[Mission Pirates des Caraïbes] Dead Men Tell No Tales

Si un jour on m’avait dit que j’allais de nouveau m’incliner ou obéir à un Roi, je crois que j’aurai rigolé. Pourtant aussitôt que le roi Avery a émis son appel je m’y suis rendu avec Sparrow à bord de mon bâtiment et Barbe Noir en tant que guide pour ce petit voyage. L’ordre était clair, retrouver et ramener le journal qui lui a été volé. D’après lui le journal aurait atterri dans le monde sans magie et j’étais chargé avec Jack d’écumer nos mers. Plus facile à dire qu’à faire… Je ne pense pas vraiment que les habitants de ce monde seront ravis de voir une frégate parcourir les océans et soyons logique bien que mon Limenia soit des plus redoutables il ne fera pas long feu face au navires de ce monde… quoi qu’il en soit, le peu de recherche que j’avais faite était vaine pour le moment. Des semaines et toujours aucun signe de ce journal. L’espoir disparaissait au fur et à mesure... et l’angoisse de voir nos plus grands secrets et trésors tomber dans de mauvaises mains.

J’étais dans le salon de ma demeure étudiant certaine carte maritime de ce monde étalé sur la table avec une bouteille de rhum, quand j’entends des pas que je pouvais reconnaître entre mille… Je lève les yeux pour tomber sur Sparrow devant moi. Je peux lire une lueur étrange dans ses yeux, mais j’ignore quoi…

« Soin de partager ton rhum camarade ? » Je lève un sourcil et le regarde étonné à sa question. Il ne me le demande jamais normalement. Il vient et il se sert, ou il vole des bouteilles dans la cale de mon navire. Chose que je fais aussi à l’occasion. Je lui fais juste un signe de tête pour l’inviter à me rejoindre, posant mes instruments de mesure. Je soupire après quelques secondes de silence, ce qui est inhabituel avec lui. « Dans quoi tu t’es encore fourré ? » « Allons mate, même si on est père on est toujours des pirates au fond… »

J’allais lui demander ce qu’il voulait dire par-là quand il me dépose un journal sur mes cartes. J’ai les yeux exorbités et la bouche bée quand je l’ouvre et découvre qu’il s’agit de celui d’Henry Avery. Dire que tous les plus grands secrets de la piraterie se trouve maintenant entre ma main. « Où est-ce que tu l’as eu ?! Et surtout, qu’est-ce que tu vas en faire ? » Je fronce les sourcils n’aimant pas le sourire qu’il me fait… Oh non Jack, ne dis pas ce que je pense que tu vas dire. « Allons tu me connais… Une petite prise dans le Trésor avant de ramener à Avery son précieux carnet l’air de rien. Ça me semble un bon plan, tu ne penses pas Capitaine Jones ? Un dernier acte de piraterie avent de nous ranger, je trouve que ça a assez de panache, pas toi ? »

Voilà, il a dit ce que je craignais… Je reste la main sur le carnet, observant Jack. Cet homme est fou. Se servir dans la réserve du Roi... L’île est maudite, le neuvième seigneur était clair là-dessus. Quiconque essayera de s’emparer du cœur de l’océan s’attirerait ses foudres d’outre-tombe. Je suis superstitieux et alors ? « Allons Killian, la toute dernière aventure des vieux pirates que nous sommes ! Enfin, je me disais que ça serait sympa. Evidemment parles en à Viviane avant. De mon côté je pense embarquer Thiana avec moi pour qu’elle voit ça. Tu m’appelles quand t’as décidé. »

J’allais lui répondre ce que je pensais quand il me reprend le carnet et s’en va d’un air un peu trop sûr de lui. Je passe une main dans mes cheveux m’étalant sur la chaise. La fortune peut être à notre portée. J’ai beau avoir une vie stable maintenant, l’appel de la mer et des trésors reste dans mes veines. Puis ce serait pas la première fois que je n’obéis pas à un Roi…

Il m’a fallu moins d’une journée pour me décider, après avoir eu l’aval de ma femme bien sûr. « Retrouve moi sur le Limenia demain avec le carnet. On lève l’ancre à l’aube. Ramène des recrues. » Je raccroche aussitôt avant d’appeler après Rebekah. Si on fait une chasse au trésor. Je la veux à mes côtés elle est de loin ma meilleure recrue en plus de trois siècles de vie de forban. Par pitié, je l’avoue j’avais aussi demandé à Barbe Noir, juste histoire qu’il ne se rouille pas trop.

L’aube était là. Je n’avais plus qu’à attendre sur le pont de mon navire les pauvres fous qui seront prêt à mettre en périls leurs âmes dans ce voyage, ce n’est pas comme si on risquait ne serait-ce que nos vies en s’attirant les foudres du Roi.  

