Une enquête en toute discrétion - PV Valentin Lewis

Toute la nuit, Gold n'avait pensé qu'à sa Belle devenue Lacey French travaillant au Rabbit Hole, un bar plutôt louche et malfamé. Impossible de trouver le sommeil alors qu'il venait de découvrir que celle qu'il avait fini par aimer, était toujours en vie et que pendant toutes ses années, il vivait près d'elle sans s'être rendue compte qu'elle était à Storybrooke. Mais peut-être était-ce mieux ainsi ? Bien entendu, il aurait préféré la savoir vivante bien avant mais comment aurait-il réagi lorsqu'il aurait vu ce que la malédiction avait réservée à celle qu'il aimait ? Il se sentait en colère contre Regina et ressentait l'envie de s'expliquer avec elle mais ç'aurait été une erreur. Celle-ci ne devait pas savoir qu'il a toujours sa mémoire intacte.

Au final, il devait reconnaître que tout ignorer était mieux pour lui. Il pouvait jouer à faire semblant beaucoup plus facilement et depuis quelques heures, il s'interrogeait sur la décision à prendre concernant Belle. Devait-il faire comme s'il ne l'avait jamais rencontré ou devait-il la s'en préoccuper ? Sauf que maintenant, il ne pouvait plus faire comme si rien de tout cela n'existait. Il lui avait parlé, elle lui avait dit des choses... Des choses parfois forts déplaisantes. Il se demandait bien quel rôle jouait le capitaine crochet dans toute cette histoire. L'envie de le tuer de nouveau le démanger au plus haut point. Cela faisait longtemps qu'il attendait ça...

Il considéra qu'il avait pris une sage décision en contactant Valentin Lewis. les deux hommes devaient se retrouver en fin de matinée au puits à souhaits. Il trouvait le lieu bien choisi car l'un de ses souhaits les plus chers c'était enfin réalisé : retrouver Belle, même s'il pensait que plus jamais ça n'arriverait. Il ne lui manquait plus que son fils Neal et tout serait presque parfait. En attendant, il avait besoin des services d'une personne plus ou moins de confiance. Le détective privé faisait partie de ceux-là. Ils avaient déjà travaillé quelques fois ensemble, tout s'était toujours bien passé et niveau discrétion, l'antiquaire n'avait rien à reprocher à l'asiatique. Valentin faisait partie des rares personnes qui ne devaient aucun service ou qui n'étaient liés par aucun contrat avec Gold. Il était totalement indépendant...

Bien trop impatient de le retrouver, l'antiquaire quitta sa boutique plus tôt que ce qu'il avait prévu pour marcher jusqu'au puits à souhaits. Il arriva donc en avance et il n'eut pas à attendre très longtemps avant l'arrivée de celui qu'il attendait.

- Vous êtes en retard.

Ce n'était pas vrai mais ayant un rapport différent avec cet homme, il ne pouvait s'empêcher de toujours le titiller sur quelque chose. Il n'avait pas l'habitude de s'adresser à quelqu'un qui ne lui était pas redevable et il devait reconnaître qu'il n'appréciait pas tellement ce fait.

Le détective n’avait pas été surpris de recevoir un appel de Gold. L’antiquaire et lui avaient plus ou moins souvent affaire ensemble. Et l’asiatique se montrait toujours très prudent dans ses relations avec cet homme. Valentin se débrouillait toujours pour ne pas avoir de dettes envers le faiseur de contrats de la ville. Cela n’était jamais bon, car le prix à payer pour l’aide de l’infirme était toujours plus élevé que l’aide en elle-même.

Du coup, leur relation était strictement professionnel et l’asiatique se doutait que cela devait agacer l’antiquaire. Mais tant pis, il était trop prudent pour se laisser avoir. En tout cas, c’était le cas pour le moment. Et le fait d’être un solitaire sans famille lui permettait aussi de n’avoir personne de cher en difficulté, ça aidait à ne pas tomber dans les filets de Gold.

L’antiquaire lui avait donné rendez-vous dans l’après-midi, près du puits aux souhaits. Le lieu lui sembla bien étrange, car en général, ils prenaient leurs rendez-vous à la boutique de Gold, les gens y allaient souvent, mais ne ressortaient pas nécessairement avec quelque chose. La mission qu’il allait se voir confier avait donc quelque chose de secret et d’important et cela, c’était véritablement une chose rare ! Il arriva pile poil à l’heure au lieu de rendez-vous, mais l’infirme ne put s’empêcher de faire une remarque, l’accusant faussement d’être en retard.

- Ou alors, vous avez perdu la notion du temps et vous êtes arrivés en avance M. Gold. Répondit-il d’une voix neutre, s’étant depuis longtemps habitué à ces accusations. En quoi puis-je vous être utile cette fois-ci ? Demanda-t-il, afin d’avoir le plus rapidement possible sa mission et de repartir.

