'essuya les lèvres avec son avant bras, ne se souciant pas le moins du monde de couvrir sa veste de sang. Ce ne serai pas la première fois.

En entendant les pas se rapprocher d'elle, elle se retourne d'un bond pour voir devant elle une jeune femme au cheveux châtains clair qui s'approchait. Pendant une seconde, Elizabeth se dit qu'elle devrait fuir. Mais de toute manière, avec sa douleur à la tête, et la proximité de la femme en face d'elle, elle ne ferait pas deux pas avant d'être rattrapée. Donc elle ne bougea pas quand inconnue s'accroupit près d'elle pour lui coller un torchon sous le nez.

« Merci j'avais pas remarquer ! » dit-elle en entendant la brune en face d'elle lui dire qu'elle ne s'était pas loupée. Puis elle lui demanda ce qu'elle faisait là, et Eli' ricana. Comme si elle ne le savait pas.

La jeune fille pris le torchon dans ses propres main pour le serrer un peu plus fort contre son nez, appuyant de sa main libre de chaque côté de la base de son nez afin que le saignement s'arrête au plus vite. « Je pense que tu sais très bien ce que je faisais. » Elle attendit quelques secondes sans rien dire avant de lâcher son nez et de baisser le torchon. Le saignement s'était arrêté, pour son plus grand plaisir. Maintenant, il fallait juste qu'elle se lave le visage - mais elle ferait ça plus tard.

« Je pourrais dire que je suis désolée mais c'est pas le cas. En tout cas, tu m'as vu, donc je te rend tout. Et je reviendrais pas. » Elle enleva l'une des bretelles de son sac à dos et le mis devant elle, ouvrant la fermeture éclaire et commençant à sortir tout ce qu'elle avait pris pour poser la nourriture sur les marches de l'escalier. Après tout, c'était le jeu : elle volait sans se faire prendre, ou elle rendait tout son butin.

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Juliet ne se formalisa pas du ton de la gamine. Elle préféra se concentrer sur le reste, tout en lui demandant ce qu’elle était venue faire ici. Au moins espérait-elle la faire avouer, juste pour être certaine qu’elle assumait son acte. Mais non. La gosse se contenta de lui répliquer qu’elle savait très bien ce qu’elle faisait là. Un soupir échappa à la jeune femme à cette réponse, tant ça n’était pas ce qu’elle voulait entendre. Tant pis… La petite voleuse lui annonça alors qu’elle allait tout lui rendre et qu’elle ne reviendrait plus. Et à la grande surprise de la dessinatrice, la gamine commença à tout sortir de son sac.

- Ne sois pas ridicule tu veux ? Lâcha-t-elle, exaspérée. Tu gardes la nourriture, mais jette les frites froides, c’est dégueulasse. Lui dit-elle avant de se relever. Tu ne peux pas partir d’ici dans cet état… Viens avec moi dans la cuisine. Ajouta-t-elle en prenant le bras de la gamine pour la forcer à venir avec elle, mais surtout pour la soutenir à cause du choc à la tête. Rapidement, Juliet l’installa sur un tabouret et prit un torchon qu’elle mouilla. Tiens, essuye-toi… Je vais te donner quelques parts de gâteaux au chocolat…

Sur ces mots, la dessinatrice emballa avec efficacité plusieurs parts de gâteau au chocolat dans du papier aluminium. Dans le même temps, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait bien faire pour aider cette gamine… Enfin, pour cela, il fallait déjà qu’elle ait envie d’être aidée ce qui était compliqué avec les mômes dans la rue. Juliet le savait, parce qu’elle en avait côtoyé pas mal à l’orphelinat avant qu’ils ne disparaissent dans la nature…

- Comment tu t’appelles ? Lui demanda-t-elle en lui tendant les parts de gâteaux.

C’était peut-être une tentative pour rien… Mais la dessinatrice ne pourrait plus se regarder en face si elle n’essayait pas un minimum de l’aider. Parfois, on avait simplement besoin qu’une personne généreuse nous tende la main…

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Elle pouvait garder la nourriture ? Qu'est-qui ne tournait pas rond chez cette femme ? La dernière fois que Elizabeth s'était fait prendre sur le fait, le gérant du magasin l'avait assis sur une chaise et lui criait dessus en attendant que la police décroche. Elle s'était échappé du magasin de justesse en courant vers la sortie dès que l'homme avait le dos tourné pour parler au téléphone.

Mais non, la blonde en face d'elle lui disait de tout garder, sauf les frites. « Je prend pas la nourriture pour son bon gout. » Même l'inconnue ne dirait pas non à des frites froides si elle n'avait pas manger depuis trois jours. Ce n'était pas le cas d'Eli' en ce moment, mais ça lui était déjà arrivé plus d'une fois.