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Dead men tell no tales

Mission Pirates des Caraïbes

La nuit avait été courte. Je n’avais presque pas réussi à fermer l’oeil. J'étais trop obnubilée par le coup de fil de la veille. Killian m’avait appelée dans la soirée, me disant qu’il avait besoin de moi pour un dernier acte de piraterie. Il était resté vague, mais ce qu’il m’avait annoncé était suffisant pour m’emballer. Un truc énorme. Un truc dangereux. Un truc parfait pour la tête brûlée que j'étais. Il ne m’avait fallu que quelques secondes pour lui donner mon accord. Évidemment que j'étais partante. Je n’allais quand même pas le laisser s’amuser tout seul !
Tout avait donc commencé par un simple coup de téléphone. Une minute à peine. Une poignée de mots échangés, et me voilà partie, direction le destin. À pleins gaz je vous prie. Comme quoi, le futur ne tenait pas à grand chose. À un poil près, tu rates le voyage de ta vie. Ce serait ballot.
Mes pensées divaguaient ainsi alors que je marchais d’un pas enjoué vers le port, un grand sourire illuminant mon visage. Mains dans les poches de mon jean, je ne pouvais pas m’empêcher de spéculer sur notre destination. Où allions-nous ? Et pour quoi faire ? Connaissant le Captain, je me disais qu’il y aurait du sport. Ça allait secouer ! Tant mieux, j’avais besoin de me défouler après les mois d’atroce souffrance psychologique que je venais d’endurer depuis la mort de Diana. À présent que ma sœur adorée était de retour parmi les vivants, je pouvais prendre des vacances en toute tranquillité. Et oublier ma vengeance envers Mim pendant quelques jours. Une trêve, juste un répit. C'était une nécessité.

La silhouette du Limenia se détachait devant le ciel orangé de l’aube. En m’approchant, j’aperçus mon beau-frère sur le pont. Il n’y avait personne d’autre. Je devais être en avance. En trois bonds souples de funambule sur une grosse corde d’amarrage, je parvins sur la rambarde. J’aurais pu emprunter le pont prévu à cet effet, mais c'était nettement moins cool. Ahoy Captain ! T’as vu, je suis la première ! C'était un fait assez incroyable pour être signalé. J’avais plutôt l’habitude d’arriver à la bourre, lorsque tout le monde était déjà là. Ça démontrait bien l’importance de cette expédition pour moi. Je ne tenais pas en place, aussi examinai-je le navire dans ses moindres détails. Je n'avais jamais pris la mer à bord du Limenia, c’était une première. J'étais bien plus à l’aise sur le Jolly Roger. Mais je ne m’inquiétais pas, au bout d’un quart d'heure je serais déjà chez moi sur le nouveau bâtiment. En parlant du Jolly, mon regard se posa sur ses voiles. Il était ancré à côté de notre bateau. Aussitôt, je me demandai si Liam était dans sa cabine. Je me mordis la lèvre inférieure. Le brun faisait-il partie de l’équipage ? Je n’osais pas poser la question à Killian. Je ne voulais pas qu’il se doute que j’avais envie de voir son grand frère. Et surtout, je ne voulais pas qu’il répète à ce-dit grand frère que j’aurais bien aimé qu’il nous accompagne. Non non non. Si Liam s’avérait être de la partie, alors tant mieux. S’il ne l'était pas, ce ne serait pas plus mal : je ne risquerais pas d'être perturbée d’une quelconque manière. Et lui ne craindrait rien. Me rendant soudain compte que je fixais un peu trop intensément le Jolly Roger depuis un petit moment, je me détournai en vitesse. Je passai une main dans ma crinière flamboyante pour cacher ma gêne. J'étais sûre que le cadet des Jones ne m’avait pas loupée. C'est pourquoi j'évitais son regard, de façon à ce qu’il ne puisse pas y lire quoi que ce soit de compromettant. Je n'étais pas à l’aise avec ce que je ressentais pour Liam. C'était tellement troublant…
Le soleil s’élevait lentement au-dessus de l’horizon, léchant de ses rayons enflammés les flots tranquilles. Sur les quais, des personnes se rapprochaient du Limenia. Le reste de l’équipage. J’avais hâte de voir qui nous accompagnerait.

Bien-sûr que Bekah était la première sur le pont de mon navire. Parlez-lui d’une chasse au trésor et elle va y allez en courant ! C’est avec un simple clin d’œil que je lui réponds, voyant ensuite son regard des plus insistants sur les voiles blanches d’un autre navire. Les voiles de mon ancien navire, bien entendu. Mon sourire ne fait qu’augmenter en voyant presque ses joues rougir. Donc elle a aussi un petit crush pour mon grand-frère ? Il sera content quand il va apprendre que ses sentiments sont partagés. Mais pour l’instant, je n’ai pas encore envie d’embêter ma sœur d’arme avec ses sentiments pour mon frère, mais peut-être plus tard… le voyage sera long de toute façon. Aussi long que dangereux. Le responsable de cette mission suicide arrive sur le pont justement, accompagné de sa lady. C’est d’un sourire espiègle que je regarde Thiana observer la beauté de mon navire avant que Jack m’interromps.

« Est-ce que je t’ai dit quelque chose vieux fou ? Tous les hommes sont faibles face à ça. » je pointe sa dame du crochet avant de voler le tricorne à Jack pour le mettre sur ma tête. Oui, ça me va bien avec mon ensemble de pirate.

