Rencontre au éclair des étoiles Ft Valentina A. Sweetheart

La saint Valentin ! Oh grand jour, Oh jour le plus beau entre tous, moment le plus merveilleux de l'année - sans vouloir offenser quiconque - que pouvait-on avoir de mieux ? C'était aujourd'hui que l'on fêtait le jour le plus pure, que les couples renouvellent leur sentiment et que les autres déclarent leur flamme ! Et en ce jour spécial, Cupidon était bien sûr survoltée. Terminés depuis longtemps, les tea-party sur les terrasses de Valentin's Town ! Quiconque n'étais pas venu pour aider à préparer la fête ce mois dernier avait été chassé comme un malpropre de Valentin's Town. C'est que la reine de la ville n'avait plus une minute à elle ! Voletant aux quatre coins de la ville, elle supervisait et aidait aux préparatifs final, ce pour quoi les habitants se préparaient depuis l'an dernier : la saint valentin. D'un coté, des angelots finalisaient des flèches rosées, et de l'autre des flèches rouges, dans un quartier d'autres s'entrainaient à viser les cœurs purs de leur petits arcs. Dans un autre coin encore, la fabrique de chocolat tournait à plein régime. Les boites seraient déposées un peu partout dans quelques heures par les grandes et blanches colombes de Valentin's Town.

Dans un autre quartier, à l'autre bout de la ville, dans un recoin isolé et vide, les quelques angelots les plus âgés et les plus sérieux travaillaient sur l'un des sujets les plus délicats : non sur les chocolats ouvragés, ou les poèmes d'amours, ni les composition de bouquets ou la roseraie, ni la salle des Flèches. Là se trouvait la fabrique de flèche noir. Les angelots la manipulaient avec un soin et une attention la plus totale, restant concentré sur leur ouvrage. Se posant délicatement près d'eux, Cupidon se pencha sur leur travail de précision, et un frisson la traversa. Ce qui se tramait dans ces lieux, ce qui rodait entre leurs mains était la chose la plus horrible et la plus malsaine que Cupidon connaissait. Malgré tout, ces flèches étaient nécessaire. Après un instant d'hésitation, la femme saisit trois de ces nouvelles flèches pour les placer à part, dans son carquois. Et elle était fin prête. S'envolant à travers une fenêtre, la femme jeta un regard depuis le ciel sur sa ville, avant de suivre a route du soleil levant vers le monde extérieur, suivit de son armée d'angelot.

Si Cupidon adorait parcourir le monde des humains, l'arc bandé, elle n'avait pourtant plus aucun travail à faire, ou presque, et si elle l'avait voulu, elle aurait même pu rester à Valentin's Town pendant que les angelots travaillaient. Mais comment penser un seul instant à louper sa fête préférée ? Néanmoins, elle ne se gênait pas pour décharger une bonne partie du travail de masse sur ses subordonnées, gardant les travaux de précisions, délicats et fragiles, pour elle. Une colombe frôla son visage, se dirigeant vers les villages et leur habitations, des paquets de chocolats entre les pattes. Volant elle paresseusement, Cupidon se laissa porter par les vents, observant le jour se lever. Et la journée passe à un rythme bien trop rapide, comme toujours, et l'astre décline déjà dans le ciel lorsque la jeune femme termine sa tournée des royaumes. Chantonnant dans le ciel, comblée par le succès de sa fête, elle se laissait une fois encore portée par le vent, et une musique s'éleva doucement, caressant le ciel de ses notes mélancoliques.

Mélancolique ?! Certainement pas ! D'un mouvement souple, elle vire de bord pour se rapprocher à grande vitesse de la source de se son, certes très beaux, mais enfin, le jour de la Saint Valentin ! Elle devrait entendre des sérénades et des balades, pas des musiques aussi... seules ! Elle parvint rapidement près d'un château resplendissant, et cela venait d'ici  ! Qui donc était aussi mélancolique le jour de la Saint Valentin ? Elle ne le permettrait pas. Déjà, ses doigts étaient fourmillant, prêt à saisir une flèches. Survolant la cour, elle entendit les murmures et les chuchotements sur le départ du roi, laissant seule sa reine. Affaire urgente, certes, mais quand même ! De quel droit osait-il ignoré proprement sa fête ! D'un geste distrait, elle planta une paire de flèches dans le cœur des deux jeunes personnes chuchotant, poussant leur cœur l'un vers l'autre comme ils devaient le faire de toute façon.

Mais la musique résonnait toujours, et cette histoire de roi parti et de reine abandonnée attendrait, la mélodie tout d'abord ! S'élevant dans le ciel, elle se dirigeait vers le son, montant toujours plus haut contre les tours du château. Et c'était au sommet, en fait, que la femme ailée trouva ce qu'elle cherchait. Une jeune fille - femme ? - jouant du violoncelle, le regard tourné vers les étoiles. Et elle ne l'a pas vu arrivé, puisqu'elle-même venait du sol, et la jeune fille se croit assez seule pour parler sans crainte.

-La solitude est mon lot quotidien j'ai l'impression. Seule et incapable d'aimer ce qui m'aime…

Horreur la plus totale. Tant de tristesse dans la voix de cette enfant, tant de solitude et de douleur ! Cupidon doit l'aider, c'est une évidence ! Un battement d'aile plus tard, elle se pose délicatement sur le rebord d'une balustrade, ses pieds nus sur le marbre blanc. Dans son dos, son carquois de flèches semblent lui brûler la peau, à travers le tissu de sa robe blanche maculée de cœur rouge, sur son épaule le bois de l'arc se rappellent constamment à elle. Mais elle doit - veux ? - en savoir pus avant de faire quoique ce soit. Ce que dit la jeune fille est totalement vrai, elle le sent bien, elle le voit même, son cœur est partagé.