Puis la jeune femme lui pris le bras et l'emmena jusqu'à la cuisine. Ellie voulu se débattre afin qu'elle la lâche, mais elle se dit qu'après lui avoir autorisé de prendre toute cette nourriture, elle lui devait bien ça. alors elle s'assit sagement sur le tabouret et regarda la femme mettre des pars de gâteau au chocolat de côté. « Qu'est-ce que ... Quoi ? » C'était pour elle ? Elle devait être en plein délire. En fait, elle était toujours allongé sur l'escalier, inconsciente, et tout cela n'était qu'un rêve.

Elizabeth pris le torchon mouillé qui avait été déposé sur ses genoux et se lava les lèvres et le nez avec. Puis elle le déplia et se le passa sur le visage entier.

En face d'elle, la jeune femme revint et lui tendis quelques parts de gâteaux emballées tout en lui demandant son prénom. Elizabeth se contenta de la regarder sans rien dire. Longtemps. elle n'y croyait tout simplement pas. Pourquoi elle n'avait pas tout simplement été mise à la porte.

« Elizabeth. » finit-elle par dire, sans pour autant prendre ce qu'on lui offrait, se contentant de baisser les yeux vers le sol.

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Juliet se crispa sans le montrer en entendant la petite lui rétorquer qu’elle ne prenait pas la nourriture pour son bon goût. Cela ne faisait que confirmer ce que la jeune femme avait cru deviner… Elle était seule et ne mangeait pas souvent à son goût. Une chose si peu imaginable pour la dessinatrice qu’elle se creusait les méninges pour savoir comment l’aider… En attendant d’avoir une super idée, elle pouvait au moins lui fournir des réserves… Avant de s’occuper de la nourriture, Juliet donna un torchon humide à la gamine pour que celle-ci puisse au moins nettoyer le sang qu’elle avait sur le visage. Puis une fois qu’elle eut fini, elle lui tendit les gâteaux emballés, souriant presque de la stupeur que la petite manifesta.

- C’est pour toi… Tu pensais que j’allais te laisser mourir de faim ? Lui demanda-t-elle en arquant un sourcil avant de lui demander son nom. La petite, méfiante, mit du temps à répondre mais répondit. C’était le principal. Moi c’est Juliet. Lui dit-elle en souriant. Écoute… Je sais que tu as dû entendre ça des centaines de fois… Mais… Je peux t’aider… De la façon que tu veux… En te fournissant un abri pendant les périodes de froid, un endroit où tu pourras te laver, en te donnant de la nourriture… Ou même en t’adoptant si tu veux. Je sais ce que ça fait que d’être seule au monde… Je sais aussi que tu te débrouilles seule depuis longtemps. À toi de choisir ce que tu penses être le mieux pour toi…

La proposition d’adoption était sortie toute seule… Mais au final, ce n’était pas une mauvaise idée. Juliet aurait pu devenir une voleuse comme Elizabeth si elle n’avait pas été adopté enfant par Granny… Elle avait eu de la chance et était pleinement conscience que cela n’arrivait pas à tous les orphelins. Alors si elle pouvait en aider une… Elle n’hésiterait pas une seconde. Pas même si le défi s’annonçait énorme comme là avec Elizabeth…

- En attendant, tu veux emporter des boissons aussi ou pas ?

Il fallait qu’elle puisse réfléchir tranquillement. Et parler nécessités alimentaires lui montreraient que tout était dans ces mains. Personne ne la forcerait…

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Ca y est. Elle avait compris. Juliet n'était pas gentille avec elle juste pour être gentille. Personne n'était jamais gentille sans raison. Non, elle voulait quelque chose en échange, c'était sûr. Alors quoi ? Eli' allait se faire adopter, et ensuite être esclavager au fond d'une cage ? Non. Hors de question. Il lui manquait plein de chose dans sa vie, mais la liberté n'en était pas une, et il était hors de question qu'elle abandonne ça.

Prenant son sac dans ses mains, elle se leva furieusement de sa chaise, vidant toute la nourriture entassée par terre. Des larmes de rages coulaient sur ses joues sans même qu'elle ne s'en rende compte. Bon sang, qu'est-ce qu'elle pouvait être naïve. « Merci de ta ... "Gentillesse", mais je n'ai pas l'intention de travailler pour qui que ce soit. Plutôt mourir qu'être dépendante de quelqu'un. »

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La dessinatrice se rendit rapidement compte qu’Elizabeth était entrain de se braquer. Cela avait été très discret, une simple tension dans les épaules, mais cela lui avait suffi à imaginer ce que la petite lui répondrait. Si Juliet ne fut pas déçue par ce que l’enfant lui dit, en revanche, elle l’était bien plus par ce qu’elle insinuait. Lorsque les larmes emplirent ses yeux et qu’elle renversa toute la nourriture offerte, la jeune femme eut un coup au cœur. Merde, mais qu’est-ce qu’elle avait vécu cette gosse ?