Et les autres arrivent à leurs tours. Merlin et Barbe Noire que j’avais invité. Je n’en reviens toujours pas d’avoir invité mon forban de beau-frère… Et c'est qui cet Hercule qui l'accompagne? Son second?! Smee passe pour une mauviette à côté... Je veux dire, plus que d'ordinaire.

A la remarque de Merlin sur la façon de prendre soin de mon navire je mets mon crochet sur mon cœur avec un air outré et choqué. Un capitaine prend toujours soin de son navire, c’est comme son enfant. Bon ok, le Limenia a failli coulée il y a quelques mois… mais je me suis entraîné dans le port depuis. Par contre je ne défends pas une seule seconde Jack quand il se prend un coup de poing dans le nez de la part d’Alex, je rigole au contraire. J’aime bien voir Sparrow se faire frapper et alors ? Il le mérite à chaque fois.

Voilà, l’une des dernières est enfin là. Morgane rien que ça… Je la regarde d’un air menaçant à ses mots, une main sur ma ceinture et crochet bien en vue sur la garde de mon sabre. « Désolé, mais je n’ai certainement pas besoin d’une nounou, encore moins d’une nounou comme toi. » Agacé d’avoir été traité comme un moins que rien avec cette phrase – oui, je le prenais comme ça et alors ? – j’allais dire à Smee de lever l’ancre quand j’entends un bruit dans la vigie.

C’est main sur mon sabre que je vois mon frère se présenter devant nous avec une entrée digne de mes beaux moments. Oh non… Détrompez-vous, j’aime mon frère. C’est même pour ça que je ne lui ai pas demandé de venir avec nous. Désolé, mais le voir mourir dans mes bras une fois était déjà assez traumatisant, alors si je peux éviter ça une deuxième fois… Je peux sentir sa déception et sa colère, mais j’en ai que faire honnêtement. C’était une mission trop dangereuse et je ne voulais pas risquer de le perdre encore. « Très bien Liam, tu viens, mais tu joues pas les héros. Je veux pas une piqûre de rappel de notre dernière mission ensemble. »

Je m’avance alors jusqu’à la barre, mon équipage qui a voulu me suivre larguant les amarres et le navire quittant déjà peu à peu le port de Storybrooke. « Bon, maintenant que plus personne ne peut quitter le navire, je peux vous expliquez pourquoi on est ici. Comme Thiana a dit, on a en notre possession le carnet de notre Roi. Carnet qui renferme une carte. Et qui dit carte, dis trésor dans notre jargon. Plus d’argent, d’or et de joyau que même le pirate que je suis ne peux espérer… Une île renferme ce trésor et on va allez s’en emparer. Ou au moins remplir la cale du navire avant de rendre le carnet au Roi Avery. Et qui sait ce que cette île peut renfermé d'autre. Grâce à ce trésor vous deviendrez les princes de ce monde ! » Voilà. Juste une chasse au trésor banale. « J’ai juste oublié de vous préciser, que cette île est soi-disant maudite, mais bon vous avez déjà signé donc trop tard pour faire demi-tour camarades. »

C’est d’un signe de main que j’invite Jack à s’installer à côté de moi pour qu’on puisse étudier le carnet ensemble. La première partie était simple pour avoir assez étudié les cartes de ce monde ; Le Triangle des Bermudes. Un portail s’ouvre non loin du Limenia pour nous amener jusqu’à là-bas sans encombre. Je me voyais mal traversé les mers du monde réel avec une frégate… Si la marine de ce monde nous tombe dessus, mes canons ne seront pas assez puissants je ne suis pas encore aussi dingue que Sparrow. C’est donc une fois le passage traversé qu’on se retrouve dans les eaux non loin des caraïbes emblématiques. La fidèle boussole de Jack tourne de façon incontrôlable avant que son propriétaire ne s’arrête sur deux détails précis avant de me dire la direction à prendre. Et maintenant on a plus qu’à rentrer dans les eaux les plus dangereuses du monde réel.

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Mission Pirates des Caraïbes