Valentin avait fait exprès de ne pas demander à l’antiquaire en quoi il pouvait lui rendre service, cela n’aurait pas manqué d’agacer l’homme et c’était quelque chose qu’il valait mieux éviter si l’on voulait repartir chez soi sans souci…    

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Valentin ne le craignait pas, ou du moins il ne le montrait jamais lorsqu'ils se trouvaient ensemble. Gold préférait cela car les lâches finissent toujours par avoir des limites et à vous trahir. Au moins avec l'asiatique il savait toujours à quoi s'en tenir et ce qu'il appréciait chez lui, c'était que ce dernier aimait bien en venir au fait rapidement. Il n'y avait pas de perte de temps en discussion stérile qui ne faisait rien avancer. L'homme se montra direct en lui demandant en quoi il pouvait lui être utile.

- J'aimerais que vous fassiez des recherches sur une femme. Je veux une enquête approfondie sur elle, savoir qui elle fréquente, où elle habite, tout ce genre de choses. Mais tout cela dans la plus grande discrétion. Personne ne doit savoir que je m'intéresse à elle. Et pour cela, je compte bien y mettre le prix.

Gold sortit une enveloppe de sa veste et la tendit à Valentin. Elle était remplie de billets. Il connaissait la plupart des tarifs de ce privé, ayant déjà eu à utiliser ses services plus d'une fois. Il avait l'intention de se montrer très généreux pour cette affaire afin d'acheter sa discrétion. Il préférait éviter que Regina ne l'apprenne.

- Ceci n'est qu'un acompte. Donnez-moi ce que je veux et vous serez grassement payés.

Il se doutait que l'homme ne déclinerait pas son offre. Après tout, c'était une somme généreuse qu'il lui offrait pour une simple enquête qui devait être de la routine pour lui. L'antiquaire aurait préféré s'occuper de cette affaire lui-même mais les habitants de Storybrooke auraient vite repéré que ses agissements étaient curieux depuis quelque temps, ce qui parviendrait aux oreilles de madame la maire qui, aussitôt, s'intéresserait à découvrir pourquoi Gold agissait ainsi.

- Je vous conseille de ne pas trop vous approcher d'elle, sinon notre collaboration pourrait s'interrompre brutalement.

Il ne plaisantait pas à ce sujet et il imaginait bien se débarrasser de Valentin si jamais il se manquait dans cette mission. Il ne lui avait toujours pas révélé l'identité de celle sur qui le privé devait enquêter, préférant d'abord avoir son accord.

   

Le détective attendait de savoir ce qui avait motivé cette convocation urgente et secrète. Gold l’avait habitué à bien des choses et la discrétion était souvent un maître mot dans leurs affaires, mais jamais cela n’avait été jusqu’à ce point. Autant dire que cela intriguait énormément l’asiatique. Quand l’antiquaire lui demanda de faire une enquête approfondie sur une femme, Valentin arqua un sourcil. C’était pour une femme qu’il l’avait convoqué ici, sérieusement ? L’homme se demanda ce que cette fille pouvait avoir fait à Gold pour qu’il prit toutes ces précautions.

- Qui est ma cible ? Se contenta-t-il de demander.

Voir Gold aussi généreux dans ses dépenses n’était pas commun. En général, l’antiquaire lui payait le prix juste, pas un dollar de moins, pas un dollar en trop. Alors voir que l’enveloppe était remplie de la somme qu’il demandait en général pour une affaire et savoir que ce n’était qu’une avance, c’était quelque chose de très surprenant. Et surtout, il n’avait jamais vu l’homme aussi transparent. Gold avait toujours pris soin de cacher ce qu’il pouvait bien vouloir à cette pauvre fille.

- C’est très… Généreux de votre part… L’affaire doit être d’importance…

Non, il ne s’abaisserait pas à lui en demander plus. Valentin l’apprendrait bien assez tôt, au cours de sa mission. Il resta impassible face à la menace de l’antiquaire. Tiens, ça aussi c’était nouveau… Gold ne l’avait jamais menacé jusqu’à présent. L’asiatique avait cru que c’était une affaire professionnelle qui mettait autant l’homme sur les nerfs, mais c’était bien plus personnel que cela au final.

- Il me semble que je ne vous ai jamais déçu niveau discrétion de mes missions. Si vous craignez tant que je me loupe, adressez-vous à une autre personne M. Gold… Sinon, dites-moi le nom de ma cible, que nous cessions de perdre du temps tous les deux.

Jusqu’à présent, Valentin était toujours à la limite de l’impertinence quand il parlait avec Gold. Mais là, l’antiquaire commençait à le pousser un peu à bout avec sa paranoïa tardive… S’il y avait eu un souci dans les anciennes missions, encore aurait-il pu comprendre mais ce n’était clairement pas le cas, alors d’où lui venait cette suspicion d’un coup ?    

