A quest made of hope and solitude [solo]

Perceval ne s'était jamais plaint, depuis qu'il s'était lancé dans la quête du Saint-Graal.
On pouvait lui donner plein de raisons de se plaindre pourtant. Mais il continuait toujours plus loin vers l'horizon, relevant la tête fièrement, ne baissant jamais les bras, et continuant sa quête avec la plus grande force d'esprit qu'il pouvait avoir. Ou se donnait-il une force d'esprit.

Car s'il ne s'en plaignait pas, cela ne voulait pas pour autant dire qu'il ne portait en lui aucune douleur.
Cela, en revanche, il en portait un bon nombre, des douleurs. Parfois se mettait-il à rêver de retrouver toutes les personnes qu'il avait aimé, et cesser cette solitude qui l'envahissait depuis si longtemps. Parfois il décidait d'oublier et de faire comme s'il était heureux, et que galoper contre le vent toujours plus loin était le plus grand plaisir qu'il pouvait avoir. Et il faisait bien, car il n'avait nul autre plaisir.

Dans sa longue quête, il avait rencontré plein de gens. Des villageois, des fermiers, qui avaient bien voulu l'accueillir une nuit, deux pour les plus généreux, quelques semaines ou mois pour les plus bons d'entre eux. Il avait passé de bons moments en compagnie de toutes ces âmes bienfaitrices, mais rien ne pouvait remplacer ce qu'il avait perdu.

Ce qu'il avait perdu ? Sa famille. Viviane, Arthur, Lancelot...

La solitude qui l'emplissait avait débuté le jour où Arthur est mort au combat. Pour Perceval, c'était comme si Camelot avait implosé. Tout avait changé, sans doute le coeur du chevalier également. Arthur était devenu, depuis l'adoubement de Perceval, une figure importante pour lui. Il lui accordait une grande confiance et lui confessait tous. Sa mort fut une véritable épreuve.

Lancelot était son frère d'arme. Le plus proche que Perceval n'ait eu l'occasiion d'avoir. Il lui parlait comme un frère, et s'entendaient à merveille. Perceval n'avait jamais ressenti la sensation de manque et leur compagnie.
Et plus important encore, Viviane. Il ne devait pas avoir personne dans cet univers que Perceval appréciait plus que Viviane. Il lui devait tout, sa vie, ce qu'il était devenu maintenant, et probablement ce qu'il deviendra.

C'était ses trois personnes là que le chevalier avait du quitter, certainement à jamais, avec toute la peine du monde, dissimulé sous un masque fort, fier, brave.
Depuis ce jour, son objectif était d'honorer Arthur.

Galoper, seul, contre le vent, ainsi débutait la quête de Perceval.

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