Appuyée contre la rambarde, une jambe croisée devant l’autre, je saluais d’un hochement de tête accompagné d’un petit sourire espiègle les nouveaux arrivants. Jack et Tathiana, qui me semblaient trop proches pour être de simples connaissances, arrivèrent les premiers. Je ne connaissais pas vraiment le Capitaine Sparrow. Juste de réputation. Ça me suffisait amplement pour savoir que s’il était à l’origine de notre expédition, le voyage allait en valoir le détour ! Quant à Tath’, j’avais sauvé les rêves (ouais ça claque dit comme ça) à ses côtés. Les expériences traumatisantes qui te font frôler la mort, ça crée des liens. Myrdhinn aka mon pasteur préféré monta ensuite à bord, ainsi que… Oh. Mon. Dieu. Un frisson glacé me hérissa l’échine de bas en haut. Je déglutis avec peine. Le type à l’air pas commode qui venait de passer sur le pont ne m’était pas inconnu. Et j’aurais bien aimé que ce soit le cas. Pour faire court, j’avais fait partie de l’équipage de Barbe Noire (car c’est de lui dont il s’agit) il y avait plusieurs dizaines d’années. Disons que mon ex-boss n’avait pas trop apprécié le fait que je me taille la route sans prévenir. J’avais déserté. Pouf, plus de Bekah. Jusqu’ici, j’avais espéré ne jamais le revoir, ou alors qu’il ait passé l’éponge. Mais à en croire le regard noir qu’il me jeta, Teach avait la rancune tenace. J’esquissai une moue désolée, le trouillomètre à zéro. Je remarquai alors que Tathiana paraissait être dans les petits papiers du pirate sanguinaire. Aussi me plaçai-je stratégiquement derrière la fée des dents, tandis que celle-ci essayait d’en savoir un peu plus sur notre destination. Note à moi-même : quand le méchant Alex est dans les parages, rester avec Tath’. J’aurais assez d’occasions pour réduire mon espérance de vie dans les heures qui allaient suivre. Autant limiter la casse de ce côté-là. Soudain, mon regard se posa sur un invité inattendu : un géant bâti comme un taureau aux muscles saillants suivait Black Beard de près. Je fronçai les sourcils. Ce mec me disait un truc. J’avais vraiment un problème avec les visages. Un sérieux problème.
La dernière à rejoindre l’équipage de fortune fut Morrigan. Elle avait été à New-York pour l’exposition arthurienne. Pas franchement un bon souvenir. Je ne savais pas encore quoi penser d’elle. A voir. Elle annonça qu’elle était là pour servir de nounou à Kiki. Ah, pour une fois je n’aurais pas à endosser ce rôle ingrat. La brunette marquait des points.

Nous étions fin prêts à lever les voiles vers d’autres horizons. L’ancre s’apprêtait à s’élever lorsqu’un bruit suspect me fit aussitôt lever la tête. Mes muscles se tendirent, en position d’attaque. Une silhouette sauta de la vigie en s’accrochant à une corde, pour atterrir en souplesse sur le pont. Liam. Je retins ma mâchoire de se décrocher. Trop cool. Il venait de débarquer de la manière la plus classe qui fut. Tout pirate qui se respecte est sensible aux belles entrées en scène. Grand frère Jones n’appréciait pas d’avoir été mis à l’écart de notre petite escapade. Il le fit savoir. Cependant, quand nos regards se croisèrent, son visage se détendit et il me lança un sourire que j’eus du mal à encaisser sans rougir. Il ne valait mieux pas qu’il s’amuse à me faire des coups comme ça, sinon mon cœur allait se barrer tout seul. Enfin, nous larguâmes les amarres. Direction une mort certaine.
Bon, maintenant que plus personne ne peut quitter le navire, je peux vous expliquer pourquoi on est ici, commença Killian. Le silence se fit sur le Limenia. Comme Thiana a dit, on a en notre possession le carnet de notre Roi. Oh bordel. Carnet qui renferme une carte. Et qui dit carte, dit trésor dans notre jargon. Plus d’argent, d’or et de joyaux que même le pirate que je suis ne peut espérer… Une île renferme ce trésor et on va aller s’en emparer. Plus il parlait, plus mon sourire s’élargissait. Ou au moins remplir la cale du navire avant de rendre le carnet au Roi Avery. Et qui sait ce que cette île peut renfermer d'autre. Grâce à ce trésor vous deviendrez les princes de ce monde ! Je reniflai de satisfaction. Ouais, beau programme. J’ai juste oublié de vous préciser que cette île est soit-disant maudite, mais bon vous avez déjà signé donc trop tard pour faire demi-tour camarades. Je n’écoutai même pas cette dernière phrase. Le trésor aurait pu se trouver au fin fond des Enfers que je serais quand même partie à sa recherche. Braver le danger, il n’y avait rien de mieux pour se sentir vivant.
Un portail apparut non loin du navire. Avant que ce dernier ne s’y engouffre, je m’approchai de Liam et lui donnait un coup de coude amical. Bienvenue du côté obscur de la force. Je fis suivre mes paroles par un clin d’œil malicieux.