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Même si Gold avait souvent utilisé les compétences de Monsieur Lewis, il ne l'appréciait pas pour autant et continuait toujours de s'en méfier. Bien que ce dernier semblait honnête et s'acquittait toujours avec son des différentes tâches confiées, l'antiquaire n'appréciait pas le fait de n'avoir aucune emprise sur lui. L'asiatique arrivait à rester indépendant de lui et aussi de Regina, ce qui était une bonne chose par certains côtés. La maire ne pouvait pas suspecter que Gold puisse faire des affaires avec une personne qui n'était pas sous son emprise.

- Elle l'est, monsieur Lewis.

Il répondit sobrement, n'ayant pas besoin de développer davantage car Valentin ne cherchait pas à en savoir plus. Il appréciait ce trait de caractère chez le détective. Il n'aimait pas les bavards et les curieux. Forcément, son interlocuteur avait besoin du nom de la femme qu'il devait suivre. En d'autres circonstances, Gold l'aurait écrit sur une feuille mais l'affaire étant trop délicate, il préféra ne laisser aucun indice écrit de sa main.

L'asiatique n'apprécia les recommandations de son client qu'il trouvait probablement déplacés et l'antiquaire devait reconnaître qu'il n'avait pas tort. Que lui arrivait-il pour se mettre dans un tel état ? Lewis savait maintenant que cette nouvelle affaire revêtait d'une très grande importance pour lui et cela n'était pas une bonne chose. Il valait mieux que le détective ne cherchât pas à s'en servir contre lui, sinon il devrait s'en débarrasser, d'une façon ou d'une autre...

- Je ne souhaite pas m'adresser à quelqu'un d'autre. Je ne connais personne de plus efficace que vous pour ce genre de boulot.

Il disait cela sur un ton méprisant, ne voulant pas montrer qu'il s'agissait d'un compliment. Il respectait Valentin mais jamais il ne le lui dirait, ni ne lui ferait sentir. Les deux hommes ne pouvaient pas être des amis... Maintenant il ne lui restait plus qu'à donner le nom de Belle. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit, comme s'il lui était impossible de révéler son identité. Il la referma en prenant une grande inspiration et en faisant un effort sur lui-même.

- Je veux que vous suiviez une certaine Lacey French qui travaille comme barmaid au Rabbit Hole. Mais peut-être la connaissez-vous déjà ? J'imagine que vous avez déjà dû aller dans ce bar pour une de vos enquêtes...

Il était prêt à glaner toute information que le détective pourrait lui donner s'il en connaissait déjà. Sinon, il attendrait son rapport d'enquête lorsque la mission sera terminée.

   

Gold lui confirma que son offre généreuse était liée à l'importance de la mission. Valentin aurait bien aimé en savoir plus, mais il connaissait son client, cela se retournerait contre lui et l'homme était bien capable de lui proposer de passer un marché en échange de réponses à ses questions. Autant dire que cela était un scénario que l'asiatique n'envisageait même pas et se fut pourquoi il ne demanda rien d'autre que le nom de sa cible.

Cependant, l'asiatique ne put s'empêcher de réagir quand Gold se mit à douter de lui. Posément, il lui conseilla de s'adresser à un autre s'il craignait qu'il ne fasse pas aussi bien son boulot qu'avant. Valentin tentait de montrer une façade calme, qui ne réagissait pas aux attaques alors qu'en réalité, il avait envie d'envoyer chier l'antiquaire. Mais cette somme, il en avait besoin pour pouvoir payer la licence de Celebrian et aménager un peu le cabinet pour qu'elle puisse avoir un bureau elle aussi...

Lorsqu'enfin, le vieux lâcha le nom de la cible, Valentin se mordit l'intérieur des joues pour ne pas lui demander ce qu'il voulait à Lacey. Comme l'antiquaire le supposait, il la connaissait de vue et de réputation, vu qu'il passait souvent du temps au Rabbit pour ses enquêtes. Pour le coup, le détective était tenté de refuser la mission... Puis il se rappela qu'il n'avait pas à savoir ce que Gold ferait de ses informations et que si Lacey s'était mis dans les ennuis, il ne pourrait pas y faire grand chose vu qu'ils n'étaient pas amis et ne se parlaient que quand Valentin commandait une boisson...

- Effectivement, je vois qui c'est. Se contenta-t-il de confirmer. Vous aurez un premier rapport dans une semaine. Indiqua-t-il à l'antiquaire.

Sur ces mots, les deux hommes se saluèrent et se séparèrent, allant chacun d'un côté. Valentin pensait déjà à ce qu'il savait de Lacey et qu'il pourrait mettre en note dès son retour au bureau. Puis il se dit que Celebrian pourrait venir avec lui pour cette première mission. C'était toujours plus agréable de traîner au Rabbit quand on était pas seul...   

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