- Je ne crois pas avoir parlé de travailler pour moi… Lui répondit-elle doucement. Et ramasse cette nourriture, quel que soit ton choix, elle t’est acquise de toute façon. Tu pourrais partir avec et ne jamais revenir que je ne t’en voudrais pas… Qui donc t’as convaincu que l’on ne pouvait rien offrir sans qu’il n’y ait un échange ?

Cette gamine semblait en avoir vu des vertes et des pas mûres… Et même si tout s’annonçait difficile, cela ne faisait qu’augmenter l’envie qu’avec Juliet de lui venir en aide. Elle imaginait déjà la réaction de Granny et Ruby, mais cela n’avait pas d’importance. Comme les deux femmes qui composaient sa famille, la dessinatrice avait un fort caractère et se montrait très têtue quand quelque chose lui tenait à cœur, comme c’était le cas-là.

- Tu sais, je comprends ta méfiance… Moi aussi j’étais pareille… J’avais 6 ans quand Granny m’a adopté… J’ai mis longtemps à lui accorder ma confiance, me demandant tous les jours quand est-ce que ça prendrait fin et qu’on me renverrait à l’orphelinat… Mais ça n’est jamais arrivé… Et Granny ne m’a jamais rien demandé en échange… Elle m’a accueilli, a fait de moi la sœur à part entière de Ruby sans que cela ne cesse…

Juliet lui racontait tout cela pour qu’elle se rende compte que tout n’était pas forcément noir et mauvais dans ce monde… On lui avait tendu une main à elle et la jeune femme reproduisait la bonté et la gentillesse qu’on lui avait manifesté des années auparavant. Cela n’allait pas plus loin que cela…

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Non non non, elle n’allait pas l’avoir avec ses mots gentils et ses paroles douces et … Bon sang, Eli’ avait l’impression d’être une gosse de six ans, pleurant pour un rien et ayant besoin du réconfort de sa maman pour se calmer. Elle se mit mentalement une claque afin de se réveiller. Arrête d’être stupide ! se répétait-elle en boucle dans sa tête. Les gens avaient bien raison : elle n’était qu’une pauvre gamine.

Les larmes lui floutait sa vision, et elle avait du mal à entendre Juliet parler à travers ce boucan dans son esprit. Non, elle n’en voulait plus de la nourriture. Elle n’était pas sûre d’avoir de nouveau faim un jour. C’est pas possible … Et dire qu’elle avait cru, pendant une seconde, une petite seconde, que cette femme allait l’aider. Qu’elle allait la prendre sous son aile protectrice, lui donner tout l’amour dont elle avait besoin, qu’elle allait la protéger, l’éduquer … Qu’elle allait être comme une mère. Eli’ avait vraiment une trop grande imagination. Elle envisageait des scénarios de rêves qui n’allaient jamais se réaliser. La déception était son lot quotidien, elle devrait y être habituée, non ?

Quand Juliet lui demanda l’identité de la personne qui l’avait rendu si farouche, si peu confiante en autrui, la brune se rappela le visage de cet homme qui l’avait détruite sans scrupule. Mais elle n’allait pas lui révéler son plus lourd secret, si ? Surtout depuis qu’elle avait appris que cet acte n’était pas quelque chose de banal, mais quelque chose d’abject. Surtout depuis qu’elle avait mis un nom dessus, et avait commencé à en avoir honte.

Elle souffla quand la femme en face d’elle repris la parole. Elle n’aurait pas besoin de répondre. Juliet lui raconta alors son histoire, une histoire similaire, à la seule différence qu’elle se finissait bien. La blonde avait trouvé une famille pour l’accueillir, et elle était contente pour elle. En attendant, ce n’était pas le cas de beaucoup d’orphelins : Juliet avait eu une chance que beaucoup n’aurait jamais.

Tout n’était pas noir dans ce monde ? Elizabeth en doutait vraiment. Mais il fallait bien avouée que cette Juliette se comportait bien avec elle, se montrait même gentille. Toute cette gentillesse à laquelle elle n’était pas habituée avait percutée la brune de plein fouet. Elle était déséquilibré, debout dans cette cuisine, pleurant comme un bébé. Et à vrai dire, elle n’avait pas envie d’arrêter. Après tout, elle avait quatorze ans. Elle n’avait pas besoin de toujours se comporter comme une adulte.