Nous fûmes ainsi téléportés jusqu’à l’étape suivante. Le Triangle des Bermudes. Dès que le Kiki avait prononcé le nom de notre Roi, j’avais été certaine que nous nous rendrions dans ces eaux mythiques. C’était en effet l’unique passage pour atteindre le monde des pirates. Je n’y était jamais allée, c’était une grande première. Mon impatience était palpable, je ne tenais plus en place. Je courus à la proue pour admirer le décor lugubre. Une brume épaisse empêchait toute navigation. L’air était empreint d’une odeur de mystère et de danger. Même les flots sous la coque semblaient plus acérés. Un rictus mutin se dessina sur mes traits. Que j’aimais ça.
Mais qu’est-ce qu’il fout, lui ? Jack avait un comportement plus que bizarre. Allez savoir quelle mouche l’avait piqué, il se mettait à courir comme un dératé d’un bord à l’autre du pont. Il a bouffé un truc pas frais ou quoi ? Complètement timbré ce gars. En tout cas, s’il n’avait pas la lumière à tous les étages, il ne s’épuisait pas pour rien. Tathiana nous éclaira sur les agissements loufoques de son… son quoi d’ailleurs ? Sparrow voulait faire basculer le navire afin de passer de l’autre côté du Triangle des Bermudes. Ah oui mais c’est bien sûr ! Une vieille légende courait chez les pirates, comme quoi pour entrer dans le monde du Roi des Pirates, il fallait que le haut devienne le bas, et que le bas devienne le haut. Tout s’expliquait. Sans plus attendre, je me joignis à la course, trop heureuse de pouvoir me défouler. Les vieux schnocks étaient trop snobs pour participer, tant pis pour eux. En y mettant toute ma force, le navire tanguait dangereusement, à l’image d’un culbuto. Un quatrième joyeux luron se mit à ma gauche. En tournant la tête, je découvris le mastodonte de tout à l’heure. Sous cet angle, son visage me revint soudain en mémoire. Une ampoule s’alluma dans mon esprit. BILLYYY ! Les yeux brillants de joie, je bondis (littéralement, parce qu’il est sacrément grand le coco) au cou du pirate, oubliant momentanément mon job de valseuse de rafiot. Billy Bones. Le second de Teach. Comment ne pas se rappeler de mon seul pote dans cet équipage de la mort ? Bibi, comme je l’appelais, avait été le seul à m’accorder de l’attention et à me traiter comme une camarade. Je réalisais à présent à quel point sa bonne bouille m’avait manquée. Tu peux pas savoir comme je suis trop contente de te voir, mon Bibi ! C’était une des rares personnes envers qui j’avais ouvertement des marques d’affection. Je ne pouvais jamais résister à l’envie de lui faire un gros câlin. En même temps, c’était le seul qui ne risquait pas de finir étouffé si je lui en faisais un... Reprenant un semblant de sérieux, je me remis à courir et, avec un regain d’énergie non négligeable, le Limenia se retourna.

Wow. Au lieu de finir sous l'eau, nous étions à présent sur une mer tranquille, illuminée par un soleil écrasant. Des rochers surgissaient des vagues, comme des icebergs, agrippant quelques voiles de brouillard par-ci par-là. Un vrai labyrinthe mortel. Manœuvrer un navire par ici relevait d'un certain talent. Ou alors, il fallait avoir la bonne carte. Et nous avions justement la bonne carte. Un sentiment d'insécurité planait. Pour ne rien arranger, ma Bête avait été titillée par ce changement de monde. Comme si ces eaux-là lui étaient... familières. Je me rapprochai de Billy pour me rassurer, mais mes prunelles cherchèrent malgré moi du réconfort chez Liam. Finalement, c'était peut-être une bonne chose qu'il soit là.
Le bateau avançait lentement, slalomant entre les obstacles. La moindre erreur serait fatale. Alors que je scrutais l'horizon, je crus discerner une forme s'en détachant. Mais un battement de cils plus tard, elle n'y était plus. Je devais avoir rêvé.

Jack m’énerve déjà. Même s’il ne l’a pas dit fort, notre aventure ou plutôt notre beuverie qui a dérapé, reste entre nous. C’était un pacte ! et on ne revient pas sur le pacte entre pirate. Il évite mon crochet et tant mieux pour lui sinon sa tête ne serait plus sur son corps efféminé. Je reste à la barre essayant de manœuvrer le Limenia dans ces eaux lugubres, Smee m’aidait du mieux qui le pouvait à me guider à travers la brume surnaturelle du Triangle. J’étais concentré sur ma tâche de ne pas nous faire couler quand je peux voir Sparrow courir comme un dingue d’un côté à l’autre du pont. Je lève juste un sourcil en l’observant… Je dois lui demander le nom de son rhum, il doit être puissant quand même. Sa femme essaie de rassurer l’état de son pirate avec ces explications. Le haut est en bas… Je connaissais cette histoire. Il n’y avait que Sparrow pour trouver ça. « Libérer la cargaison ! Lâcher les canons, tout de suite ! » Mes hommes descendent dans la cale pour effectuer mes ordres alors que le reste continue à courir d’un coté à l’autre. Tout le monde s’y met en dirait, à part les deux plus vieux. Ça doit plus être de leur âge. « Smee. Va courir avec eux. » Je lui fais un sourire moqueur alors qu’il va rejoindre ces camarades. Et moi ? Non, mais je vais les laisser faire leur cirque. En rigolant devant le ridicule de la situation je m’approche même de la scène et m’accroche à la rambarde qui donne sur le pont inférieur pour mieux les voir. Je sors même mon portable pour commencer à filmer tout ça. Désolé, mais mes enfants ont besoin de voir ça ! Quand le navire est sur le point de se retourner j’ai juste le temps de me rattraper pour ne pas tomber à la renverse.