-La solitude ne devrait pas être admise en ce jour. Tu as besoin d'aide, ton cœur est indécis, et je vais t'aider. Comment t'appelle tu ?

La jeune femme laissa échapper un rire aux paroles de la petite reine que voila. C'est qu'elle aurait adorée - littéralement - faire un bal masqué ! Justement, elle trouvait que la Saint Valentin manquait de véritable célébrations, de cérémonie officielle pour célébrer le plus beau des jours, et un bal serait absolument parfait ! D'ailleurs, elle songeait déjà à en organiser un à Valentin's Town prochainement, une magnifique fête ou l'amour serait à l'honneur - comme toujours en fait - dans une grande salle décorée de cœurs et de plumes rouges, des fontaines de chocolats, et des masques pour cacher leur identités. Elle superviserait bien sûr la soirée et... Cupidon sursauta, se rendant compte qu'elle s'était égarée dans ses pensées. Revenant à la jeune reine qui se tenait face à elle, son visage redevint grave.

-J'ai entendu parler de cela en effet. Voila une chose bien malheureuse que de ne pas être là pour la Saint Valentin. Mais je sens aussi que tu n'es pas totalement mécontente de son absence. Ce n'est pas lui, celui que tu aime, je me trompe ?

Bien sûr, aucune erreur dans le jugement de la reine de l'amour. Elle le sentait, aussi surement qu'elle sentait son cœur battre dans sa poitrine et le vent passer entre ses ailes délicates. Le cœur de Wendy avait été ravi par un autre que le roi. Quel triste destinée que celle-ci ! Un mariage, peu importe l'origine des deux promis, ne devait pas se dérouler sans amour ! C'était une atrocité sans nom aux yeux de la femme ailée, et elle se devait d'aider cette pauvre fille amoureuse d'un homme qui ne pouvait certainement pas l'atteindre. La peur d'un roi pouvait-elle être assez forte pour empêcher le soupirant de rencontrer la belle ? Peut-être.

-Vous êtes l'amour ! Le cupidon … qu'est-ce que vous faites ici ?

Les yeux de Cupidon brillèrent à ces mots.

-Oh tu m'a reconnu, c'est super ! D'habitude on me prend pour un ange, ou juste une anomalie ! Ce que je fais là ! Oh chérie, s'il te plait, c'est la Saint Valentin, tu ne devine pas ? Je suis ici pour t'aider bien sûr ! Comment-ce pas m'expliquer tes problèmes. Et par problèmes, je ne parle bien sûr pas de n'importe quelles problèmes. parle moi de ton cœur, Wendy.

A l'entente des premier mots de la jeune fille, elle se redressa, et son visage reflétait parfaitement qu'elle n'appréciait pas un seul de ses mots. Son cœur, un simple organe battant dans sa poitrine ? Sottises ! Insultes à l'amour même, et à toutes émotions existants ! Elle s'était redressée, maintenant debout, ses pieds nus sur le marbre froid de la terrasse, du bon coté de la barrière, ses ailes s'agitant, fouettant l'air nerveusement. Elle choisit tout de même d'attendre que Wendy finisse de dire ce qu'elle voulait, parce que Cupidon sentait qu'elle n'avait pas finit.

Mes problèmes ? Je rigole. Ce ne sont que des problèmes bénins. Vous voulez que la vérité n'est-ce pas ? Tout savoir pour comprendre … Je suis tombée amoureuse d'un homme, un homme qui ne m'aime pas. Et qui ne m'aimera surement jamais. Je ne … je ne suis pas son genre. Il préfère les petites pernicieuses. Mais passons, je pensais compter un peu pour lui … mais en faite, je ne suis qu'un pantin entre ses mains, un pantin qui peut perdre ses fils à tout moment. J'ai tenté d'aimer mon marié, ciel que j'ai tenté, mais je pense que vous le savez déjà. L'amour ne tombe pas du ciel … l'amour est un cadeau précieux qu'il ne faut pas gâcher. Pour faire simple, j'aime l'amour, mais l'amour ne m'aime pas !

Elle écouta patiemment la tirade de la jeune fille, ne pouvant pourtant s'empêcher de lever au ciel devant tant de mélodrame. Elle s'était attendue à une histoire bien plus déchirante, quelque chose de sombre et de violent, de la passion interdite et des sentiments bafoués, un cœur meurtris mais endurcis. Ce n'était pas ce soir qu'elle aurait le défi qu'elle attendait, et calmé, elle se rassit tranquillement sur la balustrade, ses pieds battant l'air.

-Tout d'abord, Wendy, évite de porter de tels jugements sur ton cœur. Si tu ressens encore quelque chose, que cela soit de l'amour ou de la colère, tu ne peux pas dire qu'il n'est plus là. Apprend à distinguer le cœur appartenant à ton corps, et le cœur, siège de tes émotions. Ensuite, ne pense pas être un cas désespéré petite. Vous, les humains, vous tombez amoureux, vous vous déchirez, et puis vous recommencez. On en peut pas toujours trouver son Véritable Amour du premier coup, bien que cela soit dommage. Ton homme tu finiras par l'oublier, soit en sûr. Et alors peut-être pourras-tu enfin remarquer ton mari. Après tout, comment peux-tu pouvoir tomber amoureuse d'un autre, quand il tient encore ton cœur ?

Cupidon lui sourit doucement, parce que tout de même, la pauvre petite était maltraité par son cœur. heureusement, elle était bien là pour ça, pour aider ces pauvres gens à trouver l'amour. Si les humains avaient été capable de se débrouiller, elle ne serait après tout pas là.

-Ne t'inquiète pas, l'amour, je le connais plutôt bien vois-tu, et il arrive qu'il tombe du ciel.