Là tout de suite, elle n’avait aucune envie d’être adulte. Elle voulait juste pouvoir baisser sa garde, au moins pendant un jour. Alors, tandis qu’un sanglot s’échappait d’entre ses lèvres, la jeune fille se jeta dans les bras de Juliet, commençant à pleurer comme elle se l’était toujours interdit de faire.

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Juliet avait tenté de comprendre et de combattre les appréhensions d’Elizabeth. Visiblement, on avait fait du mal à cette gamine qui avait dû grandir trop vite. Pour lui montrer qu’elle n’avait pas de mauvaises intentions et surtout qu’elle la comprenait, la jeune femme lui avait raconté sa propre histoire et le fait qu’on l’avait adopté sans rien lui demander échange. Elle voulait que l’adolescente comprenne qu’elle agirait de la même façon qu’on l’avait traité elle quand elle avait rejoint la famille Lucas…

Mais elle ne s’était pas attendue à une telle réaction. Elizabeth venait de lâcher un sanglot et de se jeter dans ses bras. Puis elle fondit en larmes et Juliet qui avait été trop surprise au début se hâta bien vite de passer ses bras autour de la jeune fille et de la serrer contre elle, lui montrant qu’elle était là et qu’elle ne la lâcherait pas si elle la laissait faire. La dessinatrice était assez émotive pour verser elle aussi quelques larmes de tristesse en voyant la détresse dans laquelle était plongée l’adolescente. Son envie de l’aider et de lui apporter un foyer et une famille n’en fut que décupler.

- Chut Ellie, ça va, tu es en sécurité maintenant… Lui dit-elle doucement, en murmurant et en lui caressant les cheveux avec tendresse.

Il était hors de question qu’elle la laisse repartir maintenant. Elizabeth serait certainement encore un peu dure à convaincre, mais Juliet était plus que déterminée à la garder avec elle. La jeune femme ne comprenait pas trop comment c’était possible, mais elle avait déjà commencé à s’attacher à cette gamine au caractère rebelle.

- Tu vas rester avec moi… Si tu le veux bien. Se hâta-t-elle de préciser pour ménager sa susceptibilité.

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Si Juliet ne s’attendait pas à cette réaction, Elizabeth non plus était loin d’imaginer qu’elle se jetterait un jour dans les bras de quelqu’un. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Était-elle en train de baisser sa garde ? Est-ce que c’était une bonne chose ? Elle n’en savait rien. Si elle faisait toujours attention à tout, ce n’était pas pour rien. Au contraire. Mais Juliet lui semblait tellement gentille. Eli’ avait envie de croire que la blonde ne lui ferait jamais aucun mal. Elle avait besoin de croire qu’au moins une personne sur cette terre voulait son bien, et seulement son bien.

Juliet s’était mise à lui caresser les cheveux, ce qui calma immédiatement l’adolescente. Cette dernière ne lâchait pas prise, profitant de la chaleur que l’étreinte lui procurait. Si seulement ce moment pouvait durer éternellement. La blonde lui chuchotait des paroles de réconfort, lui disant que tout allait bien se passer. Elizabeth décida de la croire. Ses larmes se faisaient plus rare, ses sanglots moins rapprochés. Petit à petit, l’adolescente se calmait. Quand la blonde lui dit qu’elle resterait avec elle si elle le voulait, Eli’ se contenta d’hocher la tête. Elle ne savait pas encore si elle passerait sa vie avec cette femme qui l’accueillait à bras ouvert … Mais elle voulait au moins essayer. Et puis, si quoi que ce soit se passait mal, elle pourrait toujours s’enfuir, non ?

Puis un nom lui vint à l’esprit. Excalibur. Qu’allait-il arriver à son cheval ? Ellie ne l’abandonnerait jamais. C’était eux deux, ou personne. Ellie avait envie de penser que Juliet les accepterais tous les deux. Mais elle devait en être sûre. Elle rompit l’étreinte et leva la tête pour regarder Juliet. « C’est juste que … » Les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle avait l’impression que ses cordes vocales ne marcheraient plus, trop peu habitué au fait de pleurer. Alors Elizabeth fit la première chose qui lui vint à l’esprit : elle alla vers la fenêtre la plus proche, l’ouvrit en grand et sortit dehors. Sans laisser le temps à Juliet de penser à la rattraper, elle partit en courant vers la forêt.