Le changement de paysage était éblouissant, un peu trop même. Les eaux étaient encore plus dangereuses que le Triangle lui-même, des rochers sortant des eaux pouvait nous faire échouer si l’on ne faisait pas suffisamment attention. Je ne devais pas quitter la barre si on voulait pas couler bêtement. Je n’ai pas besoin de regarder le paysage pour ressentir un air lourd autour de nous, et je ne cessais d’avoir l’impression qu’on était suivi… je n’arrête pas de me remémorer les contes que j’entendais quand je n’étais qu’un bleu dans le métier de pirate sur des eaux maudites par le 9ème seigneurs. Mais alors que le soleil se couché il ne c’était rien passé de bien grave, ont avancé prudemment avec l’aide de la carte et de la boussole de Jack. Sous mes ordres mes hommes l’ancre fut jeté ici au bout milieu de ces eaux, on ne pouvait pas avancer de nuit c’était trop dangereux.

J’avoue le fait qu’avoir que quatre chambre était presque un mensonge. Je suis un pirate quand même et j’ai un équipage a hébergé. Mais je mens pas en disant que je n’avais que 4 lits disponible. A part si les filles veulent dormir dans le quartier de l’équipage avec mes hommes ? Ce sont de vrai moteur quand ils ronflent, je les sauve de l’insomnie. Par contre c’est avec un soupir interminable que j’écoute mon frère faire son gentleman et proposer le lit à Bekah pendant qu’il montait la garde. Il est nul ce mec… Je le mettais dans un bon plan quand même ! Alors que j’allais pour partir dans mes quartiers à mon tour je vois Jack se présenter devant moi avec un sourire qui voulait tout dire. Je roule des yeux pour la forme quand je lui envoie à la tronche les clefs de ma cabine. « Tu nettoies les draps mate et tu m’en dois une. » Je ne veux même pas savoir ce qu’ils vont faire…

Je rejoins mon frère qui était à la barre lui tapant l’épaule en serrant les lèvres comme ennuyait. « Si t’attendais une bonne occasion pour gagner le cœur de ta rouquine. Tu l’as raté mon frère. » Je lui tapote l’épaule une dernière fois en partant n’attendant pas sa réponse. « Bonne nuit Belle Dame ! » Je pars en rigolant jusqu’au quartier inférieur. J’allais pour dormir dans la chambre de Liamou quand je me souviens qu’elle était collée à celle de Cassie… Que j’ai donné à Barbe Noire et Merlin… En fait non, mauvais plan. Je ne veux pas risquer d’entendre quelques choses, je fais demi-tour pour aller dormir dans le quartier de mon second. Arrivé je vire Smee de son lit pour m’y installer non sans saluer Billy au passage. Ils vont dormir dans les branles c’est très bien pour eux.

C’est avant l’aube que je me lève, réveillant mon second en détachant son branle et riant quand il tombe au sol. Je suis un capitaine exemplaire, je sais. Je ne fais pas pareil pour Billy Bones… Je ne veux pas m’attirer des ennuis avec Mr. Muscle, il vit sa vie Hercule. Smee se met aussitôt au travail pour le petit déjeuné allant pêché alors que Bekah était déjà prête à reprendre son ancienne place. Smee revient avec un pactole et je laisse donc Smee et Bekah préparer tout ça ensemble en buvant mon lait de chèvre du matin. Diana n’est pas là, j’en profite. Une fois nos forces reprisent on remonte sur le pont pour se remettre en route.

La brume ne semble pas vouloir se dégager et nous laisser voir l’horizon, c’est donc toujours à l’aveugle qu’on doit avancer. J’étais concentré sur notre trajectoire quand Smee m’interpelle me pointant la poupe du doigt. Je me retourne pour voir la figure de proue du Black Pearl surgir de la brume. « Préparez-vous à l’abordage ! » La cloche sonnait pour alerter l’équipage et en quelques secondes le Black Pearl était à coté de notre bâtiment. Je pouvais voir les hommes de Barbossa nous narguer et le capitaine lui-même se moquer de nous. Ce sale chien ! j’avais rejoints les autres sur le pont principal, laissant la barre à mon second. J’arrivais juste à temps pour voir un singe arriver sur mon navire et volé le chapeau de Jack. Alors qu’on était prêt à l’attaque le Black Pearl reprit sa route comme si rien n’était… L’humiliation… Bon bah dommage. Je regarde non impressionner Jack faire sa comédie de drama queen à propos de son tricorne et de son précieux Pearl. En ayant assez de sa comédie je le saisis par la chemise pour qu’il se ressaisisse.

