« Wishes on a star just don't come true. » with Henry

Préparer ces cartons avait été plus facile que prévu. Sans son cœur, tous ses sentiments, toutes ses émotions, étaient bien plus douce, presque inexistantes. Elle ne ressentait rien. Pas étonnant que sa mère ai passé sa vie sans son cœur. Avec celle qui lui servait de fille, elle avait de quoi être déçu, de quoi vouloir se défaire de tous ces sentiments. Fermant le dernier carton avec du scotch, Regina se dit que désormais, peut-être que sa mère serait fier d’elle. L’amour … L’amour était une faiblesse. Regina l’avait appris de la pire manière qu’il soit, deux fois. Est-ce qu’elle avait mérité que Daniel se fasse tuer devant elle ? Non. Enfin, elle pensait que non. En tout cas, elle méritait amplement de perdre son fils. Son fils … Ce n’était même pas son fils. Elle l’avait adopté, certes, mais il n’avait jamais été son fils. Emma l’avait désormais récupérer, et il était temps que Regina lui dise adieux. Elle savait pourtant, elle savait qu’elle ne devait pas aimer, qu’aimer n’apportait jamais rien de bon. Mais elle avait été stupide, idiote. Maintenant elle savait mieux.

Elle regarda les cartons empilés sur le sol afin de les soulever dans les airs d’un simple geste de la main. Elle les fait ensuite disparaitre dans un nuage violet, se téléportant avec eux juste devant la voiture. Les cartons dans le coffre, elle monte à son tour dans la voiture et se met en route vers la maison d’Emma. Ou plutôt, vers la maison de Mary-Margaret. Son loft, même, puisqu’ils sont trop pauvre pour s’acheter une maison digne de ce nom. Depuis la fin de la malédiction, son fils … Henry vit avec sa mère chez ses grands-parents. Comment faisait-il pour vivre dans un espace aussi petit qu’une cage à lapin, Regina n’en savait rien. Mais c’est là qu’il vivait, et c’est donc là qu’elle y déposerait ses affaires.

Arrivées devant le loft, elle garde sa voiture et se téléporte avec les cartons devant la porte d’entrée, toquant ensuite à la porte. Elle n’a pas de temps à perdre.

Regina s’attendait à ce que ce soit Emma, ou Mary-Margaret qui réponde. Ou même David, après tout, lui aussi vivait là. Elle fut donc surprise de voir Henry lui ouvrir. Il  avait le sourire, jusqu’à ce qu’il pose les yeux sur celle qui avait été sa mère adoptive, et l’ancienne reine eu du mal à retenir sa tristesse en voyant ce jolie sourire disparaitre. Il n’était plus pour elle et ne le serait plus jamais, comme Henry ne serait désormais jamais à elle.

« Je ne viens m’en prendre à personne. » Elle se tut quand elle le vit regarder derrière elle. Elle se retourna à son tour, ayant oublié les cartons l’espace d’une seconde. « Ce sont le reste de tes affaires. Je pensais qu’Emma serait là et qu’elle pourrait t’aider à les ranger. » Elle sentit une boule se former dans sa gorge à l’idée que son petit garçon allait désormais grandir dans une autre maison que la sienne. Elle se demanda ce que ce serait si elle n’avait pas enlevée son cœur de sa poitrine. Elle se serait peut-être mise à pleurer, redevenant la petite fille pathétique qu’elle avait un jour été. Au moins, elle arrivait à se contrôler. Plus ou moins.

Elle leva la main et les cartons disparurent dans un nuage violet pour réapparaitre proprement empilé dans un coin du loft. « Normalement il y a tout. » Elle hésita un instant à lui dire qu’il pouvait venir chercher ce qui pourrait manquer, qu’il était le bienvenue, mais elle se retint. Il fallait qu’elle se détache de lui, qu’elle arrive à se convaincre que non, il n’était plus le bienvenu. Seulement, elle n’arrivait même pas à se détourner de lui pour repartir chez elle.

C'était par réflexe qu'elle avait envoyé les cartons dans le salon du loft par magie. Henry aurait sûrement pus les ranger seuls, certes, mais Regina n'aurait pas pus alors partir, refusant de laisser le jeune garçon seul avec la porte d'entrée ouverte. Elle était encore sa mère dans son esprit, même si elle faisait tout pour se convaincre du contraire. Elle avait encore l'instinct de le protéger, l'envie de tout faire pour qu'il aille bien, et dans un sens, c'est ce qu'elle faisait en ce moment. Il suffisait de voir qu'Henry ne protestait pas pour voir qu'il voulait rester là où il était. Regina, quant à elle, était persuadé que c'était à la fois le mieux pour lui, et à la fois le mieux pour elle. Plus de culpabilité à avoir au niveau de son éducation, désormais c'est Emma qui prendrait le relais.

Regina essayait en ce moment même de partir, mais c'était comme si ses pieds étaient collés au sol. Elle était incapable de faire le moindre geste, elle restait planté là, à regarder Henry, immobile. Il lui proposa d'entrer boire quelque chose et entendre sa voix la réveilla. Elle secoua la tête en inspirant avant de faire un pas en arrière. « Non, je vais te laisser. Bonne chance. » Et sur ces mots, elle fit demi tour et descendit les escaliers jusqu'à sa voiture. Pas un au revoir, pas un je t'aime, il fallait qu'elle se mette dans l'ambiance dès maintenant, car la porte à l'étage allait se refermer, et alors Henry ne serait plus son fils.