Quand il la vit, Excalibur se mit à piétiner le sol de contentement, secouant sa tête dans tous les sens. Elizabeth ne put s’empêcher de sourire à cette vue. Au moins, il y en avait un qui était toujours heureux de le revoir. Elle détacha la reine de l’arbre et se remit à marcher vers le restaurant. Après quelques minutes de marche solitaire, elle fit entrer Excalibur dans la cour, et fit face à Juliet. « Si je viens, alors il vient aussi. » Ainsi, tout le monde en ressortirait gagnant : Juliet pourrait l’adopter, et Ellie aurait l’assurance que son cheval allait bien se porter.

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Pendant un long moment, Juliet berça Elizabeth contre elle, lui murmurant des paroles douces et lui certifiant que tout irait bien. Puis elle avait proposé à l’adolescente, une fois que celle-ci se fut un peu calmée, de venir vivre avec elle. La brune accepta puis se figea et enfin s’enfuit. La jeune femme la regarda partir, complètement surprise par ce revirement de situation. Puis la dessinatrice reprit ses esprits et s’élança à la poursuite de la petite. Fragilisée comme elle l’était, n’importe qui pourrait venir l’emmerder, la carapace d’Elizabeth avait un peu cédé et il lui faudrait du temps pour la remettre en place…

Mais une fois dehors, Juliet entendit des pas de cheval et l’adolescente surgit devant elle, accompagné d’un cheval. Le soulagement de la brune fut tel qu’elle le manifesta en soupirant bruyamment en la voyant devant elle. Puis elle se rendit compte de ce qu’Elizabeth lui demandait. Loin de fuir comme elle l’avait pensé, la jeune fille était partie chercher son cheval pour le lui montrer et lui dire que c’était un lot qu’elle prenait, elle et le cheval ou rien…

- La prochaine fois, dis-moi ce que tu fais au lieu de partir en courant comme ça, ok ? Lui dit-elle en souriant. Je n’ai pas d’écurie chez moi… Mais le jardin sera assez grand pour lui jusqu’à ce que je puisse lui faire construire un box. Vous venez tous les deux. Ajouta-t-elle en regardant Elizabeth droit dans les yeux pour lui montrer qu’elle était sérieuse.

Si elle s’était attendue à ce que son cheval ne soit pas le bienvenue, c’était raté. Juliet n’avait pas de connaissance en matière de chevaux, mais elle savait qu’Elizabeth pourrait prendre soin de lui et lui montrer comment faire. Et puis de toute façon, la jeune femme ne se serait pas vue refuser de l’avoir avec elle, vu qu’il avait semblait-il, été le seul ami de l’adolescente pendant longtemps…

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Juliet semblait soulagée ... Mais de quoi ? C'était à Elizabeth de s'inquiéter, non ? Son destin se jouait aujourd'hui. Tout dépendait de ce que la blonde allait dire. Elizabeth ne voyait pas pourquoi la bonde pouvait s’inquiéter. Juliet lui demanda de la prévenir la prochaine fois qu'elle partait, et de ne pas simplement partir en courant. Elizabeth y réfléchit puis acquiesça, n'y voyant aucune inconvénient. Ça ne lui coutait rien de prévenir Juliet dès qu'elle voulait aller quelque part.

Puis la blonde lui dit qu'elle n'avait pas d'écurie. Eli' s'attendait donc à un refus. Mais elle fut surprise, et dans le bon sens, en entendant Juliet lui dire qu'il pourrait rester dans le jardin. Elizabeth ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait autant sourit. C'était comme un rêve devenu réalité, un rêve qu’Elizabeth ne savait même pas qu'elle voulait voir se réaliser. Elle avait trouver une famille. Enfin, un mère. Ou une tante ? Elizabeth ne savait même pas comment elle était censée appeler Juliet ... Pour l'instant, son prénom suffira. En tout cas, avoir une personne pour s'occuper d'elle était mieux que rien, non ?

« Pas besoin de box, le jardin suffira, il a l'habitude. » Souriant toujours, Elizabeth se jeta au coup de son cheval. Celui ci, surprit, releva la tête, avant de la frotter contre le dos de sa cavalière. « On a trouvé une famille. » lui chuchota-t-elle à l'oreille de l'équidé. Elle espérait qu'ils allaient tous les deux se plaire chez Juliet.

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» « So you don't want me. Fine then. I don't need you either. » ∞ Ellie & Juliet & Ruby
» Dessine-moi un mouton × ft. Airis & Juliet
» Lose your mind ♱ Manea P. Anderson [terminée]
» « I was scared without you » ∞ Ellie & Joel
» Ellie Lucas Williams ∞ the last of me