« Tu te calmes ! On va le récupérer ton fichu tricorne ! Tu sais aussi bien que moi que le Black Pearl est le navire le plus rapide des mondes ! Même le Jolly Roger ne peut pas le distancer, alors le Limenia encore moins ! Je te rappel qu’on est pas là pour ton Pearl, c’est toi qui m’a lancé dans cette chasse au trésor ok ! Donc on fait ça selon les règles qu’on s’est fixé ! Et maintenant on a quelqu’un d’autre en compétition par ta faute ! Le Roi aura notre tête s’il entend parler de ça ! »

Je savais d’avance que c’était une mauvaise idée cette expédition, mais c’est trop tard maintenant. On ne peut plus faire demi-tour et on a un ennemi sur notre route… c’est dans un silence tendu que je nous dirige jusqu’au abord de l’île. J’observe cette jungle qui m’inquiète plus qu’autre chose. La brume se dissipe alors qu’on rentre dans les eaux intérieures. L’air est trop chaud et étouffant… ce n’est pas la même atmosphère auquel j’étais habitué à Neverland. Je suis sûr qu’on pourra attraper toute les maladies des caraïbes sur ce bout de rocher. On peut voir un navire, très vieux navire, échoué comme pour nous avertir de ne pas faire un mètre de plus… et pour ne rien amélioré à l’état de l’équipage Jack se décide à raconter l’histoire derrière cette île. Alors qu’on avance on peut voir que le Black Pearl a déjà jeté l’ancre non loin. On ne va pas trop s’approcher d’elle… Je ne veux pas que Barbossa nous réserve une surprise en revenant. On jette à notre tour l’ancre avant de descendre sur terre. « Vous pouvez prendre des armes sur le navire avant de débarquer. »

Aussitôt le pied sur la plage de posé, Jack se fait attaquer par un singe… Lui et les primates… Je ne fais aucun commentaire à part mon soupire exaspérer. Après qu’il se soit débarrasser du singe je reprends sa carte pour voir la suite du voyage. « Et bien. Selon la carte il faut ; suivre le chemin des habitants… Quelqu’un a une idée ? » En attendant que quelqu’un a un éclair de génie je continue à avancer pour voir un squelette allongé sur le sol. Surprenant pour une île qui s’appelle l’île du squelette. On peut voir qu’il désigne la jungle. Il faut le suivre… ? Mais avant on doit faire quelque chose. « Il faut explorer les alentours et voir si les hommes de Barbossa nous tente pas de piège. » C’est alors sur mes gardes que j’observe les alentours jusqu’à m’approcher suffisamment du Pearl pour observer son pont grâce à mon longue-vue. Personne à bord… Aucun signe de vie à part nous sur l’île.

Ne voyant rien je reprends la route initiale que le squelette nous montré à travers la forêt. Même ayant vécu des siècles dans les jungles de Neverland sans jamais enlevé mes cuirs, je ne supporte presque pas la température et l’air de cette jungle là… J’ai l’impression d’étouffé. Comme pour me donner un minimum de fraîcheur je reste prêt d’un rivage. Mauvaise idée... Sans le voir venir un crocodile surgit de l’eau marécageuse pour essayer de me saisir la jambe. Avec un instinct anti-crocodile que j’entretiens depuis plus de 3 siècles je réussi à esquiver son attaque en faisant quand même un bon de 2 mètres et un cri pas des plus viril face à la surprise. Pris de colère je donne un coup de pied dans le museau du reptile qui retourne dans l’eau. Je me gratte l’oreille devant le regard des autres. « Les crocodiles et moi c’est une longue histoire d’amour. » Après une petite toux pour replacer mes idées je reprends la route. On va faire comme si rien c’était passé.

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Dead men tell no tales

Mission Pirates des Caraïbes

Je ne tenais pas en place. Des millions de questions fourmillaient dans ma tête à mesure que nous avancions dans les flots mortels du Triangle des Bermudes. Le parfum de l’aventure faisait briller mes prunelles d’une lueur espiègle. Comment était cette mystérieuse île ? Que nous réservait-elle ? Qu’allait-on y trouver ? Et ce trésor, à quoi ressemblait-il ? La malédiction du Neuvième Seigneur ne m’effleurait même pas l’esprit. Ce genre de choses ne fonctionnaient que si l’on y croyait. Que pouvait bien faire un fantôme vieux de plusieurs siècles, hein ? Rien de méchant assurément.
Autour du Limenia, des formes sombres ondulaient sous la surface. Des monstres marins, à n’en pas douter. J’aurais bien aimé m’arrêter un instant pour établir un contact, mais mon petit doigt me disaient qu’ils n’étaient pas branchés discussion. Dommage. Tandis que j’hésitais encore à interpeller un gros truc qui nageait non loin de là, je fus surprise de voir le jour décliner rapidement. Le décalage horaire inter-mondes faisait des siennes. De nuit, aucune navigation n’était envisageable. L’ancre fut donc jetée et nous nous accordâmes un repos bien mérité… Comment ça il n’y avait que quatre cabines ? Malgré moi, mon regard coula vers Liam. À l’idée de me retrouver dans la même chambre que lui, mon cœur rata un battement. Cette perspective m’effrayait presque. Je n'avais pas peur du brun, mais de moi. Je ne savais pas comment je pourrais réagir dans une telle situation. Heureusement, Mister Good Form mit fin à mes inquiétudes en m'annonçant qu’il resterait faire le guet sur le pont. Étrangement, ça m'embêtait. Pourquoi n'étais-je pas contente d'avoir un grand lit pour moi toute seule ? Enfin toute seule… c'était sans compter sur Morrigan. Celle-ci partagerait la cabine avec moi. Hum. Je mentirais si je disais que j'étais ravie de la cohabitation. Je me méfiais encore de la brunette. Elle ne m'avait pas l’air bien méchante mais… les gens qui n'avaient pas le pied marin n'étaient pas normaux. C'était une maladie trop bizarre. Cependant, comme elle avait été désignée pour surveiller Killian, je lui laissais le bénéfice du doute.
Lorsque je poussai la porte de la cabine, Morri était déjà installée dans le lit. Son mal de mer diminuait, elle n'était plus aussi verte qu’avant. Manquerait plus qu’elle me dégobille dessus tiens ! Après m'être préparée pour la nuit, je me glissai lentement dans les draps, fixant ma camarade de chambrée d’un air méfiant comme si elle allait m’exploser au visage. Je pris soin de rester sur mon extrémité du matelas. Je luttai quelques secondes contre le sommeil puis paf, je m’endormis comme une masse. Et ce jusqu’au petit matin.

