Solomon Grundy, né un lundi

Adepte de l'humour noir, j'aime parfois montrer mon visage aux prises de la maladie aux gens pour leur faire peur. J'essaie de toujours faire mon métier malgré tout, et je plaisante souvent sur des sujets glauques, car c'est ce qui rends le tout supportable. Je suis quelqu'un de sensible, de doux, et qui aime aider les autres, mais je peux me montrer très ironique quand on se comporte de manière très... disons impolie avec moi.

Avant la malédiction

Bon, on ne va pas s'étendre cent-sept ans sur moi. Je m'appelle Solomon, et j'ai a peu près cent ans à une vache près. Je suis né dans le village de Lithénée, et dès ma naissance, j'ai été maudit par une foutue sorcière qui devait me bénir en fait. Je sais plus trop. C'est l'explication qu'on trouvé mes parents pour m'expliquer pourquoi je subissais un cycle long et perpétuel de naissance et de mort. En gros, je nais, je tombe malade, et je meurs. Une fois enterré, je reviens à la vie. Une fois baptisé dans mon village, je naissais, j'étais rebaptisé et... m'enfin vous voyez le topo vous êtes grand aussi. Ca a continué comme ça pendant longtemps. Lèpre, leucémie foudroyante, gastro, je suis passé par toutes les maladies possibles et imaginable. Sauf que cette gourde de sorcière a oublié de me permettre de mourir. Ah je peux vous dire que j'ai eu mille occasion de crever, mais impossible ! Je meurs le samedi, point. Le reste, c'est mare ! J'ai trouvé l'amour trois ou quatre fois. Soit elle fuyait par ce qu'elles en avaient marre, soit elle crevait. Voilà.

Pendant la malédiction

Vie pépère dans un trou paumé. Que demander de plus ? J'étais marié, tranquille, pas de gosse par contre. Souvent malade à cause de ma santé fragile, mais bon, j'aimais aussi mon métier. Fossoyeur. Pas mal l'ironie de la chose. Non mais franchement j'apprécie, c'est de très bon goût. Dans le même genre que les vannes que je serais capable de sortir à un client sans aucun scrupule. On m'a d'ailleurs pas mal de fois reproché d'avoir un humour. Mais bon, j'ai jamais dit que j'étais Jo le rigolo aussi.

Mes longues heures passées à creuser et rendre hommage aux morts m'a permit de mieux retenir certains poèmes. Comme la Balade des Pendus de l'autre français là. Ouais, rien de tel qu'un malade pour l'habiller de la mort. Bon l'inconvénient, c'est que ma femme était pas réelle finalement. J'me demande si on peut considérer ça comme une mort ?

Après la malédiction

Je passe ma vie a naître et mourir sans arrêt. Continuellement. Surtout que c'est plus fréquent vu que j'ai plus de femme pour vivre la partie "mariage". Non, maintenant, mes semaines deviennent hasardeuse vu que maintenant je peux tomber malade et être dans le coma à tout moment. Point. Je vous raconte pas comme c'est barbant de "mourir". D'être une journée à rien foutre dans un lit à se déssecher et se réveiller. La soif et la faim qui vous tenaille. Je pense qu'il faudra rappeler cette cruche de sorcière pour lui faire comprendre ce que ça fait. Et pas question d'aller voir l'autre taré à la peau de crocodile. Alea pacem bellum. Ca veut rien dire mais je trouve que ça résume bien la chose non ?