On joue pas avec la nourriture ! Splatch, une tête de mérou vint se plaquer contre le pif de Smee qui était en train de se débattre avec un poisson encore vivant. Je n’aimais pas que l’on fasse durer la souffrance de ces pauvres bêtes.
Je servis le petit-déjeuner et engloutis goulûment ma part, trop contente de me remplir la panse. Partir à l'aventure le ventre vide était la pire des erreurs. J'étais encore installée à table lorsque la cloche sonna l’alerte. Navire en approche. Je bondis de ma chaise, prête à en découdre. Un bâtiment aux voiles noires caractéristiques fendit la brume matinale. Le Black Pearl. Lorsqu’il passa à notre hauteur, il ralentit afin que nous puissions admirer le spectacle de ces pirates ennemis qui nous riaient au nez. Ils se fichaient clairement de notre tronche sans aucune retenue. Pour couronner le tout, le capitaine (Barbapapa ou quelque chose comme ça si mes souvenirs étaient bons) nous gratifia d’une courbette de la plus pure ironie. Sale tête de morue. Une furieuse envie de lui refaire le portrait me monta aux tempes. Mais je n’allais pas m'épuiser pour un enfoiré pareil. Le bateau sombre accéléra soudain la cadence et nous mit dans le vent. Quel bâtard.

L’Île du Squelette. Ça claque ! Nous y étions enfin. Le morceau de terre perdue qui contenait ce fameux trésor. Alors que nous nous enfoncions dans les eaux intérieures, je m’imprégnais du paysage qui nous entourait. Tout ici puait le danger. L’air suffocant et humide sentait la mort. L’endroit idéal pour une excursion suicidaire. Génial. Une fois le Limenia amarré assez loin du Black Pearl pour éviter les mauvaises surprises, nous posâmes pieds à terre. Dès que mes bottes touchèrent le sable fin, je me sentis grisée par l’adrénaline. Cette expédition allait être mémorable, j’en étais sûre.
L’accueil fut plus chaleureux que je ne le pensais : Sparrow subit l’attaque d’un singe furieux d'être dérangé en pleine sieste, et Kiki se trouva un nouveau pote à écailles. Charmant. Sur ces premières émotions fortes, le Jones nous indiqua qu’il fallait suivre le chemin indiqué par les habitants. Quels habitants ? Sur l’Île du Squelette il y a… des squelettes ? À cet instant, j'aperçus à la lisière de la jungle un cadavre humain. Il ne restait plus que des os blanchis, mais la position était assez explicite : le gugusse nous montrait un massage entre la forêt verdoyante. Pourquoi pas. Après tout, nous n'avions pas d'autre piste. D’un pas silencieux, je me frayai un chemin à travers les feuillages. Derrière moi, les autres suivaient. Du moins je le croyais. Ssss… Qu’est-ce que c’est que… woooow tout doux ! Un anaconda comme je n’en avais jamais vu passa à une dizaine de centimètres de mes pieds. Il n’avait pas l’air de se soucier de ma présence. Il ondulait, pépère. Une tache en forme de crâne ornait sa tête. En règle générale, ce symbole était signe de danger. Toutefois, mon instinct me disait qu’ici, les règles générales ne s’appliquaient pas. Je décidai donc de suivre le reptile. Mon trajet fut sans encombres (bizarre bizarre) jusqu’à ce que j’arrive à une petite clairière. Au milieu, assis sur un rocher, un deuxième squelette me fixait de ses orbites creuses. Comme s’il m’attendait depuis des lustres. Glauque. Sa main droite était pointée vers le haut. Désolée, je sais pas voler. En levant les yeux, je compris que le sac d’os n’attendait pas de moi que je me colle des ailes dans le dos. Une montagne déchirait les cieux, transperçant la jungle dense. Un sommet volcanique, tapissé de cendres. Telle était notre destination. Je me tournai pour annoncer la bonne nouvelle aux autres. Heu il manque pas des gens ? Il me semblait que l'équipe avait drôlement rétrécit depuis la plage.